(Flashback) Lisbeth ♦ Friend's story.

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Lisbeth + Kayden

Nouvelle soirée, une de plus. C’est le week-end et donc, forcément, les étudiants se lâchent et s’amusent. Toi, tu fais partie de ceux-ci. Une énième soirée où tu t’es laissé entraîner par tes amis, abandonnant ta petite amie au passage. Alison et toi, c’est récent et pourtant, une fois de plus, c’est avec des amis que tu te retrouves dans ce bar. Tu as du mal à gérer ta relation, à savoir ce qui est bien ou mal, à la faire passer avant tes amis, avant Piper. Bien sûr, cela créait des tensions, comme ce soir ou une dispute avait encore éclatée. Mais tant pis, tu n’es pas là pour te morfondre, ou encore, broyer du noir. Non, tu es là pour justement te vider la tête, t’amuser, danser et boire. C’est donc accompagné que tu arrives sur les lieux, commandant directement une bonne bouteille. Ce soir, c’est toi qui régale comme prévu. Généralement, c’est une soirée l’un, une soirée l’autre, c’est plus facile que commencer à savoir qui doit payer le prochain verre. Heureusement pour toi, tu es loin d’être pauvre et tu pourrais vider le bar de son alcool sans avoir un énorme trou dans ton portefeuille, la joie d’être le fils héritier d’une entreprise diamantaire. Tu commences par commander deux bouteilles de vodka, une bouteille de whisky ainsi que de l’alcool plus doux pour les filles qui vous accompagnent. Les donzelles ne semblent pas friantes des alcools forts, ce qui est normal, ce n’est pas des filles pour rien. Bon d’accord, toi aussi tu aimes l’alcool sucré quand tu t’y mets. Un peu d’amaretto mélangé à du redbull et tu fonds comme neige au soleil. Une vraie tapette quand on y pense, enfin, selon tes amis. Indiquant ta table, tu retournes près des tiens, entamant la conversation, riant aux éclats alors que les verres commencent à s’accumuler.

La soirée, elle se déroule assez bien et rapidement, tu te retrouves avec une bonne dose d’alcool dans les veines. Prenant ton téléphone entre tes mains, tu vois qu’il n’y a pratiquement plus de batterie et qu’Alison a tenté de te téléphoner à plusieurs reprises. Poussant un long soupire, tu t’excuses auprès de tes compagnons, te levant en vacillant légèrement. C’est toi ou la terre n’est pas droite ? Marchant vers la sortie, tu ne prêtes même pas attention à cette inconnue qui te dévore du regard. Heureusement pour ta petite amie, tu n’as jamais été du genre infidèle et même bourré tu n’irais pas voir ailleurs. Une fois dehors, l’air frais vient caresser tes cheveux, ta peau, ton visage, te donnant davantage le tournis. Ce changement de température est loin d’être une bonne chose pour un mec bourré…Tapotant sur ton clavier, au moment où tu veux l’envoyer, l’écran se coupe et le téléphone s’éteint. « Chiotte ! » Merveilleux…Il ne manquait plus que ça. Tu sens la gueulante demain de ta chère et tendre, ou encore, la dispute carabinée, chose que tu aimerais éviter vu que tu vas clairement avoir une gueule de bois terrible. Regardant autour de toi, tu aperçois une jeune femme non loin, un peu isolée. Tu hésites quelques instants avant de pourtant t’approcher d’elle, essayant de paraître le moins bourré possible. Inutile qu’elle se fasse des idées, tu n’es pas là pour la draguer ou encore lui sauter dessus, ce n’est pas dans tes habitudes. Souriant gentiment, tu décides de l’aborder. « Excusez-moi…Je sais que c’est assez con mais j’étais en train d’envoyer un message à ma petite amie, sauf que mon téléphone c’est éteint et j’aimerais éviter une dispute demain…gueule de bois toussa…je peux juste envoyer un message avec votre téléphone ? »

Au moins, tu n’y vas pas par quatre chemins, c’est clair et net et tu n’es pas du tout charmeur dans ta voix. Ton regard est légèrement brumeux et tes pupilles sont dilatées, laissant voir l’état dans lequel tu es. Passant une main dans ta nuque, légèrement mal à l’aise, tu pries pour que l’inconnue ne t’envoie pas chier parce que tu n’es pas en état d’argumenter davantage.

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✧ Avril 2017 - City Center ✧Jedekia & Lisbeth

Lisbeth avait décidé de faire une petite pause dans le travail qu’elle devait fournir. Arrivant bientôt au bout de sa souffrance avec son travail de doctorat, elle était bien contente de l’abandonner un instant pour sortir et se détendre. Alors elle éteignit son ordinateur sans regret et se prépara. Après avoir pris une douche relaxante, la voilà vêtue simplement : jeans, chemisier noir, baskets montantes. Elle souligna son regard mordoré d’eye liner noir et effectua un maquillage charbonneux à la perfection. Dernière touche finale à sa tenue : son éternel sac en bandoulière. Fin prête, la jeune femme quitta son appartement après s’être assurée que le système de sécurité était bien en marche.

Elle quitta le quartier d’Harbor Area, là où elle vivait, pour rejoindre le centre-ville de Boston. Malgré le danger qui planait au-dessus de sa tête, elle prenait le risque d’y aller à pieds. Effectivement, depuis quelques temps, quelqu’un s’amusait à la prendre comme cible vivante. Ayant déjoué une tentative d’assassinat au cours de laquelle son épaule avait été durement touchée, elle en avait esquivé une autre avec le tireur de la première tentative. Un peu compliqué, tout ça. Ce qu’il y a à retenir, c’est que William, le premier tireur, était à présent de son côté. Son épaule encore éprouvée, Lisbeth prit bien garde à éviter de se faire bousculer par la foule quand elle pénétra dans la boîte de nuit bondée d’étudiants. Elle se dirigea droit au bar et commanda une bière. Elle la sirota tranquillement tout en jetant des regards alentours, analysant ce qu’il se passait. Tout le monde semblait bien s’amuser et rares étaient les personnes venues seules, comme elle. Quand l’atmosphère devint un peu trop étouffante, elle décida d’aller prendre l’air. Le souffle encore frais du printemps s’engouffra dans ses cheveux et caressa sa peau surchauffée. Lisbeth se mit dans un coin, un peu en retrait et s’alluma une clope. Elle s’empara ensuite de son portable fourré dans la poche avant de son jeans et elle se mit à pianoter dessus. Les bruits de la foule, des rires, des cris, résonnaient tout autour d’elle mais c’est à peine si l’étudiante y prenait garde.

Elle fut tirée de ses pensées par une voix masculine l’apostrophant. Relevant son regard de son téléphone, elle le fixa un instant et le détailla de la tête aux pieds. Elle écouta son charabia comme quoi son portable était mort alors qu’il écrivait un message à sa petite amie. Visiblement, il avait peur de se faire allumer le lendemain, chose qui la dépassait complètement. Maverick et elle n’entretenaient pas du tout ce genre de relation : elle n’allait pas faire une crise s’il ne lui répondait pas alors qu’il était de sortie avec ses amis. Elle lui faisait confiance mais il n’avait pas intérêt à la trahir.

« Elle doit vraiment te foutre la trouille quand elle est en colère… Mais tiens, vas-y, écris-lui. »

Ton légèrement ironique et amusé. Le prenait-elle pour un soumis ? Peut-être bien que oui… Cependant, elle se fit violence pour éviter de pousser plus loin dans ce sous-entendu. Lui tendant son téléphone, elle jeta son mégot un peu plus loin alors qu’elle soufflait la fumée restante loin du jeune homme. Si elle avait remarqué qu’il était déjà bourré ? Bien sûr que oui ! La situation lui parut d’autant plus amusante.

« Elle ne va pas se poser des questions en voyant que ce n’est pas ton numéro ? »

Manquerait plus qu’elle ait des ennuis avec une parfaite inconnue ! Mais elle était prête à prendre le risque.

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@Jedekia Caldwell

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Lisbeth + Kayden

Tu attends sagement que la jeune femme prête un peu d’attention à ta personne, voyant bien son regard. Seigneur, tu détestes quand ton t’analyse de la sorte, d’ailleurs, si tu n’avais pas besoin de son téléphone tu lui aurais fait remarqué que son regard elle peut se le foutre là où tu penses. Mais bon, vu que tu as besoin d’elle, tu vas simplement t’abstenir et serrer les dents. Penchant la tête sur le côté, tu souris en coin lorsqu’elle te dit que Alison doit vachement te foutre la trouille. Tu prends son téléphone entre tes doigts, haussant les épaules d’un air désabusé. « Merci et non, c’est juste mathématique. J’ai trop bu, donc forcément je vais avoir la gueule de bois, donc forcément je vais avoir mal ai crâne et l’entendre beugler je préfère éviter. » Ben oui, ça semble logique pour toi. Alison ne te fait pas peur, mais si tu peux éviter une dispute, tu préfères. Puis, ça ne fait pas longtemps que vous êtes ensemble, tu aimerais bien profiter un peu de ton couple avant de foirer dangereusement et tout foutre en l’air. Déjà que ta meilleure amie n’aide en rien dans ta relation, étant très fusionnel avec Piper, ça attise bien sûr la jalousie de ta petite amie. En gros, ta vie sentimentale est purement compliquée, voire merdique, mais ça, tu t’abstiendras de le dire à voix haute. Certes, Ali n’est pas très belle à voir quand elle se fou en rogne, n’empêche qu’elle garde son charme naturel.

Commençant à écrire le message, tu plisses les yeux pour viser les touches convenablement et écrire un texte plus ou moins visibles. Tu essayes de paraître sobre dans ton message, bien que tu doives t’y reprendre à plusieurs fois avant que ton texto ressemble à quelque chose de normal. Levant les yeux vers l’inconnue, tu souris en coin, haussant de nouveau les épaules. « Bof, disons qu’elle a pas le numéro de tous mes potes, donc elle va sûrement se dire que ça vient de là. De toute façon, elle sait que je suis un chieur mais pas un infidèle, c’est pas ça qu’elle me reproche. » Voilà que tu es en train de taper la conversation à la jeune femme sans même savoir pourquoi. Peut-être parce que tu es bourré, peut-être parce que tu n’as pas envie de parler de ça avec tes amis. Ils auraient tendances à aller dans ton sens, alors que tu le sais, tu es en tort. Malheureusement, les habitudes sont tenaces et tu préfères la compagnie de tes amis plutôt que d’Alison, pour la simple et bonne raison que tu viens d’arriver, que tu as envie de profiter des fêtes, du campus et surtout oublier l’histoire de Roumanie. Envoyant rapidement le message, tu tends le téléphone à la jeune femme. « Merci, en fait, je suis Jedekia, juste pour information quoi. » Une fois son téléphone récupéré, tu plonges tes mains dans tes poches pour un sortir un briquet et un paquet de clope. Sortant une cigarette du paquet, tu en allumes une.

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✧ Avril 2017 - City Center ✧Jedekia & Lisbeth

Lisbeth dans toute sa splendeur : directe, froide, tranchante, ne mâchant pas ses mots. On la prend comme elle est ou on la jette, il n’y a pas d’entre deux. Elle se foutait pas mal que son caractère ne plaise pas aux autres : elle ne vivait pas pour eux, ne cherchait à plaire à personne et détestait se la jouer faux-cul et prendre des pincettes. Elle ne connaissait ce jeune homme ni d’Adam et ni d’Eve raison pour laquelle elle se permit de lui faire ces remarques par rapport à sa copine qu’elle ne connaissait même pas. Il n’y avait pas une once de méchanceté dans ses paroles, juste un ton un peu ironique et neutre. Mais il fallait la connaître pour comprendre que sous sa carapace de dure à cuire se cachait un être sensible, altruiste et sympathique. L’argumentaire du fêtard fit mouche et elle hocha la tête avec une petite moue. Pas con : s’il ne voulait pas avoir plus mal au crâne le lendemain, il n’avait pas intérêt que sa gonzesse lui prenne le chou. Alors elle lui tendit son téléphone comme s’il avait passé une sorte de test. Par contre, y’avait pas intérêt à ce qu’elle se chope des emmerdes si sa copine appelait ce numéro et constatait qu’une femme était à l’autre bout du fil. Mais bon, à ce qu’il paraît, c’était un chieur et pas un infidèle. Tant mieux pour lui…

« Alors comme ça t’es un chieur ? Pourquoi, parce que tu sors avec tes potes au lieu de passer une soirée dégoulinante de romantisme avec elle ? »

Et encore du rentre-dedans à la façon Lisbeth. Elle le regarda taper son SMS avec difficulté (il devait avoir les yeux qui se disaient merde avec tout cet alcool dans le sang) et un sourire à peine perceptible franchit la barrière de ses lèvres alors qu’elle jetait son mégot un peu plus loin. Quand elle récupéra son téléphone, elle avait retrouvé son visage impassible. Le fourrant dans sa poche, elle l’entendit vaguement se présenter. Jedekia… C’était bien original, comme prénom. D’accord, Lisbeth, ce n’était pas mieux.

« Lisbeth. Tu viens d’où ? Ton prénom est peu commun… »

Normalement, elle ne se justifiait jamais quand elle posait une question mais elle avait décidé de faire un effort. La jeune suédoise s’appuya contre le mur frais et fourra les mains dans les poches de son jeans alors que son interlocuteur s’allumait une clope.

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@Jedekia Caldwell

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Lisbeth + Kayden

Levant légèrement les yeux vers elle, tu penches la tête sur le côté face à sa réflexion, ou plutôt, sa question. Si tu n’étais qu’un chieur pour ça, tu en serais bien heureux, malheureusement, il y a bien plus de choses à te reprocher. Etre un chieur c’est un emploie à plein temps, il ne faut pas croire. Tu râles comme pas deux, tu es d’une jalousie excessive et, malheureusement pour Alison, tu fais passer tes potes avant elle. Mais voilà, si ce n’était qu’une fois de temps en temps, ça passerait sûrement. Te mordant l’intérieure de la joue, comme tu le fais souvent, tu réponds d’un ton assez basique. Tu sais reconnaître tes torts, tu les connais, mais ce n’est pas pour autant que tu changes. « Hm, non, y’a pas que ça. Disons que je sors trop souvent sans elle, elle a raison, mais j’en peux rien si elle préfère rester dans sa chambre universitaire. Je viens d’entrer à Harvard, ce n’est pas pour rester cloitrer entre quatre murs. » Ce qui est vrai. Tu n’es absolument pas là pour ça. Toi, tu veux voir cette ville, apprendre à reconnaître les rues, à connaitre les bons coins pour sortir, te souler, te bourrer la gueule. Bref, tu veux faire énormément de choses et les soirées devant un film romantique c’est loin d’être dans tes cordes. Oh, de temps en temps tu lui fais plaisir, mais disons qu’en règles générales tu repousses le moment et tu fuis vers les bars.

Ecrivant ton message, te concentrant sur les lettres, t’y reprenant à plusieurs fois pour parvenir à faire un truc de correct, tu finis par rendre le téléphone à l’inconnue. Tu te présentes également, te disant que c’est une formalité. Un peu comme la question « ça va ? » c’est le truc super basique et banale que beaucoup de monde s’entête à répéter encore et encore. D’ailleurs, tu n’en vois pas spécialement l’intérêt. Toi, tu connais tes amis, tes proches, tu n’as généralement pas besoin de poser la question pour savoir si ils vont bien ou non. Face à sa question, tu souris avec amusement. « Et Lisbeth tu crois que c’est mieux ? » Bien sûr, tu n’as pas dit ça méchamment et ça se voit à ton visage. Tu es plutôt du genre à vanner les autres, même si c’est des inconnus et ce, quitte à t’en ramasser plein la gueule par la suite. « Je viens de Roumanie, je suis arrivé il y a peu pour continuer mes études à Harvard…mais bon, Jedekia c’est pas roumain, je sais même pas l’origine de mon prénom pour dire la vérité. » Haussant les épaules, tu passes une main dans tes cheveux, te décoiffant par la même occasion avant de tirer une bouffée de ta clope. Ton père t’avait toujours dit qu’un jour, cette saloperie aura ta peau, ce qui est sûrement vrai. « Et toi ? T’es d’ici ou d’ailleurs, enfin, je parle pas d’extraterrestre hein. » Oui, parce que le ailleurs, ça aurait pu confondre la chose.

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✧ Avril 2017 - City Center ✧Jedekia & Lisbeth

Si Jedekia était du genre à vanner des inconnus au risque de s’en prendre une, Lisbeth, quant à elle, n’avait pas sa langue dans sa poche et ne se gênait pas d’exprimer le fond de sa pensée. Bien entendu, elle faisait un minimum gaffe à ne pas froisser son interlocuteur, susceptible elle aussi de s’en ramasser plein la gueule. Mais une fois de plus ou de moins, la différence était mince. Par chance, le jeune homme réagit bien et lui expliqua qu’il n’était pas un chieur que pour les raisons qu’elle avait invoquées. Aïe, ça ne sentait pas vraiment bon quand le mec privilégiait les potes au lieu de sa relation amoureuse. Toutefois, il marquait un point : il n’allait pas rester enfermé alors qu’une vie pleine de découvertes l’attendait dehors. Elle aurait réagi exactement de la même manière, étant plus indépendante qu’autre chose. Qu’on ne vienne pas la faire chier avec une vie de couple ou Dieu sait quoi. Enfin… Elle était en couple et tant qu’elle gardait sa liberté et que Mav ne lui faisait pas un caca nerveux quand elle voulait être seule ou sortir, tout irait bien.

« Si tu veux, je pourrais te montrer des coins cachés de Boston. »

Un sourire espiègle se dessina sur ses lèvres. Sa proposition pouvait passer pour tout autre chose et elle fit exprès de laisser planer le doute. Bien entendu, jamais elle ne sauterait sur Jedekia pour le charmer pour qu’ils s’envoient en l’air, elle n’était pas ce genre de femme. Mais il est vrai qu’elle habitait Boston depuis de nombreux mois et connaissait déjà pas mal de recoins. Elle était du genre exploratrice à ses heures perdues. Récupérant son portable, elle le rangea dans sa poche avant de jeter son mégot un peu plus loin. Elle haussa les épaules quand il lui renvoya sa remarque à propos de son prénom : pas faux, Lisbeth n’était pas si courant que ça. Mais ils n’allaient pas s’étendre sur l’étymologie de leur prénom respectif, non ? Adossée contre le mur, elle leva un instant les yeux au ciel pour contempler la noirceur de la nuit, la même qui soulignait son regard.

« Je suis d’ailleurs, sûrement dans tous les sens du terme. »

Oui, parfois elle avait vraiment l’impression d’être une extraterrestre. Laissant planer un petit silence, elle finit par baisser son regard sur Jedekia.

« Je viens de Suède, de Stockholm. »

Dire que tout avait commencé avec un prêt de téléphone et voilà qu’ils tapaient la discussion, tranquille. Elle qui n’était pas très sociable commençait peut-être à changer.

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@Jedekia Caldwell

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Lisbeth + Kayden

Tu levas les yeux vers elle alors qu’elle te proposait de te montrer les coins cachés de Boston. Tu souris légèrement, secouant la tête de haut en bas. « Pourquoi pas, ça serait sympas de voir de nouveaux lieux…de nouvelles têtes aussi, à force de voir les mêmes, ça devient lassant. » Tu aimes tes amis, dire le contraire serait mentir, mais tu es un jeune homme sociable qui a sans cesse besoin d’être entouré. Oh, tu ne cherches pas à être le prince de la bande, que du contraire, mais tu aimes avoir ton petit confort. Puis, tu n’es pas ici pour rester isoler, pour rester seul, loin de là. Toi, tu veux t’amuser, tu veux vivre là où tu as foiré en Roumanie. La preuve en est, tu n’as pas intégré une quelconque confrérie à la rentrée, préférant de loin ton indépendance et pouvoir parler à qui tu veux. Les guerres, tu connais que trop bien ça, ayant été dans une confrérie en Russie…tu n’en gardais pas un bon souvenir, que du contraire, c’était la cause de ton départ pour Boston. Tu as fui cet atmosphère, ce n’est pas pour replonger dedans ici, que du contraire. Puis, tu as passé l’âge de faire la guerre aux autres, de jouer les matchos alors que tu n’en es pas un. Certes, tu es un gosse de riche et alors ? Ta fortune ne fait pas l’homme que tu es, tu l’as appris à tes dépends et compte bien préserver cette valeur. La conversation, elle tourne rapidement sur un sujet que tu n’aurais jamais imaginé. Vos prénoms. Tu te présentes, elle fait de même et toi, tu ne manques pas de lui retourner sa question en pleine face. Tu es comme ça, aussi chiant cela soit-il, tu ne changeras pas de sitôt.

« Je vois, j’ai souvent cette impression là aussi. » Tu souris légèrement, tu dis la vérité. Quelques fois, tu as l’impression d’être né dans un autre monde, un autre univers. Ce n’est pas une tare, du moins, c’est ce que tu te dis. Etre différent peut-être mal vu, mais pour toi, la banalité c’est ennuyeux… « Suède…j’y suis jamais allé mais c’est cool il paraît. Enfin, tu vas me dire que beaucoup peuvent dire ça, mais que quand on y habite, ça devient banale. » Oui, prenons l’exemple de Paris. Beaucoup meurt d’envie d’y aller, de découvrir la belle Paris alors que les Parisiens, ben eux, ils ne voient plus la beauté des lieux depuis bien longtemps…C’est comme ça, à force de vivre quelque part, ça perd de son charme. La Roumanie te manque pour certaines choses alors que pour d’autres, tu es bien content de ne plus y être. « Je peux t’offrir un verre Lisbeth ? Pour te remercier du message envoyé, même si ça fait cher le texto, tu l’avoueras. » Tu souris avec amusement, un petit regard espiègle planté dans tes pupilles claires. Tu ne cherches pas à la charmer, bien trop bourré ou même fidèle pour ça, mais au final, cette fille elle semble assez cool.

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✧ Avril 2017 - City Center ✧Jedekia & Lisbeth

Un grand lassé de la vie, tout comme elle. Comme lui, Lisbeth avait constamment besoin de renouveau dans sa vie, de défis à relever, sinon, elle s’emmerdait royalement. Depuis sa naissance, sa vie n’avait cessé d’être semée d’embuches et, petit à petit, elle s’était habituée à toujours devoir lutter, se battre pour se faire une place dans ce monde pourri. Des jours, elle se demandait pourquoi tous ces obstacles jalonnaient son existence. Ce n’était sûrement pas pour rien et elle voulait croire qu’au bout du compte, elle aurait droit à un peu de tranquillité et de bonheur. Mais ce n’était pas pour tout de suite puisqu’une tarée s’amusait à tenter de la descendre. Ou plutôt, n’ayant pas assez de couilles pour le faire elle-même, elle engageait des hommes de main pour faire le sale boulot à sa place. Sûrement une femme d’influence et douée en relations homme/femme. Malgré tout, Lisbeth ne put s’empêcher de jeter un regard autour d’elle pour être certaine que personne ne les espionnait. Manquait plus que Jedekia soit mêlé à toute cette histoire, malgré lui. Tout semblait normal, à première vue. Alors elle se détendit pendant que son regard se posait sur son interlocuteur qui avait dû se demander pourquoi son attention s’était détournée de lui quelques secondes durant. Tiens, un autre extra-terrestre. Peut-être étaient-ils faits pour s’entendre.

« Un alien qui n’aime pas la routine ? Décidément, on était fait pour se rencontrer. »

La Suède, son pays natal. Elle y a vécu l’horreur mais elle trouve sa patrie toujours aussi envoûtante et magnifique. Ce n’est pas parce que des connards peuplaient la Suède qu’elle en devenait repoussante. En tout cas, pas aux yeux de Lisbeth. Mais Jedekia n’avait pas tort : à vivre dans un endroit, on finit par le trouver d’une banalité fade. Mais n’était-ce pas à nous de le rendre intéressant, de faire des efforts pour y renouveler les expérieuces ? Bah, elle ne s’était jamais trop penchée sur la question. Peut-être était-ce parce qu’elle avait toujours vécu des trucs pas possibles à Stockholm : enfance de merde (la plupart du temps), enfermement dans un hôpital psychiatrique, son retour à la civilisation à l’âge de dix-huit ans, son viol, son accusation pour triple homicide (alors qu’elle n’y était pour rien), son séjour à l’hôpital quand elle avait été blessée par les coupables, son emprisonnement, son procès (gagné, bien entendu) puis l’annonce de son patron qui l’avait inscrite à Harvard. Non, la jeune femme ne s’était jamais emmerdée chez elle.

« Même après y avoir vécu vingt-six ans, je trouve toujours la Suède aussi… Cool. »

A sa proposition, elle hésita un court instant avant de décoller son dos du mur de briques qui devait avoir gardé sa trace. Bah, pourquoi pas, après tout ? Il était encore tôt et elle n’avait pas prévu autre chose pour la fin de soirée.

« On va partir du principe que c’était un SMS de luxe, envoyé via le téléphone d’une personne d’exception. »

Mais oui, va-y, lance-toi des fleurs ! Elle lui rendit son sourire et le suivit à l’intérieur de l’établissement toujours aussi bondé.

@Jedekia Caldwell

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Lisbeth + Kayden

« Qui se ressemble s’assemble, c’est pas moi qui l’ai dit mais le diction, saches-le ! » Tu souris avec amusement, l’alcool coulant bien dans tes veines. Tu te détends, ayant pris conscience que Lisbeth ne semblait pas être une emmerdeuse de première comme tu l’aurais pensé quelques minutes plus tôt. Comme quoi, les apparences sont souvent plus que trompeuses et, le fait que tu ne t’arrêtes jamais à tes premières idées était une bonne chose. Oui, il faut dire que beaucoup posent des jugements bien trop avancés, arrêtés. Pas toi, tu n’as pas ce genre de comportement, préférant de loin avancer dans la personnalité des gens avant de poser une décision définitive sur l’inconnu ou l’inconnue. Là, Lisbeth te surprend agréablement, elle semble plus sympathique qu’elle ne laisse paraître, et, effectivement, vous sembliez vous compléter d’une certaine façon. Oh, attention, tu ne penses pas mal, que du contraire, mais c’est assez plaisant de se dire que quelqu’un te ressemble. La conversation, elle s’engage assez naturellement. Présentations terminées, vous voilà en train de parler de vos pays respectifs. Bientôt, vous alliez carrément parler de la pluie et du beau temps si ça continue, n’empêche, ça serait assez drôle pour le coup. Ainsi, elle t’annonce qu’elle vient de Suède, mais également son âge. Vingt-six ans. Elle a deux ans de plus que toi, ayant à l’heure actuelle vingt-quatre ans comblés. Passant une main dans tes cheveux, comme tu le fais bien trop régulièrement, tu hausses les épaules d’un air assez anodin.

« Tant mieux alors je dirais, c’est bien d’aimer son pays. La Roumanie me plait, certes, mais je n’y vois plus le charme d’autrefois…sûrement qu’en rentrant chez moi pour Noël j’y verrais de nouveau quelque chose de spéciale. » Tu finis néanmoins par lui proposer de venir boire un verre avec toi, même si le message coute cher à cette heure. Ben ouai, comparer le prix de l’alcool et de un message, c’est loin d’être merveilleux comme équilibre. Heureusement, tu dis ça avec un sourire assez taquin. L’argent, ce n’est absolument pas ce qui te manque, que du contraire. Riche héritier, ton compte en banque est des plus élevé et tu jouis d’un confort assez flagrant. Exposes-tu pourtant cette richesse ? Non, pas spécialement. Tu n’as pas une voiture de luxe, juste une bonne voiture. Tu ne portes pas des vêtements qui tape aux yeux, tu préfères t’habiller comme les autres même si, effectivement, tes vêtements sont tous de marques. Tu ricanes face à ses paroles, roulant des yeux avec amusement. « Mh, tu veux pas un pot de fleurs ? Puis les chevilles ça va ? » C’est donc en secouant légèrement la tête que tu entres également dans l’établissement, te dirigeant directement vers le bar pour te faufiler entre quelques personnes entassées qui attendent leurs verres. Tu détestes cette foule, puis, te coller aux personnes suant comme des bœufs c’est loin d’être ce que tu préfères, avouons-le. Te tournant vers Lisbeth, tu l’interroge du regard. « Tu bois quoi ? »

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✧ Avril 2017 - City Center ✧Jedekia & Lisbeth

Hey, doucement mon p’tit gars ! T’as une copine, j’te rappelle ! Lisbeth n’avait pas envie de se retrouver avec une nana collée à ses basques, croyant qu’elle draguait son mec. Mais Jedekia rectifie rapidement sa phrase si bien qu’elle se détend. Bon, c’est mieux comme ça. Mais ce n’est pas faux : qui se ressemble s’assemble. En rencontrant ce jeune homme, elle était loin de se douter qu’il se considérait comme une sorte d’alien, un peu comme elle. Incompréhensible aux yeux des simples mortels mais l’inverse entre eux. Ah mais elle divaguait complètement ! Mais Lisbeth était loin d’être ce qu’elle projetait au premier abord. Son comportement distant, froid, asocial, n’était qu’une façade pour qu’un maximum de personnes la laissent tranquille. Seules les plus téméraires comme Jedekia osaient s’approcher et tenter de savoir qui se cachait derrière cette carapace. D’ailleurs, ils en étaient arrivés au point de discuter de leur pays respectif, chose rare de la part de Lisbeth.

« Peut-être… En tout cas, je l’espère pour toi. »

Pour sa part, elle y trouvait toujours le même charme même si elle y avait vécu des horreurs. Ce n’est pas quelques cons qui allaient changer son opinion de la Suède. Puis le jeune homme proposa de lui payer un verre ce qu’elle accepta après une demi-seconde d’hésitation. Oui, bon, elle n’y était pas allée de main morte pour se jeter des fleurs. Un petit rire lui échappa alors qu’elle faisait mine d’examiner ses chevilles.

« Mes chevilles vont bien, je te remercie. »

Et elle le suivit dans le bar bondé, évitant avec brio tous ces gens transpirants. Ils se retrouvèrent bientôt face au barman et elle ne mit pas bien longtemps à lui répondre.

« Une bière. »

La jeune suédoise attendit qu’il passe la commande et que leurs verres soient posés devant eux avant de l’entraîner un peu plus loin, dans un endroit un peu moins bondé du bar. Elle but une rasade du liquide ambré tout en s’adossant au mur. Une habitude bien ancrée.

« Dis-moi, tu étudies quoi ? Et qu’est-ce qui t’a poussé à venir ici ? »

@Jedekia Caldwell

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