Reese&Abel ►Smash the past

Smash the past.
— with REESE & ABEL.

• Et voilà, une fois de plus je me retrouve dans cet espèce de club qui était devenu mon repère depuis le début de ces vacances, plutôt que d'aller chez moi, me coucher et réfléchir à une putain de tactique pour mener mon équipe à la victoire. De toute façon, sobre, je ne peux pas réfléchir, mon cerveau se met en pause quand j'ai pas de l'alcool ou de la drogue dans le sang, quel con celui-là aussi. Alors je bois, je bois pour oublier, je bois pour avancer, je bois pour me laisser aller. Je ne sais pas vraiment à combien de verres je suis, peut-être deux ou trois, pas grand chose pour le moment. Et je regarde, assis à ma table, je regarde les gens autour de moi. Je regarde ce mec qui c'est pris pour un mannequin des magazines playboy, avec sa tête d'acteur porno, il est là, à penser qu'il peu avoir n'importe quelle fille présente ici. Il y a aussi cette sainte ni touche, j'sais pas vraiment pourquoi elle est là, à boire son cocktail sans alcool à la paille, la mettant dans sa bouche comme si c'était un pénis et que c'était dangereux. Je pourrais rester assis là à analyser les personnes présentes pendant encore des heures et des heures, à les regarder évoluer dans un milieu qui s'approche de la nature, de la jungle. A analyser les effets de l'alcool sur le corps humain, et ça même si je les connaissais très bien. Il est beau, le monde dans lequel on grandit. Aussi beau que la jeune femme à ma droite entouré de ces copines. Je continue de regarder les gens, je continue de boire doucement mon verre, me levant pour changer de place, il me fallait une place en terrasse, j'avais envie de fumer. Je cherche, je cherche encore, et je trouve. M'installant, je bois un gorgée de mon verre, portant ma cigarette à mes lèvres, et là, mes yeux s'écartent comme si je voyais un fantôme, c'est limite si j'ai pas fait un bon en arrière sur ma chaise. Je pose mon feu, je tire sur ma cigarette, et je la fixe, elle, je ne la lâche pas du regard, est-ce vraiment elle ou est-ce encore un tour que l'alcool me fait ? •

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Cocktail aux mille et une couleurs juste devant les yeux, t'étais bien là, posée à une table avec tes amis au bord d'une terrasse. C'était un début de soirée plutôt banal, certes, pour des vacances mais peu importe, le principal était de s'amuser, de profiter un maximum avant la rentrée et de revenir avec le plus de souvenirs possibles. Ouais, ton mode de vie et plus particulièrement pendant l'été, c'était "keep calm and just have fun". Se prendre la tête pour des broutilles, ce n'était vraiment pas ton truc. Les autres pouvaient faire ce qu'ils voulaient mais toi, tu préférais rire et prendre les choses avec légèreté. Et en cet instant précis cela se résumer à déconner avec tes potes autour d'un verre. Enfin, jusqu'à ce que celui-ci ne soit vide. Te redressant sur ta chaise, tu tournas la tête de gauche à droite pour regarder s'il en était de même pour les autres ou si c'était juste toi qui avait un peu trop soif. Et bah c'était toi. But who cares ? Ça n'allait pas te tuer et puis, ce n'était que ton premier verre donc tu avais un peu de marge. Un sourire aux lèvres après avoir ri à la connerie de quelqu'un, tu quittas la table, direction le bar. Tes opales balayaient l'assemblée jusqu'à ce qu'ils ne croisent le regard de quelqu'un. Un mec barbu, en train de fumer sa clope et qui te fixait depuis tout à l'heure. Sauf que tu n'avais pas fait gaffe la première fois, tout le monde regardait tout le monde après tout, non ? Mais là, si tu ne faisais pas quelque chose, ça allait vite devenir flippant. Contournant les tables, tu te plantas juste devant la sienne avant de t'asseoir juste en face, sans la moindre gêne. Bien, vous vous dévisagiez tous les deux désormais alors que l'ambiance, elle, était à la limite de devenir pesante. "J'ai un truc sur le visage ? Un chewing-gum collé dans les cheveux peut-être ?" que tu finissais par demander pour briser la glace. Et surtout pour savoir ce qu'il te voulait. Sauf qu'en y regardant de plus près, sa tête, elle te disait quelque chose, oui. T'étais quasi certaine à cent pour cent que c'était lui. Abel qu'il s'appelait. Ça faisait un bail mais bine sûr que non, tu ne l'avais pas oublié. Il t'avait tirée d'affaire autre fois et tu lui devais d'ailleurs une fière chandelle. Et lui, est-ce qu'il t'avait reconnue ?

(Invité)

Smash the past.
— with REESE & ABEL.

• La voir ici, ou du moins penser la voir ici, ça me fous dans un état second. Je replonge dans mes pensées, à cette époque où je n'étais qu'un adolescent perdu, se laissant entrainer par toutes ces conneries que son pays pouvais lui offrir. J'étais mal, une période plutôt sombre de ma vie, une période ou drogue et alcool étaient mélangé à meurtre et agression. Enfin, meurtre, je n'ai jamais eu besoin de tué quelqu'un, mais tirer sur une personne ouais, je l'ai déjà fait. J'me replonge dans cette période, laissant mes souvenirs se foutre sur la gueule entre eux, revivant chaque moment de ces années passés comme si c'était hier. Comment j'ai fait pour m'en sortir bordel ? A quel moment dans la vie de tous les jours, un gosse qui traine dans des histoires de gang au Brésil peu arriver à Harvard ? Putain, vraiment chelou cette vie que je mène. Mais là n'est pas la question, le jour où l'on va devoir faire un résumé de ma vie et de mon parcours n'est pas encore arrivé, là, la question, c'est elle. Est-ce un mirage ? Est-ce quelqu'un qui m'aurait foutu quelque chose dans mon verre pour me violer après ? On sait pas la folie des gens hein. Ou, est-ce seulement une personne qui lui ressemble ? Après tout, elle aurait pu changer avec les années, elle aurait pu finir dans d'autres pays, non ? Alors pourquoi ici ? Je la fixe, me moquant bien des règles de politesse en société, je la fixe, la dévisageant, et ça, jusqu'au moment où elle vient s’asseoir face à moi, sans aucune gêne, sans aucune question. Je continue de la regarder sans rien dire, décryptant chaque parcelle de son visage, essayant de trouver un détail qui pourrait me donner la confirmation que c'est bien elle, et là, elle l'ouvre, là, elle vient gâcher mon moment de recherche. "T'as surtout une tête qui m'est pas inconnu." J'ai jamais fait dans la politesse ou dans les belles et grandes phrases. Elle va surement prendre ça pour une vieille phrase de drague d'ailleurs, alors qu'exceptionnellement, c'est pas le cas. Et si c'était pas elle ? •

(Invité)

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