I need you so... (carter)

Le texto envoyé par Bambi à sa meilleure amie avait été complètement désespéré. Et pour cause : Maxence se trouvait dans le coma, ayant été découvert par on ne sait quel miracle puis amené à l'hôpital par une bonne âme expliquant qu'il avait été malmené par plusieurs sales types... de quoi pousser l'italienne à tous les pires scenarii du monde. Voilà pourquoi elle avait donné rendez-vous à Carter dans leur chambre, celle là même qu'elles partageaient depuis le début du Summer Camp à Vientiane, dans cet hôtel ultra luxueux et tendance. Les infirmières l'avaient fichue dehors, prétextant qu'elle n'était ni un membre de sa famille, ni sa femme officiellement, et qu'il n'était donc pas question de dormir à ses côtés... pourtant, si jamais il se réveillait - ce qu'elle espérait de tout son petit cœur - la brunette voulait à tout prix être le premier visage qu'il verrait. Mais non. On lui interdisait cette chance, la reléguant au titre de maîtresse, tout juste bonne à ruminer et à faire les cents pas en pleurant à chaudes larmes dans sa chambre d'hôtel, alors qu'elle venait d'apprendre être en prime enceinte de cinq semaines... Carter c'est toi ? sanglota-t-elle en entendant la porte d'entrée s'ouvrir.

Ton meilleur ami dans le coma, tu n'arrivais pas tellement à y croire et pourtant c'était la vérité apparemment. Tu n'avais plus tellement de nouvelles de Maxence, tu avais une vie plutôt compliquée en ce moment et lui devait profiter de son couple, du moins c'était ce que tu te disais. Tu avais reçue le message de ta meilleure amie et tu flippais totalement, sauf que tu ne devais pas le montrer. Tu devais te retenir, tu devais être celle qui était la plus forte alors fermant la porte de la chambre que tu partageais avec Dimitri, tu accélérais pour aller dans celle que ta meilleure amie avait choisis pour vous. Tu passas ta langue sur tes lèvres puis ta main sur ton visage avant d'ouvrir la porte pour rejoindre celle qui était comme une soeur dans ta vie, celle qui était importante à tes yeux. Tu te rendais enfin compte à quel point tu avais concentré toute ton attention sur Dimitri, sur votre mariage et tout le reste. Tu te précipitais vers la brune pour la serrer le plus fortement possible dans tes bras tout en murmurant doucement que tu étais là maintenant, que tu serais toujours là pour elle. « Ca va aller. » Phrase totalement idiote mais, tu avais envie d'y croire.

Carter venait juste de se précipiter vers Bambi, encore amorphe et le visage couvert de larmes pâles et froides. L'italienne la serra fortement contre elle, incapable de faire quoi que ce soit d'autre ou même de dégoiser le moindre mot. C'était trop dur. C'était trop tôt. Pourtant sa meilleure amie lui assurait que cela irait, alors que Maxence était son meilleur ami, quelqu'un de proche d'elle aussi... de quoi faire trembler le corps frêle de la brunette plus encore, qui craignait que les salopards c'en étant pris à lui continuent leurs vies bien confortablement pendant que le jeune Mather, lui, restait dans le coma, à se battre pour survivre. Je ne peux pas le perdre Carter... parvint-elle à articuler non sans mal, sans la lâcher d'un pouce. Pour le moment, Bambi avait besoin de cette présence, de ce soutien mutuel qu'elles pouvaient s'apporter. D'autant que tout récemment, l'italienne avait appris autre chose... Je suis enceinte en plus... je l'ai appris hier...

Tu gardais ta meilleure amie dans tes bras, fortement. Tu voulais être là pour elle totalement parce que tu savais qu’elle en avait besoin, que tu en avais besoin aussi parce que c’était ton meilleur ami dans le coma. Tu ne savais juste pas quoi faire, tu te sentais démunie encore une fois, tu avais vécue une telle chose avec Dimitri et tu ne supportais pas vivre ça encore une fois, tu ne pouvais pas. C’était trop dur de supporter le coma d’une personne qui vous était proche, c’était une chose impossible. Tu n’irais pas à l’hôpital parce que tu ne supporterais pas de voir le corps de ton meilleur ami dans un lit, comme ci il était en train de dormir alors qu’on ne savait même pas s’il serait capable de se réveiller. « Tu ne vas pas le perdre.. Il va se réveiller, il baissera pas les bras, j’en suis convaincue. » Il était fort Maxence, il était peut-être dans le coma actuellement mais, ce n’était pas pour ça qu’il n’allait pas se battre pour se réveiller, pour retrouver la femme qu’il aimait. Tu t’éloignas doucement avant de la regarder dans les yeux, un peu choquée dans le fond parce que tu ne t’attendais clairement pas à entendre un truc pareil. « Que… quoi ? » Alors là, tu ne savais pas du tout ce que tu pouvais dire ou même faire parce que dire félicitations ce n’était clairement pas une chose à dire, pas en ce moment.

Vrai que Maxence était fort. Une vraie force de la nature, qui impressionnait Bambi chaque jour que dieu faisait, lui donnant l'impression d'être protégée, aimée comme jamais. Mais aujourd'hui, il avait besoin de sa présence, de son soutien, et l'italienne ne pouvait rien lui donner de tout cela étant donné que les infirmières l'avaient renvoyées de l'hôpital. La raison ? La brunette ne faisait pas partie de sa famille. Prétexte fumeux pour la demoiselle qui demandait juste à rester à son chevet, rien d'autre... était-ce si difficile à comprendre ? A la place, elle serrait Carter contre elle, cette étreinte lui redonnant la force qu'elle avait un peu perdue dernièrement. Tu te rends compte que d'après les témoins, une bande de quatre sales types c'en est pris à lui ? Ils ne lui ont laissé aucune chance... ils l'ont tabassé... expliqua-t-elle, au comble de l'émotion, serrant un peu plus le vêtement que portait sa meilleure amie, comme si elle risquait de s'effondrer dans la seconde. J'ai eu des nausées dès mon arrivée à Vientiane... et j'ai appris hier pourquoi... expliqua-t-elle davantage, d'une petite voix, se redressant pour faire face à son amie. Qu'est-ce que je vais faire ?

Franchement c’était le pompon pour toi là, tu ne t’attendais pas à une telle chose, tu ne voulais pas entendre une telle chose de toute manière. C’était tout ce que tu détestais, tu détestais quand tes proches étaient dans un tel état, surtout dans le coma c’était la pire chose du monde à tes yeux. Tu ne savais pas comment faire avec Dimitri et là, tu te retrouvais encore plus démunis quand il s’agissait de Maxence alors tu gardais la brune dans tes bras, le plus fortement possible parce que tu ne pouvais pas faire autre chose. « Sans raison ? Enfin ils peuvent pas être au courant les témoins mais, bon.. » Il devait forcément y avoir une explication pour que Maxence se soit fait tabasser de la sorte, pas quatre mecs en pleine rue et tu te posais pas mal de question, tu savais que Maxence buvait beaucoup avant, est-ce qu’il avait recommencé ? Tu pensais à beaucoup de choses. Posant tes mains sur ses joues tu effaçais les larmes qui toujours en train de couler, encore une grosse nouvelle et franchement, tu ne savais pas quoi faire, tu ne savais pas gérer ta vie alors gérer la vie des autres, impossible pour le coup. « Honnêtement j’en sais, tu veux de cet enfant ? Est-ce que Maxence le voudrait aussi ? » Parce que c’était le plus important quand on parlait d’un enfant, c’était de le vouloir à deux de préférence.

A la question de Carter, Bambi sentit son cœur se serrer. Si seulement elle ne l'avait pas laisser aller seul à cette sortie... sûrement ne serait-il pas dans un tel état aujourd'hui, ou du moins aurait-elle pu appeler plus vite du secours. Maxence s'était retrouvé seul face à quatre sales types, plus ou moins sans défense pour peu qu'ils l'aient pris par surprise... difficile d'avoir les détails étant donné que l'italienne n'avait pas été en mesure de parler au témoin présent à ce moment là. Il doit forcément y avoir une raison, je suppose... je ne sais pas Carter, mais je m'en veux tellement de l'avoir laissé seul ! s'exclama-t-elle en sentant les sanglots revenir en force rien qu'à cette idée. Une fois encore, son bien-aimé était seul à l'hôpital, à cause d'infirmières trop zélées. Cette solitude, Bambi ne la supportait tout bonnement pas, surtout pas avec ce qu'elle avait appris, et qui aurait dû être la meilleure annonce du monde. Avec Max, bien sûr que je le veux... et le pire, c'est qu'il m'a dit qu'il rêvait de fonder sa propre famille puisqu'il était tout seul depuis trop longtemps ! Tu parles d'une injustice... murmura-t-elle en plaçant ses mains sur celles de sa meilleure amie, qui tenaient son visage en coupe.

« Dis pas ça, imagine que tu aurais été avec lui, tu serais dans le même état voir pire comme tu es enceinte. » On ne savait jamais ce qui pouvait se passer alors c’était clairement malheureux pour Maxence, tu ne pouvais pas dire l’inverse mais, ça aurait pu être bien pire si la jeune femme y avait été. Elle aurait pu elle aussi être frappée et elle aurait pu perdre le bébé qu’elle était en train de porter, elle ne pouvait pas regretter ne pas avoir été là. On ne savait jamais ce qui pouvait se passer, tu essayais comme tu pouvais d’arrêter ses larmes mais, tu avais du mal, tu étais totalement démunie face à ce qui était en train de se passer. Franchement qu’est-ce que tu pouvais faire ? Rien du tout, tu ne travaillais pas à l’hôpital donc tu ne pouvais pas faire en sorte qu’elle puisse voir son copain, tu pouvais seulement rester devant elle à attendre que le temps passe, tout simplement, attendre d’avoir la moindre information sur l’état de Maxence. « Tu sais quoi ? Je suis certaine qu’il va sentir que tu es enceinte et qu’il va se réveiller après tout, c’est son rêve alors il a encore plus de raison de se battre. »

Tu as raison... comme toujours ! Mais ça me tue de le savoir si mal et de ne rien pouvoir faire pour l'aider... je déteste me sentir inutile comme ça ! Il fallait que Bambi prenne son mal en patience, laisse les médecins œuvrer, mais déjà ne pas pouvoir le voir quand elle le vouloir ou rester la nuit à l'hôpital pour le veiller renforçait ce genre de sentiment insupportable. Carter était bien l'une des rares à pouvoir la comprendre, puisque Dimitri avait été agressé et dans le coma également... elle avait donc sûrement ressenti le même sentiment, qui plus est en étant loin géographiquement de lui, et ce fut pourquoi l'étreinte de l'italienne se renforça autour de la jolie brune. J'aimerais tellement que ce soit le cas... j'ai eu le temps de le lui dire tout à l'heure, mais je ne sais même pas s'il m'a entendue. Je voudrais le lui dire encore et encore, pour qu'il trouve la force de se battre pour lui, pour nous... qu'il se batte, qu'il se réveille et nous revienne !