fight like cat and dog. (elyes)

Une petite séance de sport s'impose. Une tennis, c'est encore mieux par cette chaleur. Je ne suis pas trop douée mais, c'est mieux que rien. C'est que j'ai besoin de me défouler, pas de perdre du poids. C'est vrai que le fait de ne pas prendre un gramme alors que j'ai beau sortir pour me changer les idées tous les soirs, c'est quand même pratique. Le truc, c'est que l'alcool, ça aide à oublier quelques heures à peine, au mieux jusqu'au lendemain matin. Moi, j'ai besoin de frapper dans quelque chose, de me défouler, d'évacuer la pression ou plutôt les questions qui me traversent l'esprit. Je vais rentrer sur Cambridge et j'ai actuellement pris une pause dans la partie pour en discuter avec Sally. J'ai besoin de l'avis de ma meilleure amie. J'ai envie qu'elle voit mes progrès, qu'elle me dise que j'ai fait le bon choix. Et aussi qu'elle a hâte de me revoir. Si je peux entendre la voix de Zoé en plus de ça, je serais vraiment la plus heureuse du moins, autant joyeuse que je peux l'être en ce moment. J'ai donc attrapé mon téléphone portable et évidemment, je vois les autres joueurs ronchonner. Je grimace légèrement en levant les yeux au ciel pour leur faire comprendre que je n'ai rien à faire de savoir ce qu'ils pensent de mon comportement. Après tout, c'est les vacances, on a tout le temps devant nous. Lorsque je vois Elyes souffler à son tour, je fronce légèrement les sourcils. " Tu permets que je discute tranquillement avec ma filleule ?! " Ouais, je préfère jouer la carte Zoé plutôt que Sally, je sais qu'elle aura encore plus d'impact que la frangine sur le jeune homme.

La bonne blague ! Quelle idée tu avais eu d'accepter cette partie de tennis avec Alexys dans le lot. Vos partenaires respectifs n'auraient sûrement pas accepté de se lancer avec vous si véritablement ils avaient été conscients de votre duo. Deux plaies. Chien et chat. Comme un vieux couple qui passe son temps à se chamailler. Alors fort heureusement vous ne formiez pas un couple, même si Sally savait très bien que tu n'avais clairement pas trouvé Alexys vilaine du temps où vous vous étiez rencontrés, mais vous étiez un couple de parrain et de marraine, en plus d'être deux boulets. Vraiment ? Tu comptes jouer cette carte-là sur un court de tennis, aussi ? Ton ego tentait de te convaincre qu'elle avançait cet argument pour se dégonfler avec classe. Non parce que tu étais doué au tennis. Tu aimais le sport, et certaines disciplines avaient ta préférence. Le tennis en faisait partie. Tu affectionnais particulièrement les sports individuels. Mais dans le fond, tu savais aussi que tennis ou pas, elle adorait t'emmerder avec tout ça. Il n'y avait aucun mal à le reconnaître, le Laos te plaisait, mais c'est vrai que Zoé te manquait, plus encore que Sally, mais ça il ne fallait pas le dire. Et c'est aussi MA filleule autant que c'est ma nièce d'ailleurs. Y'a pas de quoi te vanter autant ! Deux gamins, mais c'était plus fort que toi, il fallait que tu répondes à ça. Vos partenaires de jeu vous regardaient, soupiraient et quelques secondes plus tard, ils capitulaient. P'tain, on avait l'occasion de faire un double sympa, là Mordachova. Oui tu l'appelais par son nom marital. Tu étais plus ou moins au courant du côté absent de Zakhar, mais tu ne surfais pas sur cette vague-là. Preuve que tu étais gentil, et pas si amer avec elle. Cela dit tu déformais un peu le nom en lui donnant une touche féminine avec ce a, parce qu'il fallait bien être un peu chiant. Dis lui que tonton Lyly' l'aime Ben quoi ?

Oui, au beau milieu de la partie, y a ton portable qui vibre alors forcément, tu réponds comme si de rien était, oubliant carrément de jouer. Ca saoule tes partenaires mais, t'en as rien à faire. De plus, il s'agit de Sally et comme ça fait un moment que tu n'es pas rentrée sur Cambridge, tu te dis qu'il y a un tas de trucs qu'elle doit avoir à te raconter. Surtout vis-à-vis du baby-sitter de la petite ou encore par rapport à Aaron. Et puis, t'as envie d'entendre la petite voix toute mignonne de Zoé. Celle-ci t'apaise, te donne le sourire et te motive pour la journée. Rien de mieux durant le summer camp, rien de mieux lorsque ton couple est mis en danger. Et puis, si ça peut énerver davantage Elyes forcément, tu sautes sur l'occasion. Tu grimaces lorsqu'il te demande si tu comptes utiliser cette carte toute la partie. Tu serres les dents et bouches le haut parleur un instant histoire de lui répondre. " Je m'en fous pas mal, c'est moi qu'on appelle, pas toi ! " Tu lui tires la langue et les autres joueurs finissent pas s'éclipser. Ca saoule Elyes et tu hausses les épaules d'un air désolé. " Pas fait exprès ! " Que tu chuchotes en clignant des yeux. " Chérie, sache que les hommes sont des idiots et qu'avec le temps, cela ne fait qu'empirer ! " Tu adresses un large sourire au jeune homme avant de soupirer pour ajouter : " Et tonton Lyly t'aime tout fort ! "

Tel un mauvais joueur tu levais les yeux au ciel, tu grimaçais presque derrière son dos, alors qu'elle te narguait. C'est vrai qu'elle marquait un point de ce côté-là. On l'avait appelé, elle, pas toi. Allez savoir ce qu'elles se racontaient encore ces deux-là. Tu les savais très proches, tellement, que tu aurais tort de t'étonner de tout ça. C'est pas beau de tirer la langue à ton âge. Encore une fois, il fallait que tu dises quelque chose. Elle se gênait pas pour t'emmerder, elle. C'était donnant-donnant entre vous. Tu te contentais de l'ignorer magistralement lorsqu'elle osa nier avoir ruiner cette occasion de jouer un excellent match, et si tu pensais attendre qu'elle termine son coup de fil, tu finissais outré par ses propos. Et c'est madame 'je suis mariée et liée à un mec pour la vie' qui dit ça ! Il suffit de savoir les choisir. Tu ne mettrais Zakhar dans aucune case. Ce n'était pas ton business. Allez savoir tout juste si Alexys considérait présentement son mari comme un idiot ou si elle tentait tout juste de formater ta nièce dans un espère de dogme selon lequel les mecs ne valent pas les gonzesses. En attendant, tu finissais par sourire quelque peu en l'entendant transmettre ton message et autant dire que le tout fort qu'elle venait d'ajouter n'étais pas de trop. Au bout d'un mois et demi tu commençais véritablement à vouloir rentrer mais paradoxalement tu fuyais Boston. Avec l'ambiance familiale qui régnait à Boston d'après Sally, tu ne pouvais que fuir, et tant pis si elle ne comprenait pas ton choix.

Forcément, tu mets la partie de tennis de côté pour répondre à ta meilleure amie ou plutôt ta filleule dans un premier temps. Elle tente de s'exprimer à l'autre coup du téléphone mais, forcément, vu son jeune âge, tu ne comprends absolument rien. Elyes te fait une remarque vis-à-vis du tirage de langue qui n'est pas de ton âge. Ca te fait rouler des yeux exagérément pour lui faire comprendre qu'il te saoule et que t'en as rien à faire de ses remarques à deux balles. Tu expliques ensuite à Zoé à quel point les hommes sont nuls et les filles, supérieures à ces derniers. C'est ce que tu lui diras toujours à ta filleule, juste pour ne pas qu'elle se fasse avoir par les beaux parleurs. Elle est encore jeune, elle a le temps mais, tu sais que ce moment va arriver beaucoup plus vite que ce que tu ne t'imagines. Autant la formater dès maintenant et ce, même si son oncle ne semble pas d'accord avec toi. Tu changeras vite d'avis lorsqu'elle commencera à ramener des bad boys à la maison ! T'es certaine qu'il va les faire fuir comme la peste tandis que toi, tu t'assureras qu'elle les mène à la baguette comme toi dans le passé. Dans le passé parce que maintenant, c'est plutôt l'inverse du moins, la plupart du temps ! T'expliques ensuite à Zoé à quel point Elyes l'aime et tu te retiens même t'en faire des tonnes en rajoutant des commentaires déplaisant qui l'auraient fait grimacer. Chérie, passe moi maman ! T'as conscience qu'elle comprend rien mais que forcément, Sally doit écouter tout ce que vous rajoutez depuis toute à l'heure et bien se marrer ! Tu décides même de la mettre sur haut parleurs histoire que son frère puisse suivre la conversation et prendre des nouvelles.

Tu n'étais pas papa même si tu étais le genre de mecs qui arrivait à assumer le fait de vouloir une vie de famille après avoir trouvé LA bonne. Ça devait exister, tu y croyais même si ce n'était pas clairement dans ce genre de famille que tu avais grandi, évolué. C'est pas parce que tu les aimes bad boys que ce sera pareil pour elle. Puis, tu te doutes bien qu'on aura un oeil là-dessus, elle est pas pressée la princesse. Oui, vous en reparlerez dans vingt ans tiens ! Tu savais que Sally avait galéré avec les mecs, et tu voulais clairement pas ça pour ta nièce. D'ailleurs tu savais aussi que c'était tout ce que sa mère chercherait à éviter, c'était certain. Quoiqu'il en soit tu t'incluais dans le on autant que tu incluais Alexys. Oui vous aviez beau vous chamailler, tu avais vite compris qu'elle ferait partie de sa vie pour longtemps. Elle était bien trop proche de Sally pour que tu fasses bande à part. Bisouus ma princesse. As-tu lancé au loin dans l'espoir qu'elle t'entende peut-être. Alors qu'Alexys eut la bonne idée de mettre le haut-parleur, tu t'en rapprochais pour échanger quelques mots avec elle. Tu savais pertinemment qu'elle te demanderait de rentrer mais tu ne le voulais pas. Pas avec ce qu'elle a pu te dire. N'insiste même pas Sally, je rentrerai pas. Pas avant la fin. Ta mère biologique, qui était en fait la tante de Sally, était à Boston et apparemment elle voulait te voir, ce qui était pour toi, hors de question. Sally avait beau pensé que tu finirais par le regretter, tu ne partageais pas son avis.

T'as beau essayer de choisir les bons, c'est pas forcément le cas. C'est vrai que les hommes, ils ont une fierté mal placé (la plupart du temps). C'est vrai qu'ils jouent souvent les gros bras mais que certains sont de vrais nounours à l'intérieur (c'est rare ça). En tout cas, des hommes n'ayant jamais briser le coeur d'une femme, y en a peu. Tu mettrais ta main à couper que cela représente à peine un huitième d la population d'Harvard. Forcément suite à ses dires, tu lèves les yeux au ciel. Au vue de ton caractère et des goûts de Sally en matière d'hommes, elle est génétiquement programmée la pauvre ! J'entends Sally râler de l'autre côté du téléphone moi, ça me fait sourire. C'est peut-être l'une des raisons pour lesquelles on s'entend si bien après tout ! Mais c'est vrai que vous avez encore le temps et que le plus tard sera le mieux. Elle allait vous donnez du fil à retordre cette petite princesse, c'est certain. Tu demandes à parler avec Sally parce que, tu as adoré ta filleule, parler avec une gamine qui ne cesse d'émettre des sons, c'est pas des plus passionnant. A peine eut-elle repris le portable qu'elle s'adressa à Elyes pour qu'il rentre à la maison. Tu grimaces légèrement en observant le jeune homme assez sec dans ses propos. A toi de jouer ! Ca va Sally, c'est le summer camp ! Laisse-le respirer, t'as toute l'année pour le faire chier ! C'est vrai quoi, c'est que deux petits mois. C'est rien du tout du moins, c'est pas grand chose !

Autant dire que même si tu faisais le mariole face à Alexys, tu te rendais bien compte que tu n'étais pas des plus à l'aise à imaginer Zoé demoiselle en âge de tout un tas de choses trop complexes, bien que parfois très belles à vivre. En attendant, toi tu n'étais que le tonton qui mûrissait avec son rôle de parrain mais au fond, qu'est-ce que tu t'amusais avec cette jolie petite bouille. Tu ne te lassais pas de cette âme d'enfant pleine d'innocence au bonheur communicatif. Alors pour le coup te projeter tu ne savais pas faire. Ouais ben pour l'instant on y est pas encore.. Bien heureusement. C'était mignon de vous voir comme ça tous les deux presque comme deux parents à quasi vous chamailler. Pour le coup, si c'était toujours un peu chien et chat avec Alexys, à cet instant, elle était un sacré soutien face à Sally. Au fond tu ne risquais rien, te chamailler avec Sally ne vous faisait pas peur, mais là elle te bousculait dans tes retranchements même en étant loin de toi. Elle te demandait quelque chose qui était trop compliqué pour toi. Tu vois même ta meilleure amie pour la vie le dit. Mais tu casseras pas les pieds avec ça toute l'année. Autant prévenir, d'ailleurs lassé, tu finissais par t'éloigner du téléphone et donc d'Alexys pour aller boire encore une fois de l'eau fraîche et te mouiller le visage comme on le ferait après un match de tennis intensif. Tu fuyais et alors ?

Tu discutes avec Zoé. Zoé que tu protégeras toujours. Zoé que tu vois grandir un peu trop vite. Pourtant, c'est pas ce que tu veux. Tu l'adores cette petite et t'as envie qu'elle prenne son temps. C'est vrai que lorsqu'on est une enfant, on rêve de devenir adulte rapidement puis, les choses changent lorsque les problèmes arrivent. Alors, on a envie de devenir enfant de nouveau, d'oublier les problèmes de grands personnes. En parlant de trucs de grands, c'est exactement ce qu'il est en train de se produire actuellement lorsque Sally reprend le téléphone pour demander à Elyes de rentrer. Toi, tu lui demandes de lui lâcher la grappe. C'est les vacances après tout, il faut qu'il produite un maximum. Elle n'aura qu'à l'embêter une fois qu'il sera de retour à la maison, à la fin du summer camp. Enervé, il finit par s'éloigner et après avoir discuter un instant avec Sally tu soupires : Je vais te laisser... il a l'air énervé... Ok, c'est pas toujours la joie et la bonne humeur ente Elyes et toi. Vous êtes toujours en train de vous chamailler comme des enfants et pourtant, tu l'apprécies malgré tout et il pourra toujours compter sur toi (t'as juste top de fierté pour le dire à haute voix). Tu le rejoins en passant une main derrière ta nuque, ne sachant trop comment t'adresser à lui dans un moment pareil. Hey, ça va ? T'as l'air un peu sur les nerfs aujourd'hui, tu veux en parler ?