we're not broken just bent ✻ nichoya

we're not broken just bent — Bien sûr que je flippe. On parle d'un enfant, que j'aurai avec Hippolyte. On parle d'un nourrisson qu'il allait falloir traiter, nourrir, s'occuper. C'était trop pour moi et j'avais juste besoin de ma femme, de mon meilleur soutien. Mais visiblement, c'était pas de son goût et comme elle n'appréciait pas, elle décidait de me quitter, comme ça, aussi facilement. Elles étaient belles ses paroles de soutien, parce que je n'en voyais clairement aucun là. “J'ai pas dit ça” Je me doutais bien que la pilule allait être compliquée à avaler mais je pensais pas que sa réaction serait si virulente. Ouais, je pensais pas qu'elle avait tout ça en elle au final. “Donc tes paroles de soutien, elles sont là que quand c'est facile, c'est ça ? Tes promesses de pour le meilleur et pour le pire, ça passe pas non plus faut croire ?” Et si c'était le pire, elle décidait de prendre la fuite, m'abandonner à mon sort et ne plus faire partie de ma vie. “Fais pas l'étonnée, tu le sais.” Je lui avais déjà fait part de mon envie de fonder une famille avec elle, alors oui, ça passait par le fait d'avoir un enfant avec elle. Cet étonnement était vraisemblablement mal placé. “Tu me quittes ?”

we're not broken just bent — et s'il continuait dans l'idée de ne vouloir fournir aucune réponse, elle prendrait la décision pour lui sans broncher. parce que là, c'était juste trop et elle refusait tout simplement d'affronter un truc pareil une nouvelle fois. il en avait foutu une autre enceinte ? grand bien lui fasse, elle, elle jetait l'éponge une bonne fois pour toute. "si t'as besoin de te convaincre que c'est de ma faute, vas y, j'en ai strictement rien à faire." le soutien il avait des limites, tout comme le respect en fait. et puisqu'il ne la respectait pas, elle ne le soutiendrait pas. alors ouais, il pouvait bien tenter de retourner les choses en tentant de lui faire avaler qu'elle était mauvaise et qu'elle n'était jamais là pour lui qu'elle n'en avait rien à faire. il avait merdé, pas elle. il avait couché avec d'autres quitte à les mettre enceinte, pas elle. et concrètement, si elle s'était ramené comme une fleur pour lui annoncer qu'elle portait l'enfant de royce, y avait des milliers de chance pour qu'il l'insulte de tous les noms. "mieux, je demande le divorce." c'était pas juste une rupture où ils finiraient par se remettre ensemble après quelques jours. là, kaya, elle coupait définitivement les ponts parce qu'il était allé trop loin et que ça suffisait comme ça. "et t'as pas intérêt à tenter quoi que ce soit, c'est terminé et tu t'en vas." ouais bah tiens, autant qu'elle le mette carrément à la porte pour la peine. de toute manière, c'était tout ce qu'il méritait.

we're not broken just bent — C'était une réaction qui me dépassait et je ne comprenais pas pourquoi elle le prenais si mal. Kaya et moi, on était plus fort que tout, c'était ce que je me plaisais à croire. On avait vaincu un accident de voiture et des sentiments pour un autre. On avait vaincu les mensonges et une famille loin d'être réceptive à notre relation. Alors ouais, j'osais croire qu'on pouvait être plus fort qu'une grossesse qui était hors mariage. Mais non, elle préférait tout arrêter, tout quitter, stopper ce mariage qui visiblement la blessait bien plus que de raison. “J'ai jamais dit que c'était ta faute, arrête de tout déformer” J'étais resté malgré ses sentiments pour un autre, j'avais fait en sorte de répondre à ses demandes malgré le fait que je n'avais aucun souvenir d'elle. J'étais resté quand elle était malade et plus maigre que maigre. Et pourtant, quand moi j'avais besoin d'elle, elle abandonnait. Elle baissait les bras, préférant alors... demander le divorce plutôt que rester à mes côtés pour vaincre cette nouvelle épreuve. “Le divorce ? Tu veux vraiment aller jusque là ?” finissais-je alors par dire, le regard qui devenait alors de plus en plus froid, le cœur se brisant un peu plus à chaque instant. Mon amour, ma femme, elle cessait de vouloir se battre à mes côtés, préférant couper court à tout lien avec moi. C'était une défaite, une sacré défaite. “C'était peut-être ce que tu voulais au final. Te débarrasser de moi, être libre... retrouver celui que t'aimes vraiment. T'attendais la moindre occasion” Et voilà qu'on repartait dans les mauvais vices, ceux où on se balançait tout le venin à la figure.

we're not broken just bent — ouais tiens, pour une fois, ce ne serait pas elle qui partirait. ce ne serait pas elle qui prendrait la fuite ni rien de tout ça. il allait s'en aller, elle le mettait à la porte et ouais, il avait plutôt intérêt à disparaître en un temps record. elle ne voulait plus l'avoir en face de lui ni même lui parler. ouais, en fait il l'a dégoûtait. elle avait presque la nausée rien qu'en imaginant le fait qu'il allait devenir papa avec une autre. quel genre d'homme était-il pour lui infliger un truc pareil ? "non, c'est vrai, tu dis simplement que je ne fais aucun effort parce que dans ta tête, je devrais toujours tout laisser passer." sauf qu'il ne rendait pas compte de tout ce qu'elle lui avait déjà accordé. bien plus que n'importe qui d'autres aurait pu faire. et là, c'était too much, elle arrêtait les frais. "bien sûr que j'y vais et puisque je n'étais avec toi que pour ton argent, sois sûr que je ne vais rien te laisser" qu'elle siffle sans en penser un mot. mais les deux, à chacun de leurs face à face, ils rivalisaient de parole blessante tapant un peu plus fort à chaque fois. "wow, t'as tout compris, t'es peut être pas si bête que ça au final" elle pourrait presque l'applaudir tiens. sauf que dans le fond, elle ne pensait rien de ce qui pouvait sortir de sa bouche. le seul qu'elle aimait ici, c'était lui. ce serait toujours lui même quand elle avait l'impression d'étouffer sous cette relation et cet amour. "t'attends quoi pour t'en aller ? je dois organiser mes retrouvailles avec royce."

we're not broken just bent — Et au final, j'aurais du tout garder pour moi, garder toute cette histoire d'enfant et ne jamais en parler à Kaya, comme si c'était mon secret. Mais voilà, je lui avais dit, pensant que, quant bien même c'était difficile à assimiler, jamais elle ne me quitterait. Faut croire que j'avais une trop grande estime de sa personne. Je l'avais déposée sur un piédestal. Et maintenant, elle en tombait assez violemment, tant la déception me prenait à la gorge de sa réaction disproportionnée. “Pas tout, mais me donner au moins le bénéfice du doute pour bien gérer cette histoire” Après tout, j'étais dans l'optique de faire avorter Hippolyte. Je voulais y arriver, afin de stopper ce désastre que devenait mon mariage, si mariage il y aurait encore d'ici là. Divorce qu'elle voulait. Divorce qu'elle aura peut-être. Prétexte pour rompre ? Sûrement. C'était si peu, une grossesse qui n'était pas encore arrivée à terme. “Je m'en vais, profite bien.” Tous ses mots, je les avais intégré, je les avais assimilé. Elle était là pour l'argent, elle n'aimait que Royce. Et bien ainsi soit-il. Le divorce allait être très violent parce que je n'allais rien lui laisser. Cette femme que j'aimais devenait une toute autre personne à présent, sous mes yeux elle changeait, et ça me faisait peur de finir par la détester, juste parce qu'elle avait décidé de m'abandonner au pire moment qui soit. Un dernier regard et je m'en allais dans la chambre, attrapant un sac pour y mettre un tas d'affaires. Où allais-je dormir ? Qu'importe, quel que soit le matelas, ça sera qu'un lit inconfortable comparé au nid douillet que j'avais pu partager durant tout ce temps avec Kaya.