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En posant son postérieur sur le plan de travail, son petit corps avait pris de la hauteur. Un fait indispensable pour ne pas sauter à la gorge de son invité : Jonathan. Le regard passait tantôt sur le verre d’eau qu’elle lui avait offert, tantôt sur le visage trop mystérieux de son paternel. Ses doigts attrapèrent son propre verre pour le porter à ses lèvres. Alysse ne buvait jamais d’alcool et n’appréciait pas particulièrement le goût du sucre. Aussi, aucun soda ou autre boisson tronquée ne troublait ses placards. Plus encore, elle adorait le thé. Cependant, avec une telle chaleur boire un thé relevait du suicide. Or, pour l’heure, elle ne nourrissait aucune envie meurtrière envers Jonathan.

Le silence gênant n’encombrait Alysse que d’une seule pensée : la perte de temps qu’elle cumulait avec la présence de Jon. Heureusement pour lui, Declan travaillait ce soir. La consultante n’avait rien de prévu ni petit ami, ni soirée copine ou plus encore d’entrainement musclé. Et puis, elle porterait une autre tenue si elle avait su. Un short et un débardeur lui servaient de tenue de sport pour faire sa musculation et ses cheveux bouclés noués en un chignon pathétique ne ressemblaient à rien. Le sport l’aidait à se défouler et Clay ne manquait pas une occasion de vérifier son potentiel et le maintien de celui-ci. Elle devait avoir une hygiène de vie parfaite et la boite à pizza sur la table, juste en face de Jon, lui riait au nez à cette idée.

« Vous voulez de la pizza ? » Demanda Alysse en poussant du bout de son pied la chaise qui rencontra alors la boite à pizza la faisant avancer vers Jon.

Qu’il mange, il aurait la bouche trop occupée pour lui parler, ainsi. Habituellement, la jeune femme se montrait plus accueillante. Cependant, l’envie de voir son père biologique rasait le sol. Il ne devrait pas plutôt être avec Lily à monter la chambre du petit ou des petits ou de la petite ? Il n’était pas censé être occupé à devenir grand père?
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Le regard de l’homme est opaque. Son visage, fermé. Il ne sait plus pourquoi il est venu la voir. Si c’est pour se heurter à un mur une nouvelle fois, ou s’il s’agit d’une tentative un peu désespérée de se changer les idées, ou de se raccrocher à quelque chose. Le fait est que depuis son arrivée, il n’a pas décroché de mots beaucoup plus longs que des « oui » ou des « non » distraits.  Quelques semaines plus tôt, il avait été invité dans la résidence des Austen, en Ecosse. Et comme il était difficile de dire nom au petit brin de femme prénommé Margaret, forcément il avait fini par céder, un peu surpris que sa fille passa des « vacances » dans leur maison. Pensant à une réunion mêlant famille et amis, il s’y était rendu avec néanmoins quelques soupçons, n’étant pas si dupe que cela malgré un acharnement borné à refuser de voir une évidence qui lui riait sous le nez depuis des mois. Sur place il avait clairement déchanté. Apparemment, tout le monde était au courant des « heureuses nouvelles » sauf lui. Car non seulement Lily s’était amouraché de Lawrence, mais en plus, il avait trouvé le moyen de la mettre enceinte. Et pas qu’un peu. Ce petit con avait fait les choses bien. Grand-père qu’il allait être. Il avait déjà du mal avec le concept de père, et voilà qu’on allait l’affubler du surnom de papy avant que sa tête n’ait le temps de se couvrir totalement de cheveux blanc. Ce petit con. Il avait osé. Il s’en était fallu de peu pour qu’il lui fit avaler son poing jusqu’au gosier avant de lui refaire le portrait. Il en avait toujours une folle envie d’ailleurs, quasi meurtrière.  Et cet affront-là, il ne risquait pas de le lui pardonner. Sa fille. Sa seule fille ou presque. Celle avec qui il avait partagé tant de choses. Celle qu’il avait toujours protégé envers et contre tout. Sa fille qui n’avait pas eu suffisamment de confiance en lui pour venir le trouver en temps et en heure, craignant ses réactions de vieil aigris. Il ne s’en remettait pas. Le coup était rude.

« De la  … ? Oh non … Merci. » bredouilla-t-il en frottant son menton et sa barbe naissante, tiré de ses pensées par la voix fluette d’Alysse. Ses grands yeux bleus se posèrent alors sur sa silhouette. Savait-elle aussi ? Etait-il vraiment le dernier des imbéciles ? « Tu savais toi aussi ? … Pour Lily, et ce satané Lawrence ? » ne put-il s’empêcher d’ajouter, ayant pour l’instant du mal à prononcer son prénom sans ajouter un qualificatif encourageant juste avant, ou après, selon l’humeur. « Et en plus il l’a mise enceinte … » De le dire à voix haute, il n’en revenait toujours pas, éberlué qu’il était encore par cette nouvelle qu’il peinait à digérer. Il avait encore la vision de sa fille, toute ronde et les joues roses, imprimée sur le devant de la rétine. « Crois-le ou non, mais si je l’avais pas tant estimé il fut un temps, je peux te dire que ça ferait longtemps que j’aurais volontiers écrasé entre mes doigts sa jolie petite gueule d’écossais. » grogna-t-il avec mauvaise humeur, joignant le geste à la parole en serrant le poing sur la table.


@Alysse Frank
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La vue prêtait à la compassion. Devant cet homme dont la vie se perforait à multiples reprises de trahisons et de déception, un coeur ne pouvait se réjouir. Son visage impassible n'assumait rien de cette pensée et de son ressenti. Le regard balaya Jonathan de haut en bas. Au nom de Lawrence, la brune le coupa nette en tapant le plat de sa main sur le plan de travail soutenant son postérieur.

Le regard s'était plissé, froid et calculateur comme s'il s'essayait à scanner les intentions de Jon, son positionnement et son habillement. Il avait déjà subit un examen visuel poussé à peine sur le pas de la porte. Maintenant, elle vérifiait une fois encore. Une profonde inspiration lui permit de se redresser mais surtout de prendre sur elle pour ne pas mettre Jon dehors. Malheureusement, sa raison peinait à triompher. Les questionnements se bousculaient dans son esprit.

"Vous connaissez d'jà la réponse. Je vous l'ai dit que j'en voulais pas de vot'monde de bobards. Ca fait depuis le chalet, voir bien avant qu'ils nous mentent à la gueule. J'ai d'jà assez d'Susan pour m'onter des mytho!"

Avec agilité, les pieds d'Alysse attrapèrent la boite à pizza avant qu'elle ne pivote pour la déposer sur le plan devant elle. L'index ouvrit le couvercle avant d'attraper une part et l'enfourner dans sa bouche pour mâchouiller avec agacement. De méchants grognements outrepassaient ses lèvres à chaque fois qu'elle inspirait ou expirait. Une oreille attentive se portait à la dernière explication de Jon. L’écœurement jeta la croute de la pizza dans la boite sans quitter Jon du regard. Alors, il était venu pour lui, pour Lawrence! Il cherchait la faille, la petite fêlure qui lui permettrait de gagner sa confiance et d'obtenir ce que Lawrence revendiquait depuis des mois, presque une année. Son propre paternel se jouait d'elle et de ses émotions.

Impulsive, la consultante peinait à trouver son calme. Son tempérament de feu ne pesait pas lourd face à la peur que rallumait Jon dans les entrailles d'Alysse. Facile pour un homme comme lui de l'analyser dans le comportement de son interlocutrice. Le corps se regroupait, prêt à bondir ou agir à la moindre menace. La pizza avait été reposée, l'appétit coupé nette par un estomac dont l'alimentation en sang avait diminué au profit des muscles, seuls aptes à les faire fuir ou combattre. Peu importe la lutte intérieure que menait la brunette face à cette réaction du corps, elle gagnait toujours et crût en force au coup de poing sur la table. A croire que la cadette avait été conditionnée pour réagir d'une manière précise lors le ton montait ou que le moindre geste de violence apparaissait dans une conversation. Se cachait n'avait jamais servi son dessein dans ces situation alors elle avait apprit à porter un masque de provocation savamment peint et décoré pour effrayer l'ennemi.  

"Ouais bah on dirait plutôt que vous le connaissez pas bien, lui et son complexe du chevalier blanc. Et pis vou'manquez pas de culot d'venir ici pour me parler de cette raclure alors que y a même pas deux mois, il se pointait chez mon petit ami pour me casser la gueule et plus si affinité. A moins que..." Il ne pouvait pas ignorer la situation. Lily le lui avait avoué. Jon et Lawrence étaient du même acabit! Les mains frappèrent à plat sur le plan de travail à l'unisson afin de propulser son corps à terre avec agilité. Avec une rapidité assez surprenant, la brunette avait choppé le couteau de cuisine sans pour autant menacer Jon avec. " Ca ne suffit plus le chien de garde dans l'immeuble d'en face qui me matte nuit et jour? Note tout ce que je fais? Menace mes proches? M'isole de tous? Maintenant il vous envoie jouer l'rôl d'pa modèle!"

Le masque avait trop été porté. A l'arrière, son esprit suffoquait, emportant raison, réflexion et logique avec lui. La face s'émiettait. Alysse et le masque tombaient pour ne plus laisser que la peur et la paranoïa régner en maître. La pourriture s'apparentait à un parasite. Plus vous la fréquentez, plus elle vous touche, vous contamine. Il avait été son frère de coeur, son ami, son confident et aujourd'hui, Lawrence avait brisé ses remparts et sa carapace. Il avait suffit d'un seul coup pour lui briser le coeur et ses illusions à elle, qui s'était retranchée derrière une naïveté surprenante. D'un seul poing, il avait apposé la marque de la putréfaction sur son âme, maintenant rongée et dévorée par les cauchemars incessants, ses propres hurlements qui la réveillaient la nuit, l'ombre toujours sur ses talons, la mort qui planait depuis presque un an au dessus de sa tête, la solitude. Qui pouvait la blâmer de finir aussi folle qu'une échappée de l'asile? De soupçonner tout le monde? De s'imaginer les pires scénarii?

"Combien de fois je vais devoir lui dire que je ne sais pas où est sa maîtresse?"

C'est ainsi qu'Alysse l'appelait: la maîtresse. Cette appellation lui permettait de ne pas se confondre avec elle-même, enfin, son double elle. Pourquoi est-ce que cette histoire ne se terminait jamais? Pourquoi est-ce qu'elle ressentait la tragédie approcher? Pourtant, elle n'avait jamais lu le moindre drame grecque! Car finalement, Jon restait potentiellement le seul être de son entourage apte à gérer la situation. N"importe qui d'autre contacterait la police, les pompiers ou la ferait interner. Pourtant, sa posture annonçait clairement la couleur. Elle n'attaquerait pas, pas la première. La position défensive désignait son besoin de protection. Ponctuellement, Alysse cherchait la porte, glissant lentement vers elle. La moiteur de sa peau, les tremblements de sa main ne tenant pas l'arme reflétaient la peau viscérale que provoquait le sujet.
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Jonathan émet une sorte de grognement de mécontentement. Un « monde de bobards » … Le terme est bien trouvé. Très réaliste, si on considère qu’il avait partit une grande partie de sa vie à mentir à son entourage. Hormis à sa fille qui, contre toute attente, avait décidé de le remercier en lui cachant les éléments les plus importants de sa vie. A la seule idée qu’Alysse ait pu savoir elle aussi, et ce bien avant lui, ses mâchoires se serrèrent plus encore jusqu’à devenir incisives. Mais pas à son égard à elle, à son égard à lui, stupide qu’il avait été de ne pas accepter de regarder ce qui se tramait tout juste sous ses narines.  L’homme regarda passer la boîte de pizza qui venait de glisser sous ses yeux, observa l’allure de sa seconde fille. Merde, elle n’était pas de la même trempe que sa « première » progéniture. Ça pour sûr, elle n’avait pas été faites dans le même moule ces deux-là.

« Je lui écraserais bien sa petite gueule d’écossais. » répéta-t-il comme s’il se parlait de nouveau pour lui-même, la mine concentrée comme jamais sur la vision de son point rencontrait l’arcade sourcilière de son cher « disciple ». Il ignorait par quel miracle il avait réussi à garder son self-control au point de ne pas tenter de le réduire en bouillie.

Constatant sans mal une forme d’agitation dans l’attitude d’Alysse dès lors que le prénom de Lawrence fut évoqué, l’homme haussa un sourcil interrogateur, observant son attitude sans mot dire. Sa posture était défensive, comme si une crainte naissante, liée à ce prénom qu’il pensait pourtant peu équivoque à ses yeux, était née au creux de ses entrailles, irrépressible. Reculant sur sa chaise jusqu’à ce que son dos entre en contact avec le dossier, il posa ses deux paumes à plat sur ses genoux osseux. « Attends une minute … qu’est-ce que tu viens de dire ? » Les yeux ronds tout à coup, la mine contrariée, sans s’en rendre compte l’homme s’était levé, s’approchant d’Alysse jusqu’à la surplomber de sa hauteur. « Lawrence est entré chez toi et a essayé de t’abattre ? » Son regard s’assombrit, une colère naissante se lisant dans le regard de l’homme. Pas dirigée contre la jeune femme, non, c’était une évidence. Il ignorait ce qui avait poussé l’ex-agent à entrer en contact avec sa seconde fille, et à tenter de la violenter, mais quel qu’en soit le prétexte ou la raison il ne permettrait pas que l’on touche à un seul de ses cheveux bruns. Cela, elle pouvait en être sure. « De quoi tu parles Alysse ? Qui te surveille ? Quels liens avais-tu avec Lawrence ? » la questionna-t-il en notant au passage le couteau dont elle venait de se saisir. Ses vieilles habitudes l’obligeaient à se méfier d’initiatives comme celles-ci, surtout venant d’un tempérament explosif et imprévisible comme celui d’Alysse. Incrédule en tout cas, il semblait y avoir encore bien des choses qu’il ignorait, ou qu’on lui avait délibérément dissimulées.

« Mais enfin de quoi parles-tu Alysse ?! Qui est cette « maîtresse » ? Ne me dis pas qu’en plus de ça il trompe ma fille ?! » s’insurgea-t-il, commençant à perdre patience face aux énigmes lancées de la jeune femme, notant au passage qu’elle cherchait une échappatoire  en se rapprochant dangereusement de la porte. Alors, sans attendre, il bondit, fit trois pas rapide dans sa direction, jusqu’à poser sa paume à plat sur le mur juste au-dessus de sa tête, la regardant en contrebas entre ses cils. « N’essaie pas de t’enfuir, Alysse. Contre toute attente, tu ne risques rien avec moi. Car si Lawrence touche encore une fois à ne serait-ce que l’un de tes cheveux, je le briserais moi-même. Fais moi confiance là-dessus. » N’était-ce pas un peu brutal pour des paroles qu’il avait voulu rassurantes ? Jonathan avait une notion particulière de la manière qu’il convient de « rassurer » quelqu’un. Ce n’était pas son truc. Il faisait ce qu’il pouvait.



@Alysse Frank
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Complexe du messie. Peu importe le terme finalement. Alysse savait que Lawrence serait capable de tuer à nouveau s'il estimait que la cible le méritait et mettait en péril un point de son existence. Nul juge, nul police n'encombrait sa vie. Il revêtait tous les costumes dont il estimait mériter l'honneur. Et Jonathan continuait à s'illusionner d'une maîtrise qu'il avait perdu depuis bien longtemps. Ses questions agaçaient Alysse qui ne rêvait plus que de fuite.

Mais lorsqu'il termina trop près, les doigts avaient réagit par réflexe, présentant la pointe de l'arme sur le flanc de Jon. Un pas de plus et elle appuyait. Bondir sur elle de la sorte l'effrayait assez pour ne plus réfléchir correctement. Il réclamait une confiance qu'il ne méritait pas. Et s'il n'avait pas encore pris une lame entre les côtes ce n'était que par manque de conviction d'Alysse.

"C'est trop tard. Vous avez choisi de fermer les yeux. Il a pris votre fille. Il l'a amené dans son univers. Elle sait les crimes. Elle sait quel monstre il abrite. Et selon elle, vous êtes le même que lui. Je ne ferai pas la même erreur qu'elle. Je ne vous suivrai pas dans votre folie douce. Heureusement pour vous d'ailleurs, ou j'aurais déjà perforé l'un de vos poumons.
"

La peur n'interdisait pas l'affrontement et le maintient de ses valeurs. Hors de question que Jonathan s'amuse à jouer les héros comme le faisait Lawrence. La police seule réglerait ce conflit. La brunette gardait l'espoir fou de voir l'écossais terminer en prison. Peu importe s'il fallait faire tomber Lily avec.

"Reculez maintenant. Vous êtes juste aveuglé par la colère. Dans une ou deux semaines, Lily aura besoin de son père à ses côtés et votre instinct vous poussera vers elle et lui. Vous effacerez l'ardoise vous vous rendormirez. Alors vous allez retourner vous assoir tranquillement et ne plus jamais me causer de ce type."

Les légers tremblements de sa main ne sauverait pas le poumon d'une lame aiguisée pour tailler. La détermination maintenait son regard dans celui de son paternel. Sa réponse sembla cruelle. Malheureusement, l'ex détective avait vu des femmes retourner auprès d'un homme violent, des hommes couvrir les pires monstruosités d'une épouse, d'une mère ou d'une fille et plus encore, elle se surprenait toujours devant la faculté qu'avait l'humain à volontairement détourner les yeux d'une catastrophe imminente. Lui ne serait pas différent.
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Les mots sifflèrent à son oreille, acouphène qui bourdonna dans sa tête jusqu’à brouiller sa vue l’espace de quelques secondes seulement. Aveuglé par la peine qu’il éprouvait d’avoir été ainsi rejeté par sa propre fille, malgré la colère qui l’animait, presque viscérale, à l’égard de celui qui la lui avait arrachée, il ne pouvait s’empêcher d’osciller entre incertitude et mépris vis-à-vis des sentiments contradictoires qui le tiraillaient. Alors il demeurait mutique, statique, figé de toute sa hauteur face au crainte d’une autre fille qu’il n’apprivoiserait peut-être jamais. Pour cela peut-être était-elle comme lui … inébranlable, résolue dans ses convictions les plus profondes. Et cette lame avec laquelle elle pensait pouvoir le menacer, ignorant sans doute que d’un geste, il pourrait l’en délester pour la faire miroiter dans le vide … Ou la retourner contre elle. Mais l’homme ne fit pourtant rien, se contentant d’avoir un regard sur la menace avant de replonger ses deux prunelles opaques dans celles de la jeune femme. Elle ne le croirait sans doute pas, mais pourtant il disait vrai. Jamais il ne retournerait une arme sur sa propre fille. Jamais il ne lui ferait consciencieusement du mal, que cela justifié ou non. Jamais. C’était un principe viscéral. Le seul vrai élan paternel dont il était doté jusque dans sa chair. Ses filles. Sa seule famille. La seule qu’il avait jamais eue, et qu’il aurait jamais. Alors il ne fit rien, son bras soupesant toujours sur le mur comme s’il pourrait tomber d’un instant à l’autre.

« Oui … » Fébrile, ce fut la seule réponse qui s’échappa de ses lèvres au début. L’homme s’accorda quelques secondes, et puis, la lassitude le prit, profonde, face à des propos qu’il ne pouvait même pas réfuter. « Lily a raison. Je suis le même que lui. » Aveu qu’il n’avait jamais prononcé à voix haute, n’ayant pas pour habitude de regarder sa propre nature avec objectivité, au risque de ne plus pouvoir se regarder en face un jour. « Je suis le monstre qui a fait de lui ce qu’il est aujourd’hui … Au moins en partie. » Il avait été son mentor, Lawrence son disciple. Nombre de fois il avait sauvé ses fesses de balles perdues, et la réciproque était vraie elle aussi. Une forme de loyauté était née, de respect aussi, du moins le pensait-il jusqu’ici. « Tu pourrais le perforer … Maintenant. Planter la lame juste ici … » Il s’était déplacé, légèrement, plaçant consciencieusement et méticuleusement la lame vers l’intérieur des côtes, entre celles qui dissimulaient l’emplacement du foie. « Enfoncer la lame jusqu’à la garde … Et perforer le foie. » Il s’avança, jusqu’à sentir la pointe du couteau pincer sa chair à travers sa couche de vêtements, ne la quittant pas des yeux en même temps. « Mais si tu hésites, ne serait-ce qu’un seul instant … Tu perds tes chances. Elles s’amenuisent à chaque seconde qui passe … cela … On l’apprend avec l’expérience. L’hésitation n’a pas de place. L’hésitation … c’est la pire de toutes les faiblesses. » murmura-t-il, plus las qu’inquiétant, une forme de tristesse étrange et lourde se dessinant sur ses traits marqués. « Je ne te demanderais jamais de me suivre, mais que tu le veuilles ou non, et peut-être malgré toi, tu as fréquenté à un moment donné des gens qui aujourd’hui te veulent du mal. Et cela je ne le permettrais pas. J’ai toujours réussi à protéger Lily de mon univers. Je le ferais pour toi aussi, Alysse. » Il arqua un temps de pause, encore, comprenant peu à peu la mentalité de la jeune femme vis-à-vis de l’écossais, et où elle voulait en venir. « Si tu veux faire tomber Lawrence, tu ne pourras pas le faire dans les règles. Parce qu’il n’est pas soumis aux mêmes que le commun des mortels. Ou du moins … Il ne l’était pas … Avant. » Avant de décider de changer de carrière, de quitter l’Agence. Depuis qu’il avait choisi de devenir un homme comme les autres, non protégé par sa couverture d’agent, il n’avait plus le droit d’abattre un homme sans en payer le prix. En quittant sa profession, il était devenu vulnérable, et cela, Jonathan le savait. « S’il a commis des crimes un jour, il ne paiera jamais pour eux. En revanche … S’il est poussé à la faute … S’il fait une erreur  … Les règles ne s’appliqueront pas de la même façon pour lui aujourd’hui qu’elles ne s’appliquaient hier. La conséquence de son choix de changer de profession pour devenir un petit businessman … » Quel élan le poussait alors ? Celui de protéger sa fille encore. Et pour cela, il devait veiller à éloigner Lawrence de sa vie. De leur vie. Car s’il savait qu’il avait été une forme de fléau pour elle en tant que père, il savait aussi que Lawrence ne serait guère mieux, si ce n’est pire. Aucun avenir avec des hommes comme eux. Et il souhaitait qu’elle vive. Et ait un avenir autre que malheureux. « Plante moi ce couteau si tu veux … Alysse … Mais avant, réfléchis. » Lentement, ses doigts se glissèrent autour de son poignet, y exerçant une pression pour accompagner le geste. « Réfléchis bien. » A ce qu’il pourrait lui apporter, à ces armes qu’il pourrait lui fournir contre celui qu’ils cherchaient à faire tomber tous deux.




@Alysse Frank
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La cage de chair qui l'emprisonnait se refermait sur elle. Il la dévorait de sa puissante carcasse sans prendre conscience de l'oppression qu'il alimentait. Un boa. Frank le percevait ainsi. Il s'enroulait autour de son corps, pressait son être pour mieux l'asphyxier. Il la poussait, l'encourageait à le blesser, le poignarder. Il ne saisissait pas, aveuglé par son propre besoin, sa propre colère. Les vibrations de leurs émotions pulsaient l’une contre l’autre, deux échos qui s’alimentaient sans se comprendre. Elle ne laisserait pas un démon lui susurrer des horreurs pareilles à l'oreille. Ses mots la braquaient. Ses idées salissaient son âme. D'où sortait-il? Lawrence avait été son élève, un ami proche à en juger leur conversation et leur manière de se saluer au chalet. Aujourd'hui, sans ciller et en un clin d'oeil, il montait un plan pour le faire tomber. Avec quelle facilité pouvait-il trahir un proche? Serait-elle la prochaine de sacrifié sur l’hôtel de sa colère?

Un grognement bestial couvrit le choc d'un genou contre la chair de Jonathan. Il ne frappa pas pour autant, il poussa avec l’aide de la main libre, ce paternel trop encombrant. La main tenant le manche remonta dans le même temps en direction de la mâchoire de l'adversaire, une façon de s’assurer que s’il n’obtempérait pas pour lui laisser de l’espace, il en serait contraint. Son poing ciblait le visage sans pour autant orienter la lame contre lui ou contre elle. Le choc viendrait de côté! La rage qu'éprouvait Alysse lui ôtait toute retenue. Que lui restait-il de toute façon? Son frère de coeur n'était qu'un monstre, un monstre qui l'avait soutenu, écouté et pansé. Dans sa trahison, dans sa manipulation, il avait fait d'elle une erreur de la nature, une pourriture. Mais peut être qu’il avait senti et éprouvé la bête naturelle qui sommeillait en elle, ce monstre légué par le sang, par celui d’un père. Car son père biologique donnait le change alors que sa mère s’enivrait trop souvent. L'ivresse d'un côté, le sang de l'autre. A elle de choisir. Depuis bien longtemps, la violence l'avait recueilli dans sa demeure. Jusqu'à quel point peut-on aimer un monstre sans en devenir un? Pourquoi tous ses modèles répétaient le même geste? Pourquoi se trimballaient-ils tous avec un poignard dans le dos, prêt à faire visiter le sien à la lame ? Elle ne laisserait pas Jonathan faire d'elle ce qu'elle redoutait le plus. Pas question de laisser les choses s'empirer. De l'air! De l'air pour réfléchir, alimenter son cerveau. De l'air pour vivre.

La respiration saccadée, Alysse balança le couteau dans l'évier pour éviter de faire une erreur qu'elle regretterait assurément. Un doigt accusateur se pointa dans sa direction.

"LA FERME!! LA FERME PUTAIN!"

Un profond sentiment de solitude la traversait depuis des mois. Sans réel repère, sans réel soutien, elle ne savait plus quoi faire. Leonidas était venu la sauver une fois mais il était loin maintenant. Declan l'avait renvoyé dans les pattes de Clay pour ne pas avoir à se salir les mains. Clay... était occupé ailleurs. Maintenant, il y avait LUI. Jonathan souhaitait tant s'intégrer dans la vie d'Alysse qu'il avait oublié de lui laisser assez d'espace pour l'accueillir. Son empressement l'avait acculé, au point de la faire littéralement exploser.

"VOUS FAITES TOUS CHIER AVEC VOS PUTAINS DE LECONS DE MORAL!"

Chacun de ses muscles tremblaient sous la rage. Cette boule de chaleur dans sa poitrine consumait ses dernières barrières, inondait son corps d'une haine peu commune. Son poing se leva avec fureur pour venir frapper avec violence dans la porte de l'étagère juste à côté d'elle. La douleur ravitailla son mécontentement.
" REGARDEZ VOUS ! PERFORE ! ENFONCE ! NIANIANIA ! MER-DEUH"

Alysse tournait comme un véritable lion en cage, frissonnante de rage, pleine de haine, la respiration à peine rythmée. Tantôt sa main tremblante passait sur son front pour en retirer les boucles rebelles. Tantôt, un rire presque fou la secouait avant que la tête ne se secoue lamentablement de gauche à droite. L’envie de détruire, de frapper un corps jusqu’à ce que ses poings se fracassent lui donnait la nausée. Impossible de comprendre. Avait-elle peur ? Mal ? La rage l’aveuglait-elle à ce point ? Ou était-ce pire que ça ? Un mélange de tristesse et de désespoir l’animaient. Le reste n’était que subterfuge habilement étudié par son cerveau pour la maintenir hors de son lit, roulée en boule comme la dernière des loques humaines.

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Le bruit sourd de la colère faisait se tendre les nerfs sous sa peau marquée par les sévices du temps et de la nature. Bien que grand, et athlétique pour un homme de son âge, Jonathan avait toujours été d’une sécheresse absolue. Une aridité de son caractère qui transparaissait dans chacun de ses muscles, tendus sous l’épiderme, presque saillants et abruptes. Trop maigre, selon certaines. Comme un cadavre qui se meut. Les mâchoires contractées par l’amertume que ses pensées lui insufflaient depuis des jours, une veine était enflée à la naissance de son cou, non loin de la carotide. Il entendait quasiment le sang y pulser lentement, à un rythme d’une régularité étrange. La blessure était si profonde qu’elle lui brouillait les yeux, obscurcissait son jugement, le rendait sourd et aveugle face à la détresse d’une fille lorsqu’il ne se remettait pas de l’injure de l’autre. Les desseins de sa colère s’installaient dans son esprit comme un lent poison destructeur. Jamais l’idée de nuire à Lawrence Austen ne lui avait traversé l’esprit avant qu’il ne flaire les liens qu’il avait tissé avec sa fille. Jamais. Toujours il avait été là, phare constant dans son existence brisée. Mentor, soutient, pendant des années il avait veillé sur lui mieux que sur lui-même, éprouvant parfois cette fierté inconsciente en le regardant se mouvoir. Avec cette idée sous-jacente. Celle que s’il avait dû avoir un fils, un jour, il aurait aimé que ce soit lui. Aujourd’hui tout était confus. La nature des liens qu’il pensait avoir tissé. Les seules constances dans son existence à l’équilibre précaire depuis des années. Susan. Lily. Lawrence. Susan encore. Alysse. Alysse … Il la regarda avec de grands yeux éberlués, comme s’il la voyait enfin pour la première fois. Il nota l’accélération des battements de ses cils, l’inconstance de ses paupières, la chaleur de son corps dont elle parvenait malgré tout, peut-être même sans s’en rendre compte, à maîtriser l’affolement. En baissant plus encore les yeux il réalisa que le genou de la jeune femme cherchait à la repousser. Il réalisa alors, en contretemps, qu’il était trop prêt, envahissant son espace sensible jusqu’à l’étouffer de ses aigreurs. La lueur vacillant dans le regard de l’homme s’affadit, et tout de suite, il libéra sa prise pour se reculer, et la laisser respirer.

Mais il était trop tard. L’esprit fracturé se déchaînait, et avec lui, les injures pleuvaient, le laissant abasourdi et incertain. L’homme hésita, pétri de doutes, incapable de se mouvoir. Avancer pour la rassurer ? Non ce serait pire encore. La prendre dans ses bras ? Avoir cet élan paternel, cette tendresse étrange dont on étreint normalement ses progénitures pour apaiser leurs souffrances ? Il ne connaissait pas ces élans-là. Tout ce qui avait attrait au tactile était toujours laborieux en ce qui le concernait, et puis, il était persuadé que cela ne ferait qu’accentuer la névrose passagère de la jeune femme. Alors il resta à une distance mesurée, la laissant respirer, encore. Il se massa les tempes. Ces tempes douloureuses contre lesquelles pulsait une migraine naissante. Il leva les bras à hauteur de ses hanches, paumes vers le ciel, soupesa le vide dans un geste destiné à la calmer. Et puis finalement il prononça d’une voix calme, presque douce, quoique d’une incertitude peu coutumière dans le timbre de Jonathan Hopkins.

« Alysse … Je suis désolé. Calme-toi d’accord ? Calme-toi … » Il fit un premier pas, comme un loup qui avance sur la pointe des pattes vers sa proie blessée. Il ne voulait pas lui faire peur. Il n’avait jamais voulu lui faire du mal. Il ne savait juste jamais comment s’y prendre, ou comment faire. Son désarroi l’atteignait plus qu’il ne l’aurait cru. Il aurait voulu se saisir de ses fins poignets, passer ses bras autour de ses épaules et la serrer contre son torse pour la forcer à se calmer. Mais il n’en fit rien. Parce qu’avec Alysse, il ne savait jamais comment faire. Elle ne réagissait jamais comme tous ceux qu’elle avait connu. Elle était imprévisible, comme lui, comme sa mère, comme tous les êtres auquel il tenait et qu’il perdait peu à peu.

@Alysse Frank
©️ FRIMELDA

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