NICHOLYTE + Bad liar.

Le teint pâle, les yeux cernés, le sommeil était loin d'être présent ces derniers temps. Entre cette grossesse qui me torture, les nausées, Ayma et les histoires avec Dimitri.. J'avais le cerveau en vrac, les idées qui s'embrouillent et je m'enfonçais un peu plus dans une cage dont je vois la porte se refermer sur moi petit à petit. Et aujourd'hui, j'allais donner vie à mon mensonge. Cole était maintenant au courant de la grossesse, la seule chose que je ne peux pas dissimuler et puisque je n'étais pas prête à lui faire endosser le rôle de père, il me fallait bien une sortie de secours. Elle s'appelle Nicholas. J'avais pas fermé l'œil de la nuit, imaginant ce moment en boucle où je devrais enfin lui faire face, victime de mes erreurs, il en est devenu le dommage collatéral. Je ne voyais aucune autre solution, du moins je n'avais pas eu le temps d'en prendre d'autres et sous le coup de la panique c'est la seule explication plausible qui m'était venue à l'esprit. Pas le temps d'y réfléchir encore plus, que le bruit strident de la sonnette retentit et marque un coup d'arrêt à mon palpitant qui se braque. Mon coeur se froisse, la salive amer par l'envie de gerber qui me prend et j'avance jusqu'à la porte d'un pas incertain. - Ponctuel.. Que je souffle dans un bref sourire en ouvrant la porte. [b]- Vas-y, entre ! Un petit signe de tête, et je refermais la porte derrière lui. - Tu veux boire quelque chose ? Je demande en restant derrière lui, n'osant pas affronter son regard. Je savais que j'allais probablement ruiner sa vie ce matin, et même si je préfère encore gâcher la sienne que celle de Cole, Nicholas reste une personne qui compte pour moi. Depuis l'enfance.

bad liar — Un message reçu, et des interrogations à ne plus finir. Pourquoi Hippolyte voulait-elle me parler alors qu'elle avait été claire lors de notre dernière interlocution : je l'avais déçue. Et maintenant, elle revenait me voir ? Un truc se passait, très clairement et j'avais peur de ce que j'allais apprendre lors de cette entrevue. Certes, je l'appréciais et je n'avais pas mis les limites qu'il fallait pour protéger Kaya de ses griffes, mais il fallait pas aller au delà du respect des autres. Et elle avait clairement manqué de respect à ma femme. Je me doutais bien qu'elle ne l'appréciait pas, de par son statut social visiblement, mais ça ne changeait rien. Elle était une Brewster maintenant et même Hippolyte ne changera pas ça. Alors je m'étais déplacé jusque chez elle, sonnant à la porte pour lui indiquer ma présence. Et c'était presque malade que je la retrouvais face à moi, m'invitant à pénétrer dans son habitation. Inquiet mais surtout anxieux, j'entrais dans la pièce, sans réussir à calmer les questions qui se bousculaient dans ma tête. Pourquoi m'avait-elle contacté ? Pourquoi cette tête pâle ? Beaucoup trop de questions, peu de réponses. Du moins, pour l'instant. “Non merci, ça sera bref je suppose” Je préférais en tout cas, que cette entrevue soit brève parce que je ne voulais pas m'attarder ici. C'était sans parler du fait qu'elle n'osait même pas me regarder, preuve qu'un truc se passait et qu'il m'était impossible de mettre le doigt dessus. “Tu vas me dire la raison de ma venue ici ?” Et sans tourner autour du pot, ce serait mieux.

La porte qui s'ouvre, le face à face, et l'annonce de l'affrontement résonne comme un bruit sourd dans ma tête. Dans le creux de ma poitrine, et ma cage thoracique qui vient m'étouffer face à son arrivé imminente. J'ai l'impression de m'étouffer, m'asphyxier comme si l'air autour de moi n'était plus potable. Je n'étais pas prête pour endosser ce genre de responsabilités, la vie que je m'étais imaginé s'était barrée en courant, me laissant loin derrière. Mes rêves et mes projets avec. Je n'avais pas envie de tomber seule, impossible de faire tomber Cole alors j'emmenais Nicholas dans ma chute. Je ne pouvais pas affronter ça toute seule, et il est le seul de qui je pourrais supporter la présence. Je ferme les yeux, mince sourire sur les lèvres quand il souffle le froid glacial. - À mon avis, un verre ne te feras pas de mal. Que je réplique irritée, lui emboîtant le pas jusqu'au salon où je me dirige vers le bar pour lui serre un verre de whisky. Je lève les yeux vers lui, toujours planté à la même place, à la limite de l'enracinement. Je souffle un long soupir, levant les yeux au ciel en tendant la main vers le canapé. - Tu peux t'asseoir aussi tu sais. Ou fait comme tu veux, au fond je m'en fou et bientôt tu déchanteras tellement que même mon canapé ne suffira pas. Je pose le récipient plein sur la table basse, brutalement et rejoignant une place sur le sofa je fixais Nicholas dans les yeux. - Tu es certain d'être pressé ? Pressé que je vienne tout saccager dans ta petite vie parfaite, bien rangée avec ta pseudo femme.

bad liar — Je n'avais aucune idée de ce qui m'attendait et je redoutais le pire quand il s'agissait d'Hippolyte. Après tout, cette fille était forte pour créer du drama inutilement. Et ouais, je venais chez elle avec un certain à priori parce que je la connaissais et c'était compliqué d'anticiper la moindre parole venant de sa bouche. Oui, on avait couché ensemble, non on n'avait pas tellement respecté notre parole de rester dans la vie l'un de l'autre. Elle avait insulté ma femme sans regrets et maintenant, je l'avais un peu mauvaise. Présent dans son logement, je ne voulais pas m'attarder. Après tout, à quoi bon ? Elle voulait dire un truc, qu'elle le dise et que je m'en aille à présent. Elle insistait presque pour que je boive un verre, que je m'assoie. Non, je n'en avais pas envie, je voulais m'en aller et retourner chez moi, avoir un œil sur ma femme qui n'était pas au top de sa forme. “Arrête de tourner autour du pot s'il te plait.” Je ne voulais pas m'assoir, ni boire. Je voulais juste qu'elle crache le morceau que je puisse m'en aller le plus vite possible. Était-ce trop demandé ? Je ne pense pas non, elle me devait au moins ça. Les bras croisés contre mon torse, je soutenais son regard, impatient. Faut dire qu'elle savait tenir les gens en haleine, c'était une certitude.

Nicho se montre distant, renfermé, froid et je me doute bien que ça vient probablement du fait que je me sois attaqué à sa dite "femme". Visiblement, la promesse qu'on s'était faite il y a peu vole en éclat plus vite que ce que j'aurais pensée. Décidément, on était peut-être pas fait pour se garder mutuellement dans nos vies. On était juste fait pour s'oublier, c'est certainement ce qui ce serait produit si j'avais opté d'assumer les véritables gènes de ce bébé. Mais j'ai un talon d'Achille malgré ce qu'on peut penser, ce que je peux bien laisser croire.. Et il porte le nom de Cole. - Elle va te détruire ta Lowell. Que je lance avec dédain, baissant les yeux vers ma manucure encore fraîche. Mais, aujourd'hui, c'est moi qui vais m'en charger. C'est moi qui te détruira, et puisque tu es si impatient que la sentence tombe et bien soit. - Okay. Que je souffle en laissant retomber ma main sur ma cuisse, levant les yeux vers lui en marquant une courte pause avant de balancer la bombe. - Je suis enceinte Nicho.. Avouais-je le visage manquant d'expression. - Je suis enceinte et c'est toi le père. J'ajoute enfin histoire de clarifier les choses, d'éviter les questions inutiles. Le regard rivé sur lui, j'attendais la moindre réaction de sa part, les émotions qui passent tour à tour en déformant les traits de son visage. - Je ne te demande pas de l'assumer, tu fais ce que tu veux de cette nouvelle mais sache que je ne renoncerais pas à cette grossesse ! Pas une deuxième fois, alors ne te fatigue pas à essayer de m'en convaincre parce que ça ne passera pas.

bad liar — Je n'étais pas celui qui avait mis à mal notre relation, de nouveau d'actualité par notre promesse. Non, en s'en prenant à ma femme ouvertement durant la croisière de cet été, elle avait fait n'importe quoi et avait mis un terme à cette promesse. Je ne pouvais pas la défendre, pas de cette façon, pas après les mots qu'elle avait osé dire à celle que je considérais comme la femme de ma vie. “Pourquoi tu la ramènes sur le tapis, Hippo ?” demandais-je en soupirant. Non mais parce que clairement, si elle m'avait demandé de venir, c'était pas pour parler de Kaya, j'en étais certain. Le truc, c'est que je voulais qu'elle arrête de tourner autour du pot. Chose qu'elle acceptait finalement, et mettait quelque temps avant de céder à ma requête. Elle est enceinte. Enceinte de moi. Wait, what? C'est une blague ? Le regard posé sur elle, je restais bloqué sur cette pensée. Elle était enceinte de moi. Depuis quand en fait ? Et pourquoi ne prenait-elle pas la pilule ? Elle aurait pu me prévenir quand on a couché ensemble. Fronçant les sourcils, je finissais par m'assoir, c'était clairement la meilleure chose à faire sur le moment. “Comment ça tu ne renonceras pas à cette grossesse ?” Parce que clairement, c'était la première chose qui me passait à l'esprit. On ne pouvait pas garder cet enfant, alors qu'on était dans deux mondes différents. “Comment t'es sûre que c'est moi ?”