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Tout se chamboule dans sa tête, tout se percute dans son corps également. Deirdre est chamboulée et elle ne sait même pas si elle a ressenti ça un jour en fait. C'est dans la solitude qu'elle expie habituellement, à l'abri des regards et même si son visage est masqué, qu'il ignore qui elle est vraiment, la chose est inédite. Il ignore tout d'elle mais elle a l'impression qu'il peut la voir réellement. Peut-être parce qu'il n'attend rien d'elle, peut-être parce qu'elle a ce sentiment d'être accueillie telle qu'elle est. Son premier réflexe est celui de s'éloigner. Elle déteste être vulnérable. Mademoiselle s'applique à ériger une solide barrière entre elle et les autres, mais tout ce qui lui est arrivé dernièrement est difficile à porter. Tous ces secrets d'un côté comme de l'autre, ces deux existences contradictoires, elle a l'impression d'étouffer, de couler sous le poids du silence qu'elle s'impose.
Les mains de Jonas agrippent de nouveau son corps alors qu'il la prie de ne pas s'excuser. Il ne comprend pas vraiment sa réaction et c'est normal, mais il ne la juge pas. Il s'abstient de questions et c'est totalement ce qui lui faut. Le pouce du jeune homme passe délicatement sur le sillon laissé par l'eau salée pour agoniser sur son menton. Les prunelles claires s'accrochent aux sombres, elle y lit la douceur, l'accueil, elle se sent enveloppée, protégée, son cœur martèle toujours en elle comme pour l'alarmer, mais elle reste là, docile, incapable de réagir autrement. Jonas regarde à présent ses lèvres et lire le désir dans ses yeux réveille une sensation brûlante dans son bas ventre. Habituellement, ressentir le désir des hommes gonfle son sternum de cet orgueil rassurant, elle se sent pousser des ailes. Ici, elle se sent vulnérable, fragile, mais surtout elle-même. Alors les mains de la Solitaire passent de nouveau dans le bas du dos de Jonas pour s'aventurer furtivement sous le tissu de son vêtement, comme si c'est de sa peau contre la sienne qu'elle avait besoin. Ses lèvres réclament les siennes et elle s'en saisit donc avec avidité, comme si le geste était aussi nécessaire que l'inspiration de l'air nécessaire à ses poumons, puis le baiser se fait plus doux, plus sensuel. C'est un regard plus flamboyant dont elle fait preuve quand sa bouche se sépare de la sienne. « Je tenais tout de même à me faire pardonner. » murmure-t-elle avec un nouveau sourire aux lèvres.
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