AMOS DAUTZENBERG ► jude law

Au début, j’ai cru que c’était un mensonge. Une façon de m’extirper tous les verres du nez sans prendre en considération mon état. “J’te raconte pas des salades là.” Attisé par son joli minoi, j’ai le coeur qui saigne quand même pour celle qui devait à un moment ou un autre s’éprendre de moi pour le reste de ses jours. “J’aurais déjà beaucoup de difficulté à croire qu’elle serait du genre à aller voir ailleurs, mais là, qu’elle soit enceinte à dix-sept ans d’un autre mec pendant son voyage de six mois, c’est un peu tiré par les cheveux.” Je déglutis en fixant la fourchette que mon interlocutrice tapote maladroitement. “Amos..” Je relève les yeux et j’attends avec espoir que le mot “prank” s’échappe de sa bouche. “Trois mois. C’est pas possible. Ça fait que trois putain de mois…” Je perçois une franchise qui au départ semblait l’arranger mais qui présentement, semble la faire souffrir à son tour. “C’était un peu ridicule votre histoire de vous attendre, non? T’as que dix-neuf ans Am’, et il y a tellement de poissons aux alentours que tes beaux yeux auront aucune difficulté à trouver mieux.” Je daigne à lui donner un signe de tête approbateur.  Je classe difficilement ces nouvelles informations dans un coin de ma tête et je regarde mon amie d'enfance avec une tête d'enterrement. "10 bouteilles de Vodka et j'en aurai plus rien à foutre." Elle comprend mon exagération, mais mon besoin par la même occasion. J'essaie de trouver une raison, un pourquoi, un comment. "Je suis partante si tu me laisses ton téléphone! Vaut mieux pas prendre de risques, les textos bourrés ça fout toujours la honte."
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