WILDINFORD + Whenever i push to start you, i don't want you to finish.

Plongée dans ce lit bien trop inconfortable, bien loin de celui de chez moi. Je me tourne et re tourne encore, cherchant le sommeil, en vain. Incapable de fermer l'œil ! Je repensais à ce moment avec Cole, à ce plaisir charnel auquel j'ai succombé une fois de plus. Une fois de trop ? Cleolya qui m'avait apprit tout à l'heure qu'elle entretenait une relation ambiguë avec lui.. Et je commence à avoir l'habitude que ses conquêtes de chaque mardi matin s'heurte à moi. Comme si j'étais un passage obligatoire, il y avait toujours une raison qui fait que, on se côtoyé. Et cette fois là, j'avais une sensation bizarre, des questions que je ne m'étais jamais posées, la scène qui tourne en boucle dans ma tête et qui m'empêche de fermer l'œil. L'agressivité dans mes textos, irritée par la nouvelle de Cleo, un sourire aux lèvres me décrispe quand il dit arriver dans ma cabine avant que je ne compte jusqu'à 10. Je me mordille la lèvre, envoyant les numéros tour à tour, le prenant aux mots, le pouce dans la bouche, titillant mon ongle quand j'arrive au numéro 09. On tape, je me redresse le sourire aux lèvres en regardant en direction de la porte. Un instant avant de réagir, je sors de mon lit et pose la main sur la poignée. Je reste comme ça le temps d'envoyer le dernier numéro, le 10.. Et j'ouvre finalement la porte. - Une seconde de plus.. J'attrape son t-shirt au niveau de son ventre, l'attirant à l'intérieur, face à moi et je me laisse tomber contre la porte qui se claque sous nos poids. - Et je serais allé voir ailleurs.. Je souffle près de sa bouche, le narguant d'un sourire en coin, mes doigts s'enroulant plus fermement autour du morceau de tissus que j'avais prit en otage.

 Hippolyte… Des semaines à s’éviter, des semaines à s’éloigner, mais fallait croire que notre lien faisait parti de ceux qu’on ne pouvait briser. Si nous avions tenus quelques temps sur ce bateau à jouer aux étrangers l’un pour l’autre, il avait suffit d’une nuit, d’un moment où l’on s’était croisés et retrouvés seul à seul, pour que tout rebascule. Je n’aurais pas mis d’étiquettes sur cette nuit, surtout celle du regret, bien que ce rapprochement était en partie ce qui avait fait fuir Cléo. Ce n’était pas mon genre de regretter, c’était pour les faibles. Alors même quand un peu plus tôt dans la journée, ma meilleure amie m’avait asséné quelques textos assassins pour m’accuser de faire souffrir la petite Strauss, je n’arrivais pas à formuler de quelconque regret. Bien sûr, depuis que Cléo avait quitté le yacht, je m’étais bien rendu compte qu’elle me manquait, que je m’étais attaché à la brune, mais ça ne m’empêchait pas de vouloir Hippo, de désirer passer du temps avec ma meilleure amie, de profiter de cette croisière pour être avec elle. Parce que c’était censé être NOTRE croisière. NOTRE été de rattrapage vis à vis de celui orageux qu’on avait passé l’an dernier à s’engueuler à cause de Kyla. Alors ne laissant pas une ambiance tendue s’instiller entre nous, je réclamais sa présence. Elle m’invitait à demi mots dans sa cabine et en quelques textos elle me fit renoncer à mon détour que je m’apprêtais à faire pour le bar, pour nous attraper une bouteille. Pas le temps, je n’avais que dix secondes pour traverser le couloir et me retrouver devant sa porte.  Mon portable vibra à chaque message, Hippo jouant ainsi le décompte et j’accélérai courant presque pour finir devant sa chambre.  Le souffle court, sourire aux lèvres lorsqu’elle m’ouvrit, mon sourire s’élargit lorsqu’elle me tira dans la pièce en attrapant mon T shirt, ou encore lorsqu’elle se retrouva contre la porte, m’attirant contre elle, rapprochant sa bouche de mon visage pour me souffler à quel point elle avait été à deux doigts d’aller voir ailleurs… « T’aurais été où Hippo ? » demandai-je alors, joueur, m’amusant à adopter le même ton lassif qu’elle, à laisser traîner mon souffle contre sa peau, jusqu’à son oreille. « Dis moi comment s’appellent ces autres avec qui tu ambitionnes de m’oublier ? »

L'esprit retourné, l'envie de le voir me consumant de tout mon être. Pourtant, je sais que c'est mal, que notre relation est malsaine aux yeux de tous, qu'il n'y avait rien de logique, de cohérent dans tout ce qu'on était. Que de l'inciter à me rejoindre ce soir, c'était une tentation de plus, une tentation à laquelle je ne devrais pas succomber. Céder. Par rapport à Cleolya, par rapport à notre amitié, à tout ce qu'on avait pu construire ensemble, cette tentation c'était le diable en personne. Un démon à mon oreille qui me murmure de baisser les armes, de m'abandonner encore une fois. Une dernière fois, tout en sachant qu'après je serais incapable de me passer de tout ça. De me passer de tout ce qu'il me donne. Pourtant.. Égoïstement, je veux que tu me désires Cole, plus que n'importe quelle autre, je veux t'enivrer de ma personne pour que mon odeur te suive comme ton ombre. Que ton esprit soit aussi tiraillé que le mien. Le cognement contre la porte retentit, porte que j'ouvre la seconde d'après et le voilà déjà tout contre moi. Voilà que le jeu reprend encore et toujours, malgré nous, malgré tout ce qui plane autour de nos vies. Sourire délicat, mes doigts qui libèrent enfin son haut pour venir se poser sur son torse. - Multiples endroits.. Que je réponds à la fin de sa phrase dans un murmure mielleux. Sa tempe qui effleure la mienne, ses lèvres que je sens si près de ma peau mais en même temps si loin encore. Je ferme les yeux, mon sourire s'élargit un peu plus. - J'aurais pu finir à bien des endroits ce soir.. Je poursuis, laissant un temps de pose pour le faire reculer de quelques pas en arrière. Mon regard planté dans le sien, des pas lents et calculés. - Dans des bras de bien d'autres hommes.. Je souffle, continuant d'avancer et de le faire reculer jusqu'au pied de mon lit. - Mais, tu sais quoi ? Je penche la tête sur le côté, mes mains exerçants une légère pression contre son torse pour le faire retomber sur le lit. - Aucun de ces endroits, ni aucun de ces hommes ne t'arrives à la cheville. Que je lâche enfin, attrapant une de ses mains pour venir embrasser chacun des bouts de ses doigts. - Alors, peu importe les prénoms.. Ils ne seront jamais toi.

Me voilà dans sa chambre, abandonnant le projet champagne, répondant, surement trop vite à ses caprices… On venait juste de se retrouver et quoi ? La découverte de mon lien particuliers avec Cléo allait déjà de nouveau faire flancher notre amitié ? Non, je ne pouvais pas courir ce risque, alors oui je répondais aux exigences de la demoiselle, pour être dans les dix secondes imparties devant sa porte. Et rapidement, j’étais à l’intérieur, elle contre sa porte, moi contre elle, nos bouches flirtant dangereusement, comme on savait si bien le faire. Et forcément, je l’interrogeais sur ce ‘ailleurs’ qu’elle aurait été voir si j’avais fait flanché le chrono, ces autres avec lesquels elle aurait tâché de m’oublier. Mes lèvres contre son oreille, mon souffle sur sa peau, elle avait de multiples options et possibilités selon elle. Elle posait ses mots, et en profita pour me faire reculer un peu, son regard accrochant le mien avec cette lueur joueuse au creux de ses prunelles, lueur qui la caractérisait si bien et qui je le savais devait surement briller au creux de mon propre regard à cet instant précis. On jouait avec le feu. C’était notre truc. Toujours. Un pas en arrière. Un autre. Et je buttai contre son lit. Elle s’amusait, elle jubilait, me poussant doucement contre le matelas, et moi je la bouffais des yeux, captivé, passionné, conquis.  Elle embrassait mes doigts ensuite, doigts qui s’échappèrent à son emprise ensuite pour se perdre sur ses courbes, s’agrippant finalement à sa taille pour la faire tomber à son tour, sur ce lit, doucement près de moi. « Tu devrais faire attention miss Dunford… A jouer avec le feu, tu pourrais te brûler… » lançai-je alors, mes doigts remontant doucement, en une lente caresse le long de son bras, venant ensuite effleurer délicatement son visage. « Aucun autre homme alors ? Tu ne vois personne en ce moment ? » questionnai-je avec sérieux, mes yeux perçant scrutant les siens pour essayer d’y déceler la vérité. On ne se cachait rien avant. On venait à peine de se retrouver, mais moi je voulais savoir. J’avais besoin de savoir, et de détester, tous ceux qui occupaient ses pensées, ses nuits, ses draps.  

Dépassée par la passion qui me soulevait tel un ouragan à chaque fois qu'il était un peu trop près de moi. Cette envie de jouer encore et encore, espérant que la partie ne s'arrête jamais entre nous, peu importe les conséquences, les risques.. C'était nous avant tout. Et même si à nos débuts je prenais un malin plaisir à mettre un frein à cette ambiguïté, aujourd'hui, cette restriction était partie en fumée. J'en voulais encore, et toujours plus. Une nouvelle addiction. Ta bouche qui effleure ma peau de son souffle, tes doigts qui ne cessent de me faire frissonner, ton regard dans lequel mon reflet brûle. Un pas en avant pour moi, un en arrière pour lui, découpant ma phrase jusqu'à ce que ce que son corps vienne rebondir contre le matelas. Le visage illuminé par l'attirance déplacée, une pointe de provocation avant qu'il ne m'attrape par la taille pour me faire tomber à ses côtés. Les yeux rivés vers le plafond, je passe une main dans ma chevelure blonde en me mordant la lèvre. Tournant les yeux vers lui, vers ses doigts qui s'amusent de ma peau en la faisant réagir d'un frisson. Mon regard se lève pour capter le sien, me rapprochant assez pour coller mon front au sien. - Et est ce que ce serait si mauvais que ça de vouloir prendre feu ?.. Surtout quand le brasier porte ton nom. Je me donnerais entièrement pour que tu me consume jusqu'à la dernière miette, sans regret. Fermant les yeux, profitant de la douceur de ses doigts sur mon visage, j'haussais les épaules à sa question. - Il y en a peut-être un.. Avouais-je tout en gardant les yeux fermés. Marquant une pause, je finis par lâcher.. - Colin.