You've got to be kidding me {Enoch}

Le Laos, c'était tout simplement magnifique. Tu te demandais bien pourquoi c'était la première fois que tu y mettais les pieds tellement c'était magique. Pour une des rares fois en plusieurs années, on avait pu voir des étoiles dans tes yeux autre que pour ta première passion, la danse. Tu étais un simple vacancier, tu te participais pas aux épreuves parce que tu ne voulais pas te blesser, mais tu aimais bien les activités proposées. Tu étais venu avec quelques amis, mais tu aimais bien également passer du temps seul avec toi-même. Aujourd'hui, tu avais bien envie de profiter de l'hôtel qui avait un certain charme. Après avoir testé le spa, le sauna et même le bar de l'hôtel, tu décidas d'aller à la piscine. Tu appuyas sur le bouton de l'ascenseur et tu t'y engouffras dès qu'il fut arrivé, mais sans te rendre compte au préalable que la jeune femme qui s'y tenait déjà était celle que tu avais malencontreusement "espionné" à Harvard. Tes intentions n'avaient jamais été mauvaises. En vrai, tu avais été impressionné par son talent brut. Mais elle n'avait pas été de cet avis, puisqu'elle t'avait insulté et traité de stalkeur dès qu'elle t'avait vu. Voilà que vous vous retrouviez seuls dans un ascenseur. Qu'allait-elle en penser? Tu n'avais jamais pu t'excuser ni t'expliquer. Il était clair qu'elle allait mal réagir. Peut-être n'allait-elle pas remarqué que tu te trouvais là puisqu'elle avait les yeux rivés sur son téléphone?

Les portes de la cage métallique s'ouvrent enfin, toujours le nez sur ton portable à rassurer ton père, que oui tu seras bien là pour son mariage avec sa nouvelle femme, mais que là t'as pas franchement la tête pour penser à ça. Parce que de une t'es crevée et de deux tu as envie de passer un peu de temps sans te poser de questions sur quoi que ce soit.
Calée au fond de l'ascenseur, ton dos sur la paroi froide, tes cheveux qui tombent sur tes épaules, tu n'as toujours pas redressé ton visage et encore moins lorsque l'ascenseur s'arrête à un étage pour qu'un autre client de l'hôtel n'y entre. Avant, t'aurais relevé la tête pour saluer la personne, avant tu lui aurais peut-être même souri mais la, non.

Ça met du temps quand même pour descendre, alors tu te décides enfin à redresser ta tête pour voir à quel étage vous en êtes, dirigeant ensuite curieusement ton regard vers la personne qui a pris l'ascenseur juste après toi.

"C'est une blague ?" est la première fois phrase qui sort de tes lèvres, quand tu reconnais enfin le garçon qui est là avec toi. Ton stalkeur. Enfin c'est comme ça que tu l'as surnommé depuis Harvard.

"J'peux savoir c'que tu fous là ? J'ai du spray au poivre j'hésiterais pas à m'en servir fait moi confiance." tu lui sors plus ou moins agressive, alors que t'es sur le qui-vive.

La journée avait pourtant bien commencé. En attirail du parfait nageur, tu avais encore ton t-shirt, mais tu portais déjà ton short de maillot. Tu avais simplement entre tes mains ta serviette et sur le sommet de ton crâne, tes lunettes fumées. Et voilà qu'il fallait que tu tombes sur elle, cette jeune danseuse de ballet qui t'en voulait pour une raison encore bien obscure. Tu aurais du t'en foutre de son opinion. Mais les avis des autres t'importaient beaucoup trop. Ton choix se divisait en deux tactiques, faire comme si tu ne l'avais pas vu ni reconnu et l'ignorer et prier pour qu'elle ne te voit pas ou prendre ton courage à deux mains et t'expliquer. Mais lorsqu'elle releva la tête et planta son regard dans le tien, tu n'eus pas d'autre choix que d'affronter la brunette. "C'est une blague ?" te lança-t-elle. Tu eus envie de t'enfoncer de dix pieds dans le plancher à ce moment précis. Les mots te manquaient mais après tout? qu'est-ce qu'il y avait à répondre à ça? "J'peux savoir c'que tu fous là ? J'ai du spray au poivre j'hésiterais pas à m'en servir fait moi confiance." dit-elle sur un ton agressif. "Je vais à la piscine.... tout simplement! Pas besoin de sortir l'artillerie lourde! Et si tu veux tout savoir, je t'ai jamais espionné." commenças-tu à dire sur le ton de la défensive. Tu ignorais si elle allait te laisser poursuivre, mais tu essayas quand même. " Je trouvais juste que tu dansais super bien et tu m'as même pas laissé le temps de te le dire que tu pensais déjà que j'étais un stalkeur!" ajoutas-tu d'une traite presque essoufflé. "comme si on avait pas le droit d'admirer le talent de quelqu'un d'autre...." dis-tu plus pour toi-même cette fois-ci.

Agressive, méfiante, tu l'es depuis cette fameuse journée, quand tu as quitté ta maison pour aller le retrouver. Et qu'au final cette journée a viré au véritable cauchemar. Tu ne fais plus confiance aux hommes depuis ce jour là, c'est psychologique et quand bien même tu leur ferais confiance, tu ne te laisserais pas approcher aussi facilement, puis de toute façon pour toi, ils sont tous des foutus stalkeurs.

Alors c'est surtout pour cette raison que tu l'as agressé, t'es pas à l'aise de te retrouver toute seule dans l'ascenseur avec lui, tu es même limite prête à lui sauter dessus avec ton spray au poivre pour le mettre ensuite à terre.

Mais c'est sa réponse qui fini par te rassurer ne serait-ce qu'un tout petit peu, donc lui aussi va passer son séjour dans cet hôtel, vous serez bien forcés de souvent vous croiser, et avant de l'agresser t'aurais pu te rendre compte par toi-même qu'effectivement il se rendait à la piscine.

La gaffe. Tu souris, nerveuse surtout quand il fini par te complimenter, t'y es habituée aux compliments, mais pas quand ça vient d'un type que tu connais à peine, et encore moins après l'avoir pris pour un stalkeur.

"Si tu veux tout savoir...c'est la danse qui m'a sauvé la vie." tu te confie comme ça du tac au tac alors que tu l'connais à peine et que même pas cinq minutes plus tôt tu venais de l'agresser.

"J'ai vécu une mauvaise expérience quand j'avais 15 ans, désolée si j't'ai agressé..."

Tu n'avais aucune envie de recevoir du spray dans le visage, alors d'instant tu avais reculé d'un pas, les mains dans les airs pour te protéger. Tu avais failli échapper tes affaires. Mais alors que tu déblatérais ton discours, tu la sentis se calmer un peu ce qui te rassura également. La jeune femme sourit ce qui inévitablement te surprit. Mais après tout, qui peut bien résister à un compliment? Mais c'était vrai. Tu ne disais pas cela pour te sortir d'une mauvaise situation. Lorsque tu l'avais vu il y a quelques mois, tu avais été renversé par son talent. Elle aurait sûrement des choses à t'apprendre, ça c'était certain. Dommage qu'elle avait mal compris ce qui s'était passé. On ne pouvait jamais s'imaginer ce que les autres avaient vécu et comment ils pouvaient voir les situations de leur point de vue. Tu ne la connaissais pas le moins du monde. Mais tu avais envie de revenir à la première impression que tu avais eu d'elle, avant qu'elle ne devienne agressive envers toi. "Si tu veux tout savoir...c'est la danse qui m'a sauvé la vie." te dit-elle, ce qui te surpris encore plus. "J'ai vécu une mauvaise expérience quand j'avais 15 ans, désolée si j't'ai agressé..." ajouta la jeune femme. "Je suis désolé. " lui dis-tu, honnête. La situation s'était calmée et tu préférais ça. " Ce n'est pas grave. Au moins, t'as attendu avant d'appuyer sur le spray... D'ailleurs, si tu pouvais le ranger, ma tension continuerait de baisser comme ça" ajoutas-tu dans une tentative de faire baisser encore d'un cran la tension. "La danse fait des miracles.... C'est sur." Tu ne savais pas si elle désirait en parler ou non. Tu n'osais pas trop poser de questions de peur de la remettre dans la même voie qu"à peine quelques minutes avant.