MACKENZIE G. DAWSON ► Ariana Grande

Je suis née le 15 juillet 1993, dans l'une des plus grandes villes pennsylvaniennes, Pittsburgh. Ma mère, Maria Spinoza, ne donna pas naissance qu'à un seul enfant, mais à des jumelles. Contrairement à ce que l'on pouvait croire, le couple de jeunes parents s'effondra en apprenant la nouvelle. Ils n'avaient déjà pas prévu d'avoir un enfant, alors deux, c'était une situation qui relevait du cauchemar. Mon père, Pete Jackson, était musicien, et ma mère une simple serveuse, ils n'avaient ni la condition financière, ni la condition sociale pour élever deux petites filles correctement. Ils en choisirent une des deux, et cherchèrent à la faire adopter au plus vite, pour s'en débarrasser comme on pourrait le faire avec un animal de compagnie. Malheureusement, ou plutôt heureusement pour moi, je fus celle qui finit dans les bras d'un couple totalement étrangers aux Jackson-Spinoza, les Wells. Ayant la trentaine, ils étaient désespérés, et cherchaient à tout prix d'avoir un enfant lorsqu'on leur proposa de m'adopter. Pour être honnête, je n'aurai pas pu rêver meilleure enfance. Mes parents adoptifs n'étaient pas riches, mais étant leur seule enfant, ils m'offrirent tout ce dont j'avais besoin. Ils restèrent à Philadelphie jusqu'à mes cinq ans, où ils emménagèrent à Paris, en France. J'eus donc la chance d'apprendre à parler français dès mon plus jeune âge, et de passer mon enfance dans la plus belle ville du monde.

Mes parents étaient venus jusqu'à Paris, pour le travail. Je ne me suis jamais rendu compte de la chance que j'avais de vivre dans cette ville, et mon enfance fut la plus belle qu'on puisse espérer. Mes parents m'avaient inscrite dans une école franco-américaine, ce qui facilita mon adaptation à cette nouvelle vie. Etant très jeune et apprenant donc très vite les choses, je réussis à parler couramment français vers l'âge de sept ans. J'avais donc les capacités d'étudier dans des classes composées uniquement d'élèves français, et mes parents me mirent donc dans une école française. Je me faisais des tas d'amis, qui trouvaient cela "trop cool" de venir des Etats-Unis, même si je n'avais presque aucun souvenir de l'époque où j'y habitais avec mes parents adoptifs. En parlant d'eux, ils avaient toujours très honnêtes avec moi, je savais depuis toujours qu'ils n'étais pas mes vrais parents, même si je les considérais comme tels. Ils m'avaient également informée que, si je le souhaitais, je pourrais connaître l'identité de mes parents biologique, à mes dix-huit ans. Durant mon adolescence, je m'en fichais. Pourquoi aurais-je besoin de rencontrer les adultes qui m'avaient engendrée, et qui s'étaient débarrassés de moi dès que l'occasion s'était présentée ? De plus, ils se trouvaient à des milliers de kilomètres de moi, je n'avais pas forcément envie de prendre un avion juste pour eux. Un jour, mes parents avaient prévu d'aller dîner chez des amis, et j'étais censée rester à la maison seule le temps d'une soirée. Sur le chemin, une voiture à contre-sens heurta la voiture de mes parents, qui périrent sur le coup. Ce fut une épreuve insurmontable pour moi, je venais de perdre les deux personnes les plus importantes de ma vie. Je n'avais aucune autre personne sur qui compter, à moins que...

Je pris la décision de retrouver mes parents biologiques, qui pourraient m'éclairer, me faire découvrir ma vraie famille, peut-être m'accepter comme leur fille ? Je n'y croyais pas vraiment, mais il fallait que je les rencontre pour compléter une partie de moi qui me semblait vide. J'avais découvert les noms de mes parents, mais c'était la seule chose que je connaissais sur eux. Il n'y avait aucune trace d'eux sur internet, dans l'annuaire, rien. De vrais fantômes. Je me mis en tête l'idée que cela ne fonctionnerait probablement jamais, que j'allais devoir m'adapter à la vie avec ma nouvelle famille, une nouvelle fois. Etant de nationalité américaine, je fus placée dans une famille habitant aux Etats-Unis, les Miller-Disney, et le retour fut très compliqué pour moi. Malgré mes nouveaux frères et soeurs qui étaient incroyablement gentils avec moi, je ne me sentais pas aussi bien que je l'avais été en France, je ne me mélangeais pas vraiment aux autres, et restait en retrait. A la fin du lycée, je choisis de continuer mes études, grâce à la somme plutôt importante que mes parents adoptifs m'avaient laissé à leur mort. Evidemment, ma famille d'accueil insista pour me payer les frais d'inscription, mon nouvel appartement, mais j'avais assez pour me débrouiller seule, désormais. Pas que je désirai souhaiter couper les ponts, au contraire, ils avaient été très généreux et accueillants avec moi durant la fin de mon adolescence, juste que j'avais besoin d'air. Je pu donc commencer mes études de droit et d'économie, mais en n'oubliant pas mes parents biologiques.

Ce n'est que très tard que je mis  la main sur un article concernant ma mère, Maria Spinoza. C'était la pire chose que j'aurai pu espérer, un avis de décès. Les raisons de sa mort étaient très confuses, mais grâce au peu d'informations que je réussis à trouver, je pu remonté jusqu'à Adriana, la soeur de ma mère, et qui était donc ma tante. Lorsque je pris contact avec elle, elle ne fut même pas surprise, connaissant sûrement mon existence. Elle m'apprit que j'avais une soeur jumelle, Elizabeth Reyes. Ce fut comme si l'on m'enfonçait un couteau dans la poitrine. Toutes ces années, j'avais vécu en ignorant que j'avais un double, une copie parfaite de moi, qui ne savait pas non plus que j'existais. Je découvris qu'elle étudiait à Harvard, et ce fut la raison pour laquelle je m'inscris. Si tout se passait comme prévu, je devais y entrer à la rentrée 2017. Mais je n'avais pas envie d'attendre autant de semaines pour voir ma soeur, je pris donc le premier avion disponible pour me rendre au Laos, où elle passait ses vacances.