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Depuis que tu as atterri au Laos, tu la vois tous les jours. Elle. Noora Mohn. Vous avez tous les deux le malheur de faire partie d'une même équipe et ce, dès le premier jour en vous faisant capturer par une tribu qui n'a jamais rencontré la civilisation. Tu en gardes un mauvais souvenir mais vous avez pu être relâchés avec le chef d'équipe et c'est le principal car tu ignores comment tu aurais survécu quelques heures de plus avec ce petit bout de femme. À chaque fois que tu la regardes, tu tentes d'oublier combien elle a signifié pour toi, t'as besoin de faire une croix sur elle, faire comme si elle n'existait pas. Mais c'est impossible, puisqu'elle est dans ton équipe, en chair et en os. Tu ne sais pas comment tu survivrais à ça tout le summer camp. Quelques heures dans une cage avec elle, ça a été une torture, alors essayez d'imaginer deux mois. Tu sors un paquet de clopes de ta poche et t'en grilles une pour profiter de ta solitude apaisante. Ouais t'es bien là, à l'extérieur de la buanderie au milieu de la nuit. Voilà dix jours que t'es ici et t'es pas encore été laver tes fringues. Pour patienter, tu décides finalement d'aller près de la piscine et de t'allonger sur un transat, ainsi tu peux voir le ciel parsemé d'étoiles. Une minute ou deux passent avant qu'une tête ne vienne gâcher ta vision du ciel. Encore elle. Ton visage se décompose et tu te redresses rapidement pour lui faire face. "Qu'est-ce que tu fous là, Mohn ? Quelle va être ton excuse cette fois ?" Ouais parce que normalement, vous faites tout pour vous éviter. Pourquoi elle ne part pas pour te laisser tranquille ? Tu as déjà ta dose d'elle la journée, alors la nuit vaut mieux éviter. C'est ton cache la nuit et t'en as besoin pour retrouver des forces. "Bonne nuit, Noora." Tu lui fais comprendre que votre discussion s'arrête là mais il semblerait qu'elle ait quelque chose à te dire. Mais tu t'en fous, tu te rallonges, fixant de nouveau le ciel tout en tirant une latte, Noora Mohn est une de ces étoiles qui ne s'éteint jamais, un feu dans ton coeur impossible à éteindre, consumant tout sur son passage. Alors oui, tu aimerais être seul dans ton désespoir, n'étant pas d'humeur à converser.
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