(TG PRIVE) and so the adventure begins

« Oh non, tu m’as acheté une bague ? Tu veux vraiment me voir pleurer et faire foirer tout mon maquillage en fait ! » Je mise pas gros sur sa bague, je sais pas ce que c’est mais je m’attends à tout avec lui, surtout au vu du mariage dont il s’agit. Si j’avais su, j’aurais fait en sorte de lui en acheter une aussi parce que pour le coup, je suis venue en touriste. Les mains dans les poches. Je lui offrirai un éléphant à mon retour du Laos au pire, ça devrait être suffisamment gros pour compenser. Je manque de m’étouffer quand il ressort mon idée de nous marier à poil ; j’ai du mal à pas m’imaginer le truc et ça me semble ultra malsain. Je lève l’index d’un coup comme pour me donner le droit à la parole, un large sourire aux lèvres : « Pour ma défense, j’avais trop bu. » Pas du tout. Je suis même pas sûre d’avoir bu un seul verre à ce moment-là. Mais ça me paraissait être une idée plutôt pas mal, sauf que ça aurait sûrement rendu les choses plus tendues. Marin aurait sorti les pancartes contre notre superbe mariage. Je suis bien vite sortie de mes pensées quand je me rends enfin compte que Denys n’a pas daigné prévenir sa dulcinée quant à notre cérémonie ; et je peux pas m’empêcher d’ouvrir ma bouche, puis de fixer Willow totalement ébahie. J’ai cette envie de me facepalm mais je me retiens, faudrait pas le froisser. « Ca pue un peu son annonce là, non ? » Je glisse discrètement à Willow. Le jour J, à quelques dizaines de minutes avant la cérémonie, il se décide enfin de prévenir Ashleigh. Déjà que j’ai entendu de toutes parts que c’était inattendu et surtout une mauvaise idée, là, j’ai un peu peur du déroulement de l’histoire. Mais ok, ça va le faire. Y a pas le choix. Puis, c’est Ashleigh, la meilleure pote de Marin, elle va pas me cracher dessus quand même ? « T’as des mouchoirs Will ? Je me prépare au demi-pire. » Ma question trouve pas de réponse d’office puisqu’à peine posée, Madame me tire avec elle un peu plus loin. Et vu sa tête, y a un truc qui cloche. Je peux pas m’empêcher de sourire quand elle me demande des explications ; je tente de me pincer les lèvres pour empêcher le rictus d’apparaître, mais c’est plus fort que moi. « C’est pas moi, je te jure. C’est Denys. C’est lui qui l’a invité ! J’étais prête à pas inviter mon propre frère pour tes beaux yeux, mais il en a décidé autrement, tu vois ? » Bon, ok, quand elle m’a demandé s’il serait là, je lui ai menti. Mais j’ai eu peur qu’elle vienne pas, et je voulais qu’elle soit là. C’est un gentil mensonge au fond. Rien de bien méchant, si ? Pas de quoi m’enfermer dans un coffre et me jeter dans une rivière.

Les filles débâtaient sur leur bavouilles et ronflement pendant le trajet et je faisais le choqué : « Moi je veux pas voir ces photos, sinon je vais peut être changer d’avis et dire non devant le maire tout à l’heure. » me marrai-je alors que Willow, suite au débat vestimentaire, approuvait finalement ma tenue : short, tong, lunette de soleil. Elle soulignait que de toute façon j’allais vite divorcer. « Et y’aura une fête pour célébrer ça aussi hein Louve ? » Tout était toujours prétexte à fiesta non ? Je m’éloignais ensuite de quelques pas, téléphone en main, pour appeler ma témoin, sous le regard inquiet de mes amies, voyant Marin qui arrivait en même temps. Ash au bout du fil, elle pensait d’abord à une blague. Puis Marin aussi était septique. C’était presque vexant. Et puis le fait que j’évoque l’arrivée de notre ami commun ne semblait convaincre Ash de rien du tout. « Je peux pas me marier sans mes deux meilleurs potes. Il est revenu pour la cérémonie. » annonçai-je, mon ton toujours enthousiaste, sans comprendre encore la fracture qui était en train de se produire. La tête de Marin et sa réponse firent s’effacer un peu mon sourire. « Je sais que depuis la Jamaïque, tu rêvais de m’épouser Marin mais t’es déjà marié et en plus tu vas m’avoir comme beau f’, c’est pas mal non ? » soufflai-je un instant au brun avant de recoller le téléphone contre mon oreille pour reprendre le fil de ma conversation avec Ash. Le bruit ambiant dut interpeller mon interlocutrice qui me questionna. « Les filles viennent d’atterrir, Marin aussi. On est devant l’aéroport là. Mais on file à la mairie et on se retrouve là bas non ? » Oui c’était plus simple, parce que l’heure tournait. Même si c’était du bidon, y’avait quand même des horaires à respecter si on voulait notre petit papier. Les administrations ne nous le délivreraient pas si on arrivait avec une heure de retard. Et là, je remarquais d’un coup. Son changement de ton, l’intonation différente de sa voix, les nuances de peur qui se glissaient dans ses questions. « Bah non, c’est pas une blague… On se marie Louve et moi. On t’expliquera tout à l’heure. » expliquai-je pour couper court à son délire où elle pensait à une connerie, une blague de son autre meilleur pote…