(FB) tu te rappelles de moi ? (nicholas)

La fin des examens, le début de l'été, bientôt le summer camp. J'étais impatient, il me tardait de découvrir le Laos. Je n'avais jamais trop eu l'occasion de voyager, alors je profitais toujours des summer camp et des spring break pour enfin visiter de nouveaux endroits. Et j'étais toujours émerveillé comme un enfant de 5 ans à chaque destination. Mais avant de partir, il y avait l'étape délicate de la valise. Il ne fallait rien oublier, il fallait pas trop en prendre non plus. J'avais mis une organisation en place, mon côté maniaque prenant totalement le dessus sur moi. Et le départ étant dans quelques jours, je voulais absolument que ma valise soit prête en avance. Mais après un long moment à me débattre pour essayer de fermer cette fichue valise, je capitulais. Il était temps que je sorte un peu, et surtout, que je me prenne un bon café. J'attrapais mes sous et je sortais de la villa, me dirigeant rapidement vers le starbucks le plus proche. Mais dans la précipitation, je bousculais quelqu'un. « Je suis désolé ! » lâchais-je en me tournant vers la personne, reconnaissant Nicholas. Mon sourire s'effaça, me souvenant de cette horrible soirée de bal où il m'avait envoyé chier très violemment. Suite à cela, je n'étais pas retourné vers lui, j'avais bien trop peur. Du coup, je restais figeais face à lui comme un idiot, une boule au ventre.

get out of my life — Cette année, hors de question d'aller au Summer Camp. Le Laos, un pays où le développement se faisait à peine, où les routes étaient faites d'un goudron datant de la révolution industrielle ou encore des routes pas même goudronnés.. non merci. La croisière était quelque chose de bien plus reposant et apaisant. C'était quelque chose qui me parlait beaucoup plus pour le coup et c'était sans hésitation que j'avais accepté l'invitation de Cole. Alors forcément, j'étais relax, j'étais tranquille parce qu tout le monde allait partir incessamment sous peu tandis que notre départ à nous allait être un peu plus tard. Cependant, j'avais décidé d'aller en ville afin de me trouver des nouveaux vêtements et entre deux magasins, c'était la pause Starbucks. Alors je m'y rendais, commandant un café glacé histoire de faire face à la chaleur omniprésente à Boston cet été. C'était quand même équivalent à un cagnard et dire que l'hiver, on gelait à même l'air frais. Sirotant à la paille ma nouvelle boisson, en sortant je remettais mes lunettes de soleil. C'était mon téléphone qui venait me tirer de mes esprits en recevant une notification. Le regardant immédiatement, j'avais pas fait attention à qui se trouvait face à moi et forcément, une collision avait lieu. Heureusement, pas de dégâts avec la boisson, encore heureux. Mais relevant le regard sur la personne qui était la cause de cet accident, c'était mon frère que je découvrais. Mon "frère", demi-frère apparemment. Et non, j'étais pas du genre à l'accepter. Disons qu'en retrouvant mes souvenirs, j'avais osé espérer que ce ne soit qu'un mauvais rêve. Faut croire qu'à sa réaction, c'était pas le cas. “Tu peux bouger ? J'ai pas que ça à faire” Il se trouvait sur mon chemin et j'avais pas tellement envie de le contourner.

En y réfléchissant, je me disais qu'il faudrait que j'arrête de vouloir boire du café. De vouloir sortir tout court en fait. A chaque fois que je mettais un pied dehors, je croisais quelqu'un que je n'avais pas spécialement envie de voir. Aujourd'hui, le gagnant était Nicholas. Et c'était surement la dernière personne que j'avais envie de voir. Après notre dernière, et première, discussion, je me disais que ça ne servait à rien de vouloir le connaître. Pourtant, il y avait au fond de moi cette petite voix me poussant vers lui, me poussant à vouloir en savoir plus sur lui et à vouloir persévérer. Alors après l'avoir bousculé, je restais figé à l'observer, à attendre sa réaction. Celle-ci ne se faisant pas attendre, me rappelant les souvenirs du bal. Il n'avait pas l'air d'avoir envie de me parler, toujours pas. « Je ne bougerais pas. » Ouais, je prenais mes couilles en main. Enfin, physiquement j'avais l'air totalement calme et serein. Mais intérieurement, j'étais en train de mourir de stresse. Je me disais qu'à tout moment, il allait m'en mettre une. « Il faudrait vraiment qu'on parle. » rajoutais-je rapidement, essayant de soutenir son regard du mieux que je le pouvais. « Le jour du bal n'était pas le meilleur moment, mais moi, je veux pas lâcher l'affaire.. » avouais-je calmement. Je n'avais pas envie de m'énerver. C'était mon demi-frère après tout, je voulais avoir une bonne relation avec lui. Malheureusement, lui, il avait l'air de ne rien vouloir entendre. Je savais même pas s'il me croyait au fond.

oui, il était temps que je réponde sorry

get out of my life — Tout ce que je voulais en cet instant, c'était partir d'ici. M'en aller, retourner chez moi et ne plus voir cette tronche face à moi. Celui qui se prétendait être mon frère. Non mais dans quel monde j'avais un frère ? Le fait est que je n'acceptais pas et je ne cautionnais pas qu'on vienne diffamer mon père, qu'il soit mort ou non. “Tu bougeras pas ?” que je demandais, l'air de défi clairement de mise par le jeune homme face à moi. S'il ne bougera pas, je le ferai à sa place, c'était pas un problème. Plus je restais éloigné de lui, mieux c'était. “J'en ai pas envie. Pas vraiment la volonté d'écouter les mensonges d'un imposteur” Parce que c'était ce qu'il était à mes yeux, un imposteur, prêt à tout pour avoir de l'argent. La famille d'un orphelin était certainement la cible facile, mais je n'allais pas me faire avoir par ce petit garnement. “C'est toujours pas le bon jour. Lâche l'affaire, vis ta vie et laisse moi tranquille.” Non mais parce qu'en fait, qu'importe ce qu'il avait à dire, je n'allais pas l'écouter. Ça rentrerait d'une oreille et sortirait par l'autre. Ça ne m'intéressait pas d'écouter un jeune homme en manque d'affection. Le contournant, je sortais de la boutique, bien déterminé à le laisser hors de ma vie, indéfiniment.

Il y avait des jours comme ça, où je devais essayer d'être fort. Il fallait que j'essaye de montrer un semblant de virilité face à Nicholas qui était clairement impressionnant. A côté de lui, je ressemblais à une minuscule chipolata et lui, à une impression andouillette m'voyez. Alors je restais devant lui, bien décidé à ne pas bouger. Mais quand il affichait son air de défi, j'étais pas du tout rassuré. Je voyais bien que je l'énervais, qu'il avait pas envie que je lui parle. Mais à ses paroles, je fronçais les sourcils, surpris. « Mais je ne te mens pas ! » Pourquoi est-ce que je lui mentirais ? J'arrivais pas à comprendre qu'il ne veuille pas me croire et qu'il reste aussi entêté sur ses positions. Je levais les yeux au ciel, évidemment, avec lui aucun jour ne serait le bon. Sauf que je ne m'attendais pas à ce qu'il parte. Je me retrouvais comme un idiot, à ne pas savoir si je devais lâcher l'affaire comme il me le demandait ou le suivre au risque de vraiment m'engueuler avec lui. Mais au fond, qu'est-ce que j'avais à perdre maintenant ? Je sortais rapidement du café, le suivant pour lui barrer le passage et l'obliger à s'arrêter. « Pourquoi tu ne me crois pas, hein ? J'arrive pas à comprendre que tu me repousses autant, moi, je veux juste te connaître parce qu'on fait parti de la même famille, c'est pas compliqué à comprendre. » Plus je parlais, plus ma voix devenait douce et calme. J'avais pas spécialement envie de l'énerver, juste envie de savoir son problème.

get out of my life — Non mais cette histoire avait assez duré, je n'allais pas perdre mon temps avec un arnaqueur qui ne cherchait qu'à me soutirer de l'argent. Un bâtard comme beaucoup pouvaient l'appeler. C'était pas un membre de ma famille, c'était qu'une pièce rapportée qui n'avait aucune importance. Plus fort que je le repousserai, plus vite il sortira de ma vie. “Que tu dis.” Parce qu'en attendant, je n'avais juste aucune preuve de ce qu'il m'avançait. Il était supposément mon demi-frère, mais je n'en croyais juste pas un mot, tout bonnement parce que mon père était fidèle à ma mère et qu'il n'aurait jamais caché ce genre de chose. Le contournant, je ne voulais pas que cette entrevue s'éternise et je préférais foutre le camp d'ici avant qu'il ne finisse par réellement me mettre en colère. Sauf que voilà, il en avait décidé autrement, ce qui m'agaçait fortement. “Parce que tu salis la mémoire de mes parents là, tu t'en rends pas compte ? Dans ta croisade, tu salis l'image que j'ai de mon père et je ne l'accepte pas. Tu n'es pas mon frère, il n'était pas infidèle, point. Que tu le veuilles ou non, tu ne seras jamais mon frère, c'est pas compliqué à comprendre ?” Peut-être que j'étais dans l'abus, mais je n'en avais rien à faire. Il ne comprenait pas mon point de vue, c'était son problème. Moi, j'avais besoin d'avoir cette image intacte de mon père et c'était pas ce gringalet qui allait m'apprendre la vie.

Il ne voulait rien entendre. J’avais beau essayer de lui parler, essayer de lui faire comprendre ma démarche qui me semblait normal, il s’en fichait. Il me fuyait, il m’envoyer baladait, et c’était tout. Mais c’était pas suffisant pour moi, j’avais besoin de plus. Alors j’hésitais pas à le suivre, quitte à passer pour un fou. Mais c’était mon demi-frère, je pouvais pas abandonner aussi facilement. J’écoutais ses paroles, fronçant les sourcils. Sérieusement ? Il commençait à m’énerver. Pourtant, il en fallait beaucoup pour m’énerver, mais là, ça commençait à être trop pour moi. « Je suis désolé de salir l’image de ton père. » disais-je en soupirant légèrement, avant de vite reprendre la parole. « Mais toi, tu te rends pas compte que j’ai vécu 21 ans en pensant que l’homme qui m’élevait était mon père. Tu te rends pas compte que quand j’ai appris que ma vie était fondé sur un mensonge, mon monde s’est écroulé. Et tu te rends encore moins compte que quand j’ai appris que mon père biologique était mort j’étais effondré, car je ne pourrais jamais apprendre à le connaître, savoir qui il était. » Je ne pouvais pas être plus clair, j’aurais peut-être pas dû dire ça. Mais après tout, il me donnait son point de vu, à moi de lui donner le mien. « T’es la dernière personne qui me rattache à lui. Je veux pouvoir imaginer comment ma vie aurait pu être si je l’avais eu auprès de moi. C’est tout ! » Puis apprendre à connaître Nicholas et créer un lien avec lui serait un plus. Mais vu sa réaction, ce serait sûrement trop en demander.

get out of my life — Non, j'allais rester cette tête butée parce que je n'avais pas envie de l'accepter dans ma vie. Ça fait bientôt vingt-cinq ans que j'ai vécu sans lui, je pouvais bien faire le reste de la même façon. Et il en était de même pour lui dans tous les cas. Il n'avait pas besoin de me connaître pour avancer dans la vie alors qu'on reste séparés et tout ira bien pour tout le monde de cette façon. “Bouhou. T'étais malheureux ? T'as ressenti un vide durant tout ce temps ? Je crois pas. Tu vivais bien sans mon père et ça changera pas maintenant. Et c'en est pareil pour moi. Celui qui t'a élevé, il t'a peut-être pas conçu - et ça reste à voir - mais il t'a éduqué, considéré comme son fils. Alors fais pas le caliméro et contente toi de ce que tu as. Arrête de chercher à avoir ce que tu ne peux pas avoir” Non mais parce qu'il commençait réellement à me gaver et s'il se mettait pas à se dégager de mon chemin, j'allais le pousser et ça n'allait pas être cordial. Apprendre à connaître MON père, il a rêvé. Et pour le coup, peut-être qu'il aurait eu plus de chance s'il était tombé sur Zachary. Mais ce n'était pas le cas et il allait devoir faire avec. “Laisse tomber cette idée, c'est pour ton bien. Maintenant tu permets, mais j'ai d'autres choses à faire que t'entendre geindre.” Je le contournais et je m'en allais sans me retourner.

(HS: on conclut et on en fait un nouveau, plus récent ? et avec peut-être des modifications du comportement de Nicholas, en fonction de si Margot engueule Nicho, toussa, toussa )