HANNIE E. PARKER ► Aimee Teegarden

   
   
6 août 1993.
Ce jour là il faisait très chaud. Olivia et Mike s'empressaient d'aller à la maternité pour découvrir leur première fille tant voulue, Hannie.
Cet enfant était si désirée, c'était inexplicable. Aucun des parents n'avaient des problèmes de ce côté là mais ils avaient du faire appel à la médecine, et au bout de la deuxième FIV ça avait fonctionné. Tout s'expliquait, ils allaient l'aimer plus que tout, la traiter comme une vraie princesse, la chair de leur chair.
Des parents qui s'aiment, un père coach sportif, une mère bibliothécaire par passion et de l'argent pour subvenir à nos besoins.
11 mois plus tard, Olivia attend un deuxième enfant. Surprise, c'était tellement inattendu.. une deuxième petite fille, se nommant Louise, prénom typiquement français, pays qu'adore mes parents.
Louise et Hannie sont élevées comme des sœurs jumelles.
Une enfance parfaite donc, une scolarité parfaite et une complicité naturelle entre soeurs et avec nos parents.
Nous avions l'habitude de partir dans une petite ville non loin de notre lieu de vie, en Floride, où nous avons une villa au bord de l'eau, pour se baigner, bronzer et apprendre à faire du surf, passion que j'ai depuis mes 7 ou 8 ans.

C'est en 1999, veille des années 2000 que tout bascula.
Sortie d'école prévue à 16h30 et pourtant un coup de téléphone, des pleures, papa vient nous chercher plus tôt et nous dirige vers l'hôpital.
Olivia notre mère a été renversé en centre-ville et la chute est mauvaise. Le cerveau est touché et nous ne savons pas si elle va pouvoir continuer comme il se doit à vivre normalement. Je ne comprends pas tout mais à cet instant précis je comprends que nous allons perdre notre mère, que papa est malheureux et que Louise va avoir besoin de moi, elle est plus jeune mais elle comprends très bien.
Après plusieurs jours dans un coma artificiel, les médecins et papa décident de la laisser partir rejoindre les anges.
C'est terrible et aucun mots ne peut venir traduire ce que nous ressentons à cet instant précis et encore à l'heure actuelle.
Orpheline d'une mère.

Pourtant il faut continuer à vivre, à réaliser nos rêves et à la rendre fière.
J'étais destiné à faire des études de lettres car j'étais très bonne élève, surtout en langues. Mais au fond, je n'en voyais pas la fin..
Donc je donnais tout ce qui était possible pour réussir et rendre fier mon père et ma famille. Ma petite soeur elle, fuyait les études et préfèrait les fêtes, les conneries et tout ce qui s'en suivait. C'était triste de la voir se gâcher comme ça, d'enchaîner les mecs mais c'était comme ça, j'étais impuissante..

C'est vers l'âge de 14-15 ans que notre relation avait changé, elle faisait tout pour se faire remarquer, par jalousie? Je n'en savais rien. Mais quand bien même je voulais l'aider, elle me rejettait donc elle faisait bien ce qu'elle voulait maintenant, ce n'était plus mon problème.
La tête dans les études, et quelques fois dans des soirées, m'amuser j'adore ça aussi, mais je reste plutôt sérieuse. Avoir une bonne image de nous-même aide à prendre confiance en nous, à cacher nos moindres failles. Je déteste montrer mes faiblesses, quand je vais mal, peu de personnes le savent et je fais en sorte de rester positive et de retourner la situation pour aller bien.

C'est à 16 ans que je rencontre Tomas, ça fait bientôt 9 ans qu'on est ensemble, sans presque pas de coupures mais l'amour est devenu platonique, puis comment faire maintenant? Toutes nos habitudes, nos belles-familles et puis.. la routine quoi. S'en détacher était impossible. Je ne savais pas ce que c'était de faire sans lui, mais je n'aurais plus le choix à Cambridge, je devais me rendre là-bas pour continuer mes études dans le cinéma, j'avais complètement changé de voie après en avoir parlé à mon père qui n'appréciait pas beaucoup cette idée mais qui me soutenait tout de même, par amour..
Avec Tomas, on allait faire de notre mieux pour se voir pendant les vacances et quand il pourrait. Il était joueur dans l'équipe de basket à Orlando, ouais, le cliché me direz-vous.. donc les entraînements lui prenait la plupart de son temps.

Quand j'ai besoin de souffler, je pars en Floride dans la maison de vacances familiale et je prends ma planche pendant des heures à dompter les vagues. Sport plutôt masculin mais l'eau, c'est un échappatoire, et je pense à ma mère, à ce qu'elle dirait et à ce qu'elle me dirait pour me conseiller..

Je tentais de me lancer dans cette nouvelle vie ici, me posant des questions sur ma relation avec Tom...
Mais Harvard allait me permettre d'ouvrir les yeux et de me découvrir moi.