ANARCHIE !!! { Alex

JOURNEE 5

Si certaines personnes pensent que je suis accro à la cocaïne et autres substances illicites comme Madisson ou le médecin par exemple, ils se trompent totalement ! Ce n'est pas parce que je m'enfile quelques railles dans la journée et que je fume quelques joints accompagné d'alcool que ça fait de moi un toxico et heureusement que j'avais Alex pour être de mon côté, sinon je me sentirais bien seul. Nous ne parlions pas vraiment lui et moi. A vrai dire à mon arrivé dans la MH il y a de cela plusieurs années, ils m'arrivaient de lui taper la cosette, mais depuis plus rien. Néanmoins, nous étions toujours sur un bon terrain d'entente, d'autant plus ce soir-là. Bon, nous étions déjà à côté de nos pompes pour rester poli, dans les ruelles au centre de Laos, en pleine nuit. La soirée avait commencée sagement dans un bar, mais trouvant l'atmosphère trop étouffante, j'avais suggéré de continuer notre sortie buvette à l'extérieur. L'air frais de l'heure tardive faisait du bien après une journée de grosse chaleur. Dire que nous marchions droit serait mentir, mais au moins, nous arrivions à marcher. Une bouteille chacun à la main, on marchait dans les allées sans trop savoir où nous allions. Je manquais de me casser la gueule, mais tout ce qui tomba était ma bouteille. Je crois que c'est bien pire que ce que j'aurais pu imaginer. « NAAAAAAAN !!!!! » criais-je comme si la fin du monde venait de s'écraser sur mes épaules avant que j'éclate de rire en passant du rire au larme. Un bon joint bien dosé me ferait du bien, parce que là j'étais carrément en train de divaguer. « Je l'aimais bien moi cette bouteille » disais-je en riant. « Tu comprends on avait lié une forte amitié et maintenant pouff ! Elle s'est envolue. Ce n'est plus qu'un lointain souvenir...Et dire qu'elle et moi prenions des selfie une heure plus tôt » putain, mais je chialais vraiment en plus.

anarchie · journée 5 — Moi, au fond du trou ? Je ne sais pas pourquoi tout le monde me dit ça. J'étais parfaitement bien, avec mes bouteilles d'alcool, mes rails de coke. Ouais, je m'en sortais plutôt pas mal pour quelqu'un qui a tout perdu. Genre, vraiment tout. Disons que j'aurais pu être pire, comme retrouvé mort dans ma chambre d'hôtel. C'était encore possible on ne savait pas. Il parait que le Laos était un pays dangereux. Pourquoi venir ici ? J'en sais rien, peut-être aurais-je du rester à Boston, faire un voyage tout seul dans les pays les plus déjantés, qui sait. Mais non, je me retrouve ici, à errer dans les couloirs de l'hôtel, à la recherche de la moindre information sur les fêtes locales. Au final, je finissais toujours dans le même bar irlandais, celui où la bonne ambiance régnait. Celui où l'alcool était semblable à celui qu'on connaissait et où les serveurs ne parlaient pas forcément que le laotien. Alors ouais, il était devenu mon bar préféré de ces lieux et je n'allais pas lui faire faux-bond. Et c'était comme ça que j'étais tombé sur Austin, le jeune qui était fidèle à la Mather, quoiqu'il arrive. Certes, on ne se côtoyait pas plus que ça mais ça faisait du bien de revenir aux sources un peu, comme ce soir, en s'amusant avec l'alcool. D'ailleurs, une fois dehors, on avait une bouteille chacun et on marchait, divaguant sans tomber. C'était compliqué, mais c'était un challenge qu'on s'était donné. Pourquoi pas après tout ? Sauf que monsieur Austin était pas capable de tenir lui ou sa bouteille intacte. “MAIS POURQUOI ???” La bouteille avait fini explosée au sol, laissant alors l'alcool se répandre tout autour. Le truc, c'était qu'on était réellement bourrés tous les deux et.. il pleurait. Il pleurait sa bouteille. Et fallait pas qu'il continue parce que je risquais de la pleurer aussi sa bouteille, et on sait tous que j'ai une tête dégueulasse quand je pleure. “Come on dude, j'te prête la mienne si tu veux, mais me la pète pas, je veux pas pleurer moi non plus, je l'aime comme la prunelle de mes yeux”

Nous sommes vraiment trop dramatique dans notre façon d'agir, mais en même temps, je m'y étais vraiment attaché à cette bouteille en verre. Avec le recule, demain matin -si je m'en souviens- je me fouterais probablement de ma propre gueule, car mes histoires ne tenaient pas debout, mais mon pote me suivait bien dans mon délire. Comme quoi il n'y en avait pas un pour rattraper l'autre. « Ouais t'es trop le meilleur ! » Je passais mon bras par dessus ses épaules en lui déposant un bisou sur la joue juste avant de venir boire à même la bouteille. « Il faisait grand soif dit donc ! » Je préférais l'a lui rendre, ne voulant pas la mort d'une autre de nos amies sur la conscience. Je m'apprêtais à partir, mais là, un mec venait de marcher pile sur les dits morceaux de verre. « Hey mec, tu viens de marcher sur mon amie tu pourrais au moins t'excuser » Le pire, c'est que j'étais vraiment sérieux et je n'avais pas peur malgré qu'il soit bien plus baraqué que moi. Je n'avais jamais eu froid aux yeux et j'avais tellement le sang chaud -encore plus une fois bourré- que je pouvais partir très vite au quart de tour quitte à embrouiller une personne pour rien du tout. En fait, je crois qu'au fond de moi, j'aime bien les histoires et en finir aux mains.

Je restais de marbre malgré ses yeux noirs qui me fusillaient du regard. « C'est à moi que tu parles ? » Je fis mine de regarder à droite, puis à gauche, mais rien à faire, personne mise à part nous trois. « Tu vois d'autre gland à part toi ici ? » demandais-je en croisant les bras. Les gens ont peut-être raison, je suis un vrai petit merdeux quand je m'y met.

anarchie · journée 5 — Sa bouteille vivait ses derniers instants, répandant alors son contenu sur le sol sous nos yeux. Bien sûr qu'on la pleurait cette bouteille, elle était importante à nos yeux, encore plus à ceux d'Austin. Mais bon, il ne fallait pas s'y attarder trop longtemps, sinon le deuil ne sera que trop dur à surmonter. Alors je me proposais de lui prêter la mienne quelques fois, histoire qu'il puisse survivre à cette perte bien trop affreuse dans le fond. “Je sais, je sais” Elu meilleur président, élu meilleur pote par monsieur à côté de moi. Son bras autour de mon cou, il venait déposer ses lèvres sur ma joue en guise d'affection. “Par contre, recommence jamais ça mec” Les marques d'affection étaient devenus mon némésis récemment, à cause de toutes ces personnes qui s'en faisaient pour moi. Des câlins par ci, des bisous par là. Des "tu vas t'en remettre, t'en fais pas". Non, j'en avais rien à foutre de tout ça. Alors lâchez-moi la grappe un peu. Et alors qu'on allait noyer notre chagrin un peu plus loin, Austin remarquait qu'un mec marchait sur les restes de sa bouteille décédée. Et forcément, son sang ne fit qu'un tour. Le mien ne tardait pas non plus. “Respecte notre amie, elle vient de mourir. Ça s'fait pas de marcher sur elle, c'est méchant, irrespectueux et méchant !” Je pouvais commencer à m'énerver rapidement et s'ils ne s'excusaient pas tout de suite, ça pouvait saigner dans la minute.

Ok, j'avais saisi, pas de marque d'affection pour monsieur, mais à vrai dire, je ne savais même pas pourquoi j'avais fait ça. Je ne penses pas quand j'agis lorsque je suis totalement torché. C'est exactement pour ça que je m'étais mis à embrouiller un gars beaucoup plus impressionnant que moi quitte à me faire défoncer. Au moins, j'aurais défendu mon honneur. Les yeux du gars en question se déposa sur les débrilles de notre amie alors qu'il s'amusait en l'écraser encore plus. « Tu veux dire faire ça ? » disait-il en fixant Alex tout en tournant le pied pour bien faire craquer le verre sous sa godasse. « T'as un putain de problème mon gars » disais-je en le poussant violemment. « C'est moi qu'est un problème ?! Vous êtes complètement torchés, alors à votre place je tracerais ma route avant que vous ne le regrettiez » Regrettez de quoi ? Je n'étais pas du genre à me défiler. « Mais va te faire foutre » Mon regard était devenu noir, tout ce que j'avais pris auparavant ne faisait qu'un tour dans mon sang, alors que je voyais l'autre gars qui essayait de se démerder avec l'anglais puisque c'était un laotien, s'emparer d'un des morceaux de faire afin de nous menacer j'imagine.