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But you don't judge me 'Cause if you did, I would judge you too
wilhelm & melusine
A peine arrivée à l'hôtel, que je me laisse tomber sur le lit qui m'y attendait. Le voyage s'est avéré particulièrement long et épuisant, et tout ce dont j'ai envie à présent c'est de prendre une bonne douche et faire une sieste. Le décalage horaire, ça n'a jamais vraiment eu un bon effet sur moi. Je me souviens encore d'avoir mit des semaines à m'en remettre quand je suis venue aux Etats-Unis pour la première fois, il y a trois ans. Je finis donc par me remotiver pour me redresser, et me dirige jusqu'à ma valise que j'avais laissée vers l'entrée de la pièce. Les yeux mi-clos par la fatigue, j'ouvre les fermetures éclair et cherche le sac plastique dans lequel j'avais soigneusement entreposé mes médicaments. C'était bientôt l'heure de ma prise et j'aime bien les ranger sur ma table de nuit pour être sûre de les avoir à portée de main. Je cherche à l'aveugle, mais j'ai du mal à mettre la main dessus. C'est bizarre, j'étais pourtant certaine de les avoir mis dans le coin en haut à droite. Je change de côté et je tombe finalement sur un sac de la pharmacie où j'ai l'habitude d'aller. Je l'ouvre, je regarde à l'intérieur et, surprise. Ce ne sont pas les boîtes que j'ai pris quelques heures plus tôt. Ceux-ci ont été prescrits à un certain Wilhelm Von Rosenwald dans le but de traiter une bipolarité. Hein ? Pas franchement rassurée, je pose le sachet et jette un oeil au reste de ma valise, et là c'est la catastrophe. J'en tombe le derrière par terre. Rien de ce qui est dans cette valise ne m'appartient. Des chaussures d'hommes, des vêtements d'hommes. Il ne m'en faut pas plus pour comprendre. J'ai pas pris la bonne valise à la sortie de l'avion. Quelle idée aussi d'avoir la même que la mienne. Je passe mes mains sur mon visage, cédant légèrement à la panique. Ca veut dire quoi ? Qu'un bipolaire est sûrement en train de mettre le nez dans mes petites culottes. Au secours. Complètement désorientée, j'en viens à appeler l'aéroport pour savoir s'ils n'ont pas eu de nouvelles de ma valise ou d'un échange, mais personne n'est dans la capacité de me renseigner. Et comme paralysée, je reste à râler dans ma chambre, n'osant même pas fouiller davantage dans les affaires de l'inconnu. Je suis déjà assez mal à l'aise à l'idée qu'il puisse fouiller dans les miennes alors ... Pour finir, mon téléphone ne tarde pas à sonner. Je saute dessus à toute vitesse dans l'espoir qu'il s'agisse de l'aéroport. Mais c'est un numéro inconnu. Quelqu'un me dit avoir ma valise. Ô joie. Ni une, ni deux, je lui réponds, lui indiquant dans quel hôtel je réside. Je précise également que j'ai très certainement sa valise et que je suis disponible pour échanger quand il le souhaite. L'enthousiasme de retrouver mes affaires surpasse l'idée de rencontrer un inconnu qui a eu un aperçu de ma vie privée à travers mes effets personnels. Je me hâte donc de descendre jusqu'à la réception de l'accueil avec la valise égarée, et attends nerveusement que ce Wilhelm m'y rejoigne.
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CODES © LITTLE WOLF.
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