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@Denys Zacharias les lettres qu'il trouvera dans la chambre d'Ash', celles dont elle parle dans son testament...
- Lettre n°1:
- Lundi 3 avril,
Denys,
Comme tu me l'a demandé, je vais prendre sur moi et je vais t'ignorer. Je ne vais plus répondre à tes messages, ni à tes appels. Je vais arrêter de faire l'égoïste et je vais te laisser t'en aller, t'envoler... Pourtant, ce que tu ne sais pas c'est que c'est dur, très dur. Ce que tu ignores c'est que ce mec ce n'est pas mon petit ami. Ce mec c'est celui qui m'a sauvé la vie... Et ce n'est pas juste une métaphore. C'est grâce à lui que je suis revenue, que j'ai pu encore goûter à tes lèvres, entendre ta voix, voir ton sourire et sentir ta présence... Ce fameux week end où je suis partie dans le New Hampshire, je n'ai pas eut un accident. En vrai, je suis rentrée ce dimanche là, dans l'après midi, avec cette impatience de te retrouver, de profiter de notre soirée ensemble et de pouvoir me réveiller dans ton lit le lendemain avec ce petit déjeuner que tu devais me faire... Hélas, en rentrant, j'ai vu ces hommes dans le loft, en train de retourner l'appart. Je les ai reconnu sans jamais les avoir vraiment vu... Ce que tu ignores, c'est qu'il y a quelques semaines, quelques mois, j'ai été témoin d'un tabassage de cinq hommes envers un des profs de l'université. Un prof avec qui je flirtais. Me connaissant, tu te doutes bien que j'ai ouverte ma bouche pour les faire fuir. Ca a fonctionné mais, ils m'ont vu et ils l'ont menacé de s'en prendre à moi s'il ne donnait pas l'argent que son père leur devaient... Je pensais que c'était fini quand ce prof a disparu, quand j'ai apprit qu'il était décédé. Mais non. Au retour du spring break, j'ai senti que j'étais pas seule quand je marchais dans la rue. Je me suis sentie suivie, espionnée et je les ai vu un jour en effet me suivre. Je n'ai rien dit, rien montré, parce que je voulais inquiéter personne. Seulement à lui, à Darren, j'ai dit mon sentiment d'être suivie, parce qu'il était sur mon chemin quand je les ai vu. Je lui ai rentré dedans ce jour là. C'était pas la première fois que je le voyais, et je sais pas, sous la panique, la peur, je lui ai confié mes craintes. Ce que je savais pas à l'époque c'est... qu'il était flic. A croire qu'on l'avait mis sur mon chemin pour une bonne raison. Parce qu'il a mené son enquête, il a vu qu'en effet j'étais suivie. Il a vu que j'avais été enlevé et c'est comme ça qu'il a pu venir me libérer... Le truc, c'est qu'il est sous couverture et il n'était pas question que je lui grille sa couverture, mais il n'était pas question que j'accepte leur idée de changer d'identité et de me cacher. Je ne voulais pas vous laisser. A quoi bon mener une vie en sécurité si c'était pour être loin de vous ? Je préférais prendre le risque qu'ils me retrouvent et d'y passer mais de vivre mes derniers moments à vos côtés... J'ai donc dû avoir une protection rapprochée. Je voulais pas d'un inconnu, d'un flic qui allait me coller aux pattes non stop. C'est donc Darren qui a été chargé de cette surveillance, et la meilleure des solutions c'était de se faire passer pour un couple... J'ai refusé au départ, puis quand je suis rentrée, quand on s'est vu ce jeudi là... Tu le sais, tu t'en souviens je l'espère, que j'ai craqué. Au contact de tes lèvres, j'ai pas pu résister. J'en n'avais pas envie. Au contraire, je voulais les sentir encore plus sur les miennes et de partout sur ma peau... Pendant ces six jours loin de toi -le week end compris- tu m'as tellement manqué si tu savais... Je n'ai pas cessé de penser à toi. A chacun de tes messages je souriais bêtement, je me pinçais la lèvre et j'avais qu'une envie c'est que tu me rejoignes sur un coup de tête et qu'on fasse l'amour. J'ai pas vraiment réalisé à ce moment là. C'est après, quand j'étais enfermée dans cette pièce, dans le noir, seule, avec pour seules compagnie mes pensées... C'est là que tu es venu sans cesse cogner contre mon cerveau. Que ton prénom brûlait mes lèvres et que mon coeur s'affolait en pensant à toi. C'est là que tout ce que je souhaitais, tout ce que je voulais, c'était toi... J'ai comprit à ce moment là que tu n'étais pas JUSTE mon meilleur ami. Non, tu n'étais pas JUSTE mon coloc, mon confident, non plus. Tu étais cette autre partie de moi, la meilleure même... C'est pour ça qu'à nos retrouvailles, ce jeudi là, j'étais si réceptive. J'avais tellement envie de toi, de sentir ton contact... Mais j'ai flippé ensuite. T'es mon meilleur ami et j'ai eu peur de perdre ce lien qu'on n'a à cause de mes sentiments. J'ai eu peur de te perdre, de tout gâcher, tout briser. Tu le sais, je m'attache pas aux hommes, mais toi... J'ai alors accepté le deal du faux couple. Me convainquant que ça allait me passer, que j'allais pouvoir t'oublier, sauf que j'avais pas prévu que tu m'avoues tes sentiments. J'avais pas prévu que tu me dises vouloir plus. Je t'assure, je voulais pas te faire mal. A chaque sms que je t'écrivais et que je lisais, j'avais mal au coeur. J'ai ainsi essayé de pas te faire prendre tes distances, par égoisme, pour ne pas te perdre, pour ne pas que tu m'oublies, que tu en veuilles une autre... Et à chaque sms qui ont suivi, j'avais juste envie de te dire de venir me voir. J'aurais voulu te dire de venir m'embrasser quand tu m'as demandé ce samedi là où j'étais car tu pouvais venir en bas de chez Lucky avec une envie furieuse de m'embrasser... Mais je pouvais pas, à cause de cette enquête non résolue, non bouclée. Je pouvais pas griller la couverture de Darren et te mettre en danger. Car te savoir trop proche de moi c'était un élément parfait pour qu'on t'attaque en me visant. Demain on doit se voir, pour la dernière fois... Après ça je dois te laisser tranquille. Ca va être vraiment difficile. Tes messages vont me manquer, ta voix aussi, ton rire, tes regards, tes sous entendus qui expriment que tu me veux. Tout toi va me manquer mais, j'ai pas le choix... Je veux pas qu'il t'arrive quelque chose. Ta vie m'est bien plus précieuse que la mienne à mes yeux... Alors je vais prendre sur moi et je vais écrire. A chaque fois que j'aurais cette envie folle de t'envoyer des messages ou de te voir, je t'écrirais une lettre. Je gratterais des mots sur du papier pour compenser. Il parait que ça aide, que ça fait du bien. Je suis pas sûre, mais je vais essayer. Parce que je peux pas te dire tout ça, c'est secret. Alors j'espère que tu m'en voudras pas et que quand tout ça sera finit, tu me pardonneras, pour t'avoir brisé le coeur...
Denys, cet homme, ce faux petit ami, je m'en moque... Celui que j'aurais voulu c'est toi...Ashleigh.
- Lettre n°2:
- Mercredi 5 avril,
Denys,
Hier je ne suis pas venue te voir, parce que Lucky, comme tu le sais, elle est dans le coma... Ca va pas, en fait, ça va pas du tout même... J'ai besoin d'elle, parce qu'elle a toujours les mots pour m'aider, même quand ça va pas. Elle sait pas pour le faux couple avec Darren, ni mes sentiments pour toi, pourtant, je sais qu'à sa façon, elle serait me rassurer. Je sais qu'elle doit le voir, le savoir, ce que je ressens pour toi... Elle lit en moi, un peu trop même. Alors je sais qu'elle saurait me dire que ça va aller, que même si tu prends tes distances que je vais pas te perdre, que tu vas pas me remplacer, ni m'oublier. Mais elle est pas là, et toi non plus... Pourquoi il a fallut qu'on me l'enlève au moment où toi tu pars aussi ? Vous êtes mes deux piliers, et à l'heure actuelle, ni l'un ni l'autre êtes là... Elle me manque tu sais, et toi aussi. Vous me manquez. T'avoir parlé aujourd'hui, quand tu m'as appelé pour me dire que tu étais en prison, c'était un soulagement et de la torture à la fois. Ca m'a fait du bien d'entendre ta voix, de savoir que c'est MOI que tu as appelé pour ton appel. Mais ça m'a donné envie de te voir aussi. Et à tes sous entendus, à ton 'tu l'as déjà fait en prison ?' ou bien 'tu te portes volontaire ?' pour la fille avec qui tu coucheras à ta sortie, je voulais juste te répondre que oui je voudrais me porter volontaire, et non je l'ai pas fait mais j'aurais aimé essayé avec toi. Tu sais quoi ? Je suis certaine que même en blouse orange t'es sexy. Même en tenue de prisonnier tu dois être sexy et attirant... J'espère à la fois que tu m'oublieras vite pour que tu me reviennes, mais j'ai pas envie que tu m'oublies, alors j'espère que tu en auras marre de prendre tes distances. J'espère que tu voudras te battre, que tu vas voir que je mens, que mon couple est bidon, que je le regarde pas du tout comme je te regarde. Au fond, j'espère que tu seras voir que j'en ai rien a faire de Darren, sauf amicalement. Mais tu mérites mieux aussi. Tu mérites une fille qui t'aime comme tu peux aimer démesurément. Une surtout qui sera digne de te rendre heureuse et non de te faire souffrir. T'es un mec en OR Denys, n'en doute jamais. Et j'espère que tu la trouveras celle qui sera le voir ET qui en sera à la hauteur...Ashleigh.
- Lettre n°3:
- Jeudi 6 avril,
Denys,
Je me sens ridicule à t'écrire ces lettres mais, c'est le seul moyen pour vider tout ce que je ressens. Si je m'écoute, je t'enverrai des tas de messages, même si tu n'as pas accès à ton téléphone, sauf que je sais que quand tu sortiras, tu le récupéreras et... tu pourras tout lire. Tu pourras lire chaque sms envoyé, chaque déclaration. Tu pourras lire au plus profond de moi et je veux pas. Je veux pas car je ne sais pas ce que l'avenir réserve. Je sais pas si quand tu sortiras je serai encore en faux couple, ou si tu m'auras pas oublié... Tu vois si tu m'as oublié et que tu lis tout ça, ça n'aura aucun intérêt. Je veux pas te faire à nouveau du mal, alors si tu m'as oublié, t'auras pas besoin de lire tout ça, mais juste de continuer d'avancer. Avancer dans ta vie sentimentale, parce que pour le reste, je serai là. Je serai toujours là. Tu ne peux pas savoir comment ça m'a rendu folle ton appel de ce soir. J'y crois pas qu'on puisse t'accuser d'une telle chose, TOI, le mec le plus gentil du monde. J'ai la rage. Et je plaisantais pas. Je me serai accusé à ta place, je me serai dénoncée si tu me laissais faire. Pour toi, parce que tu mérites pas de subir ça, de te faire même virer d'Harvard. Rien qu'en écrivant j'ai les nerfs. Je sais pas ce qui se passe, mais je comprends pas que ça tombe sur toi. Pourquoi toi ? Pourquoi la vie t'en fait baver avec les filles et là avec ça ? Je sais que tu savais plus pourquoi tu faisais ces études, te souviens tu notre discussion à l'anniversaire de Louve, quand tu me faisais deviner ton cocktail ? T'arrives à m'étirer un sourire rien qu'en repensant à cette soirée. Si je pouvais faire quelque chose, je le ferai, tout de suite, pour te sortir de là. Tu sais pas comment c'est pénible de te savoir là bas, bloquer, dans des conditions horribles. Tu mérites pas ça, pas toi. Et puis t'es loin de moi... Tu voulais prendre tes distances, ben là tu pouvais pas rêver mieux... Avec qui vais je fumer ? Regarder un film ? Envoyer des sms tout le temps ? Je sais, façon ça n'aurait plus été possible si tu étais pas là bas mais ça aurait duré moins longtemps, peut être que tu aurais craqué, ou moi, et qu'on aurait pu faire ça de temps en temps. Je vais essayer de te sortir de là, croit moi. Puis tu me manques... tu me manques tellement. C'est pas par vagues, c'est constant. Tout le temps, sans répit...Ashleigh.
- Lettre n°4:
- Mardi 11 avril,
Denys,
Cinq jours. C'est le temps depuis lequel je n'ai pas de nouvelles de toi... J'attends ton prochain appel avec impatience, presque à m'en ronger les ongles, alors que tu sais bien que c'est pas mon genre. Je ne peux aucunement te contacter et je dois juste attendre que toi tu le fasses. C'est horrible. C'est long. Pourquoi tu n'appel pas ? Je me demande comment tu vas. Si tu tiens le coup. Si tu vas bientôt sortir. Je me poses plein de questions. Et tu me manques. Bordel ce que tu me manques Denys. Je pars en vrille. Tu le vois pas mais, je pars complètement en vrille. Sans Lucky et sans toi c'est juste intenable. J'ai même essayé d'aller à la prison, de demander à te voir, mais t'as toujours pas le droit aux visites. Je comprends pas ce qui se passe, pourquoi tu es là bas, enfermé, loin de tout. Pourquoi toi ? J'aimerais tellement pouvoir te sortir de là, mais je peux rien faire. C'est surement ça le pire, de te regarder, te savoir là bas, et ne rien pouvoir y changer. Je sais pas combien de temps je vais devoir attendre encore, pour te voir, pour t'entendre à nouveau et que tu sortes de cette prison, je sais juste que c'est interminable. Et... je me rends compte que cette distance, cet éloignement, ça n'arrange rien, pas de mon côté en tout cas. Au lieu de t'oublier, de ne plus penser à toi, c'est tout le contraire qui se passe. Je te cherche de partout, dans les couloirs du campus, dans les rires que j'entends quand je marche dans la rue, dans les odeurs de weed que je peux sentir, dans les yeux bleus que je peux croiser même si les tiens n'ont rien à voir avec les autres. Ou bien dans les bières que je bois, dans les pièces de la mather. Dans ta chambre. Ou encore dans ton odeur que je peux sentir. Sans le vouloir, inconsciemment, je te cherche partout. Alors appel moi. Vite. J'en ai besoin...Ashleigh.
- Lettre n°5:
- Jeudi 13 avril,
Denys,
Tu peux pas savoir combien ça m'a fait du bien d'entendre à nouveau ta voix, de rire avec toi, de faire des plans de quand tu sortiras. J'ai eu ce sentiment qu'y avait juste la prison pour nous séparer, et non la raison de ton éloignement, des distances que tu voulais prendre. Ca a fait du bien de te retrouver pour le temps de quelques minutes, même si tu n'as pas le droit aux visites. Tu sais surement pas combien c'est de la torture de ne pas pouvoir venir te rendre visite. Les appels c'est pas suffisants mais, c'est déjà ça non ? Tu me manques, je te l'ai dit, je te le redirai encore et encore, mais tu ne te rends pas compte à quel point. J'espère que tu sortiras bientôt. Dans tous les cas, que ce soit demain, dans une semaine, un mois, quatre, ou six... je serai là. Mais pitié quand même pas dans quatre ou six mois, ça sera trop long... Tu ne veux pas que je me fasse à ton absence, mais crois moi, c'est impossible... J'ai beau avoir du monde autour de moi, il me manque toujours quelque chose qui fait que mes rires sont pas du fond du coeur, mes sourires pas entiers. Sans toi, je suis pas complète. Alors revient, rend moi ce bout de moi que tu as dérobé. Je veux être à nouveau complète. Respirer à plein poumons. Rire aux éclats. Mais toi là bas... c'est pas possible.Ashleigh.
- Lettre n°6:
- Jeudi 27 avril,
Denys,
Je viens de finir de répondre à ta lettre et je l'ai déposé à la prison. Pendant tout le voyage en Laponie, j'avais hâte de la lire, de voir tes mots défiler sous mes yeux, à défaut d'avoir ta voix. Malgré les longues heures d'avions, l'heure tardive à laquelle je suis rentrée, le temps que ça m'a prit de te répondre, j'ai encore envie de t'écrire. Parce que ta lettre, bien que j'en ai dévoilé pas mal dans ma réponse, je ne peux absolument pas te dire tout ce que je ressens. C'est frustrant, tu sais ? Frustrant de devoir jouer ce faux couple, de t'y faire croire, et surtout de résister à ces envies de te dire que moi aussi j'en ai envie. T'es pas seul tu sais. J'en meurs d'envie en effet, d'un nouveau baiser, passionné, remplit de fougue. J'en meurs d'envie de tes lèvres à nouveau sur les miennes, de tes mains parcourant mon corps. J'en meurs d'envie de poser mes lèvres dans ton cou, sur tes pectoraux, puis ton torse. J'en ai envie de sentir ma poitrine nue, collée à ton torse. Envie d'entendre ta voix soupirer, gémir, des 'Ash', encore et encore. De t'entendre me dire combien tu as envie de moi. Oui, t'es vraiment pas le seul. Et toi, tu peux m'en faire part. Tu peux te 'soulager' en me disant tout ça. Alors que je dois tout contenir. Que je dois prendre le risque que tu en ai marre de tes sentiments à sens unique, et que tu 'partes'. Et je t'en veux Denys, je t'en veux, de me faire lire de telles choses, de me demander de te les dires. Je veux pas te faire de la peine, te faire du mal, je peux pas te dire de telles choses, même pour protéger Darren, et me protéger. Tu vois, à choisir, je préfère prendre ce risque, plutôt que te faire du mal. Je peux pas te dire que tu comptes pas, que j'ai pas envie de toi, de tes baisers. Je peux pas. Je suis égoïste, oui, peut être, mais, je veux pas tu éteignes tout ça...Ashleigh.
- Lettre n°7:
- Jeudi 4 mai,
Denys,
Je viens juste de me réveiller et me voilà une feuille et un stylo à la main, pour t'écrire, une fois encore.
J'ai rêvé de toi cette nuit... que tu sortais de prison, que tu me l'avais pas dit et que tu m'en faisais la surprise. J'étais au loft, dans ma chambre et t'es arrivé, comme d'habitude, sans frapper. T'es rentré sans prévenir que c'était toi, te pointant juste devant moi, ce sourire sur les lèvres. C'est fou comme ça me semblait si réel. Pour te dire j'ai pleuré dans mon rêve en te voyant devant moi, en chair et en os, libre. C'était tellement réel, que je me suis réveillée les yeux mouillés... Je crois que c'est le fait que ça fait un mois demain que t'es enfermé. Un mois, tu te rends compte ? Un mois où on aurait pu faire vla des choses, plutôt que se contenter d'appels par ci, par là, ou même de mots sur des feuilles. Un mois que j'ai pas vu ton visage hors les photos que j'ai de toi, de nous, dans mon téléphone... Un mois qu'on a pas fait notre rituel de se regarder un film, avec des bières et des joints. Je sais pas si je vais tenir, sans toi, loin de toi... Est ce que tu te rends compte la place que tu as prit et le vide que tu y laisses ces dernières semaines ? Tu te rends compte combien c'est dur d'avancer quand il me manque un pilier ? Je me répète mais, bordel tu me manques Denys Zacharias ! Plus j'essaye de te sortir de mes pensées et... plus tu y restes...Ashleigh.
- Lettre n°8:
- Samedi 13 mai,
Denys,
Les derniers jours n'ont pas été facile, parce que tu as reçu cette lettre, que notre appel a tourné en 'dispute'. Le moral n'était vraiment pas là, mais tu le sais, je te l'ai dit lors du dernier appel. Tu ne t'imagines même pas comment c'est dur sans toi, pour moi. Alors savoir que tu as pu croire que je m'éclate en te sachant là bas, c'est horrible. J'ai pas le choix que de continuer d'avancer, et par là j'entends que je dois faire semblant, que ça va, que tout se passe bien. Alors oui normal, pour ma sœur, pour les gens qui me connaissent pas, je vais super bien. Mais combien savent réellement ce qui se passe derrière le masque que je laisse entrevoir ? Même Lucky, Ivy, Marin, ou toi, vous ne savez pas. Parce que j'ai décidé de ne rien vous dire, rien vous montrer. Mais je t'assure, que je m'éclate pas. Sans toi, au loft, sur le campus. Sans tes messages, nos soirées, nos moments ensemble, la vie est fade. C'est comme si c'était l'automne à longueur de temps. Le soleil a disparu, les feuilles ont fanées, les couleurs se sont ternis. Alors tu crois que c'est ça s'éclater ? Voir les journées ainsi ? C'est comme si tu étais une palette de couleur et que tu as décidé de laisser la page blanche, vide, fade, et neutre. Je suis cette page Denys, et t'es clairement les couleurs de cette palette, qui peuvent, elles seules, rendre cette feuille belle, joyeuse, scintillante...Ashleigh.
- Lettre n°9:
- Vendredi 2 juin,
Denys,
Je viens de voir que j'ai manqué ton appel... Déjà que je peux pas venir te voir comme je suis en pleine recherches pour ma sœur, il faut que je manque ton appel, aussi. Je suis énervée. J'aurais eu grandement besoin de te parler, d'entendre ta voix, tes blagues pour apaiser mes inquiétudes, me changer les idées. Car je sais que tu aurais essayé de faire ça, alors que ton procès arrive à grand pas et que toi t'as autant besoin de soutient. Désolée, d'avoir manqué ton appel, je suis sûre que toi aussi t'avais besoin, de ces moments, de nos rires... J'aurais aimé que tu sois là, tu sais, avec moi à la rechercher. Avec toi, ça aurait été plus simple. Là, j'ai juste envie d'exploser. Je suis entourée que d'eliots, l'horrreur ! J'ai envie de meurtre, et toi, tu aurais pu me contenir... J'ai plein de choses à te dire à ta sortie. C'est d'ailleurs mon anniversaire dans deux jours, je sais que tu seras pas là, pour le fêter avec moi, et j'ai même pas envie de le fêter. J'ai envie de rien faire. J'ai juste envie de squatter ton lit, et de m'enfermer dans ta chambre. A quoi bon fêter vingt trois ans, quand ma sœur est portée disparue, et que toi, toi, t'es loin de moi ? Tu me manques, terriblement, tu n'imagines même pas...Ashleigh.
- Lettre n°10:
- Dimanche 11 juin,
Denys,
Je suis désolée de pas t'avoir prévenu qu'on m'a empêché de venir te voir... Mais je te l'ai dit dans ma lettre en réponse à ton appel, comment t'as pu croire que je voulais pas venir moi même ? Même en colère je serai venue. Plus de deux mois que je t'ai pas vu, tu crois que je vais rater l'occasion ? Au pire je t'aurais frappé ou lancer des regards noirs ou j'aurais été un peu sèche, mais je serai venue. Bordel, tu vas le comprendre que j'ai BESOIN de te voir moi aussi ? Que j'ai besoin de toi, à mes côtés ? Tu crois que j'ai mal prit pour Gabrielle pour quoi ? Dans deux jours on sait le verdict... Et j'ai peur. Terriblement peur. Que tu restes encore enfermé, loin de moi. Si c'est le cas, je vais pas le supporter, tu sais ? Ca devient trop long, trop pesant. Je refuse de passer cet été séparés par des murs, des barreaux. J'ai déjà dû affronter un bal de fin d'année et un anniversaire sans toi, pas un été aussi ! J'allume presque un cierge tous les jours pour prier que tu sortes, que tu sois libéré. Et même si je sais pas ce qui se passe dans ta tête, ton cœur... je veux au moins que tu sortes.
Ashleigh.
- Lettre n°11:
- Lundi 26 juin,
Denys,
Enfin une lettre que je t'écris alors que tu n'es plus en prison. Je pensais pas que j'aurais encore besoin de t'écrire après ta sortie mais, force est de constater que si. Avec tout ce qui se passe en ce moment, j'ai pas le choix. Pas le choix de t'écrire, de te dire ce que j'ai sur le coeur, ce que j'arrive pas à te dire de vive voix. J'ai voulu essayé, j'étais prête à te parler de Darren, de mon kidnapping, ce jour là à la plage, pendant notre cession surf. J'ai pas pu, t'étais pas sobre pour m'écouter, pour comprendre, pour pas m'en vouloir peut être. Et je t'en veux pas, je t'en veux pas d'avoir bu, de pas avoir su. Comment tu pouvais savoir que ça serait aussi grave et important ? Mais j'étais prête à t'ouvrir mon coeur, à t'avouer tout, ainsi que ce que je ressens. Je voulais juste commencer par le début,pour arriver à la fin, à nous. Tu ne te souviens pas mais ce mercredi là, sur la plage, tu m'as demandé pourquoi toi et moi on était pas ensemble si j'étais pas avec Declan. La vérité est que j'ai peur de te perdre en te faisant souffrir. Et tu me dirais sûrement encore la même chose, que je te fais actuellement souffrir en n'étant pas avec toi... Désolée, désolée, de te faire du mal, de te faire souffrir, quand c'est la dernière des choses que je souhaite. Mais j'essaye, je te jure que j'essaye Den', de baisser les armes, de t'ouvrir la porte, de te faire comprendre ce que je ressens. T'es pas facile aussi, t'es têtu. Tu te crois tellement pas assez bien, t'as tellement pas confiance en toi que tu le vois pas, que t'es pas seul sur le bateau, et que je suis aussi tombée. J'ai essayé le jour où j'ai apprit pour Az, je t'ai confié toute l'importance que tu as. Que je ne pourrais pas vivre sans toi. Mais tu restes buté, que je te vois juste comme un meilleur ami, ou peut être un plan cul ? C'est donc ça que tu penses ? Que je te vois ainsi ? Si tu savais comme tu te trompes. Je suis bien consciente que t'es plus mon meilleur ami seulement. Peux tu me dire un jour depuis ta sortie où je n'ai pas répondu à tes avances, où j'ai pas voulu qu'on couche ensemble, où j'ai refusé tes baisers ? Il me semble que celle qui a fait le pas plusieurs fois, c'était moi. Parce que j'ai plus envie de te repousser, d'aller contre ce que j'ai envie, ce que je ressens. Il ne se passe plus un jour où j'ai pas envie de dormir avec toi, de t'envoyer des messages. Je sais pas ce que tu m'as fait, je sais juste que j'arrive pas à te le dire. Je sais pas pourquoi mais j'arrive pas. La peur de te blesser, de pas être à la hauteur, de te perdre... Pourtant, y a que toi.Ashleigh.
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