Apeurée, Lucky n'en pouvait plus d'attendre une quelconque réponse de Sage. Son silence lui faisait perdre tous ses moyens. Tout ce qu'elle voulait, c'était que sa meilleure amie la rassure. Qu'elle lui dise que blondie va s'en sortir parce qu'elles savaient toutes les deux combien Ashleigh était une battante. Combien elle ne laissera point d'accident avoir raison d'elle. Et au premier mot qui sort de la bouche de Sage, brunette s'assoit sur le lit pour encaisser la suite. C'était ça, ou elle laissait ses jambes flancher. Je... J'arrive ! J'arrive toute suite Sage !... Fit-elle la voix tremblante, cassée, la gorge nouée. Ashleigh n'allait pas bien... Putain, l'anglaise raccroche immédiatement et pioche dans son armoire, les premiers vêtements qui s'offrent à elle. Peu importe, tout ce qu'elle désirait, c'était voir Ashleigh, voir Sage et voir l'un des médecins pour se rassurer.
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Appel du 29 juin à 13h45 : Lucky semblait nager en plein rêve ou dans ce cas-là, en plein cauchemar. Elle n'arrivait pas à croire, Ayma venait de lui annoncer que les médecins n'ont rien pu faire et qu'Ashleigh avait rendu l'âme suite à une complication. Mais putain comment pouvait-elle les abandonner ? Que deviendront Lucky et Sage après ça ? L'anglaise avait l'impression d'étouffer, de manquer d'air à chaque fois qu'elle imaginait sa meilleure amie loin d'ici, très loin... Dire qu'elle n'avait pu voir un dernier sourire, un dernier rire, un dernier sermon, un dernier câlin, un dernier bisou, un dernier conseil, une dernière joie de vivre... Tout ce qu'elle avait comme dernière image, c'était celle d'Ashleigh allongée sur ce lit d'hôpital, inconsciente, pâle et presque sans vie. Ses jambes l'abandonnent, sa respiration s'accélère tandis qu'elle se noie dans ses larmes. Cette nouvelle venait aider la destruction de tout ce qui restait d’elle et c'est avec des rares parcelles de son âme encore debout, qu'elle compose le numéro de sa meilleure amie. Ashleigh avait promis, elle avait promis qu'elle ne la laissera jamais, qu'elle sera toujours là pour elle. Et elle savait que si cette promesse était rompue un jour, ce serait la pire chose au monde, la destruction totale de son être en reconstruction, la chute sans retour dans un gouffre... Pourquoi t'es partie merde !... Sage décroche enfin et... Un gros blanc s'installe, ne laissant que le bruit de ses sanglots, faire écho... Elle est partie ! Elle nous a quitté pour de bon. Sage elle... n'arrivait pas à dire ce foutu mot. C'était trop difficile, trop lourd, trop douloureux. Elle avait mal et ce mal allait empirer avec son absence. Un vide, voilà ce qu'elle laissera. Un gros vide.