amila ✻ i am watching, catching teardrops in my hands

i am watching, catching teardrops in my hands — Et encore une fois, c'était les autres avant. Agathe, Ashleigh.. Elle avait l'impression qu'Amare, il avait que ces prénoms là à la bouche et Camila, elle passait toujours après ça. Fallait pas qu'il s'étonne qu'elle tente de le repousser si fort de sa vie parce que concrètement, il faisait tout pour que ce soit le cas. Mais c'était pas le débat du jour et Cami, elle préférait ne pas surenchérir dessus. Ce serait probablement un dialogue de sourd comme la plupart du temps et y avait des choses bien plus importante. De toute manière, elle n'avait pas le courage de s'énerver encore une fois. Elle n'avait pas le courage d'hurler ou de dire quoi que ce soit. "Ouais, c'est différent." Elle ne peut s'empêcher de laisser passer la légère pique mais ouais, ça la chagrine dans le fond. C'est différent avec les autres mais pas avec elle.. Elle, c'est la fille facile vers qui on se tourne quand on veut passer du bon temps. Pas celle à qui on confie ce genre de chose et dans le fond, elle est habituée à ça Camila. Disons juste qu'en souvenir de leur dernière conversation, ça avait un côté blessant. "Ok." Et c'est pas son genre de laisser passer. Pas son genre de ne rien dire mais aujourd'hui, elle ne peut pas se battre. Pas avec lui. Pas maintenant. Elle préfère fondre en larme dans ses bras laissant toute la pression s'évacuer. Elle est déchirée Camila, c'est comme si on lui avait arrachée le coeur en fait et elle ne peut plus tenir comme ça. Et ça lui fait du bien qu'il la serre contre elle, qu'il dépose une multitude de baiser dans ses cheveux. Elle a ses bras autour de son cou et s'accroche encore plus à lui, complètement désemparée par tout ça. "Et s'il ne se réveille pas ?" Parce que là, ça serait l'enfer concrètement. Un putain d'enfer auquel elle ne survivrait pas.

Il ne veut pas la faire se sentir encore plus mal qu’elle ne l’est déjà mais il n’y arrive pas. C’est comme si à chaque fois qu’il prononçait le nom d’Agathe ou d’Ashleigh ou de Romy, il lui donnait un coup de poignard en plein coeur et ça lui est insupportable. Insupportable. C’est horrible de la voir ainsi mais en même temps, son frère est dans le coma, elle n’allait pas lui sourire comme une idiote. « Désolé. C’est … disons que j’ai plus de facilité à m’ouvrir à elle. A dire quand ça va pas. Avec toi, je fais le dur pour … ne pas paraître faible. » Il ne veut pas passer pour le mec faible devant elle. Pour le mec malade. C’est dur pour lui de s’ouvrir autant à une personne. Il ne fait jamais. Jamais. C’est aussi dur quand tout ce qu’il veut, c’est qu’elle aille mieux, que ses yeux ne brillent plus de larmes, et que son sourire illumine son visage. Il ne veut que ça pour elle. Qu’elle soit heureuse putain. De préférence avec lui, mais c’est une autre histoire. C’est un autre moment. Surtout quand elle se laisse aller dans ses bras ainsi, surtout quand les larmes prennent possessions de ses yeux et qu’elle se libère de tout le poids qui pèse sur ses épaules. « Il le fera. S’il le faut, je le ferais se réveiller pour toi. » Il pourrait décrocher la lune pour cette meuf, aussi bizarre que ça puisse paraître. Amare ne ressent pas grand-chose d’habitude, mais une fois qu’il le fait, il y va à fond, il ne fait pas dans la demi mesure. Il ne fait pas dans les petits sentiments. « Tu sais, quand j’étais malade, on me disait de toujours avoir des pensées positives pour vaincre le mal dira-t-on. Romy le faisait pour moi. J’ai besoin que tu fasses comme Romy maintenant. Pense de manière positive, pense qu’il se réveillera. Imagine le en train de te parler, de te sourire. Il le sentira. Je te promet. » Il en est sur. Il a vécu cette étape, ne sachant pas si sa mère allait mourir ou pas. Mais il était jeune, beaucoup trop jeune pour comprendre et elle est morte. Romy a été sa pensée positive, à penser qu’il allait guérir, même quand elle était en fuite, même quand elle était au loin, elle pensait qu’il allait s’en sortir. « Je suis là, Camila. Je ne vais nulle part. »

i am watching, catching teardrops in my hands — "Me dire que ça ne va pas ne te feras pas passer pour un faible." Elle pouvait l'entendre. Elle pouvait entendre qu'il était malade et tenter de l'aider comme elle le pouvait par la suite. Mais ouais, le fond du problème n'était pas là. Il avait plus de facilité à s'ouvrir aux autres sûrement parce qu'il y avait quelque chose qui bloquait avec Camila. Et c'était triste dit comme ça mais probablement que c'était la vérité et qu'est-ce qu'elle pouvait y faire dans le fond ? Parce que c'était de sa faute tout ça. C'était elle qui avait coupé les ponts quelques jours plus tôt alors elle n'était probablement pas en position de faire le moindre blâme. Et là, à cet instant précis, elle est incapable de le lâcher. Elle reste accroché à lui, ses larmes coulant en abondance et.. Peut-être que dans le fond, elle n'est pas réellement capable de faire une croix sur Amare Parce que quoi qu'elle fasse, il finit toujours par réapparaître et preuve étant qu'elle ne le repoussait pas. "J'y arrive pas.." Camila ce n'était pas le genre de fille à se bercer d'espoir. Disons qu'elle avait trop peur de tomber de haut et préférait minimiser la chute. C'était sûrement le mieux à faire dans ce genre de cas même si ça la faisait passer pour la personne la plus défaitiste au monde. "Pourquoi t'es là ? J'suis infernale avec toi." Et ça c'était la vérité. Suffisait de prendre en compte les dernières altercations qu'ils avaient pu avoir. Toujours un peu plus violente. C'était comme s'ils se déclaraient une nouvelle guerre à chaque fois et ouais, il n'avait aucune obligation à rester près d'elle après tout ça.

Il hausse les épaules, pas vraiment convaincu. Il hausse aussi les épaules parce qu’il sait que ce n’est pas faux même s’il ne l’accepte pas. « Je sais pas. En tout cas, devant toi, je voulais pas paraître malade ou quoi. Jusqu’à maintenant d’ailleurs. » Il ne voulait pas être le cancéreux devant sa princesse, c’est simple. Elle l’a toujours vu bien portant, en forme, toujours d’attaque, toujours en bonne santé. Il avait été misérable durant deux longs mois de traitements, incapables de faire à moitié une chose qu’il faisait quand il était normal. « Et puis surtout, tu imagines, tu es en train de dézipper mon pull pour voir un corps tout frêle et faible. T’aurais eu envie de moi à ce moment là ? » Parce qu’il n’inspire surtout que ça Amare. Du désir. Rarement de l’amour ou de la confiance. Alors quand on lui a retiré une des choses qui le définissait complètement, il s’est senti dénué d’une partie de lui. Complètement. Mais le sujet n’était pas lui, c’était elle. Elle qui venait d’avoir son frère dans une situation grave demandant un coma, elle qui pleurait toutes les larmes de son corps sur son épaule, elle qui était anéantie, qui montrait sa peine au jeune homme qu’elle ne voulait plus voir quelques temps auparavant. Le bon moment au bon endroit pour Amare, car il pouvait se rapprocher d’elle et la soutenir, ne pas la laisser seule et misérable. « Tu y arriveras. T’es forte. Plus que tu ne le crois. » Après tout, elle le supporte bien. Tout le temps. Depuis qu’il est revenu, elle supporte le Amare hors de contrôle qui change du tout au tout sans la moindre raison. « Tu te poses encore la question ? Je pensais avoir été clair en disant que je ne te lâche pas d’une semelle. Mais apparemment non. » Il ne la lâche pas. Il est là pour elle. Elle est dans ses bras, il la console autant qu’il peut avec le peu de compassion qu’il possède. « Et puis, j’ai beau être impossible, et toi aussi, j’ai déjà donné ma part dans la perte d’un parent, alors toi qui en a déjà perdu un, je ne veux pas que t’en perde un deuxième. » Il pose ses lèvres sur son front, la serrant contre lui. Elle est aussi forte que fragile, mais en ce moment même, elle est une sculpture de sable qui s’effrite et qu’il veut protéger.

i am watching, catching teardrops in my hands — Elle savait bien qu'ils avaient chacun leur part de tord dans cette histoire tordu qu'ils entretenaient mais.. Elle n'était pas douce avec lui. Elle pouvait même être un parfait enfer par moment alors dans le fond, ça lui donnait le droit de faire comme si elle n'était pas là et de juste s'en aller plutôt que s'embarasser à tenter de ne pas lui faire lâcher prise. "J'aurais pas jugée Amare." Mais est-ce que les mots avaient vraiment de l'importance ? Parce qu dans le fond, Camila elle était consciente que plus d'une fois, elle lui avait laissé croire qu'il n'était pas grand chose et peut-être que c'était de sa faute tout ça. "Je m'en fiche de ton corps Amare. C'est toi qui m'importe." Et peut-être qu'elle se livrait un peu trop là mais elle était dans une position de faiblesse et les mots sortaient bien plus facilement qu d'habitude. Fallait qu'il comprenne en fait qu'il était important et pas de la manière dont il pensait l'être. Même si ça pouvait être difficile à croire au vu de ses réactions ou de ses paroles par moment. "Non mais.. T'as juste toutes les raisons du monde pour ne pas rester. Inspirant profondément, elle écoutait ses paroles. "Je ne veux pas non plus". Perdre Dim, c'était la perdre elle. Elle n'y survivrait clairement pas en fait. Alors non, elle ne pouvait pas vivre cette épreuve parce qu'elle allait juste complètement péter les plombs en fait. Se serrant tout contre lui, elle inspirait son odeur à plein poumon. Et ouais, mine de rien, il lui faisait du bien Amare avec sa présence là. C'était comme prendre une bouffée d'air après avoir suffoquée pendant trop longtemps et ouais, elle lui était reconnaissante d'être là. Vraiment. Même si ce n'était rien d'autre que du hasard.

« On ne sait jamais. J’ai déjà bien trop eut souvent affaire avec des personnes soit disant ouvertes d’esprit mais aussi fermée qu’une huitre. » Il pensait à des agents, des journalistes, des personnes qui n’en ont rien à foutre de lui. Il a eut tord de mettre Camila dans le même sac que ces personnes là. Au contraire. Elle est complètement à l’opposé de ces personnes. Elle fait preuve d’un amour sans condition, sans restriction. La preuve, même après avoir voulu tenir Amare loin d’elle, la petite blonde avait quand même ouvert son coeur au jeune homme. Comme il l’avait fait avec elle. Il parlait peu de sa maladie, et le fait qu’il le lui dise sans qu’elle ne le demande était difficile pour lui, même s’il acceptait sa condition. « J’ai perdu beaucoup à cause de ce corps que je perdais. J’ai eu tord de te tenir aussi éloigné. » Il est différent de d’habitude. Le métisse ouvre un peu trop ce qui le rend lui. Camila arrive à percer à travers une carapace bien épaisse et plus que solide. Agathe elle même n’a pas vraiment réussi à se frayer un chemin malgré qu’il tienne énormément à elle. Camila, un sourire et elle y est. Comme si c’était aussi facile que ça. « Mais je veux rester. Au contraire. » Il la prend dans ses bras. « Pour le moment, tu as besoin de quelqu’un et j’aimerais être cette personne. » Il la serre contre lui, son petit coeur battant la chamade. Camila est plus fragile qu’on ne le pense, mais aussi plus forte qu’on ne l’imagine. Elle a fait preuve de beaucoup de courage de tout garder ainsi pour elle, de supporter le poids d’une perte sans crier à l’aide. Un peu comme lui. Ils se ressemblent tellement, c’est impossible à voir au premier coup d’oeil mais c’est le cas. Ils se ressemblent beaucoup et c’est ce qui fait que leur relation est si chaotique, si étrange, si passionnelle. Comme s’ils étaient deux aimants qui n’arrivaient pas à se repousser complètement mais qui s’attiraient avec difficulté. « Je suis là pour toi, n’en doute jamais. Tout le temps. » Amare peut être aimant, doux, attentionné, parce qu’il voit la douleur, plus qu’on ne le penserait. Il ressent des choses, même en infime quantité. Il n’est pas sans coeur, il est juste prudent.