JAMAL CARREIRAO ► Ricky Whittle

Tu sais que c'est très mal ce que t'es entrain de faire là ? Jamal était en plein taff à ce moment là, lorsqu'il entendit une petite voix amère, derrière lui et son collègue. Tout en essayant de terminer tant bien que mal à viser cette foutue caméra qu'il venait de remplacer, dans le mur, il se tourna, arqua un sourcil. Tu peux m'expliquer pourquoi ? . La jeune femme était une étudiante d'Harvard. D'ailleurs, les étudiantes, il en avait bien par dessus la tête. Combien de fois son collègue lui a donné un papier contenant un numéro de téléphone d'une des étudiantes 'anonyme' d'Harvard ? De nombreuses fois. Il était, sans doute, un du staff d'Harvard le plus badé par les filles. Celle ci, en revanche, n'était pas venue là pour lui donner son numéro, mais bien pour l'avertir qu'il pourrait bien être détesté par les étudiants en général. D'un signe de tête en désignant la caméra qu'il était entrain de réparer, elle lui dit tout en croisant les bras contre sa poitrine. Moi perso, je m'en fou complet, mais les autres... cette caméra était cassée et c'était très bien comme ça pour la plupart d'entre nous. Combien de couples se sont tripotés ici à l'abris ? T'imagines même pas. Et toi... c'est comme ci tu les trahissaient. Enfin, moi comme j'ai dis je m'en fou, personne ne me tripote et je n'ai personne a tripoter, mais t'as beau être le frère de Leandra, n'empêche, tu vas prendre cher mon pote. Il pouffa légèrement de rire avant de descendre de son échelle pour se mettre face à la jeune femme. Haussant les épaules d'un air faussement désolé, il lui dit Tu vas pas me dire qu'il y avait que cet endroit pour se tripoter. Et puis, sérieux, j'en ai strictement rien à foutre. Je fais mon taff. Les autres n'auront plus qu'à trouver un autre endroit pour jouer à touche zizi. Pas mon problème. Sur ce, désolé, 'faut qu'on finisse. Elle sourit assez amusée par cette réponse et dit tout en tournant les talons Je t'aurais prévenu mec. un léger salut de la main, puis elle disparu dans la foule présente dans le couloir. Son collègue, Mathis, toujours perché en haut de l'échelle soupira agacé Franchement, elles ont rien trouvées d'autre pour venir t’accoster maintenant les meufs ? Jamal jeta un coup d'oeil à son collègue, puis remonta à l'échelle tout en jetant un nouveau coup d'oeil à la foule qui les regardaient d'un mauvais oeil. C'est à croire.

Bon, on est arrivés. T'as aimé ta soirée ? Il la fréquentait depuis quelques semaines cette fille. Son grand-frère les avaient présentés, mais Jamal avait été formel avec lui, il ne voulait pas de relation sérieuse. Pas depuis Amalthia. Il en été tombé éperdument amoureux, du moins, c'est ce qu'il pensait puisse qu'il n'était pas tombé vraiment amoureux avant elle. Abel avait vraiment envie de lui présenter sa soeur. Il savait que Jamal l'apprécierait. Il savait qu'elle en tomberait amoureuse. Peut-être, peut-être pas. Et puis, Abel savait que sa soeur arriverait à lui faire oublier Amalthia. Il en était persuadé. Jamal le sentait mal ce coup là, mais il avait accepté. Après tout, Abel le connaissait bien. Un rendez-vous arrangé, pourquoi pas finalement. Ça le changerait de sa routine qui consistait à coucher avec une inconnue pour la larguer dès le lendemain. Au départ, il s'était dit que cette fille l'aiderait surement à récupérer Amalthia. Il savait que même si cette dernière l'avait quittée, elle l'aimait encore. Et de le voir au bras d'une jolie demoiselle, peut-être, oui peut-être qu'elle ouvrirait les yeux et qu'elle lui pardonnerait ses activités illégales ? Mais il l'avait passée cette soirée avec elle. Elle s'appelait Sana et était tout ce qu'il pouvait y avoir de plus beau et doux sur cette terre. Leur humour commun les avaient réellement rapprochés de jours en jours. Et pour dire, ils n'avaient encore jamais couché ensemble. Même en se côtoyant depuis quelques jours. Il n'y pensait même pas pour l'instant. Cette fille était tellement intéressante. Son frère avait vu juste. Elle était juste extraordinaire. Néanmoins, ce soir là, dans cette voiture, il en avait pensé tout autre chose. Cette soirée était géniale. Franchement. Mais je n'ai pas réellement envie qu'elle s'arrête là, si tu vois ce que je veux dire. lui chuchota-t-elle tout en déplaçant sensuellement sa main sur la cuisse du jeune métisse. Il s'étonna à se crisper. D'habitude, il aurait dégainé plus vite que son ombre. Mais là. Il l'avait complètement amère. Jamais il n'aurait pensé qu'elle passe aux choses sérieuses aussi vite. Il fronça les sourcils tout en dirigeant son regard vers la main de la demoiselle. Ok... t'es sérieuse là ? Aussi vite ? Tu ne m'as pas habitué à ça. Si son frère savait ça de sa soeur... Elle serait carrément rayé de sa vie. Elle n'était plus du tout la même. Comme ci, elle avait joué un jeu jusqu'ici. Mais sa réaction ne l'a pas empêchée de lui jeter un regard complètement pervers tout en se rapprochant de lui, à deux doigts de le chevaucher sur le siège conducteur. Je te ferais dire que j'ai attendu ce moment depuis le premier soir. Je sais pas comment t'as fais pour patienter jusqu'ici. Allez, lâches toi un peu. Jamal était vraiment choqué de la voir changer de comportement aussi vite. Cette fille n'était donc pas du tout comme il l'a imaginée jusque là. Il repoussa sa main et d'un ton plus sévère lui dit tout en lui désignant la porte passagère de la voiture. Désolé, j'ai été con. Je pensais pas que c'est ce que tu cherchais. Sors de la voiture, s'il te plait. J'ai pas envie de ça avec toi. Et d'ailleurs, je pense que si ton frère apprendrait ça, tu serais vraiment dans la merde, donc sois sympa et rentres chez toi. Une réaction qui n'a fait qu'envenimer la tension qui régnait dans la voiture il y a quelques secondes. Elle arqua un sourcil, et déboutonna ses deux premiers boutons de sa blouse en satin. Allez, il n'en saura rien. J'ai tellement envie de toi. Décidément, pour une fois qu'il comptait bien se tenir, elle n'y mettait vraiment pas du sien. Bien entendu, il n'était pas du tout insensible à sa demande, bien au contraire. Mais si jamais ça arrivait aux oreilles de son pote, il serait un homme mort. C'est certain. Néanmoins, il était tellement déçu d'elle, de son comportement qu'il ne pouvait pas aller plus loin. Il tourna la tête vers sa vitre et lui dit encore une fois. Sors de cette voiture. Puis lorsqu'il détourna son regard, une nouvelle fois, vers elle, il vit dans ses yeux la haine. Ouais, si elle aurait eu une mitraillette à leur place, il serait probablement déjà mort et enterré d'ailleurs. Mais tu crois quoi toi ?Que je suis la gentille petite fille à son papa ? J'en ai baisé des mecs, à la pelle et je suis loin d'être une petite vierge effarouchée comme mon frère le croit. Mais t'inquiètes mec, tu va me le payer. Jamal est resté là, comme un con. Puis, il lui fit signe, sans rien dire de plus, de sortir de la voiture. Ce qu'elle fit aussitôt. Malheureusement, il savait pertinemment qu'il allait entendre parler de cette histoire dans peu de temps.

Le lendemain matin même, Jamal était dans son lit et cette histoire de la veille le torturait. Qu'est ce qu'elle pourrait bien inventer cette pétasse ? Puis il entendit frapper à la porte. Il savait que c'était Abel. Il en était persuadé. Elle avait du inventer un truc complètement fou pour se venger de l'avoir repoussée. Mais Abel était un ami, il le connaissait, il savait que Jamal n'aurait jamais sauté sur elle. Surtout après avoir su qu'elle était encore vierge et qu'elle était très prude comme il lui avait dit. Enfin c'est ce qu'il croyait. Il se leva alors de son lit et ouvrit la porte. C'était bien lui. Abel, quoi qu'elle est pu te d... mais il n'eut pas le temps de terminer sa phrase qu'il avait prit un des plus gros coups de poing de sa vie. Il porta sa main à sa mâchoire et fit face à son ami. Putain t'es con! Laisses moi t'expliquer! Et un deuxième en pleine face. Bon, il pouvait en encaisser des coups, mais là... fallait pas abuser non plus. Il se rua sur Abel et le plaqua contre le mur tandis que celui se débattait. Espèce de sale bâtard! T'as fais quoi à ma soeur ? Tu veux que je force la tienne à me sucer ? Ça te ferait bizarre. Putain qu'est ce qu'elle avait foutue cette tarée ? Il fallait vraiment qu'il tombe sur une psychopathe comme ça. Mais rien du tout! C'est elle, j'te jure. C'est une nympho ta soeur mec. Détends-toi un peu là! T'avais les nerfs. Complètement! Abel, sous les nerfs avait réussit à le repousser pour lui en coller un troisième. Que je me détendes ? Mais d'où tu sors ça toi ? T'es qu'un sale connard mon vieux. Je vais pas en rester là. Tu me déçois, tu peux pas imaginer. Jamal avait le nez en sang, mais il s'en foutait. Lui non plus ne voulait pas en rester là. Il voulait s'expliquer, mais il savait bien que Abel croirait sa soeur plutôt que lui. En fait, il savait qu'il allait avoir des problèmes. Ecoutes, tu me croiras surement pas, mais je te promets que j'ai pas touché à un seul cheveux de sa tête! Je te le jures! Jamais j'aurais pu. Putain, tu me fais confiance ou pas ? On se connait depuis des années, tu sais comment je fonctionne. Je respecte totalement les femmes qui se respectent. Renseignes toi un peu sur ta soeur et reviens me voir. Elle est loin d'être parfaite sur ce point, je t'assures. Je sais pas comment je pourrais me défendre là sérieux. Mais renseignes toi sur elle. Vas à l'université ou je sais pas, mais je te jure que j'ai rien fais. Fouilles sa chambre, ses messages, je sais pas moi. Mais si tu me crois pas, vas te faire foutre alors. J'ai rien à me reprocher moi. Abel s'était légèrement adouci. Bien entendu, il connaissait Jamal par coeur et lui-même était étonné quand sa soeur était rentrée en pleurs chez ses parents, les vêtements déchirés. Jamais Jamal aurait fait ça. A la soeur de son meilleur pote en plus. Il avait trouvé ça suspect, mais ses parents l'avaient ordonné à aller voir Jamal pour lui régler son compte. Il s'asseya sur une chaise, complètement dépité. Voir Jamal aussi mal le faisait douter de plus en plus. Effectivement, il se surprit à penser qu'il avait raison. Mais d'un côté, il avait du mal à croire que sa soeur était comme ça. Même si certaines choses le laissait perplexe. Notamment, ses allées et venues chez sa voisine. Sa voiture n'était jamais là. Par contre, celle de son père était toujours présente. Il leva les yeux, humides vers Jamal qui le regardait tout en essuyant son nez ensanglanté. Putain, mec. Tu me mets le doute là. Mais, je vais quand même enquêter, même si j'ai envie de te croire je te jures. Il faut que je sois sur à 100% de ce que tu me dis. Il se leva, s'approcha de Jamal, lui mit une légère tape sur l'épaule tout en s'excusant puis quitta son appartement.