Parfois j'voudrais être moins idiote. x Benji

Parfois j'voudrais être moins idiote

feat. Benji & Carter

En parler avec Benji ça l’aidait un peu, il était peut-être pas un expert et c’est pas du tout ce qu’elle demandait, elle voulait juste l’avis de quelqu’un qui ne connaissait pas du tout sa situation, qui ne connaissait pas tellement son passé et qui n’avait aucun avis sur son propre comportement. Surtout une personne franche qui ne mâcherait pas ses mots avec elle, elle l’avait trouvé cette personne avec Benji et il avait sûrement raison. Royce était sûrement son point faible, avant lui elle n’avait jamais trompé une seule personne dans sa vie, c’était limite impensable à ses yeux, bien trop fidèle mais, depuis qu’elle l’avait rencontré, ça avait clairement changé. Elle avait embrassé une première fois quand elle était avec Roman, une histoire compliquée, une histoire qui était à deux doigts de prendre fin et elle l’avait refait alors que cette fois-ci elle était avec Dimitri et que tout allait parfaitement bien avec lui donc aucune raison pour elle de tout gâcher mais, elle l’avait fait. « J’ai peur que ma relation actuelle finisse comme l’autre. » Parce qu’elle avait toujours la famille de Dimitri sur le dos, parce qu’elle était pas du tout apprécier, parce qu’il préférait l’insulter qu’autre chose et qu’à force, elle allait très vite en avoir marre. Elle aimait Dimitri mais, elle ne savait plus si elle était assez forte pour revivre tout ça, pour reprendre cette vie là, pour ne pas baisser les bras quand ça deviendrait trop. Ils avaient fait en sorte qu’elle devienne comme ça, la fille forte du début était bien loin maintenant, avant elle n’aurait pas douté d’elle une seule seconde mais, maintenant tout était différent. Le bonheur elle avait du mal à y croire ou même à penser que ça puisse durer pour elle, elle était plus qu’heureuse avec Dimitri, il la rendrait vraiment heureuse mais, jusqu’à quand ? Est-ce qu’elle ne venait pas de tout gâcher avec ce baiser ? Si, bien sûr que si, elle se rappelait parfaitement cette dispute dans cet ascenseur, les mots qui ont été dis, les actes, tout. Cela avait été que de la destruction pure et dure, ce qu’elle vivait avec Roman quoi, elle en souffrait encore rien que d’y penser mais, elle devait mettre ça derrière elle non ? Elle devait faire en sorte d’aller de l’avant pour ne pas tout gâcher avec lui. « Parfois je préférerais que ce soit qu’un rêve, j’ai l’impression que je mérite pas tout ça ou alors que ça sera gâcher quoi qu’il se passe. Je crois que je me dis trop souvent que je serais pas heureuse, que je le serais jamais. A chaque fois que je pensais l’être, on a finit par me faire du mal. » C’est comme un cercle vicieux et putain, elle était incapable de s’en sortir ou même de croire que toutes ces merde prendraient fin une fois pour toute dans sa vie.

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Elle me raconte tout ça avec franchise. Ou du moins, je crois pas qu'elle aie dans l'idée de raconter des mensonges là-dessus. Normalement, si quelqu'un cherche à se cacher, c'est "ma pote a des problèmes". Là, elle voit qu'elle a fait une erreur et cherche à comprendre pourquoi. À avancer sans reproduire la même chose.

- Le meilleur moyen que ça se termine pas de la même façon, ça reste d’apprendre des erreurs de ta dernière relation, fis-je tout simplement en haussant les épaules. Mais de ce que tu me dis, ça semble déjà différent. Alors t'as pas trop à flipper.

Elle a dit que son ancienne relation n'allait pas bien, mais celle-là, si. C'est déjà un bon début.

- Respire Carter, lui indiquais-je, calmement. C’est pas un rêve. Ni un cauchemar. Et c’est pas officiel que ça finira en explosions et en pleurs. Si t'as vraiment besoin d'analyser, alors regarde ce qui te rends heureuse maintenant, comparé à avant et continue dans cette direction.

C'est pas nécessairement facile, mais ça se travaille. La bouche un peu plus sèche, je prends une gorgée de café en pesant le pour et le contre d’une certaine confession de ma part ou non. Une légère grimace et la balance penche. D'accord, je fais un effort.

- Quand je te disais que ma dernière relation était pas un franc succès, je déconnais pas. J’ai été 3 ans en couple avec une fille. Et, pour un mec qui a passé sa vie sur la route à déménager à tout moment, je te jure, c’est énorme. J’ai pensé rester là-bas, m’établir pour de bon. J’ai voulu la demander en mariage. Thing is… son meilleur ami l’a fait avant moi. Et elle a dit oui.

Pas besoin de préciser que le type en question étant sensiblement mon meilleur pote aussi. Et qu’il était au courant que je voulais faire la demande. Je veux pas de pitié de sa part. Je veux qu’elle comprenne que si l’asociale que je suis arrive à être heureux en couple, elle peut elle aussi.

- J’ai traîné cette histoire longtemps. avouais-je, retenant un soupir d'exaspération. Déjà que je suis pas super facile d’approche, mon boyfriend a ramé pour y arriver et que je passe par-dessus. On a évolué. Tous les deux. Petit à petit. T’as sûrement changé aussi depuis ta dernière relation, Beauté. Ça laisse des marques, même si on s’en rend pas compte. Donc tu referas pas les mêmes conneries.

Je penche la tête sur le côté pour la regarder.

- Tu peux venir me voir s'il t'arrives quelque chose aussi, lui confiais-je. Je suis pas super pour les câlins, mais je sais écouter. Et protéger.

Et puis, t'as dit qu'on était amis, non?

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Tu avais ce don ou cette malchance de tout assumé dans la vie, tu n’aimais pas mentir ou tourner autour du pot. C’est vrai que ça faisait de toi une personne plus que compliquée, le genre de personne qui faisait toujours en sorte que ces histoires se finissaient mal, tu avais un vrai don pour ça. Ta seule histoire qui n’avait pas subit de dégât était avec Ilhan mais, vous vous étiez quittés parce que tu aimais justement Roman, triste vie dans le fond parce que peut-être que tu serais toujours avec Ilhan, que tu serais heureuse mais, on ne pouvait pas retourner dans le passé malheureusement. « Il y a des côtés qui sont différents et qui sont merveilleux, je peux pas le nier. C’est un homme merveilleux Dimitri avec moi, j’ai une chance folle de l’avoir dans ma vie. Sauf que quand on se dispute, j’agis comme avec Roman et la seule chose que j’essaye de faire c’est de le détruire, de frapper là où je sais qu’il aura mal pour l’éloigner de moi, pour qu’il s’en aille et remarque que je ne suis pas une fille bien pour lui. » La dispute dans l’ascenseur, tu t’en rappelais très bien comme la gifle que tu avais pu lui mettre, comme les mots que tu avais pu lui dire pour lui faire du mal. Tout, tout avait été fait pour que tu le fasses souffrir, ça avait été de la destruction pure et dure, tu avais du mal à croire que vous alliez passés au dessus de tout ça comme ci de rien était. Tu écoutais les conseils de Benji, cela ne pouvait que t’aider dans le fond, tu n’en doutais pas une seule seconde. Tu avais juste peur de toi en faite, tu avais peur de ne pas savoir appliqué ce qu’on était en train de dire, que son côté je veux foutre le bordel partout prenne le dessus et que tu finisses par faire encore une fois n’importe quoi, pour faire souffrir une nouvelle fois Dimitri l’homme que tu aimais plus que tout à l’heure actuelle. Tu écoutas encore une fois son histoire, tu sentis ton cœur se serrer parce que c’était franchement horrible ce que tu étais capable d’entendre, tu avais envie de tendre ta main pour prendre celle du jeune homme dans la tienne mais, tu te retenais le sachant pas forcément fan des contacts, chose que tu pouvais comprendre. « Tu sais ce que je suis en train de me dire ? Qu’au lieu du club humanitaire, on devrait former le club de l’amour. Je pense qu’il aurait plus de succès et qu’on pourrait tous s’aider pour ce sujet. » Tu essayais de faire de l’humour et autant dire que tu n’y arrivais pas tellement mais, tu ne voulais pas qu’il pense à son passé même si c’était une partie de lui, même si tu savais que s’il disait une telle chose c’était pour t’aider dans le fond. « J’espère que pour moi aussi ça se passera comme ça. Je pense que déjà il faudrait qu’on se calme, on est passé trop rapidement du stade de meilleur ami à petit ami. Et je suis déjà en train de tomber amoureuse de lui, ça va trop vite. » Beaucoup trop, peut-être que la solution pour que tu reprennes confiance c’était de calmer le rythme, d’y aller doucement pour ne pas tout précipiter entre vous. « Tu sais je suis là aussi pour toi si tu as besoin. » Tu souris doucement en penchant la tête avant de prendre un peu à boire pour ensuite reprendre la parole. « Mais merci pour tout ce que tu fais, c’est peut-être rien pour toi mais, je crois que tu ne te rends pas compte à quel point tu es en train de m’aider là. » Des conseils pour le coup, elle en avait bien besoin la petite.

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J'hoche la tête alors qu'elle m'avoue que le type avec qui elle est en couple est fantastique avec elle. Tant mieux. Le coin de mes lèvres s'étirent cependant lorsqu'elle affirme que quand tout part en vrille, elle essaie de lui faire comprendre qu'elle n'est pas une fille assez bien pour lui. Me mordant la lèvre, je détourne la tête quelques secondes.

- Ça me rappelle quelqu'un, tiens, commentais-je, réprimant un rire.

Combien de fois j'ai dit à Jona de faire attention à ne pas trop s'approcher de moi? Parce que j'étais dangereux. Parce que j'étais un monstre. Ça a pris du temps avant que je fasse la coupure. Réalisé que j'avais beau pas avoir le meilleur des passé, il s'en foutait. M'enfin, plus ou moins. Il le prend en considération parce que ça de moi qui je suis. Et si j'ai toujours dit que je changerais pas pour quelqu'un, bah avec lui, l'évolution se fait naturellement. Je le fais pour lui, je le fais pour moi aussi.

- S'il est avec toi, il a ses raisons, lui fis-je remarquer. Alors, tu dois pas être si mauvaise que ça pour lui. T'es pas une mauvaise fille. T'as du caractère, oui, j'ai cru remarquer, fis-je avec un nouveau sourire en coin, mais t'as quand même un grand coeur. Tu te casserais pas autant la tête pour aider les autres sinon.

Elle fait quand même partie du club de voyages humanitaires. Elle en est même à la tête. Et elle se décarcasse pour qu'ils puissent aider plusieurs causes. De ce que j'ai pu entendre, elle veille sur son cousin aussi, comme s'il était son petit frère aussi. Au lycée et avec des problèmes de coeur. Du moins, je crois. J'ai vaguement entendu certaines convos ou des commentaires alors qu'ils se parlaient par messageries et que j'étais dans les parages.

À sa proposition de nouveau club, je lève les mains, faisant signe de se calmer, même si je crois plutôt qu'elle plaisante.

- Du calme les ardeurs, marmonnais-je, quand même amusé. Je suis loin d'être bon conseiller, t'as seulement de la chance, dis-je avec une forte mauvaise fois.

Je ne sais pas exactement si pourrait être bon conseiller, j'ai juste pas la patience de l'être pour quelqu'un que je ne connais pas. Encore pire si ça pleurniche. Mais c'est pas le cas de Carter, alors ça va. Elle a un certain esprit analytique aussi et peut-être trop d'orgueil pour me faire assister à une crise de larmes. C'est pas plus mauvais, parce que je saurais peut-être pas quoi faire s'il elle s'effrondrait en pleurs devant moi, juste là.

- Ça sera peut-être pas mauvais de prendre du recul, oui, si tu trouves que ça va trop vite, commentais-je. Si ça t'aides que je sois là, alors tant mieux. ...Et je garde en note que t'es là, s'il y a quelque chose, assurais-je avec un léger sourire.

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Tu t’ouvrais totalement à lui, tu lui faisais comprendre tout ce qu’il se passait dans ta relation, c’était une belle relation dans le fond mais, d’un autre coté tu faisais tout pour faire fuir Dimitri, pour lui faire comprendre qu’il méritait mieux quand ça allait mal entre vous. Une partie de toi le penser réellement, il serait plus heureux avec une femme qui serait accepté par sa famille et tout le reste, toi tu n’apportais que des problèmes. Tu laissas un sourire triste se dessiner sur tes lèvres en entendant une telle chose, c’était peut-être ça le souci quand on avait vécue une mauvaise relation, on faisait toujours en sorte de gâcher les autres malgré ce que l’autre pouvait vous dire. Tu sais que ce côté-là de chez toi, n’allait pas disparaitre du jour au lendemain, que tu utiliserais toujours les mêmes arguments quand il y aurait une dispute. « Oui, il a ses raisons. Il dit que je le rends heureux donc c’est que ça doit être vrai. J’ai peut-être un peu trop de caractère et un brin trop protectrice envers mes proches. Je vis pour les autres. » C’était la réalité, tu avais tellement de défaut quand il s’agissait de tes proches et tu réfléchissais tellement peu. Tu avais tout gâché entre Oliver et Jaysaël parce que tu avais vu quelque chose qui t’avais en quelque sorte rendu dingue, le voir avec un eliot, c’était juste dingue pour toi. Puis tu avais essayé de tout arranger avant qu’il ne parte, tu te sentais un peu seule sans lui, tu ne pouvais le nier. Tu avais Augusto, tu avais d’autres personnes mais, personne qui était Oliver, personne qui avait sa place dans ta vie. Tu finis par laisser un petit rire sortir de ta bouche tout en secouant la tête de gauche à droite, tu ne comptais pas ouvrir un nouveau club, tu n’étais pas assez douée pour l’amour et Benji n’était pas le meilleur orateur de ce monde alors très vite tout tomberait à l’eau si vous essayez de faire une telle chose. « Je pense pas que j’ai de la chance comme tu le dis. Je pense que tu sous-estime le fait que parfois tu peux être de bon conseil, en tout cas à mes yeux tu l’aies. » Tu ne mentais pas, tu ne voulais pas croire que tu avais de la chance parce que c’était des conneries, on ne pouvait pas avoir de la chance pour donner des bons conseils, c’était impossible du moins à tes yeux. Tu passas ta langue sur tes lèvres avant de reprendre une gorgée de la boisson chaude qui était devant toi, ça te faisais du bien, tu te sentais un peu mieux dans le fond tu ne pouvais pas le nier. En parlait à quelqu’un qui ne connaissais pas cette histoire, c’était ce que tu avais le plus besoin. « Oui je pense aussi, j’irais lui en parler pour avoir son avis parce que sinon ça finira mal si je prends la décision comme ça. J’espère bien que tu le gardes en tête. »

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Rapportant les dires de son copain, je penche la tête légèrement sur le côté.

- On dit pas ce genre de choses sans le penser, Carter. C'est des trucs qui paraissent quand c'est pas dit sincèrement.

Du peu que je suis doué pour ce qui est d'exprimer ses sentiments, ça je le sais. Parce que même si on va raconter que la personne avec laquelle on est en couple qu'elle nous rends heureux, c'est pas long avant que nos actions nous trompent. On ne peut pas fausser le bonheur très longtemps, y'aura toujours un comportement naturel qui reviendra dire le contraire. Un soupir, un regard détourné, un sourire qui manque de sincérité… n'importe.

- Je sais ce que c'est, fis-je avant de prendre une gorgée de café, soutenant son regard.

Que ce soit pour le caractère, pour la protection ou pour "vivre pour les autres". Je sais ce que ça implique. On a probablement pas le même parcours, mais on pourrait se comprendre j'imagine. Pendant des années, j'ai seulement eu que ma mère et rendu à l'adolescence, j'ai réalisé que je voulais pas la perdre aux mains des tarés avec qui on vivait régulièrement. S'il pouvait m'avoir fait ça, à moi, il pourrait lui faire pire, à elle. Aux fils des années, y'en a plusieurs qui ont appris qu'il fallait jamais lever la main contre ma mère. Que même si je n'étais pas là, je finissais par le savoir et c'était seulement pire comme retombées. Ça valait aussi pour femmes et enfants qui vivaient sous notre toit ou dans notre quartier. Je ne m'immisce pas dans le quotidien des gens pour leur dire comment doit se passer leur vie de famille, mais je tolère pas qu'on maltraite quelqu'un. Alors même si je connais pas, j'ai tendance à m'interposer. Ensuite, ça s'étends sur différents niveau aussi. Et, maintenant, même si je sais que Jona sait quand même se défendre un minimum, je suis porté à vouloir le protéger, le défendre ou le venger. Je lui ai promis que je ne traquerais pas le blond qui lui a foutu une raclée récemment, mais si c'est lui qui vient, ma fouine le sait, je réponds plus de rien.

Me changeant les idées, pour les éclaircir un peu, elle me charrie, arguant que je fais bon conseiller et qu'on pourrait se partir un club. Genre Love conseil 101. Heu… merci, mais non merci. Parce que sa façon de me relancer m'amuse quand même, je lui réponds avec une large mauvaise foi pour faire mesure. Elle contre le tout, disant que la chance n'a rien à voir dans ce genre de situation.

- C'est qu'un peu de logique et d'expérience, fis-je en haussant les épaules. Ça peut servir d'avoir le point de vue de quelqu'un d'autre, je dis pas le contraire. Je le fais pas pour tout le monde par contre, expliquais-je appuyant mes coudes sur la table pour me pencher légèrement vers elle.

Ça a rien du mouvement qui signifie que je voudrais l'embrasser. Carter et moi, c'est loin d'être ça. On tiendrait probablement pas une semaine. Juste un repositionnement pour lui faire comprendre : je peux lui parler à elle; je ne le ferai pas nécessairement avec ma voisine. Mais tant mieux si ça lui fait du bien que je sois là pour écouter ou conseiller. J'hoche la tête à ses nouvelles conclusion et un coin de mes lèvres se retroussent lorsqu'elle ajoute qu'elle espère que je garderai en tête.

- Je suis certain que tu me le rappelleras, si je l'oublies.

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