I need to change my mind • Darleigh

Ça n'allait pas très fort. Azrael était décédée et quand tu l'avais su, tu avais baissé les armes avec Denys, t'avais essayé de lui faire comprendre qu'il était plus qu'un ami, qu'un meilleur ami. T'avais essayé de lui montrer qu'il avait cette particularité que tu ne trouvais pas aux autres gars. Un pur échec. Il c'était braqué, toi tu avais compris qu'il avait été blessé et en essayant de lui tirer les vers du nez, de lui faire comprendre les choses, encore, ça avait été pire. Abandonnant, t'avais essayé de lutter, de pas lui faire plus de mal. Tu t'étais dit d'arrêter de l'embrasser comme ça, par envie, mais t'avais recommencé dans la voiture avant d'enterrer Az. Le fait de travailler sur ta chanson, celle qui trahissait tous tes sentiments, ça n'aidait pas. Alors t'avais décidé de réclamer à Darren les leçons de moto que tu avais demande, qu'il avait quasi acceptés. Puis ça serait sa punition pour t'avoir caché qu'il était allé le voir ton meilleur ami, sans te le dire. Habitant pas loin de chez toi, tu te rendais a pieds, à son appart, à l'heure convenue. Une frappe sur la porte de chez lui, tu l'interpelle a travers la porte. Darren, dépêche, j'ai pas toute la vie que tu dis en frappant de ta paume de main sur la porte, faisant bien la lourde, pour le faire chier. Allez ! Ou je t'emmène plus Nut ! menace terrible quand on sait son amour pour les chiens et celui ci.

Aujourd'hui Declan devait rattraper sa boulette, à savoir l'incruste surprise dans la soirée de retrouvailles de Denys. Si Ashleigh avait été fachée d'être vue en présence de son faux amant le plus célèbre auprès de son meilleur ami, elle n'en avait pas pour autant perdu la raison. Puisque le Flic avait été frileux pour prêter sa moto, elle avait poussé au chantage sentant que c'était plus que jamais le moment. Declan coupable avait cédé. Finalement, il était prêt à tout pour faire plaisir à sa petite folle blonde. Il enfile sa veste en cuir lorsqu'il entend marteler à la porte. « Darren, dépêche-toi j'ai pas toute la vie. » Ses yeux se lèvent au ciel dans l'espoir d'un sauveur imaginaire, cette fille aura sa vieille peau c'est certain. « J'arrive !! » lance-t-il en farfouillant dans son vide-poche pour trouver les clés du garage. Il glisse son téléphone dans sa poche alors qu'elle fait du chantage au Nut. Il ouvre la porte l'air offusqué : « Ah non ! On avait dit pas Nut ! » Comment oublier cette adorable bouille qui leur avait permis une première rencontre. « Moi aussi je suis content de te voir. » se moque-t-il avec un sourire en l'embrassant sur la joue. « Suis-moi. » Ses doigts attrapent le trousseau de clés alors qu'ils prennent l'ascenseur pour se rendre au sous-sol où dort sa bécane. Il a roulé avec depuis la dernière fois et franchement ça a été un des moments les plus intenses de ces derniers mois. Il ouvre son boxe et attrape un casque qu'il tend à la Mather. « Toujours mettre un casque. » Sans déconner, il la savait assez folle pour pas le faire. « Pour le moment tu vas monter derrière Poupée. » Son regard se fait provocant alors qu'il se moque gentiment de sa fausse petite amie préférée, il sait qu'elle va pester par ce simple surnom. Alors pour éviter les coups, il enfile aussi sec son casque sur sa petite tête de macho.

C'était bien connu, quand tu apprécies quelqu'un, t'es toujours la première a taquiner cette personne et le faire chier. Voilà pourquoi tu tambourinais sur la porte du jeune homme en lui disant de se dépêcher. Tu le pressais, oui, mais parce que tu l'aimais bien. Entre vous un lien c'était créé. Plutôt mal parti au départ, mais qui avait bien fini. Un lien particulier, que tu n'aurais avec personne d'autre. Il t'avait sauvé la vie, c'était pas rien. Mais c'était pas pour cette raison que tu allais tout accepter. Quand il était venu, sans le faire exprès, à la fête surprise de Denys, tu lui en avais voulu d'apprendre qu'il l'avait rencontré sans te le dire, te mettant dans une position délicate. Parce qu'en effet, cette position tu y étais bien. Juste avant de venir ici, tu t'étais prise la tête avec ton meilleur ami. Il comprenait pas pourquoi tu allais passer du temps avec Declan, vu qu'il le connaissait que sous ce prénom, étant flic. L'ex mather avait même imaginé des films concernant le flic et toi. Et en essayant de lui faire prendre patience, de le rassurer, tu avais juste amplifier ses inquiétudes. Mauvais choix de mots, explications maladroites, il avait fini par se braquer, et ne plus te répondre. T'étais donc aussi énervé, pas contre Darren, juste contre toi. Tu te faisais 'menaçante' en évoquant Nut, et comme par magie, il était sur le pas de la porte, râlant contre cette menace. Ah okay ouais, t'arrives plus vite quand il s'agit de lui que pour venir m'ouvrir ! que tu râles. Tandis que tu lui fais une grimace à son 'moi aussi je suis content de te voir' et qu'il dépose un bisous sur ta joue. Tu le suis, comme demandé, dans l'ascenseur, puis... au sous sol. Sous sol qui te fait ralentir ton allure, pas rassurée, des mauvais souvenirs revenant te hanter. Comme si tu ne sentais plus tes poumons s'imprégner d'air, ta respiration se coupe et ton corps se fige totalement. Lui devant toi, il capte pas que tu es bloquée, concentré à prendre son casque, et te taquiner. T'as envie de sourire, de répondre, de le réprimander, le frapper, concernant son 'poupée' mais tu ne cesses d'avoir des flashs de ces trois jours enfermés. Des coups de feux quand il est venu te sauver. Tu ouvres la bouche, pour parler, mais aucun son ne sort. Rien. Juste de l'air, alors que tu sens tes jambes fléchir, sous la panique qui te gagne.

Ouais même si il avait râlé, il était tout content d'emmener Ash' faire un tour et de lui inculquer les bases de la moto. Sans doute pour ça qu'il avait pas remarqué sa pâleur soudaine et son air hagard. Le casque toujours vissé sur la tête, il se retourne et la voit facilement. Aussi vite, il retire la carapace protectrice et la pose sur l'étagère « Ash ? » Il comprend finalement, le sous-sol, l'aspect lugubre de l'endroit lui rappelle d'autres choses. Il se sent tout à coup bête de ne pas y avoir pensé. Elle ne répond pas, bien trop préoccupée par ses pensées qui l'assaillent. Il a tout juste le temps de se précipiter pour la réceptionner dans ses bras avant qu'elle ne tombe. « Oh ! Doucement ! » Il sourit rassurant, c'est pas la première fois qu'il voit un truc du genre en fait. Alors qu'il la porte dans ses bras, il glisse doucement à genoux pour la poser au sol afin qu'elle trouve une position allongée. « Respire. » Il attrape ses deux jambes et les met en en l'air pour que le sang afflue bien à sa tête et qu'elle ne perde pas connaissance. « Je sais que ma moto est belle mais quand même faut pas te mettre dans un état pareil. » Il dédramatise parce qu'il sait très bien ce qu'elle vit et qu'il veut lui montrer qu'ils sont dans la réalité, que tout ça est derrière eux maintenant. Il attend patiemment à côté d'elle, qu'elle reprenne tranquillement ses esprits.

Tu n'y a pas pensé toi aussi, que sa moto elle était sûrement dans un garage, dans un sous sol. T'étais trop excitée à l'idée d'en faire, qu'il t'apprenne, que t'as pas pensé à ce détail. Lui non plus d'ailleurs. Mais tu te bloques tout de même quand tu te retrouve devant la pièce, dans cette obscurité. Tu veux passer au dessus mais... c'est dur. T'es figé. Ta respiration coupée. Tes pieds sont comme soudés au sol. Tu veux chasser ces images de ton esprit mais t'arrive pas. Ca revient te hanter. Déjà que ça le fait la nuit, là c'est pire. Darren le remarque finalement et en un rien de temps t'es dans ses bras. Tes jambes t'ont lâché, mais lui, encore une fois, il t'a récupéré à temps. Dans ses bras, à demi consciente, le flic s'occupe de te déposer au sol, en te conseillant comme il peut. Respire qu'il dit. Tu essayes, tu forces mais, tu suffoques juste. Tes jambes se retrouvent alors en l'air, position dans laquelle il te met pour te venir en aide. Crise d'angoisse, tu te sens transpirante, mal. T'as l'impression que tout tourne autour de toi. Tu vois flou. Il tente de plaisanter et t'aurais clairement éclater de rire en temps normal. Pas là. Encore prise par tes tourments, tu suis les conseils de ton 'ex' pour respirer. Tu te focalises sur un souvenir, un joyeux, un qui te fera du bien, qui te fera oublier tes angoisses. C'est un avec Denys qui te vient, un avec Lucky aussi, puis Ivy. Trois des personnes les plus importantes pour toi. Et sans t'en rendre compte, ta respiration reprend, calmement. Ta vision redevient claire et tes yeux fixent Darren, toujours face à toi, tenant tes jambes en l'air. Tu te sens honteuse, d'avoir réagit ainsi, d'avoir faiblit de la sorte. Honteuse qu'il ait assisté à ça et d'avoir gâché le moment. Tu restes allongée sur le sol, les paumes de tes mains qui se plaquent sur ton visage. Je suis désolée... Oui tu t'excuses même si c'est pas ta faute, si t'as rien fait de mal. T'as pas réussi à zapper ce qui t'est arrivé. T'as pas tourné la page, ni fait ton 'deuil'. T'as sûrement besoin de partager ça avec tes proches, pour que ça ne te bouffe plus la vie. On peut... sortir ? Tu veux pas rester là, t'as besoin d'air, de voir le jour, de te rassurer. Ca veut pas dire que tu dis non à la moto pour aujourd'hui.

La situation était étrange, Ash allongé, Declan qui lui maintenait les jambes en l'air, c'était limite du convenable vu par des yeux extérieurs à la scène mais ni l'un ni l'autre ne prêtaient vraiment attention à ce genre de détails. Il restait près d'elle attendant qu'elle reprenne ses esprits, il savait comme parfois certaines images peuvent vous hanter. Il s'en voulait de ne pas avoir pensé à la similitude du sous-sol et du lieu où elle avait été confiné mais le malheur était fait. Elle reprit finalement ses esprits en s'excusant tout en passant ses mains sur son visage, sans doute confuse de la situation. « T'inquiète. » dit-il tout à fait sérieusement. Elle désirait sortir et il comprenait. « Tu veux toujours faire un tour en moto ? » s'inquiéta-t-il en l'aidant à se relever et en ne la lâchant pas. « On peut sortir tous les deux à pied et je te retrouve dehors avec la bécane, si t'es ok ? » Au moins ça lui permettrait quand même de profiter du programme qu'ils s'étaient fixés. Il lui aurait bien communiqué une ou deux adresses mais il savait pertinemment qu'elle l'enverrait paître alors il se contenta de la fixer attendant sa réponse. Declan se doutait que plus que jamais c'est le poids trop lourd de son secret qui pesait sur ses épaules trop frêles désormais.

Tu ne t'y attendait pas non plus, à cette réaction de ta part. Tu pensais que c'était derrière toi tout ça, que tu en avais fini avec ces trois jours, avec ces gars arrêtés, le procès qui allait les enfermer en prison pour des longues années à venir. Oui tu pensais, mais force était de constater que tu te voilais la face. Que ce que tu enfouissais au plus profond de toi, c'était bien là, bien présent, et que ça te faisait du mal. Il avait suffit de la simple vu du sous sol et cette noirceur, pour que tu vrilles et retombe dans ce cauchemar. Heureusement, il était là Darren, il savait ce qui se passait. Il savait quoi faire aussi. Aux petits soins, il essayait de t'aider à reprendre ton calme, ton souffle. Tout nouveau pour toi, t'étais paumée. Et quand tu repris conscience, que ta respiration revint à la normale, tu t'excusais bêtement, ne bougeant pas du sol tout d'abord. Tu te sentais mal d'avoir réagit ainsi. Limite honteuse de laisser entrevoir une faiblesse, encore. Mais Darren se voulait rassurant, changeant le sujet, pour te changer les idées. Tu hoches la tête pour la moto. C'est ou ça ou vous allez devoir épiloguer sur ce qui c'est passé. T'en a pas envie, alors tu préf la moto. Les leçons. Prendre l'air et infiltrer de l'air dans tes poumons. Tu hoches à nouveau la tête quand il propose de sortir avec toi et qu'il revienne prendre son bébé. Te relevant avec son aide, tu le suis jusqu'à la sortie, prenant appuie sur un des murs. Tu l'attends pour revenir avec l'engin, et tu inspires/expires, pour te calmer, reprendre des couleurs et cette 'confiance'. Et quand il sort, tu lâches : j'ai décidé d'en parler à Denys, de tout lui dire... tout à l'heure. C’est peut être ça qui joue aussi non ? L'angoisse qu'il sache tout. Celle qu'il le prenne mal. Qu'il comprenne pas pourquoi tu as menti, pourquoi tu lui a rien dit. Ou pourquoi tu l'as laissé souffrir de cette situation. Cette peur de le perdre. Ca a dû jouer, aussi. Si Alysse te disait tout ça, ce qui m'est arrivé, qu'elle a dû te faire croire à un faux couple, pour te protéger, pour ne pas laisser ces hommes s'en sortir, tu le prendrais comment ? C'était pas la bonne personne à qui demander, parce qu'il est flic, qu'il avait de l'empathie plus que personne. Qu'il était mieux placé pour savoir ce qu'une victime peut ressentir, étant au cœur de l'enquête, voyant des choses horribles tous les jours, des victimes tous les jours. Mais, tu voulais son avis, peut être un réconfort...