Un retour fracassant # BastardTeam

Tout est noir, tout est déprimant, tout m'énerve, m'excède, il y a pourtant ce putain de sourire coller contre mon visage d'ange,rien à foutre qu'il soit content ou non, je suis de retour et plus cruel, plus impitoyable que jamais. Mais où étais je ? Faut-il vraiment croire ces magazines poubelles qui m'ont situé à Majorque, Ibiza, Madrid, Rome, Bruxelle et pour finir dans une ville du Maroc ? Vous pouvez. Je préfère même qu'on pense que j'étais entrain de m'arracher la gueule avec une pouf différente plutôt que d'avouer la vérité.

Dire ce qu'il s'est passé, ce que je n'ai pas trouver me donne envie de mourir. De boire. D'ailleurs, mon verre m'attend, excusez moi un instant. Bordel de merde. Mon gin est chaud. Al, dépêche toi de rouler plus vite. aimable comme toujours. Mes yeux bruns se plantent sur cette roule que j'ai quitté sans me retourner pendant des jours. Il est tôt, ou tard, j'en sais rien, j'ai le décallage horaire dans la gueule moi, mais mon humeur massacrante se fait ressentir. Les effluves d'alcool empeste la bagnole alors j'ouvre la fenetre et laisse l'air me raffraichir, m'obligeant à ne plus penser. Parce que penser me ramène toujours à cette réalité : je ne l'ai pas trouver. C'est comme ci je le perdais encore une fois. C'est comme ci j'avais encore une fois tout perdu. J'ai joué à la roulette russe, le flingue posé contre mon coeur et il vient d'exploser.

On se gare enfin devant la forteresse. Abélard ne devrait pas tarder, chacun sa bagnole, pas envie de discuter enfaite. Lui comme moi. Al ouvre la portière et je m'extirpe de la voiture, ouvre la porte de ma belle forteresse, celle où je me sens en sécurité et qui était trop vide quand on est parti avec l'absence de Cole. Poses mes affaires dans ma chambre Al et prend le reste de ta journée. mon programme est simple : boire. C'est d'ailleurs pour ça que je me dirige vers le bar mais une silhouette me pousse à m'arrêter. Wild. Il est rentré. Tiens, t'es là ? Salut. Abé va être content de te voir. et comme ci j'en étais obligé, poussé à mentir toujours plus toujours mieux, pour enfoncer le clou et que bien tout le monde pense que j'étais bien à faire la fête à l'ancienne T'as raté de sacré soirée. Surtout celle en Espagne, les espagnoles sont des femmes délicieuses. un sourire en coin et j'ouvre les portes du bar, cherchant mon gin. Me dites pas qu'il l'a bu entièrement, où j'pète un plomb.

Rien ne va franchement en ce moment. Je suis là dans cette putain de voiture entrain de rentrer et le pire c'est que je suis accompagné. Une blonde de cinquante ans près de moi qui ne fait que de parler avec sa voix agaçante sa voie de crésselle : ma mère, la reine de belgique. D'habitude elle m'énerve et je lui dis de se taire mais cette fois ci je m'en fiche pas mal. En réalité plus rien n'a d'importance et je m'en fou. Je bois mon verre et je regarde le chauffeur baissant un peu la vitre qui nous sépare On arrive dans combien de temps ? je coupe presque la parole de ma mère, elle me foudroie du regard. Oui elle a décidé de venir quelques jours voir ses enfants chéris. Elle a fait la moitié du trajet avec Ana qui a finit par s'arrêter et estimer qu'elle allait venir avec moi. Ce tricheur. Il avait pourtant perdu au chifoumi pour savoir qui allait se la coltiner. Elle reprend son discours tandis que moi je baisse ma vitre pour m'allumer une cigarette sans enfumer la bagnole. Depuis quand je me pourri les poumons ? Depuis ces dernières semaines. Trop de déceptions faut croire et c'est la seule chose qui peut me calmer un peu. Je dégueule sur tous ça, sur cette vie, sur le beau temps j'en ai rien a foutre. Là maintenant je veux juste rentrer chez moi et rester tous seul.

Et oui, Ana et moi même étions partis. La plupart d'entre vous nous ont vu a faire la couverture des magasines people a faire les bars, a s'afficher avec des mannequins de série zed toutes plus creuses les unes que les autres. Deux clubbers en vacances, Abélard le serial connard parti sur les plages a bronzer alors que son meilleur ami et celle qu'il aime étaient portés disparut, sacré tableau mais je m'en fou. Et les gens le croiront encore plus, je suis bronzé parce que j'ai fais des UVs, tous pour faire illusion, tous pour cacher cette réalité celle qu'une fois de plus il n'est plus là. C'est le coeur qu'on m'arrache a nouveau, c'est l'espoir qui s'envole c'est ma vie qui s'écroule a nouveau. Ma mère ne sait pas non plus où j'étais, elle est comme vous, a croire qu'Ana et moi sommes justes deux irresponsables quand en réalité nous sommes partis suivre une piste pour le chercher. Depuis sa disparition notre vie n'est faite que de ça : de pistes qui vont et viennent, de l'espoir qui apparait et s'envole aussitôt. On était pas loin cette fois et c'est d'autant plus difficile alors on en parle pas. Je fais tourner les glaçons dans mon whisky avant de le boire cul sec en voyant que nous arrivons a destination. Je descends de l'audi noir et regarde alors celle qui m'a faite, elle continue de parler mais mon regard est toujours sombre. Elle me demande si ça va et je lui embrasse la joue pour reprendre Va te reposer, je t'appelle. Et appelle Zizi au passage. Faut que je me prépare je sors ce soir. elle allait protester mais je ne me concentre plus sur elle regardant Armand mon chauffeur qui reprend Vos affaires sont dans votre chambre Monsieur De Belgique Schueller. je lui tends un billet reprenant Occupe toi de ramener la Reine au consulat et après fais ce que tu veux de ta journée je n'ai plus besoin de toi. tournant ensuite les talons pour rentrer chez moi.

Enfin tranquille, mes oreilles vont êtres contentes et reposées. Ana est déjà là, j'ai vu sa voiture passer dans l'autre sens mais ni lui ni moi n'avons envie de parler. Je l'entends d'ailleurs parler dans le salon près du bar. J'allume une cigarette, ca va surement faire sonner les détecteurs de fumée mais je m'en fiche, je fais ce que je veux. J'entre dans la pièce tentant de faire bonne impression et tombant nez à nez avec Cole regardant Ana Tu me dois 200$, tu vois bien qu'il est rentré tous seul. Un cirque voilà ce que c'était. de la provocation oui parce qu'il est parti avec Aymalyne, voilà ce qu'il a fait. Ouais t'en a raté des choses. Et les brésiliennes tu verrais... Elles sont chaudes comme la braise. ouais on garde notre rôle. Je m'approche du bar cherchant du whisky pour m'en servir un verre et me prenant un second verre pour y déposer les cendres de ma cigarette reprenant Va falloir penser a investir dans des cendriers même si le verre en cristal c'est pas mal. je retire ma veste que je pose sur une chaise, avant de m'assoir dessus déboutonnant deux trois bouton de ma chemise et mes manches pour les retrousser. Alors c'était cool les vacances avec Aym ? oui le traitre je n'ai pas oublié ce détail parce que autant le dire, je ne crois pas une seconde a leur pseudo disparition et a vraie dire je m'en contre fou là maintenant.

Jolie collection de magasine people sur la table du salon. Les unes de nos De Belgique préférée. Alors, pendant qu’on se crashait ils étaient ici. Quand on a du s’extirper de la carcasse en feu du jet, ils étaient là. Et lorsqu’après, on avait du survivre pendant des jours en faisant ‘avec’ ou plutôt sans, n’ayant rien pour subsister, ils étaient là, là et là. Et quand on nous avait retrouvé ? Quand on avait essayé d’appeler pour rassurer tout le monde ? Où étaient-ils ? Et bien regardez sur cette table, regardez et retracez leur périple. On aurait pu crever sur place qu’ils en auraient rien eu à battre. Triste vérité. Alors oui, Hadès avait peut être voulu fêter la fin de son mariage arrangé, peut être qu’Abé lui, il nous en avait voulu parce que le motif de Zanzibar island, à la base, quand on avait pris ce jet, c’était dans un énième délire de mariage. Notre jeu de gamin… Qui s’étaient changé en jeu d’adulte, bien plus dangereux, la nuit passée.
Alors si j’étais furieux contre eux, pour leur détachement et leur indifférence, j’étais également furieux contre moi même. Je savais que j’avais commis l’irréparable. Le plan pour l’heure c’était de tout passer sous silence. Jamais Abé ne saurait et alors on pourrait continuer notre petit bout de chemin et nos manigances contre les autres. Encore faudrait-il que j’arrive à refreiner cette obsession grandissante pour Aymalyne. Le fruit de notre nuit ensemble, surement, rien de plus, que je me rassurais intérieurement…
J’étais dans le salon, devant cet étalage de magasine, les papiers glacés affichant les clichés de mes deux amis souriants, lunette de soleil, peaux dorées. La porte s’ouvrit, m’arrachant à ma réflexion et ma contemplation. Hadès. D’abord. Vaguement étonné de me voir, sans grandes effusions de voix, j’allais lui reprocher son enthousiasme peu marqué mais je me figeai en entendant la suite. ‘Abé va être content de te voir.’ Je déglutis difficilement, cette phrase sonnant comme un douloureux rappel de ma trahison de la veille. « Ouais, ouais moi aussi. » Et le belge se dirigeait vers le bar en commentant ses soirées et je me rembrunis d’autant plus. « C’est vrai que nos soirées étaient moins animées quand on crevait la dalle en attendant qu’on nous retrouve… » Regard sombre et j’aurais poursuivis mon lot de reproches si Abé n’était pas arrivé à ce moment là, lui aussi, commentant avec un dédain assumé mon retour, imitant son jumeau en allant se servir au bar tout en continuant de commenter leur voyage. « J’imagine que ce n’était probablement pas aussi palpitantes que les votres. Ils font pas open bar et all inclusives quand on se crash sur une île paumée, vous vous rendez compte ? » lançai-je en adoptant leur mode d’attaque : sarcasme. « Ca vous va bien de revenir comme des fleurs maintenant. Vous pourriez au moins faire semblant de vous être inquiétés non ? »

Mon monde vient de s'écrouler comme un chateau de carte bancale. C'est comme ci maintenant plus rien n'avait d'importance, plus rien ne comptait vraiment. Après tout, Arthur n'est pas de retour, Noah est parti, LR aussi, et je me sens seul. Terriblement seul. Les autres ne pourront jamais comprendre ce que c'est. Le poids de cette peine, de ces attentes que j'ai flinguer depuis longtemps. Je suis une déception pour mes parents. Je suis désespérant, narcissique, boudeur et têtu. J'ai un tas de qualité dans mon genre. Je suis noir et pessimiste. Pourtant, là j'y ai cru. J'y ai vraiment cru. J'ai vraiment eu le sentiment qu'on allait le retrouver, que j'allais retrouver Arthur et que tout irait mieux. J'aurai dû savoir qu'on est dans un mauvais film, la vie n'est qu'une tragedie, une fumisterie. Je pourrai le dire aux autres que j'ai eu l'espoir de le revoir, que j'en rêve encore, qu'à chaque coin de rue, je le vois encore. Je pourrai en parler, mais je peux pas. Je suis Anastase Hades Thaddeus de Belgique-Schueller. J'ai une réputation de méchant égoïste et narcissique à tenir. Et j'ai assez mangé quand il a disparu. Assez souffert. Les magazines qui nous chargent, nous, la famille de Belgique, qui nous descend un à un, disant qu'on l'aimait pas. Psychologiquement, je suis pas prêt à vivre ça. A revivre ça enfaite.

Alors je joue mon rôle, le parfait connard, le parfait crétin. J'entre dans cette baraque que jamais vous ne pourrez vous offrir et je retrouve Cole. Ce n'est pas vraiment une surprise, on a été au courant de leur retour Abé et moi dès la première heure. On l'a su. Mais il fallait qu'on continue, alors on rentre que maintenant. Et plutôt que de la jouer sympa, je joue au con. J'évoque quand même vaguement le fait qu'il a manqué à Abélard. Car c'était le cas. Et que je ne peux m'empêcher de les pousser l'un vers l'autre, car je ne sais que trop bien ce que c'est l'absence de son meilleur ami. Noah est parti, Jupi est parti aussi. Je suis seul, comme un con enfaite. Je sais que trop bien ce que c'est cette foutue solitude. Cole a une réaction assez bizarre, au lieu d'être ravis de savoir ça, il ne réagit pas vraiment, mais je mets ça sur le choc de nos retrouvailles. Il va pas tarder, il est dans une voiture derrière avec maman. une simple précision comme pour préciser d'avance que Cole ne devra pas être surpris de voir un Abélard de très mauvaise humeur. Et me voila à me diriger vers le bar. Ca m'a donné soif. Je me penche et cherche ma bouteille tout en commentant sur mes super vacances imaginaires, ce qui a l'air de mettre Wild en rogne. Mais bon, l'anglais n'est pas connu pour être boudeur, Abélard va arriver, explosion de joie et j'vais pouvoir boire tranquille. C'est rien, t'avais quelques kilos à perdre de toutes façons. un haussement d'épaule. Ouais, j'avoue, je suis pas capable de dire que je me suis inquiéter ou de ressentir le moindre truc. Je me redresse, bouteille en main et constate les magazines avec nos exploits présumés Et bien, on pourrait presque croire que t'es fan de nous. Allez, tracasse, la prochaine fois, on t'embarque. et voila qu'Abélard fait son entrée, aussi fracassante que la mienne. Je lui adresse un bref regard en reprenant, en néerlandais dat gaat, zij te veel het hoofd heeft je niet gebroken? Hebt je een hoofd van opgegraafd. parce que oui, elle a dû le fatiguer. avant d'ajouter après sa remarque sur un potentiel pari Je t'offrirai un cadeau pour payer ma dette. un haussement d'épaule et je vide mon verre d'une traite alors que Cole réplique d'un ton sarcastique après la remarque de Abélard. Non, sérieusement ? L'anglais va nous bouder ? Bah, t'as testé la vie en mode Koh Lanta quoi. Maintenant, tu sais que tu es un aventurier. Tu veux un trophée ? et il continue ses attaques, il continue, il se la joue vexé. Ca va, moi aussi je peux me vexer. Il est même pas content de nous voir et nous demande même pas comment étaient nos vacances alors que j'ai mis des heures à préparer mon speach. Cole, nous étions très inquiet. un air faux alors que mes paroles sont sincères, on a été inquiet. Et mon visage se referme alors que je me sers un second verre T'es content maintenant ? Tu vas pas saouler avec ça. T'es rentré, on est rentré. On est tous là, c'est la fête. Alors sers toi donc un verre, allume une clope et arrête ton cinéma. je me laisse tomber dans mon fauteuil, fixant le vide un instant.

Je suis d'une humeur massacrante, je m'en fiche de tous c'est de la merde tous ça au fond. Je suis dans la voiture a l'écouter déblatérer sur tous alors que je m'en fiche. J'ai envie de lui dire parfois : je m'en fiche. Tous ce qui m'importe c'est Arthur, le retrouver je donnerais tant pour ça. On finit par arriver, miracle j'ai envie de dire que c'est pas trop tot. Le chauffeur s'active a aller descendre mes affaires pendant que je dis au revoir a ma mère. Je l'aime mais pas a grosse dose comme ça. On est bien chacun dans notre vie a ce qu'elle ne surveille pas tous ce qu'on fait.

J'entre dans la forteresse et j'arrive dans le salon en compagnie de Cole et de Ana commençant a peine arrivé a charier Cole sur le fait qu'il était en "vacances" avec Aymalyne. Bien sure que oui je le sais il était porté disparut je sais aussi quand il est rentré je ne suis pas débile mais j'aime bien l'emmerder un peu et je sais qu'au fond de lui : il boue. Je souris a mon frère. Un sourire faux, il le sait je le sais mais on s'en fou. Vergeet het maar brak mijn oren. Ze sprak luider dan de muziek! que je réponds a mon frère en haussant les épaules pour reprendre par rapport au pari C'est d'accord t'as intérêt a en trouver un bien ! oui je rigole de la situation, du périple de mon meilleur ami alors qu'en réalité oui j'étais vraiment inquiet mais la disparition nouvelle de Tutur voilà ce qui m'inquiete le plus, ce qui me tue a petit feu. Je regarde la une des magasines sur lesquelles on est et je finis par reprendre Tu te mets aux collages ? Oh regarde Ana ca c'était notre soirée a Ibiza, t'aurais vu Cole on s'est gavé ! oui je veux qu'il fulmine, qu'il boue qu'il s'agace qu'il réagisse mais non monsieur boude. Mais monsieur n'est pas belge, ce n'est pas un expert en la matière. Cole fait part de son mécontentement quand Hadès le chari et j'en rajoute une couche Des riches paient pour vivre comme ça maintenant, t'es à la page mon frère. T'as mangé des insectes ? oui si il en a pas mangé là je serais déçu quand même. Il nous reproche de pas nous être inquietés. Quel boulet quand même bien sur que si pourquoi il en doute ? Il le sait non ? Je hausse les épaules m'asseyant sur mon siège buvant quelques gorgées avant d'écraser mon mégot dans le verre en crystal qui me sert de cendrier avant de dire Relaxe, on a envoyé un détective a ta recherche a zanzitruc on est quand même pas des connards ! oui quand même on était pas là même si on a pensé a lui, a eux. T'es pas Belge tu sais pas bouder Arrête donc. oui franchement on peut pas etre copains et passer a autre chose ? On est en vie non ?