JIM ∞ Ah, oui, et une fois par mois, elle deviendra folle et essaiera de me tuer?

La vie était rude ces derniers temps, les prix augmentaient sans cesse et le mauvais temps s'abattait sur la capital anglaise, le froid profitait de chaque joint mal fait , de chaque petit trou pour venir envahir toutes les chaumières de la ville c'est pourquoi Chloé allumait sa petite cheminé chaque soir après que son mari soit allé chercher du bois. D'apparence la famille Whitfield avait tout d'une famille heureuse. On pouvait voir 3 enfants courir dans cette grande maison qui leur venait d'un héritage familial du côté de Chloé et quant à Julian, son mari, il avait un bon métier dans une banque. Tout était là pour qu'ils soient heureux et pourtant chaque famille à son lot de problèmes. Chloé fut prit au dépourvu en apprenant qu'elle était de nouveau enceinte et de jumeau cette fois-ci. Julian , enchaînait donc les heures supplémentaires autant qu'il pouvait rentrant à pas d'heure le soir afin de pouvoir nourrir sa famille correctement, quant à Chloé, cette dernière restait à la maison afin de s'occuper de ses 5 enfants. Il est vrai que la jeune femme avait toujours rêvé d'une grande famille, mais maintenant ce n'était plus le cas, la controverse se faisait dès lors sentir sur son visage. D'énormes cernes venaient s'accumuler jours après jours sous ses yeux, la fatigue se lisait dans son regard et s'entendant dans chacune de ses paroles la rendant à fleur de peau et agressive ... N'arrivant plus à assumer son rôle de mère et de femme au foyer , la jeune femme se trouva un compagnon , un compagnon qui n'avait certes pas de conversation ,mais un compagnon qui lui faisait oublier la réalité. L'alcool. C'est alors qu'elle commença à boire l'après-midi, le soir avant que son mari ne rentre pour encaisser ses plaintes et ses reproches plus facilement. Alors, oui, ce n'était que quelque verre de vain, mais il y en avait toujours un de trop, un qui la rendait assez saoul pour s'endormir sur le canapé alors que ses enfants étaient dans le jardin ou en train de jouer sans surveillance.

Un an plus tard, la situation s'était aggravé, le pays était plongé dans une crise économique affreuse , ce qui rendait la vie de plus en plus chère , chaque jour Julian voyait les prix du diesel ou encore de l'essence augmenter de quelques centimes et c'est ce sont ces quelques centimes journaliers qui faisaient éclater les prix du baril pour ne citer qu'un exemple. Stressé et refoulant sa nouvelle grossesse, il fut trop tard pour Chloé de se débarrasser du fœtus. Certes les mots étaient un peu crus mais c'est comme ça qu'elle le voyait. Une bouche en plus , ils n'étaient plus 7 dans la villa mais 8, une bouche en plus, une bouche de trop. C'est alors qu'elle pensa à son mari, qu'allait-il faire ? Qu'allait-il dire ? L'anglaise pensa à l'adoption ou alors à l'abandon comme à chaque nouvelle grossesse à vrai dire ,mais comme à chaque fois elle ne le fit pas. Même si la colère la submergeait, elle ne pouvait pas faire ça à son futur enfant, il était un être humain à devenir après tout.

Un soir alors qu'elle passait sa main sur son ventre tendrement, elle attendit dans le fauteuil de l'entrée que son mari rentre. La nuit était déjà tombée et était déjà bien sombre, cependant elle savait qu'il fallait qu'elle lui dise, l'arrondis de son ventre se faisait déjà voir et elle était déjà étonnée qu'il ne l'est pas remarqué. En même temps c'était quand la dernière fois qu'il l'avait vraiment regardé, qu'il l'avait touché ? Il y a bien trop longtemps pour qu'elle s'en rappelle. Leur couple était en train de s'épuiser tout doucement, mais surement. Les pneu sur la neige, elle savait qu'il était là c'est pourquoi elle se leva en posant sa main sur l'accoudoir et alla ouvrir la porte avant qu'il n'est à le faire.

« Julian, tu vas bien ? Laisse moi t'aider ... » La jeune femme se glissa derrière l'homme et chuchota à son oreille . « Les enfants sont couchés depuis un petit moment et .... » Sentant les mains de sa femme glisser dans son dos, Julian souffla tout en fermant les yeux avant de s'extirper de cette étreinte. « Pas maintenant, pas ce soir, j'ai pas envie Chloé, je suis crevé » La grande blonde, resta là, un moment, dans l'entrée, seule, les mains ballantes. C'est bien ce qu'elle pensait son couple allait mal et elle savait pourquoi : les enfants. Se laissant tomber sur le canapé sans vraiment faire attention, elle lâcha soudainement « Je suis enceinte et il est trop tard pour avorter » Se tournant vers le feu de cheminé, elle préféra ne pas se retourner, ne pas affronter le regard, les paroles de Julian. « Non ,mais t'es sérieuse ?! Tu te fous de ma gueule ? C'est que maintenant que tu me le dis, après les 3 mois bien entendu. Ma pauvre fille ,mais t'es vraiment inconsciente, tu sais quand même que c'est pas possible, nous ne pouvons pas avoir un 6 éme enfant, je sais pas si tu te rends compte ! C'est toi qui bosse nuit et jour pour nourrir cette putain de famille ? Non ! Ca fait 5 fois que tu me fais le coup Chloé ! Tu connais la pilule ou tu fais exprès. Putain ! » Julian attrapa une bière dans le frigo qu'il claqua et fit la même chose avec la porte d'entrée. Une envie de prendre l'air, mais surtout une envie de retrouver les bras de sa maîtresse ...

5 mois plus tard, Chloé sentit les contractions se faire de plus en plus violente, elle allait accoucher c’était certain . Elle n’était pas arriver à terme de sa grossesse et ceci lui faisait peur. Comment le bébé allait-il être ? «  JULIIIIIIIAAAAAAAAAAN MERDE JE VAIS ACCOUCHER AMENE MOI A L’HOPITAL ! » l’homme se hâte de prendre la petite valise de sa femme , de prendre les clés de la voiture avant de l’y emmener , aucune panique se faisait sentir dans ses gestes en même temps il en avait l’habitude. L’accouchement se passa bien, le bébé fut mit sous couveuse mais tout allait bien. Julian passa la nuit et la journée suivante au près du bébé …

Les années passèrent et Jim allait avoir 12 ans. La vie dans cette famille était devenue impossible. Sa mère s'était mise à boire et son déserté les lieux. Un soir il lui avait dit qu'il reviendrait qu'il allait juste faire des petites courses pour remplir le frigo et depuis il n'était toujours pas revenu, autant dire qu'elle était longue ses courses. Jim était resté quelques jours à la fenêtre, à attendre son père, mais en vain. Ils ne leur restaient plus que leur mère qui en quelque mois était devenu une vraie loque. Des hommes passaient et repassaient la porte d'entrée montant directement dans la chambre de sa mère et comme chaque matin, ils descendaient tous, comme s'ils étaient leur père en demandant à Chiara ou encore à Sienna de leur faire le petit déjeuner. C'était le comble. Un matin alors qu'un des nouveaux « amis » de sa mère descendait des escaliers, habillait du peignoir de son père, Jim ne pu se retenir. « Mais vous vous croyez où, c'est pas parce que vous couchez avec notre mère que ça vous donne des droits, laissez mes soeurs et aller bouffer au café du coin et le peignoir en sortant c'est dans la machine. C'est à mon père ça ! » L'homme regarda le petit garçon de 12 ans seulement et se mit à rire avant de lui frotter les cheveux comme on ferait à un gamin. « Oh mon petit c'est ton père qui te manque c'est ça ?! Crois pas ton père il reviendra jamais, ta mère c'est une vraie loque qui écarte les jambes à la demande , allé soit gentil et fait moi du café j'ai pas que ça à faire moi . » Jim s'écarta de cet homme tout en lui arrachant le peignoir de son père avant d'exploser. « Casse toi ! Casse toi de cette maison ou j'appelle les flics » dit-il en agitant le petit sachet de marijuana qu'il venait de lui prendre dans sa poche. L'homme gronda et tout en attrapant le sachet sorti de la maison , cette maison qui autrefois était en bon état et qu'on pouvait qualifier de belle, tout comme sa propriétaire.

Chloé était devenue une épave, les insultes pleuvaient à foison dans cette maison, combien de fois, chacun des enfants de cette pauvre famille s'était entendu dire que c'était de leur faute si leur père était parti, que c'était de leur faute si elle était comme ça aujourd'hui : dépressive comme elle aimait dire. Jamais une seule fois elle n'avait dit le mot alcoolique et pourtant c'est-ce qu'elle était devenue. Un soir, alors qu'elle titubait en descendant les escaliers, elle regarda Jim dans les yeux et lui cria que tout était de sa faute, qu'elle ne l'avait jamais voulu mais qu'il était trop tard pour changer quoi que ce soit. L'alcool faisait des ravages, il le savait, mais merde c'était dur à entendre. Cependant, toute cette situation l'avait endurcie et il ne pleurait plus. « Pourquoi, tu nous accuses, pourquoi tu ne te remets pas en question. Si Julian est parti c'est de ta faute et pas la nôtre, regarde tu bois comme un troue, tu ne fais plus rien, on a plus rien à manger heureusement que Matthias travail, sinon on ferait quoi ? Tout est de faute maman et si tu t'en rendais compte, si tu lâchais cette bouteille un peu tu verrais que la vie ce n'est pas ça. » Cette femme âgée de plus de 30 ans maintenant, baissa la tête avant de jeter son verre sur son fils, laissant une entaille sous sa joue. Il le savait que c'était l'alcool, il le savait ou peut être préférait-il pensait ça. Soudainement consciente de son acte, Chloé, se précipita vers son fils pour le prendre dans ses bras et pour s'excuser, lui promettant qu'elle ne recommencerait pas, lui promettant qu'elle se reprendrait en main dès demain, mais ce n'était qu'un euphémisme, le lendemain il le connaissait déjà... Elle allait boire encore et encore jusqu'à s'endormir sur le canapé comme chaque après midi, oubliant de venir les chercher à l'école, oubliant de faire les courses, oubliant de leur faire à manger ...?

Heureusement que Matthias était là, Matthias était l'ainé de la famille et il avait arrêté le lycée pour prendre en main cette famille qui s'effondrait, il se devait pour ses frères et soeurs d'être ses épaules sur lesquelles ils pouvaient tous se reposer, certes c'était lourd à porter, certes il s'en oubliait lui-même, mais il ne voulait pas que les assistantes sociales ne viennent fourrer leur nez dans leur famille, surtout que par moment leur mère avait des moments de lucidités comme ils aimaient le dire. Ces moments étaient rares, mais ces moments-là étaient merveilleux même si le retour à la réalité avait un goût amer à chaque fois.

Après la classe supérieure, Jim reçut une bourse, une bourse pour Lacross, sport qu'il aimait pratiquer, c'était un de ses exécutoires pour échapper ne serait qu'un petit temps à cette famille. Bien entendu quand le coach l'avait appelé dans son bureau pour lui dire qu'il avait une bourse et qu'il pourrait aller à Harvard, Jim se mit à rire « Okay, elles sont où les caméras, vous êtes un petit rigolo Coach », Le veille homme se mit à sourire et sorti un papier d'un de ses nombreux tiroirs « J'étais certain que tu n'allais pas me croire, mais je blague pas Whitfield. Tu l'as eu cette bourse et je pense que tu devrais l'accepter, tu sais c'est un honneur, certes j'taurais plus dans mon équipe et merde qu'Est-ce que je vais faire avec ces joueurs qui semblent avoir un balais dans le cul mais c'est une belle opportunité pour toi, tu pourras intégrer l'équipe d'Harvard et continuer tes études pour te sortir de toute cette merde. » Le jeune homme attrapa ce papier qui oui, indiquait qu'il avait obtenue une bourse pour ses excellents résultats en sport.. Levant les yeux vers sont Coach, il lui fit un sourire avant d'attraper son sac et de partir sans un mot. Cependant, il ne pouvait pas laisser sa famille comme ça, peut être allait-il devoir travailler à son tour pour nourrir ses frères et soeurs, il ne voulait pas que tout le poids de cette charge se retrouve seulement sur les épaules de son frère. Pourtant, cette idée lui trottait dans la tête, serait-ce égoïste de penser à soit ? Rien qu'un peu ?

Une autre soirée, ou sa mère était ivre morte allongé sur le canapé, le schéma habituel. Il posa une couverture sur son corps et enleva la bouteille qui était posé à ses pieds pour la jeter et pris une décision. Au final, il était le petit dernier et les autres s'en sortirait bien sans lui. Jim n'en pouvait plus de cette vie, qui le pourrait ? C'est pourquoi il prépara ses valises et sorti de cette maison pour se rendre à Cambridge dans la prestigieuse université d'Harvard. Il est certain qu'il misait tout sur le sport ou encore sur la photographie et le dessin, chose qui lui permettait de se calmer lorsque ça n'allait pas.