sorry ? (rosie)

Il le savait, que cette année encore, il n'allait pas être épargné. Ouais, il le savait. Mais Jules était quand même venu à ce bal, parce que Ana y tenait. C'était pas tellement dans ses habitudes de vouloir faire plaisir à quelqu'un mais bon, il allait s'y faire. En fait, il était déjà en train de s'y faire. Faut dire que de se taper les deux soeurs à la table, ça aidait pas mal. Entre la plus grande qui le jugeait pour être mather et la plus jeune qui ne lui parlait plus, on peut dire qu'il était servi. D'ailleurs, il était peut-être temps qu'il ne règle cette histoire avec mini Reynolds. L'avoir de son côté ne pouvait lui être que bénéfique et si en plus, il s'excusait pendant le bal, c'était d'une pierre deux coups pour qu'elle accepte de tourner la page sans broncher. Pourquoi se compliquer la vie franchement ? Le mather avait déjà assez de problèmes pour en rajouter d'autres. C'était déjà pas mal qu'il soit prêt à lui demander pardon, chose qui n'arrivait vraiment mais vraiment pas souvent. La blonde était une privilégiée et le pire, c'est qu'elle ne le savait même pas. "Rosie. T'as cinq minutes ?" lança-t-il, les mains dans les poches, en s'avançant vers elle. D'accord, Jules était prêt à laisser sa fierté de côté, mais pas à table devant tout le monde non plus, fallait pas déconner hein. Certes, il devait avoir perdu en crédibilité depuis qu'il était en couple - c'était pas censé être lui l'insensible ? - mais Jules De Lacroix restait toujours De Lacroix. Et ça, ça ne changerait jamais.

Bon, l'aborder c'était fait et pas très difficile en même temps. Par contre, pour ce qui était de lui offrir de sincères et vraies excuses, là c'était autre chose. Évidemment qu'il avait sa fierté et puis... c'était Jules quoi. Il ne fallait pas trop compter sur lui pour ce qui était de parler à coeur ouvert. C'est qu'il était habitué à toujours tout garder pour lui et ne rien laisser paraître alors...
pourquoi changer les bonnes habitudes ? Parce qu'il était en couple, évidemment. Et que Rosie était la petite soeur d'Ana, qu'elle n'avait jamais rien demandé à personne et pourtant, elle s'en était pris plein la gueule. La colère et la drogue y étaient pour quelque chose mais les sentiments, surtout. "Rien. Ça fait juste un moment qu'on a pas parlé, tous les deux." Bon c'était sa faute puisqu'il l'avait envoyée chier mais bon, voilà quoi. Maintenant que ça allait mieux, il était là. Au bal qui plus est, si ce n'était pas faire des efforts ça. "J'y suis allé un petit peu fort la dernière fois, j'aurais pas dû. C'était pas ta faute." Si sa soeur était partie. Mais puisqu'il fallait bien rejeter la faute sur quelqu'un, le mather avait décidé que ce serait mini Reynolds. Donc ouais, il le regrettait, parce qu'elle était bien la dernière personne à qui on pouvait reprocher quoi que ce soit. Telle une rose, douce et rare, il fallait la protéger. Elle était la petite dernière et Jules avait complètement merdé avec. Il s'en rendait compte peut-être un peu tard, mais il s'en rendait compte. Mieux vaut tard que jamais non ?

Il aurait s'en rendre compte plus tôt. Évidemment. Elle n'avait même pas besoin de le lui dire, Jules le savait très bien. Mais Rosie le connaissait, enfin juste assez pour savoir que le mather n'était pas du genre à se rendre compte des choses rapidement. Non, lui il mettait toujours trois plombes, juste pour faire chier son monde vous savez. Anastasia n'avait pas dû la mettre au courant. Pourtant, vu le temps qu'ils avaient mis avant de se mettre ensemble, la blonde aurait dû le remarquer. Enfin, c'était trop tard de toute façon mais il était là, maintenant. En train d'essayer de s'excuser, ce qui n'était pas facile, pas pour lui, grand allergique de toute forme de politesse et de sensibilité. Le truc, c'est que de voir mini Reynolds en train de pleurer devant lui, ça ne le faisait pas du tout. Est-ce qu'elle laissait couler des larmes par sa faute ? Putain la galère. Après Ana, c'était au tour de la petite soeur. Jules De Lacroix, le parfait exemple du connard qui agissait toujours de la mauvaise manière. Même quand il voulait arranger les choses, il ne faisait que les empirer. À croire que c'était ça son destin, torturer les autres et se torturer lui-même. "Rosie..." souffla-t-il en posant sa main sur l'épaule de la blonde. "Je suis désolé, ok ? J'ai été stupide sur ce coup, c'est la colère qui a parlé pour moi." Chose plutôt rare étant donné que le mather était connu pour toujours garder son froid, dans n'importe quelle circonstance. Sauf suite au départ d'Ana, où tout avait changé, où il avait changé.