agaling ※ secrets cause damages

Il l’écoute. Attentivement. Il l’écoute, absorbe le moindre de ses mots. Il l’écoute comme jamais auparavant car il sait, il le voit bien, qu’elle le lui dira une fois et que ce sera cette fois unique qui comptera. Il s’en souviendra toute sa vie, il s’en souviendra jusqu’à la fin. Parce qu’ils sont comme ça. Dire les choses une fois et s’en souvenir jusqu’à la fin. Il s’en souviendrait parce qu’il a une mémoire dédiée à toutes les choses qu’Agathe lui dit, tous les beaux souvenirs qu’ils ont ensemble. Il se blottit dans ses bras. S’y blottit et veut y rester jusqu’à la fin. Il est terrifié à l’idée de la perdre autant qu’il est terrifié à l’idée de se perdre. Parce qu’il se perd quand il doute, il se perd dans un océan d’inquiétude, de doutes et de questions sans réponses. Mais elle réussit à tout évacuer, à tout faire partir, son esprit se clarifie autant que les questions continuent de se poser. Parce qu’il s’en pose des questions. Aussi simple que complexes. Aussi débiles que compliquées. Il veut tout savoir, tout savoir pour ne pas avoir de surprise. Il veut tout savoir pour ne plus être la victime de l’histoire. Pour ne plus se faire battre à plate couture comme à chaque fois. Pour ne plus subir ce qu’on lui réserve encore et encore. Alors il l’écoute. Encore. Il ne peut faire que ça ce soir, l’écouter. Parce que c’est comme ça qu’il comprend, c’est comme ça qu’il assimile les choses au maximum. Il l’écoute parler de son plan de revanche et comprend maintenant ce qui se passe dans la tête d’Agathe. Elle est blessée par l’affront de Cole, plus qu’elle ne voudra l’admettre. Mais elle veut aussi faire en sorte que tout le monde voit leur vrai visage, qu’ils soient exposés au monde, exposé au grand jour. Parce qu’elle en a marre, marre de les voir s’en tirer à chaque fois sans une égratignure, sans une réprimande. Et il est aussi de son avis. Ils méritent ce qu’il va leur arriver et il l’aidera. Il l’aidera parce qu’il en a marre de voir des personnes se penser tout permis et écraser les autres sans scrupules. Il en a marre d’en être la victime. Il en a marre de subir, il veut être le bourreau. Et comme ça, sans même qu’il ne s’en aperçoive, sa colère contre lui même se tourne vers les deux anglais. Il veut les écraser, les anéantir. Comme ils pensaient le faire avec lui. « Non. Je pourrais le faire. Et je sais que si je flanche, tu seras là pour me remettre d’aplombs. J’aurais juste à te regarder et ça ira mieux. » Il dépose un baiser sur son front, plus calme, plus lui. Son anxiété est une vraie connerie qu’il va apprendre à doser, à contrôler. Il va retourner chez son médecin, faire les analyses qu’il lui a demandé, et revenir aussi fort qu’il le peut. « Je vais t’aider. Si tu as besoin de leur faire croire quoi que ce soit, je suis là. J’en ai marre d’être une victime de ces deux là. C’est fini maintenant. » Il serra un peu plus Agathe contre lui. La serrant contre lui, il trouvait son ancre, son point d’ancrage, son pilier qu’il n’allait jamais laisser partir.

Il était hors de question qu'elle lui fasse endurer quoi que ce soit de trop douloureux. Parce qu'Aisling, c'était son monde, son tout. Et elle avait déjà bien assez merdé pour en plus en rajouter une couche en jouant un jeu dangereux. Alors peut-être qu'au fond, c'était ce qu'elle avait de mieux à faire que de lui raconter la vérité. Point par point. Pour ne pas que les choses se retournent contre elle, pour qu'il sache par avance qu'elle n'était pas en train de faire des trucs fourbes visant à le blesser et surtout pour qu'il soit parfaitement au courant que c'était lui qu'elle voulait et que non, elle n'allait clairement pas le laisser tomber pour retourner avec cet abruti de Cole. Elle avait comprit la leçon, y avait pas besoin de s'y retenter une nouvelle fois. Alors ouais, elle capitulait et préférait jouer carte sur table. Sans faux-semblant, sans chercher à minimiser la vérité. Et si il voulait qu'elle stoppe, si il lui demandait d'arrêter tout ça, elle le ferait. Clairement elle le ferait parce qu'elle était consciente de lui avoir fait bien trop de mal. "Le but, ce n'est pas que tu puisses flancher amour. J'arrête tout si c'est ce qu'il y a de mieux." Elle préfère le lui répéter plutôt que de prendre le risque de le voir vriller une nouvelle fois de la sorte. Parce que son but, c'est pas de le pousser à bout pour un oui et pour un non. "Laisse tomber t'sais quoi. On va juste vivre toi et moi sans rien pour nous distraire. C'est juste toi et moi à partir de maintenant." Et faudrait qu'Agathe, elle apprenne à sortir les personnes nocives de sa vie. Une bonne fois pour toute. Parce que concrètement, si elle voulait aller mieux, si elle voulait réellement s'en sortir, fallait qu'elle se concentre sur les personnes capable de réellement lui faire du bien. Comme Aisling, Maxine et tous les anciens amis qu'elle avait pu mettre de côté en revenant. L'Eliot House n'avait définitivement pas une bonne influence sur elle, il serait peut-être temps qu'elle soit juste elle-même et qu'elle cesse de gâcher ce qui réussissait à lui maintenir la tête hors de l'eau. Déposant un léger baiser sur ses lèvres, elle reprenait alors "Je t'aime idiot, plus personne ne pourra changer ça. Jamais."

« Tu ne pourras pas me protéger tout le temps Agathe. J’ai déjà eut affaire à des personnes qui s’en prenait à moi juste parce que j’étais différent et j’ai failli en finir. Ça n’arrivera plus. Je te le promet. » Il n’allait pas laisser ces personnes viles et vicieuses le prendre pour cible encore une fois. Il sait qu’il peut réussir à ne pas se laisser influencer, ça, il se l’interdisait. Il ne voulait plus, il n’en pouvait plus. La seule personne capable de le blesser était dans ses bras. La seule personne capable de le rendre impossible à consoler était aussi celle qui était aussi la raison de son bonheur. Alors ouais, elle n’avait aucuns doutes à se faire. « Parce que ce n’était pas juste toi et moi ? Je pensais qu’on avait bien établis qu’on ne faisait pas dans les trouples ? » qu’il répond en souriant légèrement. Il était redevenu normal. Sa pression était retombée, sa respiration calmée et son sourire était revenue sur ses lèvres. Il allait mieux. Pas encore au maximum mais il allait mieux et c’est tout ce qui comptait au final. Tout ce qu’il fallait pour qu’ils aillent mieux. Il voulait bien qu’elle réfléchissait énormément, qu’elle se posait milles et une questions, mais il ne voulait pas. Ce n’était pas de sa faute s’il gérait mal ses émotions, s’il était toujours un peu partout dans son esprit, s’il ne savait pas forcément tout prendre avec des pincettes. Son entourage était difficile mais rien qu’il ne pouvait pas gérer. Après tout, ils avaient bien réussis à être amis depuis cinq ans malgré ça, alors être en couple devait être dans leur corde, non ?! « Je t’aime aussi idiote. » dit-il en l’embrassant sur les lèvres, goutant à ses lèvres pour la première fois depuis un peu trop longtemps. Ouais, deux heures, c’est beaucoup.