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Le temps de régler les comptes est arrivé | Dragomir & Peter

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Le temps de régler les comptes est arrivé
Dragomir Astankov & Peter Austen
Mâchoire serrée, les yeux rivés par la vitre, je tapais nerveusement du pied en attendant que le bus arrive enfin à mon arrêt. Et lorsqu’une vieille femme prit trois mille ans pour monter dans le bus deux arrêts avant le mien, je crus devenir fou. En temps normal, je me serais montré patient et indulgent, mais aujourd’hui je bouillais de colère – et de peur aussi. Cela faisait moins d’une heure que j’avais appris que mon ex-petit-ami avait eu un accident et se trouvait à l’hôpital, par l’intermédiaire d’une connaissance commune. Et même si on m’avait rassuré en me disant qu’il avait juste une jambe cassée, j’avais eu la peur de ma vie en apprenant qu’il avait eu un accident de voiture. Et s’il était mort ? Malgré moi je repensais à ma belle-sœur et à ma nièce mortes de cette façon et un frisson parcourut mon dos. Qu’aurais-je fait si ça avait été plus grave ? Comment aurais-je été capable de se rendre à son enterrement ? Je n’en aurais sans doute pas eu la force. Tentant de me débarrasser de ces pensées si sombres, je secouai la tête et essayai de penser à autre chose, comme la fureur que j’éprouvais. A la simple colère que j’éprouvais habituellement envers Dragomir pour avoir lâchement fui sans explication, s’ajoutait alors le fait qu’il m’avait inquiété, stupidement si j’en croyais ce qu’on m’avait dit : prendre le volant alors qu’il était ivre, vraiment ? Et puis bien sûr, pourquoi me prévenir, c’était une perte de temps, non ? Ce n’était pas comme si je pouvais m’inquiéter pour lui. Ah mais c’était vrai, il m’évitait ! Pour des raisons que j’ignorai toujours d’ailleurs. Je n’étais pas du genre à être furieux, mais là je l’étais, mon sang était de la lave dans mes veines, et bien que je ne sois pas du genre violent, j’aurais pu frapper quelqu’un là. Dragomir Astankov de préférence d’ailleurs. Et qu’il soit capable de me foutre autant en rogne alors que j’aurais dû ne plus rien ressentir pour cet abruti lâche, et bien ça m’énervait encore plus.

Quand le bus arriva enfin devant l’hôpital, j’étais une boule de nerfs, prêt à exploser. Je courus presque jusqu’à l’accueil où il y avait une petite queue déjà formée – mon dieu, je n’allais pas en voir le bout – et je me remis à taper du pied en rythme en attendant mon tour, m’attirant quelques regards curieux, et d’autres irrités. Oui, et bien je n’étais pas d’humeur à faire d’efforts pour me calmer, s’ils n’étaient pas contents, ils avaient qu’à aller se plaindre au russe responsable de mon état. D’ailleurs c’est que je m’apprêtais à faire. Finalement ce fut à mon tour, et le secrétaire m’offrit un sourire las – sans doute était-ce une dure journée pour elle – que je fus incapable de lui rendre, aussi me contentais-je de lui demander poliment la chambre de Dragomir. Je la remerciai rapidement quand elle me transmit le numéro et me précipitai au bon étage. Devant la porte de ladite chambre, je m’arrêtai et entrepris de calmer ma respiration. Il était hors de question qu’il pense que j’ai couru jusqu’à lui – même si c’était presque le cas – ni que j’avais eu peur, alors je me concentrai sur ma colère et les dix milles questions que j’avais à lui poser. Quand je me sentis prêt, je poussai la porte, toquant à peine pour annoncer mon arrivée, et entrai sans cérémonie. Malgré moi, mon cœur manqua un battement en le voyant couvert de bandages, mais je me repris vite. « Salut Drago ! Je vois que t’es pas trop occupé, on peut discuter maintenant non ? ».
©Pando
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Le temps de régler les comptes est arrivé
Dragomir Astankov & Peter Austen
Couché dans ton lit, tu grognes plus que tu ne parles. Accident de voiture que tu aurais pu éviter, tu te sens con, coupable. Tu n’étais pas seul Anna et Teddy étaient dans le véhicule avec toi et ça, tu ne te le pardonneras pas. Comment as-tu pu te laisser aller à cette imprudence ? Comment as-tu pu être aveuglé à ce point ? Journalistes que tu détestes, une course folle finissant par un accident grave. Corps brûlé au ventre, jambe cassée, blessure au crâne, tu n’avais pas attaché ta ceinture. Paupières fermées, tes respirations sont douloureuses à chaque fois que ton ventre se soulève. Tu le mérites et même les médicaments sont souvent bien éphémères, la souffrance est bien plus ancrée en toi que de simples blessures physiques. Les visites, elle s’accumule, elle t’épuise mais tu ne dis jamais rien de bien intéressant. Comme un flot de paroles incompréhensibles, tu as perdu ton sourire. Anna et Teddy vont plus ou moins bien, mais ça ne t’empêche pas de t’en vouloir, de craindre le pire. Complètement bourré, complètement drogué, t’aurais jamais dû prendre le volant. Il est trop tard pour les regrets, ce qui est fait est fait et, heureusement pour toi, la mort n’avait pas frappé sauf peut-être ta bagnole déclassée. L’argent de papa avait arrangé bien des choses et, dès lors, tu étais soigné comme un prince. Télévision allumée, tu laisses le son caresser tes oreilles, plongeant par moment dans un demi sommeil. Tu t’évades, tu t’enfuis dans un autre univers de songes, de douleurs. Tu penses, tu vois bien des choses que tu ne dévoileras pas. Alors que ton corps se laisse aller aux bras de Morphée, un bruit de coups, de porte qui s’ouvre te fait revenir à la réalité. Image floue au départ, la voix claque en toi comme un coup de fouet mal placé.

Peter. Ton cœur défaillit, ta peau se tire, tes muscles se crispent. Tu l’observes. Il est là, belle et bien là, lui que tu évites, lui qui a réussi là ou d’autres ont échoués. Relation intime partagée, ton cœur avait fini par succomber, te laissant désarmé devant une ébauche de sentiments que tu refusais de ressentir. Alors oui, tu avais fuis, sans plus de raisons, d’excuses, tu avais fuis le laissant sans réponses. Ses paroles te font l’effet d’une bombe et, instinctivement, tu cherches une échappatoire. Il n’y en a pas. Cloué dans ton lit, cette fois, la fuite n’est pas envisageable. Alors tu paniques. Oui, tu paniques devant son regard bleuté, devant son visage angélique, cette façon de te provoquer, de sourire. Tu détestes ça, cette sensation de marionnette dont il tire les files. Est-il conscient de l’effet qu’il a sur toi ? Certainement pas, tu as pris soin de fuir avant, de ne rien montrer, dévoiler. Tu t’es perdu dans les bras d’Hermès, tu as pensé tes blessures, oubliant les ombres de son visage, de son regard. Tu as tenté d’effacer, oui, tenter, car jamais tu n’y es réellement parvenu. « Peter… » Ta voix est légèrement aigue, tu te redresses doucement, grimaçant sous la douleur de tes blessures. Non, tu n’iras nulle part, pas cette fois-ci. « Je ne pense pas que ça soit le lieu, ni l’instant. » Que tu dis en détournant les yeux, en voulant échapper à ses deux billes océans. Ta jambe plâtrée t’oblige à te recoucher, les bandages sur ton torse te font souvent suffoquer. Mais qu’importe, là de suite, tu manques d’air à cause de lui. Partagé entre l’envie de le voir approcher, de le voir s’en aller. Partagé entre le désir de le toucher, le désir d’oublier. Tu veux échapper au champ de bataille qu’est l’amour, tu sais qu’au final, tu en sortiras perdant quoi qu’il arrive.

©Pando
(Invité)