NOVA DE GLÜCKSBOURG ► emma stone

Assise sur son lit, Nova, cette jolie blonde âgée de six ans serait contre elle cet ours en peluche qu'elle a depuis sa naissance. Une peluche en qui elle peut avoir confiance, mais surtout raconter sa tristesse, car oui, la Holloway est triste et cette journée ne l'aide pas. Caressant la tête de son ours, il se faisait tard quand Amélie, cette jolie brune est entrée dans la chambre de sa fille en voyant ce regard triste, mais surtout la lumière encore allumé à cette heure tardive. Nova n'arrivait pas à trouver le sommeil et étrangement, elle n'a pas beaucoup parlé à sa mère lors du dîner, elle qui raconte toute sa journée, ce qu'elle a pu faire en classe, dans la cour de récréation... Ce soir, l'envie n'était pas au rendez-vous et sa mère ne supportait pas voir cette bouille d'ange triste. S'asseyant à ses cotés, Amélie posa sa main dans les cheveux blond de son unique enfant en lui disant « Ma chérie, quelque chose ne va pas ? Tu sais que tu peux tout me dire » mère et fille ont toujours été proches et pourtant plus elle grandissait et plus elle se sentait bizarre, comme s'il lui manquait quelque chose et c'est lorsqu'elle a été à l'école aujourd'hui, écouter les autres enfants parler de cette journée si spéciale alors que pour elle c'est une simple journée comme les autres « C'est la fête des papas aujourd'hui » dit-elle tout simplement en serrant encore plus fort son ours en peluche contre sa poitrine. C'est en entendant les quelques mots de sa fille qu'Amélie a compris la tristesse de son enfant... Il n'y a jamais eu d'homme depuis la naissance de Nova. Son paternel rentrait du travail, étant chauffeur routier lorsque Amélie venait d'accoucher. Il s'est trop dépêché pour retrouver sa femme et c'est à ce moment-là qu'il a eu ce grave accident et malheureusement il est mort sur le coup. C'est encore dur pour cette jeune veuve qui à chaque anniversaire de sa fille doit aussi « fêter » la mort de son mari et compter une année de plus sans lui. Prenant sa fille dans ses bras, elle l'embrassa sur le front « Tu sais que ton papa il t'aime. Il te voit tous les jours et je suis sûr qu'il t'entend. T'es une petite fille courageuse, tout comme ton papa et si tu veux, demain tu lui feras une carte, on ira lui donner d'accord ? Je suis sûr que ça lui ferait plaisir » dit-elle en essayant de la réconforter. Avec les années elle comprendra, à cet âge-là c'est toujours difficile d'expliquer à son enfant que son père ne reviendra jamais. « Toutes les deux, on n'a pas besoin d'un autre papa. Les autres enfants n'ont pas ce que tu as toi... Une maman à tes petits soins, comme une princesse » dit-elle en lui souriant avant de l'embrasser sur le front « Je peux dormir avec toi cette nuit ? » comment dire non à ce regard qui pourrait faire fondre n'importe qui ? Se levant, elle a pris sa fille dans ses bras « Vient par là trésor » dit-elle avant de sortir de la chambre en éteignant la lumière.

Sortant des vestiaires, Nova a rejoint l'équipe des cheerleaders il y a quelques mois et s'est trouvé une vraie passion pour la danse. Faut dire qu'elle veut ressembler à sa mère, étant son seul modèle depuis toujours. Beaucoup de personnes lui dit qu'elle ne ressemble aucunement à sa mère du coté physique, mais elle est le portrait craché de cette dernière mentalement. Une vraie copie et ce n'est pas une Holloway pour rien. Un entraînement épuisant alors qu'elle suivait les filles jusqu'au parking pour prendre le bus et rentrer chez elles. « Nova, t'as vu ce mec ? Le capitaine de l'équipe de basket ? Il n'a pas arrêté de te regarder lors de l'entraînement. Tu lui as tapé dans l'oeil je crois. » tournant sa tête, elle a regardée brièvement avant de se tourner vers sa meilleure amie. Les mecs ? Elle ne s'y intéresse pas vraiment, enfin pour l'instant ce n'est pas sa priorité. Aimant pendre soin d'elle, Nova aimait ses moments entres filles passés avec sa mère lorsqu'elle a quelques minutes, car oui, Mme Holloway n'a pas de temps pour elle et sa fille et depuis des années elle cumule boulot sur boulot pour payer les factures, mais surtout de quoi nourrir sa fille. « Il veut juste se faire une cheerleader, c'est tout » dit-elle en remettant une mèche de cheveux derrière son oreille en regardant le bus arriver « On se fait une soirée pyjamas, ça te dit de venir ? » lui demanda une fille à sa droite avec qui elle partageait une chorégraphie pour supporter les basketteurs lors de grands matchs « C'est gentil, mais je peux pas... Je suis de service ce soir et j'ai pas encore révisé pour les examens, une prochaine fois peut-être » dit-elle en saluant les filles avant de s'éloigner. Pour aider sa mère, elle a réussie à se trouver un petit boulot dans un fast food, trois soirs par semaine et travailleuse comme pas deux et sachant très bien qu'elle n'auras jamais l'argent pour entrer à l'université, seul le travail peut l'aider à avoir de bonnes notes, mais surtout réussir pour obtenir une bourse dans une université à la fin du lycée.

Deux ans plus tard, à l'âge de ses seize ans qu'elle a vécue un cauchemars. Un homme, le meilleur ami de sa mère qui venait souvent à la maison alors qu'elle étudiait pour avoir un avenir et c'est une chose à laquelle elle excellait particulièrement. Cet homme, elle l'a tout de suite trouvé séduisant, il se montrait charmant avec elle, doux et n'hésitait pas à l'aider quand elle ne comprenait pas quelque chose. Jeune adolescence douce et naïve, elle ne connaissait pas l'amour avant de le rencontrer. Elle qui attendait le prince charmant venait de tomber sur le méchant loup. Alors qu'elle le pensait sincère, lui n'était qu'un joueur qui voulait juste l'avoir dans son lit, abusé d'elle et de ses courbes féminines. Il s'est rapproché d'elle dans un seul et unique but : la posséder. Naïve comme pas possible, elle n'a rien vu venir jusqu'à ce soir où ils se sont retrouvés tous les deux dans la maison Holloway. Elle devait étudier, mais avec lui à ses côtés c'était impossible. La maison était vide ce jour-là. Ce jour où il lui a pris sa virginité de force. Quelques baisés tendres, quelques mots doux pour l'apaiser et il a eu ce qu'il voulait. Elle ne voulait pas, elle avait mal, mais comment se débattre devant un tas de muscle comme lui ? La douleur était intense, le mal était fait et pourtant il continuait en lui promettant monts et merveilles. Quelque chose s'est brisé ce soir-là, il l'a brisé comme personne n'aurait pu le faire. Il a recommencé à plusieurs reprises profitant de cette maison vide, profitant que sa mère rentre tard du travail en faisant des heures supplémentaires. Elle est brisée et ça, elle ne l'oublierait jamais. Elle a vécu avec ça sur la conscience et sur le corps des semaines. Des semaines de silences alors qu'elle s'enfermait sur elle-même, que le rayon de soleil de la famille ne rayonnait plus jusqu'à ce qu'elle avoue tout à sa mère en étant en larme sur le sol de sa chambre. Les actes du meilleur ami de sa mère qui n'en revenait pas, qui s'en voulait de n'avoir rien vu a laissé des traces invisible sur tout son corps, mais surtout sur son coeur. Les cauchemars ont suivi cet aveu, elle ne dormait que très peu hanté par cet homme qu'elle voyait dans son sommeil. Elle avait peur de tomber sur lui dans les rues de Londres, de croiser son regard rempli de perversion et que ses mains la touche à nouveau.

La blondinette a mis du temps à se remettre de ce cauchemar en allant voir un psychologue toutes les semaines et après avoir déménagé dans sa ville natale, Olso. C'est l'année de ses dix-sept ans que sa vie a basculée. En rentrant du lycée, c'est avec surprise qu'elle retrouvait sa mère dans le salon assise sur le canapé avec ce regard vide et triste. Elle a totalement fait abstraction du reste en oubliant ces deux hommes en costard, ce couple assis en face de cette dernière et ce jeune homme qui devait avoir le même âge qu'elle, posté contre la fenêtre en la détaillant de haut en bas du regard. « Maman, qu'est-ce qui se passe ? » dit-elle en posant son sac sur le sol avant de s'asseoir à ses côtés et de se rendre enfin compte des autres personnes dans la pièce et de prendre conscience de qui ils sont. Après tout, elle vit à Olso depuis plus d'un an, elle est née dans cette ville et sa mère lui a toujours parlé de sa ville de naissance, de son pays « Ma chérie, tu sais qui sont ces personnes n'est-ce pas ? » elle acquiesce de la tête en portant son regard sur le couple princier et ensuite sur sa mère « Oui, bien sûr, mais qu'est-ce qu'il se passe ? » Nova, totalement perdu ne comprend pas. Pourquoi ils seraient dans sa maison ? Une maison d'un citoyen au revenu très moyen ? « Tu te rappelle des gros titres qu'il y a eu il y a quelques mois ? » Nova fronce les sourcils, elle s'en souvient, le décès de la princesse suite à une grave maladie, cette annonce l'a même touchée quand elle l'a su « Elle est décédée d'une maladie, tout le pays en a parlé, ça a fait la une durant des semaines. » dit-elle à sa mère sans regarder les couples princier et leur fils aîné qui se trouvait bien avec eux et pourtant l'homme pris la parole « Ambre avait besoin d'une greffe, nous avons fait les tests et le résultat s'est montré négatif sur nous deux, chose qui n'aurait pas dû arriver jusqu'à ce qu'on nous dise que nous n'étions pas ses parents biologiques... » dit-il en s'arrêtant pour poser une main sur l'épaule de sa femme « Je ne comprends, où voulez-vous en venir ? » en quoi cela la regarde ? C'est tragique, des gens malades, il y en a dans le monde entier, mais pourquoi ça la concerne ? « Ce qu'il veut dire c'est que tu es leur fille » dit sa mère avant de mettre une main devant sa bouche pour se retenir de tomber en sanglot devant cette vérité. Elle perdait sa fille adorée, mais apprenait que sa véritable fille était décédée il y a quelques semaines. « Quoi ?! C'est n'importe quoi, c'est toi ma mère, ça l'a toujours été. » la blondinette se leva en lâchant la main de sa mère avant de regarder ce couple assis devant elle et ce garçon qui la fixait « Le jour de ta naissance, il y avait deux petites filles dans la salle d'examen et l'infirmière qui devait s'occuper de toi s'est trompée de berceau en mettant le bracelet avec le prénom à ton poignet. » Étrangement, Nova sentait les larmes monter et voir sa mère dans cet état était difficile pour elle sans compter sur cette "révélation" qui venait de changer toute sa vie, mais qui répondait inconsciemment à toutes ses questions qu'elle se posait depuis toute petite. Pourquoi est-ce qu'elle ne ressemblait pas à ses parents, aucun trait du visage, le regard, la couleur des cheveux. Pourquoi est-ce qu'elle ressentait ce gros vide dans sa poitrine, qu'elle avait mal alors que tout allait bien, qu'elle se sentait heureuse alors que tout allait mal ? Cette connexion invisible était en réalité liée à son frère, son jumeau et tout prenait sens petit à petit.

Nova a eu besoin de temps avant de digérer toutes ces informations qui venaient de changer sa vie. Quelques mois avant d'accepter l'offre de ses parents biologiques et d'avoir la vie qu'elle aurait dû avoir dès sa naissance. Un accord pour éviter de passer devant le juge et d'avoir sa mère, celle qui l'a élevé près d'elle, une bonne situation et un boulot plus que respectable. C'était ses conditions. Les négociations, elle a ça dans le sang et a très vite compris comment mettre à profit. L'annonce a été rendu publique peu avant son admission à Harvard. Au départ, elle ne voulait pas quitter Olso, mais en habitant avec ses parents biologiques et son frère, elle a rapidement trouvée cette connexion, rempli ce vide qui lui manquait et elle avait besoin de le suivre pour en savoir plus : un lien inexplicable. Ça fait quatre ans qu'elle étudie dans cette prestigieuse université et qu'elle porte le titre de princesse. Quatre ans que sa vie a basculé du jour au lendemain même si le futur reste encore à écrire.