After party | Miciaron

Une année qui se termine. Bien ou moins bien en fonction des résultats aux examens, mais aussi en fonction de la vie personnelle et de ses hauts et ses bas. Encore une année qui s’achève à Harvard, où dès la rentrée, de nouveaux visages feront leurs apparitions, et d’autres disparaîtront… Sauf Aaron. Non, lui il n’a pas le droit de disparaître, je pense que Ciaran et moi serons d’accord pour le dire. D’ailleurs on n’a pas hésité une seconde en voyant que le jeune homme avait obtenu son diplôme. Une petite virée dans l’épicerie du coin, et on s retrouve ne bas de son immeuble quelques minutes plus tard, chacun un sac rempli dans la main. « Je pense que j’ai pris de quoi boire et manger, pour plusieurs semaines » dis-je en riant en voyant Ciaran arriver, lui aussi bien chargé. « Bon par conte, je ne sais plus le numéro de son appart’ Et s’il n'y a pas d’ascenseur, je te laisse porter mon sac, pour équilibrer un peu au niveau des muscles. » dis-je avec un clin d’œil, en ouvrant déjà la porte d'entrée, pour l’aider à passer. Gentleman Mira !

Il fallait le reconnaître, tu n’avais jamais ressenti de véritable nostalgie à chaque fin de cycle au beau milieu de ton parcours scolaire. Tu ne te souvenais que très peu de ta fin de collège, et autant dire que la fin de ta période de lycée avait été une libération. Seulement, là tu sentais que c’était totalement différent. La fin des études supérieures, c’était tout autre chose. La boucle était bouclée pour Aaron, et tu étais ravi pour ton pote en plus d’en être pas mal fier. Mais au fond de toi, tu te posais encore souvent la question de ses projets à venir. Resterait-il à Boston, ou se lancerait-il dans sa nouvelle vie de père de famille, pleinement, à New York ? Allez savoir. Quoiqu’il en soit, avec Mira vous aviez prévu de vous imposer chez lui, histoire de marquer le coup. Ça m’arrange j’ai rien touché depuis ce matin. C’est peut-être aussi ce qui avait motivé tes achats mais surprise du chef, tu t’étais procuré de jolis cigares cubains, et autant que tu allais en profiter ce soir. Tu fumais que très peu chez toi, depuis que tu es en colocation avec Bambi puisque c’est mauvais pour elle, mais les occasions comme ce soir c’était sacré. Ouais voyons ! Que jamais je ne t’entende te la jouer les féministes Mimi’ ! Donne moi ça ! Attrapant malgré tout un des sacs de ton amie, tu te la jouais gentleman, et poto’ sympa. Je lui ai prévu une strip-teaseuse pour marquer le coup, tu te sentiras pas trop hun ? C’est ça joue le guignol. Mira c'était la seule touche féminine que vous ne remplaciez jamais. En attendant vous aviez vite fait de rejoindre le pallier de l’appartement d’Aaron et bras que trop peu chargés tu laissais Mira tambouriner la porte de Buckley

Enfin, des vacances. C'est quand même bien mérité. Après des semaines d'acharnement, oubliant un peu sa vie sociale, aussi, le voilà diplômé. Et pas de n'importe quelle université mais Harvard. Attention. Dire qu'il n'aurait jamais cru, pouvoir, un jour intégrer cette prestigieuse université. certes, une prestigieuse mais certainement en Angleterre. Pour être un peu loin de sa famille et de certains engagements. Mais les choses se sont passés, autrement. Il ne regrette en rien, le parcours qu'il a fait, depuis. Et il repense, ainsi à ses années ici, à Boston. Tellement de choses se sont passés. Et même récemment. Le coup d'Alexander, sur cette fameuse coucherie.. c'est triste mais il ne veut pas que cette amitié se détruise. Va falloir te rattraper mon gars ! Les quelques jours qui ont suivit la remise des diplômes, Aaron a pu se rendre à New-York et convenir du mieux pour sa fille. Pour le moment, il restera sur Boston. Mais pour combien de temps ? Il était à son appartement, ce soir. Un appartement qu'il occupe depuis son arrivée. Et il en a vu des choses. Avec le passage de plusieurs colocataires, souvent féminine. Allez, vieux, ce n'est pas le moment d'être nostalgique. T'es encore là. Il arque un sourcil, en entendant frapper. Tiens.. doit-il se joindre à une soirée ? Il serait partant. Maintenant qu'il se sent plus libéré. Mais à sa grande surprise, c'est Mira et Ciaràn et à les voir, son sourire se fit présent. C'est pas vrai ! Vous êtes ensemble ?! Vous m'annoncez votre mariage ? Mince, vieux, tu l'as mis enceinte ? Ouais, taquinerie sur taquinerie, il ne peut pas s'en empêcher. Il les invite à rentrer, voyant tout ces sacs.

Fêter la fin de ces études, c’est quelque chose d’immanquable pour ma part. Mais c’est également une page qui se tourne, et une nouvelle que l’on s’apprête à écrire. Et concernant Aaron, je ne sais pas du tout ce qui va être imprimé sur cette page, s’il compte rester à Boston, ou partir vers de nouvelles aventures. Mais aujourd’hui, ou plutôt ce soir, on ne se pose pas ces questions et on va juste faire la fête et s’amuser à trois. Plus on est de fou, plus on rit… peut-être que cette phrase est vraie, mais pour moi si nous sommes à trois… c’est largement suffisant. Et je pense aussi que, malgré tout ce que j’ai acheté en bouffe, il n’y aura pas de reste. Je tends d’ailleurs mon sac à Ciaran, un grand sourire aux lèvres, avant de déposer un bisou sur sa joue. « Bien sûr que si je suis féministe. Je prône les bonnes manières, que les hommes soient des gentlemen, qu’ils payent l’addition, qu’ils tiennent la porte, mais que notre salaire soit légèrement plus élevé. » dis-je avec un clin d’œil. J’ai ma propre définition du féministe. Enfin, je le laisse tout de même passer devant en lui tenant la porte d’entrée. « Une strip-teaseuse. Bah pendant que vous vous rincerez l’œil, je me commanderai un chippendale, mais moi au moins, je n’aurai pas besoin de partager. » dis-je avec un clin d’œil avant de frapper à la porte du Mather, attendant quelques secondes pour voir apparaître le visage d’Aaron. « Eh oui, on voulait attendre tes résultats pour t’annoncer la nouvelle. » dis-je avec un grand sourire, rentrant totalement dans le jeu. « Bon le mariage, il a pas encore fait sa demande, mais je me sens pas encore prête. » dis-je plus bas, avec un clin d’œil en passant à côté d'Aaron, et devant Ciaran, l’aidant ensuite à sortir les différents paquets et bouteilles que l’on a achetées. « Alors comme ça, on a son diplôme, et on organise rien avec ses meilleurs amis . »

C'était bien l'idée que tu t'en faisais. Féministe mais pas trop. Elles veulent tout ces femmes : être chouchoutée, avoir un homme fort tout en étant parfaitement leur égal à tout point de vue. Qu'importe, tu récupérais le paquet sans râler pour autant, bien au contraire. Contradictions, bonjour ! Avais-tu lancé l'air autant détaché qu'amusé. A croire que tous les trois vous ne vous lassiez jamais de vous chambrer. C'était dingue mais c'est peut-être ce qui faisait que votre trio marchait si bien. Quoiqu'il en soit, tu n'étais que rarement le dernier à freiner ce jeu-là. T'as deux mecs à tes pieds en permanence, jamais satisfaite pour autant ! Oui tu parlais bien d'Aaron et toi. D'ailleurs en parlant du loup il n'avait pas tardé à vous ouvrir. Et fidèle à lui-même, fidèle à vous, il manquait de sortir une connerie dès la première phrase. Connerie à laquelle ni Mira, ni toi ne servait l'indifférence. C'est ça ! Figure toi qu'elle ne me dira oui qu'à condition que tu sois sa demoiselle d'honneur Buckley ! Elle en rêve. Il fallait remarquer que tu avais fait l'impasse sur la question d'Aaron. Tu ne voulais pas penser à ta rupture récente. Ce n'était pas le moment, et bon sang la plaie était à vif. Tellement que tu sombrais doucement dans le déni mais au fond tu ne cessais d'y penser. Elle avait cru être enceinte, et ce détail avait tout bousculé entre vous. Monsieur est passé dans la cour des grands ? C'est vrai que mine de rien Aaron était papa, il avait fini ces études, c'était véritablement un nouveau chapitre pour lui.

Plus léger, il se sent. Il retrouve même la forme et quelques bonnes vieilles habitudes. Parce qu'il a plusieurs semaines à rattraper. Quand il est en repos, il se repose, certes mais il en profite pour retrouver quelques amis ou même, quelques connaissances, autour d'un verre. Il a juste l'impression d'avoir hiberné pendant plusieurs mois. Au moins, depuis les vacances de printemps. Mais pour l'heure, ce soir, il a la surprise d’avoir la visite de Mira et de Ciaràn. Ce qui lui fait vraiment plaisir mais il ne peut pas s'empêcher de les taquiner, prétextant qu'ils fêtent la grossesse surprise de Mira. Non mais il n'y a, qu'à les voir, ça peut porter à confusion. C'est pas vrai, et t'attends quoi, mec ? Toujours dans ce petit jeu mais les invitant à entrer, en même temps. Les aidant, ensuite avec tout ces sacs. C'est parfait, j'ai une robe que je rêve de mettre depuis des années. Elle doit m'aller, maintenant. Large sourire qu'il fait, fier de ces conneries qu'ils peuvent tous se lancer. Le marié se tape souvent la demoiselle d'honneur. C'est pas plutôt, toi qui en rêve ? dit-il envers Ciaràn avant de se tourner vers Mira. Je suis pas le genre à fêter tout ça mais j'apprécie tout ces efforts. Ouais, lui, c'est à sa manière. Un tour au bar et la soirée commence avec un bon verre puis, il les enchaîne et c'est une aventure tout le long de la nuit. Mais ouais, il apprécie, ça lui fait vraiment plaisir et il vient à les aider à tout déposer là où il faut. Laissez-moi, profiter encore de ma jeunesse. Ouais en quelques sortes. Mais tout change tellement, en quelques jours, quelques semaines, quelques mois. C'est juste dingue mais c'est excitant, aussi.