oppa bâtard style (briander)

Wade était en stage à New York pour je ne savais combien de temps et du coup je me retrouvais avec ma petite fille en non stop pour x jours. Et j'étais très loin de me plaindre. Parce que oui ça me faisait chier de croiser à chaque fois mon ex et oui ça me faisait chier de me séparer de ma puce pendant quelques jours à chaque fois. Alors le temps qu'il demandait pas réparation pour récupérer Juliet, grand bien lui fasse l'air de New York. Je retrouvais Alex dans le salon, qui lui aussi n'avait pas ses enfants ces prochains jours, Hendrix étant avec Az et Robyn avec Milena à New York. Une soirée entre nous, ça c'était bon. Enfin, y avait Juliet qui était dans son berceau à côté de nous, mais elle était si calme ce soir. J'sortais des bières du frigo, avant de les poser sur la table, lançant un coup d'oeil aux infos. Trump a dit quelque chose pour les un d'Orlando au final ? L'an passé, il avait juste mis un tweet haineux sur les réseaux sociaux tandis qu'obama et clinton s'étaient rendus sur place. Ptn, je détestais les américains, j'vous jure, ils sont débiles d'avoir élu quelqu'un comme lui. Je soupirais, m'enfonçant dans le canapé, regardant dans le vide la TV. Ooooh, au fait, on a pas terminé ce qu'on avait commencé la semaine dernière. dis-je avec un sourire en coin. J'me levais avant d'aller récupérer un cahier et des feuilles qu'on avait commencé à gribouiller. Tu t'souviens ou t'étais trop mort ?

Une soirée comme les autres. Hendrix était avec Az et ce soir, on était séparés parce qu'elle avait des plans avec ses colocs je crois. Enfin, grand bien me fasse, je passais du temps avec Bri et ça faisait du bien, de temps en temps comme ça. Et là, c'était même la deuxième fois dans la semaine et autant dire que c'était rare qu'on passe autant de temps comme ça. La plupart du temps j'étais avec Az. Soit ici, soit chez elle. Ouais, la situation me gavait un peu, d'avoir deux chez-soi distincts mais bon, on avait dit qu'on se retrouverait à la rentrée et j'avais juste hâte. Installé comme une loque dans le canapé, les pieds sur la table basse, j'attrapais mon téléphone pour aller sur twitter à l'instant même où elle me demandait pour Trump et.. yeah, il avait mis un truc. “Ouais, il a tweeté un truc rapidos, qu'on oubliera jamais les victimes, avec une image comportant toutes les photos des personnes tuées” Je lui montrais mon téléphone avec le tweet en question. “Ça fait très faux-cul, tu trouves pas ?” L'année dernière, au moment des événements, il avait été plus qu'affreux comme mec. Et maintenant, c'était le président de notre joyeuse contrée. Génial. Je la patpatais alors qu'elle était calée dans le canapé à côté de moi, quand finalement, elle se relevait, une idée derrière la tête. “Euuuh, trop mort” disais-je en fronçant les sourcils, ne sachant pas tellement où elle voulait en venir. “On a fait quoi ?” Nous connaissant, j'avais limite peur en fait de ce qu'elle pouvait répondre.

Des fois, j'avais terriblement honte d'être américaine. Je ne supportais pas l'idée qu'un mec comme Trump soit élu à la tête de mon pays si beau et si majestueux. J'aurai tellement aimé qu'obama puisse rester encore quelques années, mais j'avais bon espoir que sa femme ou que sa fille prennent la relève. Ca serait une bénédiction pour être honnête ahaha. “Ouais, il a tweeté un truc rapidos, qu'on oubliera jamais les victimes, avec une image comportant toutes les photos des personnes tuées” Je prenais le téléphone dans les mains, lisant rapidement le tweet avant de lever les yeux au ciel. Ew, sérieusement le mec ? “Ça fait très faux-cul, tu trouves pas ?” J'acquiesçais. Je pense que c'est quelqu'un qui a dû lui dire qu'il devrait faire ça parce que ça rendrait bien tu vois. Regardant viteuf les informations, je me rendais compte que j'avais surtout les idées ailleurs et que j'avais besoin de rigole et de profiter du bon temps avec mon meilleur ami. Et ça me rappelait un truc qu'on avait commencé la semaine dernière. “On a fait quoi ?” Un grand sourire aux lèvres, j'ouvrais le carnet avec plein de noms écrits rapidement au crayon de papier et des petites étoiles à côté. Ou des ronds, j'sais plus trop. J'crois qu'on était encore en pleine recherche de comment établir notre barème. Je me raclais la gorge, avant de me mettre assise en tailleur sur le canapé, en direction d'Alexander. Okay, alors si j'te dis: Noam, Simon, Lewis et Margot, est-ce que ça t'dit quelque chose ? lui dis-je avec ma tête de suspens, venant de prononcer à voix haute quatre de mes coups d'un soir depuis ma rupture avec Wade.

Franchement, parler de Trump n'était pas mon sujet favori. Ce mec, il était incroyable et j'avais encore du mal à ce que des gens aient pu voter pour lui. Après tout, j'étais pour Bernie et j'avais vraiment cru qu'il aurait pu passer. En vain. Hillary avait gagné les primaires démocrates et j'étais resté sur elle après tout. Maintenant, il fallait assumer que certains abrutis aient pu voter pour un comme de la trempe de Trump. “A tous les coups ouais” Il essaye de redorer son image comme il peut, mais difficile quand il ne cesse d'appeler la presse autre que Fox News "fake news". C'est un abruti, tout simplement. Avec ses portes paroles qui justifient ce qu'il dit par des alternative facts.. autant dire qu'ils sont pas vraiment fut-fut ceux là non plus. Quoiqu'il en soit, on se devait de parler d'autre chose et apparemment, on a fait des trucs qui ne me venaient absolument pas en tête. Un cahier en main, le stylo dans l'autre, elle avait le grand sourire sur les lèvres, preuve que c'était quelque chose de bien. Ou de drôle. Ou même les deux en même temps. Installée en tailleur, elle se mit alors à m'énoncer quatre prénoms qui ne me disaient que vaguement quelque chose. Les yeux plissés vers elle, je tentais à tâtons. “Des.. gens que tu... as eu dans ton lit?” Ouais, sûrement que c'était ça. Ou alors c'était des collègues à elle. Mais vu son sourire, j'opte pour la première option. Et sûrement que j'allais gagner parce que j'étais trop fort.