J'sais plus trop : tu nous as invité ou, on se tape l'incruste ??

Capucine n'avait pas envie de se plaindre mais Summer semblait crever d'envie de savoir ce qu'il s'était passé entre Capucine et Isaiha. Ce qui était normal vu le lien qui l'unissait au Lowell. Summer se colla contre Capucine qui haussa les sourcils, ne s'attendant pas à se retrouver dans un câlin. En vérité, Capucine n'avait jamais réellement osé être tactile avec Summer pour ne mettre aucune ambiguïté entre elles. Après tout, elle connaissait bien l'orientation sexuelle de Summer. Pas que ça la dérange mais elle se sentirait relativement mal si Summer venait à être attirée par elle alors qu'elle était la femme de son meilleur ami. Malgré ça, Capucine se sentit soudainement un peu mieux dans ses bras, glissant les siens autour d'elle. La tête posée contre son épaule, Capucine se sentait comme une petite fille dans les bras de sa mère. Elle soupira doucement en écoutant Summer. Elle fronça les sourcils et releva son visage, l'observant. « Inutile... ? » La brune se sentait vexée que la blonde pense que ses doutes étaient inutiles. Pinçant les lèvres, contrariée, Capucine ne répondit rien, écoutant simplement Summer lui parler. Elle avait raison, Isaiha était forcément avec elle parce qu'elle lui présentait une autre forme de relation. Enfin, elle ne savait pas trop. Elle savait simplement que sa relation avec Amanda n'avait pas donné quelque chose de fameux. C'était toujours par jalousie que la brune pestait contre l'ex de son amoureux. Sagement, Capucine écoutait Summer, plissant les yeux en réfléchissant un peu à la situation. La brune soupira en s'affalant sur le canapé. Elle savait que Summer avait raison mais elle avait été vexée par le comportement de Isaiha. Et son ego mal placé refusait de se lancer. Capucine observa Summer d'un air renfrogné. « Ça fait quelque jours maintenant... » Elle soupira doucement en gonflant les joues, baissant le nez. « En plus, il me manque cet idiot... Je sais parfaitement qu'il a eu raison pour Jorah mais c'est la façon dont ça s'est passé. Je crois que j'ai aussi besoin de temps pour essayer de me dire qu'il a sûrement pété un câble... Même si j'ai envie de le rappeler, je veux faire les choses bien... » Même à prendre le risque de le perdre définitivement en prenant son temps. Elle regarda Summer, un peu incertaine. « Mais si on s'aime, ça devrait aller non ? »

Summer était gentille. Ça faisait du bien à Capucine de se sentir comprise. Isaiha était vraiment un garçon adorable qui se pliait en quatre pour Capucine. Et même s'il avait du taire sa fierté durant quelques semaines, le jeune avait toujours fait face avec détermination. Elle savait qu'il n'avait pas agit à tort mais peut être qu'il aurait du amener la chose autrement. La jeune femme ne voyait pas comment en même temps. Son caractère fort l'avait poussé à hurler plus fort que Isaiha dans cette histoire pour au final le bouder et essayer de trouver une solution au problème. La solution, elle l'avait puisqu'elle avait décidé de balayer Jorah de sa vie définitivement. Au final, Isaiha n'avait pas tort. Capucine n'avait plus besoin de lui dans sa vie. « Oui... Enfin, c'est rare qu'on se dispute avec Isaiha... Il est assez calme et il sait toujours comment me calmer. Enfin, il sait me parler pour me détendre. Jorah ne savait pas faire ça. Il criait sans cesse après moi donc je criais après lui. On s'époumonait bêtement comme si ça allait arranger les choses. » Capucine soupira doucement en se massant la nuque. Oui, la vie avec Isaiha était bien plus facile. Et plus drôle aussi. Sa naïveté et son innocence faisait de lui le parfait petit clown, même contre sa volonté. « En tout cas, tu n'as pas choisi le mec le plus facile... » Se moqua t-elle gentiment. Elle adorait Paris mais clairement, elle, elle lui collerait des baffes si elle pouvait. La brune sourit doucement. Paris et Summer allaient vraiment bien ensembles. L'anglaise était persuadée qu'il ne pouvait pas en être autrement entre eux. « Oui, je ferais vite... Je ne tiens pas à le perdre... » Non, clairement pas. Capucine prenait d'ailleurs souvent sur elle pour éviter de se disputer avec Isaiha, craignant de le faire fuir à force. Mais parfois, la jeune femme avait ce côté capricieux qui pouvait énerver. Ce n'était pas pour rien que son père l'appelait Capricine par moment.

Summer complimenta le couple avant de désigner une photo, la détaillant presque comme une professionnelle. Capucine observa la photo avant de sourire doucement. « On est pas mal oui... » Contrairement à il y a six mois, Capucine avait une bien meilleure mine sur les photos actuelles qui ornaient son appartement. Isaiha restait l'homme le plus beau de la terre, pour ne pas dire le plus sexy. Mais ça, c'était toujours l'avis d'une femme amoureuse. La brune reposa son regard sur Summer. « Bon et toi ? Au fait, Paris n'a pas déchiré le bel ensemble que je t'ai offert à ton anniversaire hein ? » Non parce que là, elle le tuerait à mains nues s'il avait osé ! « Il te va au fait ? » Depuis le temps, elle aurait pu le demander quand même. Mais ça ne lui traversait l'esprit que maintenant. Il fallait dire qu'entre son amoureux, ses études, sa famille et les invitations à droite à gauche, Capucine n'avait pas vu le temps passer.

Si Paris était bel homme -parce qu'il fallait être aveugle pour ne pas s'en rendre compte-, Capucine n'avait jamais rien ressenti pour lui en dehors d'une profonde amitié. Même si la première approche de Paris avait été pleine de sous entendus sexuels, Capucine avait jeté son dévolu sur son ami, Jorah, préférant se contenter d'un garçon plus petit et moins baraqué à l'époque. Et puis, aujourd'hui, elle savait que c'était le destin qui avait voulu que ça se passe comme ça. Capucine ne regrettait rien du tout désormais parce que si elle avait perdu une occasion de s'envoyer en l'air à l'époque, aujourd'hui elle avait gagné un frère de cœur sur qui elle pouvait compter. Même si parfois elle l'aurait volontiers étranglé. Mais de voir qui était Paris désormais, mari et père accompli, ça rendait Capucine fière de lui. La brune observa Summer en train de parler de Paris et craint un instant qu'elle ne se mette à pleurer. C'était si touchant de voir une femme amoureuse et heureuse quand on connaissait le passé de Paris, le queutard qu'elle l'appelait à l'époque. Mais bon, il fallait dire que c'était vrai. Capucine le connaissait depuis qu'elle avait dix-huit ans et tout ce qu'elle avait vu de Paris c'était la collection de poitrine qui avait défilé sous ses yeux. Et son sale caractère bien entendu. Summer avait les épaules pour supporter Paris et son sourire doux et amoureux le confirmait. Enfin, tenter de convaincre Capucine était comme de prêcher une convaincue. Il y avait longtemps que Capucine ne voyait plus Paris avec une autre fille que Summer. Et elle espérait sincèrement que jamais ils ne se sépareraient. Parce que Capucine avait désormais son couple exemplaire. Paris n'allait pas sans Summer. Summer n'allait pas sans Paris. « Ne t'en fais pas, je sais ce que vaut Paris. Le bon comme le mauvais ! » Rit-elle doucement en tapotant la main de Summer. Parler d'autre chose lui faisait beaucoup de bien. « Vous êtes fait pour être ensemble de toute manière. L'un ne va pas sans l'autre ! » Capucine n'ajouta rien. Elle n'osait pas parler trop franchement avec Summer. Mais elle était contente que la blonde ait accepté Ashlynn. Ça les aurait sûrement brisé que la petite fille mette le bazar dans leur couple. Surtout qu'elle, elle n'avait rien demandé. Vraiment rien demandé.

Enfin, le sujet devint un peu plus léger et Capucine tenta de mettre sa crainte de perdre Isaiha de côté. Si ils s'aiment assez, tout ira bien. La brune sourit légèrement, amusée d'entendre Summer. Paris était quand même une sale brute par moment. Le cadeau de Summer avait coûté une fortune, et même si elle se fichait de l'argent, ce n'était pas une raison pour aller jouer les king kong. Capucine soupira doucement. « Ah bah ça, je veux bien te croire !! Brutus qu'il aurait du s'appeler ! » À peine le sujet entamé, voilà que Summer se remet à parler de Isaiha. Capucine manqua de soupirer légèrement, ne voulant pas remettre le sujet sur le tapis. Cependant, elle fit une moue songeuse, observant le salon avec attention. Si elle se référait à la décoration de l'appartement de Isaiha, elle doutait réellement s'en faire. Naturellement, Capucine avait fait de la place pour qu'il puisse y poser ses cadres photos, ses affaires. « Hum... Je ne pense pas. Déjà, je le connais, il va mettre des plantes partout. » Et ce n'était pas pour déplaire à Capucine qui observait la plante desséchée que Isaiha avait eu espoir qu'elle la maintienne en vie. Juste de l'eau. Il lui fallait juste de l'eau. La brune se voyait déjà faire une moue de petite fille qui avait fait une bêtise devant l'air blasé de Isaiha qui contemplerait la plante en pleine agonie. Capucine n'osait pas la toucher de peur de faire empirer les choses. « Et puis, j'ai fait de la place dans mon armoire. Et j'ai laissé des trous sur les murs si jamais il veut y mettre des photos, des tableaux, ce qu'il veut. Il a sa place dans l'entrée. Et puis, la cuisine est son espace à lui donc il l'agencera comme il veut. Je veux qu'il se sente chez lui, pas chez moi. Enfin, que ce soit chez nous... » Parce que s'il venait à emménager avec elle, c'était hors de question que le jeune homme ne se sente pas chez lui. La brune avait assez de place pour lui. « Enfin, ça va le faire non ? » Et voilà, rien que d'en parler la rendait très inquiète.