AZASMIN + Falling in love through the internet is falling in love with the idea of being in love

Tu patientes devant le comptoir, le plateau à la main et qui commence à peser lourd après quelques heures. T'attends que Jason veuille bien s'activer et te filer les commandes que t'as donné il y a déjà cinq bonnes minutes. Tu soupires, agacée, t'as mal au pied, mal à la tête, l'odeur de ce bar commence à te peser et tu t'en es déjà lassé après trois jours. Ouais, t'es pas du style à rester trop longtemps au même endroit, trop longtemps avec les mêmes personnes parce qu'au bout du compte, à la fin, t'as toujours ce besoin de changer d'air. De renouveau. Comme si tu faisais une overdose de ces visages que tu côtoies, de ces lieux que tu fréquentes.. Et là, c'est encore plus rapide que d'habitude. Tu détestes déjà cet endroit. - Elles te fileront pas leur numéro. Tu souffles à Jason en passant derrière le bar. T'es juste un pigeon, elles t'accordent juste un semblant d'importance pour boire sur ton compte, pour avoir une dose plus forte d'alcool au fond de leur verre. C'est tout. Tu ne lui adresse même pas un regard, rempli ton plateau et tu repars aussi vite faire la tournée des tables. Sourires hypocrite, doux visage bercé faux semblants, des yeux qui vous transporteraient, loin.. Dans les plus profonds des enfers. Tourne les talons, collision, et les verres ramassés s'expliquent dans un fracas assourdissant. Si tu te fait pas virer ce soir, c'est que ton patron veut te baiser ! - Putain ! Que tu lances, violente. Et le rocher dans lequel t'as cogné vient te percuter d'un seul coup, d'un coup franc en te blessant de projectiles. Elle, Tamsin. Les yeux écarquillés tu n'arrive pas à y croire, tu ne veux pas y croire. T'as même un doute sur le coup, elle a changé, elle est encore plus belle. Encore plus bonne aussi. Elle pourrait facilement te refaire chavirer si elle le voulait bien, et tu te laisserais noyer avec plaisir dans son océan ravageur. - Je vais finir par croire qu'on était vraiment des âmes sœurs. Tu ris. Tu le dit avec humour même si tu l'a longtemps crut.

J'avais rejoins quelques amis de la fac, fêter la fin des cours, le summer camp qui arrive et toute ses conneries. On boit un verre, puis un second, je passe aux toilettes, reviens vers eux et on boit encore. Ils tiennent moyens et je suis toujours au même point. Faut dire que j'les aime bien, j'ai aucun soucis avec eux mais je sais pas si je vais pouvoir les supporter pendant encore le reste de la soirée. Alors je mens, la meilleure chose que je sais faire, probablement. J'invente une excuse, attrape ma veste, me lève et au moment où je commence à avancer, je percute quelqu'un. Putain ! Machinalement, le bras passe autour de la taille de la demoiselle -visiblement- histoire de la retenir dans une potentielle chute. "J'avais pas vu." calmement, mais sans excuse. Je sais que c'est ton boulot et que ça doit probablement être fatiguant, alors je dis rien. Ses yeux rencontrent les miens, et je sens que quelque chose se passe. - Je vais finir par croire qu'on était vraiment des âmes sœurs. Le bras se dessere autour de la taille, je me place en face en souriant. C'est.. une sorte de technique de drague ?  Je sais pas, j'arrive pas à la situer, sur le coup. C'est pas l'alcool qui parle, c'est ma mémoire, et ma mémoire est bien muette. Alors je lui offre un sourire, "C'est bien possible." que je lance en souriant. J'ignore ce que j'ai fais pour être son âme-soeur mais je sais qu'elle est trop belle pour que je la laisse passer. "Tu fini à quelle heure ton service ?" qui ne tente rien, n'a rien . Au pire, si au final elle s'avère être stupide ou que sais-je, il sera facile pour moi de l'éviter, de toute façon j'aime pas trop cet endroit.  

C'était pas ta soirée, comme toutes les autres que t'as passé ici en fait. Je manque de tomber, de m'écorcher le corps à coup de bouts de verres tranchants, mais la vraie lame c'est son bras qui s'enroule autour de ma taille quand je reconnais quasi immédiatement son visage. Comment l'oublier ? Impossible. Au fond, elle était gravée quelque part. "J'avais pas vu." Qu'elle dit avec nonchalance. Il reste encore un petit morceau de celle que t'as connue autrefois, il reste même des souvenirs, des mots, des gros mots. Ceux qui chamboulent, ceux qu'on ne comprend pas toujours, ceux qu'on dit sans vraiment le penser. Mais visiblement.. T'es la seule à t'en rappeler. Et au fond, ça te fait chier. Bien chier même ! Tu recules alors que son bras se retire lentement, elle te regarde en vain mais n'y voit rien qu'une simple serveuse maladroite. "C'est bien possible". Tu pouffes un rire, ironique. Baissant légèrement la tête. Alors c'est vraiment vrai, tu sais pas de quoi je parle ? Tu sais pas qui je suis ? Tu sais plus ce qu'on a été à un moment ? T'es décevante Tamsin, mais bon, ça change pas. "Tu finis à quelle heure ton service ?" Tu arques un sourcil, hausses les épaules. - T'es devenue encore plus facile qu'à l'époque Tamsin.. Ouais, il t'en faut peu pour te faire tourner la tête, pour que tu tombes le temps d'une nuit sans réfléchir. Tu la connait, sûrement mieux que personne, mieux que tout ceux qui l'entourent maintenant. - Bonne soirée, j'ai du boulot. Sec. Rapide. Précis. Tu cherches pas plus loin, tu cherches à comprendre, toi aussi t'es prête à l'oublier, à tout effacer et faire comme si rien n'avait jamais compté. Tu tournes les talons, l'abandonnant au milieu du bar pour rejoindre le placard à balais et nettoyer les dégâts qu'elle a causé. Elle en cause toujours, on termine tous comme le cristal qui orne le parquet.

Il parrait que j'ai pas changé, que les choses évoluent, que les avancent mais que je bouge pas. C'est vrai, j'essaie de pas trop perdre mes marques. T'es devenue encore plus facile qu'à l'époque Tamsin.. A l'époque ? Donc on se connaissait ? Je regarde son visage, le scrute, les sourcils se froncent et d'un coup, tout reviens comme d'une claque. Bonne soirée, j'ai du boulot. Ouais enfin sauf qu'elle, elle est déjà partie. C'est pas facile, c'était il y a longtemps et sans mentir, j'ai connu d'autres personnes ensuite. Je dis pas que c'est pardonnable, je dis juste que c'est à prendre en compte. "Wow non attends." les pas se font plus grand en sa direction, la main attrape l'autre, "Az' arrête c'est bon, j'sais que c'est toi." se rattrappe, essaie en tout cas. Je la tire doucement vers moi, ne lâchant pas sa main, me permettant des caresses sur le dos de sa main, même, "ça.. ça fait du bien d'te voir enfin en vrai." souris, débile. Ouais, on s'était jamais rencontrée et tu vois, ça fait bizarre. "M'en veux pas, j'ai juste un peu bu alors j'avais pas capté avant." c'est tout, rien que ça. Et puis, faut dire aussi que t'a changé. Ton corps est developpé, plus que dans mes souvenirs, beaucoup plus que dans ses photos en sous-vêtements que tu m'envoyais. Ton visage aussi, il est moins doux, la perte de l'insouciance, je dirais. La perte de quelques imperfections, aussi. Je le dirais pas à voix haute mais t'es toujours aussi belle qu'avant, toujours.

C'est une grosse claque que tu viens de te prendre en pleine gueule, là, tout d'suite. Tu te sent bien conne a être la seule à avoir gardé précieusement ce doux souvenir. Garder son visage dans un coin de ta tête en pensant naïvement qu'elle ferait de même. Autrefois, elle était cette bouée de sauvetage, cette personne à laquelle tu t'es accroché comme personne, la première même mais ça ne signifiait rien. Rien du tout, la preuve étant, ce soir, elle s'adresse à toi comme à une vulgaire inconnue. Pourtant, toi, t'as encore la saveur de ses sentiments au bout des lèvres, t'as encore le flash-back de ces moments à rêvé de sa peau sans jamais pouvoir la toucher. Cette torture, elle te laisse encore un goût terriblement amer dans la bouche, même aujourd'hui, même si elle se tient maintenant face à toi. Mais tu lui en veut, t'as même plus envie de la voir maintenant. Bravo Tamsin, t'as tout gâché, ça aussi ça fait partie de tes bonnes habitudes, pas vrai ? Pourtant, tu lui tourne à peine le dos que tes pupilles te brûlent de les priver de sa silhouette, de ses petits yeux marrons, de sa bouche. Putain cette bouche.. Elle aussi, t'as longtemps rêvé de la goûter. Mais le rêve a finalement prit fin, comme tout, comme vous. "Wow non attends." T'écoute pas, tu veux pas savoir, elle ne mérite pas que tu lui accorde encore une seule seconde de ton temps. T'es dégoûté que cette fille, celle avec qui t'as croqué pour la première fois aux sentiments aussi insignifiants soient-ils, ils étaient beaux, ils étaient doux et elle, elle est même pas capable de conserver ça quelque part dans son égoïsme surfait. "Az' arrête c'est bon, j'sais que c'est toi." Elle dit finalement ton nom, il sonnerait presque bien venant d'elle. Sa main dans la tienne te force à t'arrêter, sa caresse est de trop et tu te retire aussitôt de son emprise. - T'as mit trop de temps. Beaucoup trop, quand toi, tu l'a reconnue en une fraction de seconde. Tu réponds sur la défensive, te braque en croisant les bras contre ta poitrine. "ça.. ça fait du bien d'te voir enfin en vrai." Tu mords l'intérieur de ta joue, détourne le regard en faisant mine de soupirer. Evidemment que ça te fait plaisir, bien sûr que c'est ce que tu voulais entendre, mais ton ego ne te permet pas de lui montrer. "M'en veux pas, j'ai juste un peu bu alors j'avais pas capté avant." Vieille excuse. T'as envie de lui d'arrêter, qu'elle s'enfonce qu'un peu plus avec son mensonge à la con. Toi aussi tu l'a sortie un tas de fois cette phrase, à des mecs, à des meufs, à des coups d'un soir sans importance. - Même sous n'importe quelle drogue, je t'aurais reconnue. Tu viens dire en plantant ton regard dans le sien, tu voulais qu'elle voit que t'était sincère, à quel point tu pensais ce que tu venais de dire. Tu lèves les yeux au ciel, regarde ta montre rapidement. - Je termine dans dix minutes, tu me doit un verre.. Même plusieurs en fait.