Can you think of any better way to choke? (alice)

La journée était passée à une vitesse incroyable. J'avais eu la mauvaise idée de traîner sur l'ordinateur et de fil en aiguille à acheter un jeu qui m'avait pris aux tripes de part ses graphismes et la brutalité des scènes. J'incarnais un personnage devant survivre dans un camp de vacance avec un tueur à ses trousses. Et même si j'adorai les jeux vidéos beaucoup plus intelligents ou bien dotés d'énigmes en tout genre, rien n'était au rendez vous. Pourtant j'y jouais encore et encore jusqu'à m'en briser la rétine. Le soleil commençant à décliner, j'avais fini par arrêter et me plonger dans un bon vieux bouquin, l'un de mes préférés de Stephen King. Un thriller passionnant qui avait eu le don de me surprendre malgré le nombre de fois incessante où je l'avais lu. Installé dans mon canapé, aucune de mes colocataires présentes ce soir-la, surement bien trop occupé à fricoté avec le premier venue ou pire se faire saillir avec la plus grande des décadences. Mais j'avais la paix. Chose dont elles se refusaient à me donner depuis quelques temps. J'avais encore du mal à me demander pour quelles raisons j'avais signé ce papier. Peut être en pensant que je serai respecté ? Ou bien même par un miracle qu'une d'entre elles auraient su apprécier ce que j'aimais et nous aurions débattu dans heures et des heures durant. Parce que j'aimais ça plus que n'importe quoi d'autre. D'écouter l'avis des uns et des autres même si je savais d'avance que la mienne l'emporterait sur une ignorante. Mais j'aimais réfuter, sans cesse, montrer que je les dépassais tous. Sans exception et ça avait quelque chose d'extrêmement satisfaisant, plaisant même. Le regard dans le vague, perdu, le fil de mes pensées fut interrompu par quelques coups portés à la porte d'entrée ? Levant le regard vers celle-ci, je m'y rendais, ouvrant la porte à Alice ? Je fronce les sourcils en n'ayant aucun mot pour décrire le sentiment que je ressentais en ce moment-même. « Mais qu'est-ce que.. » arrivais-je à articuler en ne comprenant pas vraiment ce qu'elle pouvait bien faire ici.

@ALICE R. GRIMALDI

Pour bien faire, il faut bien commencer. Alice tenait cette phrase du célèbre film Mary Poppins. Et elle comptait l'appliquer ce soir même. Si la sombre nouvelle de l'infidélité de son père lui trottait encore dans la tête et le fait que son frère rejoindrait les anges bien trop tôt, Alice avait à l'esprit de passer une bonne soirée. Enfin, de passer une soirée en tout cas. Et quoi de mieux que d'aller faire connaissance avec ce garçon qui était désormais son fiancé ? Bien qu'on lui aurait présenté une porte à la place qu'Alice n'aurait pas été surprise. Mais lui alors, il était le grand Dieu congélateur avec son froid et hautain. Des billets lui sortaient des yeux et des trou de nez et chaque fois qu'il ouvrait la bouche, il... Ah il n'ouvrait pas la bouche. Alice ne savait pas grand chose de lui parce qu'il n'avait pas voulu converser avec elle. Enfin, elle ne s'attendait pas à ce qu'il la prenne dans ses bras pour lui dire qu'il était ravi qu'elle devienne sa femme mais pas non plus à se prendre une porte en pleine figure. Donc ce soir, c'était le soir où Nathen allait apprendre à connaître Alice. Et quoi de mieux qu'une petite soirée en « amoureux » pour ça ? La jeune femme avait acheter Japonais pour l'occasion, se munissant de bières japonaise et de saké pour aller avec le tout, avant de se rendre chez Nathen. Une fois devant la porte, elle donna quelques coups contre la porte et patienta. C'est alors qu'elle se rendit compte qu'elle ne savait même pas s'il était là. Mais la porte s'ouvrit et un large sourire apparut sur le visage d'Alice. « Hey !!! Bonsoir mon fiancé !! » Elle le poussa pour s'incruster dans l'appartement. « Oh dis donc c'est joli chez toi !! Tu aurais pu m'inviter quand même !! » Lança t-elle joyeusement comme si elle était la bienvenue chez lui. Elle déposa les sacs sur la table. « J'ai pris japonais, j'espère que tu aimes ! » Tout le monde aimait le japonais non ?

Ma douce tranquillité venait d'être mise à rude épreuve. Alice, ma futur épouse venait d'entrée dans l'appartement sans même que je ne l'y invite. Me poussant de l'encadrement de la porte pour que sa petite personne s'installe, piétine mon environnement si calme et harmonieux. Quand bien même j'avais réussis à être seul, je ne le restais jamais bien longtemps. Je fronce les sourcils, restant serein malgré tout. Après tout, quelques phrases bien placées et elle serait dehors en un rien de temps, non ? Du moins j'espérai qu'elle s'en aille le plus vite possible. Malgré son rang, qui valait le mien, je ne pouvais me résoudre à la considérer puisque j'allais très certainement un jour lui donner un héritier et encore. J'espérai, sans le cacher, me dépatouiller de ce carnage avant l'heure. « Mais quelle merveilleuse surprise.. » répliquais-je, une grimace collée sur mon visage, tandis que mon enthousiasme n'avait rien de réel. Mais pourquoi était-elle ici ? Qu'est-ce qu'elle pouvait bien avoir envie ? Tant de question qui au final avait bien une réponse. Manger ensemble ? Je rumine intérieurement, n'ayant nullement l'envie de partager ne serait-ce qu'un repas. Juste rester seul. A lire. Malheureusement même cette chose aussi simple soit-elle ne m'était pas accordé. A croire que j'étais le mal en personne. « Malheureusement, je vais devoir partir.. » enquillais-je pour la dissuader de rester. « J'ai un ami qui ne se sent pas très bien. » La pire excuse ever. J'étais bien le dernier à me soucier de l'état d'esprit des gens. La mienne étant nettement supérieur, je n'avais pas que ça à faire.

Nathen semblait vraiment ravi de voir Alice débarquer chez lui. Alice se sentait tellement bien accueillie, comme le messie. Très attendue. La jeune femme savait qu'elle le dérangeait mais elle s'en fichait pas mal. Elle l'observa en haussant les sourcils, un aide neutre sur le visage. Puis elle se mit à sourire. « Je savais que ça te plairait !! » De toute manière, ils étaient destinés à vivre ensembles plus tard. Alors autant que Alice l'habitue à sa présence tout de suite. La jeune femme avait prit de quoi partager un repas. Elle ne lui demandait pas de lui faire un enfant maintenant non plus mais Nathen n'avait même pas envie de partager, ne serait ce qu'un repas avec elle. La princesse venait à se dire qu'il devait la trouver extrêmement laide pour n'avoir absolument pas le moindre sentiment positif pour elle. Inspirant profondément alors que Nathen essayait de trouver une excuse un peu bidon, Alice sourit largement, montrant qu'elle ne partirait pas. Elle n'allait pas le laisser tranquille. « Ah oui ? Le pauvre. Pourquoi tu ne l'invites pas ? On sera trois et puis on a assez à manger pour partager avec une troisième personne... » Déclara t-elle tout naturellement avant de s'installer dans le canapé, déballant le repas sur la table basse. Puis elle posa son regard sur Nathen. C'était un regard qui voulait bien dire qu'elle ne dévisserait pas son fessier royal du canapé. La jeune femme soupira doucement. « Tu viens manger ou pas ? Ou tu veux appeler ton ami avant ? » Alice n'était pas stupide. Nathen n'était pas le genre à se soucier des autres si ça ne concernait pas sa petite personne. Alice allait bien s'amuser à le taquiner à ce propos d'ailleurs. Puis bon, elle avait pas acheté japonais pour rien alors il avait tout intérêt à venir visser son fessier royal à côté d'elle pour manger. « Aller Nathen... Plus vite tu viendras manger et plus vite je serais partie... » Ou pas.

Je ne cachais pas ma véritable nature aux yeux de la jeune femme, si elle devait finir par m'épouser ce qui m'étonnerai, il fallait qu'elle sache. Aucune parcelle de prince charmant ne respirait de tout mon être, et qui pouvait l'être dans notre génération ? J'avais beau être courtois avec elle cependant pour satisfaire mon père mais cette sangsue semblait réellement vouloir lier des liens avec ma personne. A mon plus grand regret. Soudainement son sourire lumineux résonna dans la pièce, on ne voyait plus qu'elle. Une colgategirl trop brillante et sans grand intérêt. A sa réplique, je m'essaie à un sourire qui n'en avait en réalité rien d'en être un. J'étais blasé et pas du tout dans une humeur à partager quoique se soit avec elle. Mais alors que je pensais mon plan ingénieux, infaillible, Alice proposa que la personne inexistante se pointe à la maison. Fail. A croire que sa petite boîte crânienne avait de quoi me répondre convenablement, et savait surtout parer mes répliques inattendues. N'ayant nulle autre idée sur le moment, je me devais d'admettre qu'elle m'avait eu. Et en beauté. « On va pas gâcher un dîner que tu aurais spécialement apporté pour moi. Je l'appellerai et viendrai le voir un peu plus tard. » Bredouillais-je en voyant mes chances de tranquillité s'amoindrir de minutes en minutes. Définitivement, j'étais coincé avec la brune dans cet appartement et seul. Je la rejoins dans le salon, m'asseyant sur l'un des sièges adjacents le canapé pour garder mon espace. Elle est têtue, et je ne sais pas si cette information me plaît ou s'il me réserve simplement une multitude d'emmerde à l'avenir. Le coude posé sur l'accoudoir, la main sur une barbe inexistante, je réfléchissais, les yeux rivés sur elle. « Tu veux vraiment te marier avec moi ? » demandais-je de but en blanc pour connaître son avis. Peut être qu'elle aussi ne voulait pas de cet événement à mourir.

Alice aurait un serpent venimeux mortel en guise de fiancé qu'elle n'en changerait pas de comportement. Une poutre en ferraille dégageait plus de chaleur que le prince à qui elle faisait face. La jeune femme ne comptait pas se démonter. Non, elle ne voulait pas l'épouser. Mais elle le devait. Elle le devait d'autant plus que désormais, Tate avait presque accès au trône. Elle n'avait pas fait part de ses plans à Nathen. Enfin, il fallait pouvoir en même temps. Le garçon ne donnait pas réellement envie de partager quoi que ce soit. Mais ça n'arrêterait pas Alice. Elle vendrait son âme s'il le fallait. Parce que si le Prince des Pays-Bas se fichait des autres, Alice ne se fichait pas de son peuple. Elle avait besoin de lui et ça ne changerait pas, même s'il devait faire la tronche pour le restant de sa vie. Alice sourirait pour deux dans ce cas. « Bonne idée !! Et la prochaine fois, tu pourras l'inviter. J'aimerai bien rencontrer tes amis !! » Non, elle s'en fichait. Mais ça allait sûrement l'exaspérer qu'elle fasse comme si elle était réellement une personne importante dans sa vie. Alice l'observa s'installer loin d'elle, se mettant à rire. « Tu veux peut être aller dans la cuisine et on se hurlera notre conversation ?? » Elle le taquinait. Ce n'était vraiment pas méchant mais elle avait besoin de détendre l'atmosphère. La jeune femme commença à manger après avoir tout ouvert sur la table, manquant de s'étouffer à la question de Nathen. Ses yeux verts se posèrent sur le prince alors qu'elle mâchait une grosse bouchée. « Hum... » Alice soupira doucement. « Tu connais la réponse je crois non ? Je ne veux pas réellement t'épouser. Uniquement par intérêt. Je sais que tu préfères la franchise. Si je t'épouse, j'accède à mon trône. Si je ne t'épouse ça, c'est un vulgaire bâtard qui y accède. Je me fiche que tu me trompes, que tu ai tout un tas de maîtresses. Épouse moi, fais moi un ou deux héritiers et ensuite, fais ce que tu veux. Mais je ne laisserai pas mon peuple entre les mains d'un connard... » Au moins, c'était clair et précis comme réponse.