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Assise au fond de ce taxi, sur cette banquette arrière sale, poussiéreuse, des restes de bouffe qui t'accompagne, tes yeux se perdent sur les bâtiments que tu longes. Et plus ce taxi avance, plus tes mains deviennent moites, plus t'as l'impression que ton palpitant va exploser hors de ta poitrine pour ne laisser que des décombres. T'as hésité, longtemps hésité avant de monter dans cette voiture, de donner cette adresse, tu étais maintenant certaine que cette fille était bel et bien réelle. Que c'était pas des conneries, t'en as encore eu la preuve il y a deux jours quand Maxime t'as confondu avec elle. Deuxième fois qu'on t'appelle par son prénom, ce prénom qui ne veut plus sortir de ta tête à l'en faire exploser. Ton cerveau est en ébullition, tu comprends rien.. T'as juste l'impression d'être la pauvre tarée d'un mauvais film. Le taxi s'arrête, tu restes cloué au siège, tu piges pas direct jusqu'à ce que le chauffeur se retourne en tendant sa main pour récupérer l'argent de sa course. Tu le regarde, tu réfléchis une demie seconde à faire un taxi basket ou a essayer l'honnêteté. La première solution te tente, mais t'as envie de faire les choses bien pour une fois, pour aujourd'hui. Sors tes billets de ta poche avant de lui donner et de sortir. Tu serres les dents, regarde de chaque côté de la rue, tu penses même à faire demi tour, tu te sent pas prête pour affronter ça. Elle non plus, elle ne doit pas l'être. La porte s'ouvre et attire ton attention, pendant un court instant t'as flippé que ce soit elle, et t'en profite pour te faufiler à l'intérieur du bâtiment. Tu souffles un coup, arrive devant la porte et t'as une réaction complètement con.. Tu colles ton oreille à la porte pour écouter, tu sais même pas pourquoi tu fais ça mais c'est naturel. Allez, arrête d'être lâche pour une fois, tape à cette putain de porte, c'est toutes tes prières de gosse qui peuvent se réaliser aujourd'hui. Tu te souvient ? Celles où tu demandais de toutes tes forces de retrouver ta famille, de retrouver ceux que t'as jamais connu. Tu sais, ces rêves auxquels t'as arrêté de croire. Et ta main se lève dans un élan pour cogner contre le bois, tu mords ta lèvre inférieure, remue les jambes avec anxiété en entendant le bruit des pas qui approchent.
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