(Andrea) But I got nothing here without you, so one last time I need to be the one who takes you home

Tu avais été prévenue par Ezio que Andy était sorti de l'hôpital. Plusieurs fois, tu avais essayé d'aller le voir à l'hôpital. Combien de fois avais-tu fait le même trajet jusqu'à l'hôpital pendant ces deux semaines ? Combien de fois avais-tu finalement fait demi-tour devant la porte de sa chambre ? Plusieurs fois ! Puis, tu trouvais toujours une bonne raison pour ne pas y aller finalement, comme quelqu’un déjà là. En fait, dans le fond, tu ne savais pas vraiment ce que tu voulais, c'était bien cela le problème. Parce que en même temps, il est vrai que tu fuyais un peu les moments où vous vous retrouveriez juste tous les deux. Mais, tu voulais aussi le voir seul à seul. Juste vous deux. Rien que pour toi. Pour une fois. Alors, tu prenais de ses nouvelles par ton frère ou par les infirmières, les médecins ou par tout autre moyen. Bien sûr que tu t'étais inquiétée pour lui et dire que tu ne te souciais pas de lui serait un mensonge. Normal, il était comme ta famille, comme ton frère. Et voir même plus … Après de multiples hésitations, tu t’étais alors décidée à aller le voir directement chez lui. Tu ne pouvais pas ne pas y aller, ne pas le voir maintenant. Plus qu'il ne fallait, tu ressentais ce besoin de le voir. C'est finalement sur le pallier de l'ascenseur que vos regards se croisèrent. « Je te dérange ? Tu as rendez-vous quelque part ? J’aurais dû prévenir, je peux repasser plus tard.»

Après que vos regards se soient croisés, ton regard se porta sur le chien Monaco, que tu connaissais bien et qui te connaissait bien aussi maintenant. « Coucou toi, ça fait longtemps, tu m'as tellement manqué.» dis-tu avec un sourire enfantin alors que tu t'abaissais pour caresser le chien. Ces paroles s'adressaient aussi bien au chien qu'au maître. Mais, c’était drôle de voir à quel point certaines choses n'étaient pas faciles à dire ou plutôt, étaient plus faciles si elles étaient prononcées par un autre moyen. Tu te doutais bien que ta visite d'aujourd'hui devait le surprendre. Cela faisait longtemps, c'est vrai mais tu étais toujours partie en vadrouille à l'autre bout du monde, sauver la veuve et l'orphelin. Mais, tu comptais bien te poser pour désormais prendre soin de tes proches maintenant. Et il en faisait partie. Evidemment. Il avait même une place de choix, une place de roi. Vous vous connaissiez assez l'un et l'autre pour savoir l'un et l'autre que vous étiez tous les deux gênés d'une certaine façon. Ou du moins, toi, tu l'étais, c'était sûr. Tu te dis qu'il devait probablement t'en vouloir. Tu te sentais désolée de ne pas être venue plus tôt, fautive comme une enfant qui sait qu'elle a mal agi et qui doit aujourd'hui se rattraper. Même si tu t'étais inquiétée chaque jour pour lui, que tu avais harcelé les médecins et que tu continuerais à veiller sur lui, sans qu'il le sache bien sûr. « Je peux t'accompagner ? » Ce n'était pas vraiment une question car tu étais bien décidée à le suivre, maintenant que tu étais là, pas prête à le quitter comme cela. Pas prête à le laisser partir. Tu levas légèrement les yeux au ciel quand il te demanda comment toi, tu allais. « C'est plutôt à toi qu'il faut demander. Tu écoutes les recommandations des médecins j'espère ? »