la vie en rose | Emlilio

Je rejette en arrière quelques mèches de cheveux tombant devant mon visage, relevant ce dernier pour englober ma pièce à vivre du regard. Un long soupir s’échappe de mes lèvres face à l’immensité du travail qui m’attend encore, pour rendre cet endroit… presque neuf, mais malgré tout c’est un sourire qui l’emporte, venant se glisser sur mes lèvres. Une vaisselle de faite, un sacré coup d’aspirateur passé, principalement pour avaler les poils de Monsieur Haribo, le reste… ce n’est que superficiel je pense, comme les poussières, ça peut attendre. Mais pour une séance photo, j’estime que c’est suffisant, du moment qu’un mur blanc est libre pour que le jeune homme puisse « poser » dans mes tenues. Les tenues. Je grimace, constatant que je n’ai rien préparer et qu’Émilio va se pointer dans… la non . Quelques minutes plus tard, je reviens dans la pièce principale, portant plusieurs fringues, posé sur des cintres, ne sachant pas vraiment ou foutre tout ça, décidant de les accrocher en haut des portes. Pourquoi je fais une séance photo chez moi déjà ? Ah oui je n’ai pas assez d’argent pour me permettre de me louer une salle convenable, n’ayant déjà pas assez d’argent pour payer mon modèle de manière convenable .J’envoie valser d’un geste de la main mon chat s’approchant dangereusement de ces vêtements qui n’ont pas encore été infecté par ces saloperies de poils. « dégage de là, va faire ta sieste toute l'aprèm comme tu en as l’habitude. » lui dis-je. Le jour où je n’ai pas besoin de lui dans mes pattes, c’est celui qu’il va choisir pour me tenir compagnie. Je soupire en entendant des coups portés à la porte, m’annonçant l’arrivée de mon mannequin d’un jour, alors que je n’ai pas fini de tout préparer. Tant pis. J’attrape Haribo sous le ventre, et part le déposer dans ma chambre, dans laquelle je l’enferme avant de me diriger vers la porte et de l’ouvrir sur le visage d’Émilio. « Salut… Entre… » dis-je en m’effaçant pour le laisser passer.

emilio & mira
| Emilio avait pris l’habitude de poser pour Mira quand il le pouvait, il le faisait de manière gratuite même s’il avait tout de même des vêtements en retour –c’est la moindre des choses. Le mannequin avait pris le temps de courir ce matin en compagnie de son chien Phoenix, comme il avait l’habitude de le faire dès qu’il a du temps. Pourtant, il dû le laisser seul pendant quelques heures afin de poser pour la jolie photographe. D’ailleurs, valais mieux qu’il se dépêche s’il ne veut pas être en retard. Il prit une douche rapide et s’habilla d’une façon simple avant de partir en direction de l’appartement de la blonde. Il n’avait pas pour habitude d’aller chez elle pour ce genre de photo, mais c’était le cas aujourd’hui. Il monta les quelques marches et sonna finalement à la porte de l’appartement/studio. Il penche la tête sur le côté doucement quand elle vient finalement lui ouvrir la porte. « Salut » dit-il en entrant à son tour dans l’appartement. Il regarde autour de lui, cherchant à en connaître un peu plus sur la quincy. « Eh bien, si j’avais cru qu’on me proposerait un photoshoot dans un appartement… J’y aurais jamais cru » dit-il en regardant des photos qu’il y avait sur une espèce de commode.

Je ferme quelques secondes les yeux avant d’ouvrir la porte, reprenant mon inspiration avant de laisser ma main se refermer sur la poignée de la porte que je tourne avant de tirer à moi, rouvrant de site les yeux sur le visage du jeune Mather. Un sourire amical se dessine sur mes lèvres tandis que je m’efface pour le laisser rentrer. Plus ou moins prête pour cette séance photo à domicile. Je passe ma main dans mes cheveux avant de refermer la porte derrière lui, avançant finalement dans mon appartement. « Tu n’es pas allergique au chat ? » demandai-je tournant légèrement mon regard vers le jeune homme, le voyant regarder mon appartement. Ce n’est pas le grand luxe loin de là, très loin même des appartements que l’on a l’habitude de voir à Boston. J’entre ouvre légèrement la porte de ma chambre, ne tenant pas non plus à ce que le jeune homme scrute ce qui s’y trouve, pour laisser passer ma boule de poils orange. Le pauvre il ne va pas rester enfermé non plus, tant qu’il ne va pas sur les vêtements qu’Émilio va porter. Je reviens finalement vers le Mather, me mordillant légèrement la lèvre en le voyant regarder mes photos « oui désolé, je n’ai pas eu les moyens de louer une salle… et une séance dans un parc, ce n’est pas l’idéal pour les vêtements. » dis-je avec une grimace, trouvant déjà galère le fait de faire une séance ici sans portants ou autres pour les vêtements, ni d'éclairage spécial. « J’espère que ça ira tout de même. De toute façon, c’est simplement pour le site pour le moment. » dis-je avec un haussement d’épaules, démarrant vraiment en bas de l’échelle dans l’industrie de la mode. « J’ai une immense toile que j’ai dessiné sur le mur de mon salon, je suis certaine qu’elle est plus intéressante à regarder que cette photo datant du lycée. » dis-je en l’invitant à avancer, pas vraiment à l’aise à l’idée qu’il rentre vraiment dans ma « vie privée » comme cela. Les photos, ce n’est vraiment pas mon truc, il n’y en a que quelques comme celle dans l’entrée qui traîne ici. Et la plupart représente mes deux meilleurs amis du lycée, perdu de vue malheureusement de ma faute… rien d’intéressant pour lui.

emilio & mira
| Emilio s’était présenté devant l’appartement de la jolie Quincy, il faut dire que c’était le lieu du rendez-vous pour un shooting. La jolie blonde finit par lui ouvrir, le laissant entrer par la suite dans cet endroit intime, le cocon de l’artiste. La question qu’elle venait tout juste de lui poser le surprenait, il ne s’attendait pas à ce qu’elle lui demande ça… Sûrement parce qu’elle avait un chat dans l’appartement. « Nan c’est bon » dit-il en haussant les épaules. Il commença à regarder partout autour de lui, essayant d’en connaître un peu plus sur la vie de la créatrice. Finalement, un gros chat fit son apparition. Il hausse les épaules quand elle s’excusa. « Je n’ai pas mon mot à dire de ce côté-là » Ouais, il n’était pas payé mais il répondait tout de même à ses attentes, tant qu’il avait les vêtements qu’il souhaitait de ses créations… Ca lui allait amplement. « Je ne vais pas jouer mon difficile, je m’en fous en fait. Juste si ça pouvait ne pas se terminer trop tard du coup » dit-il avec un sourire au coin des lèvres. Son chien l’attendait et il était persuadé que ce chat ne l’approcherait pas, il sent trop le chien pour ça. Finalement, le mather détourna son regard des photos de sa vie d’adolescente pour aller voir la fameuse toile. Il imagine qu’il va devoir poser devant elle pour le site de la jeune créatrice. « Elle est pas mal en effet, ça peut rendre le shooting intéressant » dit-il en souriant doucement. Il regarde autour de lui et repère finalement les vêtements. « J’imagine que je vais porter ces vêtements » dit-il en montrant d’un signe de tête les vêtements poser contre le coin d’une porte.

Je laisse Haribo filait entre mes jambes pour partir à la rencontre du nouvel arrivant. Je referme la porte derrière moi, s’il ne muait pas, je me serai bien amusé à prendre quelques photos d’Émilio avec mon chat dans ses bras. Cela pourrait être un message caché pour ma collection, ma lutte contre l’utilisation des fourrures dans l’industrie de la mode. Malheureusement, changer les mœurs est plus compliqué qu’on ne le croit. Je tourne mon regard vers le jeune Mather, revenant lentement vers lui, les mains dans les poches arrière de mon jean. On ne peut pas vraiment dire qu’il est compliqué, mais je trouve normale tout de même de m’excuser pour le manque de professionnalise que j’ai. Je ne suis pas photographe, simplement créatrice, et encore simple étudiante ayant de monter son affaire. « non je sais, mais par rapport aux autres endroits où tu peux poser… je sais que ce n’est certainement pas mes photos qui vont gonfler ton book. » dis-je avec un haussement d’épaules, une marque inconnue, une photographe amateur, ouais rien de très valorisant pour lui au final. Je me demande encore pourquoi il a accepté, même s’il a malgré tout quelques vêtements… et parfois un peu plus. Je tourne mon regard vers le mur que j’ai peint lors de mon arrivée ici. Mon âme d’enfant a pris le dessus lorsque j’ai pris mes pinceaux et reproduit cette scène de la belle et le clochard, mangeant des spaghettis dans un restaurant... un léger sourire apparaît sur mes lèvres en entendant Émilio. « Merci ça peut faire un peu de couleur et de gaïté pour certaines photos, sinon j’ai un mur blanc ici. » dis-je en lui montrant un pan de mur que j’ai dégagé des meubles pour lui laisser assez de place pour se positionner au centre. Je fais un signe de tête lorsqu’il me montre les vêtements. « il n’y a pas grand-chose, ça devrait aller vite » dis-je avec un nouveau haussement d’épaules, avant d’attraper le cintre où se trouve une chemise en coton rouge, une matière des plus basiques, mais qui au moins ne coute pas cher. « Tiens je pensais que tu pourrais mettre ça avec ce jean » dis-je en lui tendant également un jean slim noir, également sortie de mes dessins et de ma machine à coudre. «  simple mais classe je trouve. » dis-je avec un petit sourire.

emilio & mira
| Finalement, Emilio s’en foutait un peu de l’endroit où il devait poser, tant que c’était fait d’une manière professionnelle et bien. Tout pouvait lui convenir. Il lève les yeux au ciel alors qu’il jetait déjà un regard sur les vêtements qu’elle avait préparé pour lui. « Je ne suis pas une diva du mannequinat. Je ne suis pas encore assez connu pour pouvoir me plaindre de quoi que ce soit. » Puis après tout, il ne comptait pas non plus faire ça toute sa vie. Ca bouclait ses fins de mois et ça lui permettait également de partir quand il le voulait. Il comptait bien bosser dans la communication et ouvrir sa propre boîte. « On peut mixer les tableaux aussi, ça serait pas mal » dit-il en haussant les épaules. C’était pour elle qu’il faisait ça après tout. Emilio prit finalement les vêtements qu’elle lui tendait, les couleurs étaient pas mal, ça irait sûrement avec son teint pour le rouge et ça restait neutre avec le noir. Il les place l’un devant l’autre pour voir l’assortiment et approuve de la tête. « Ca devrait le faire, où puis-je me changer ? » demanda-t-il en arquant un sourcil. Il pouvait bien se changer devant elle mais il se doutait déjà qu’elle était sûrement un peu trop timide pour ça.

Le mannequinat est un domaine professionnel qui m’a longtemps passionné, notamment par rapport à ma passion pour la mode. Les vêtements m’ont toujours attiré, mais les personnes qui les portes méritent également qu’on leur porte attention. Malgré ce que l’on peut dire, ce ne sont pas seulement des portants, mais des personnes humaines, qui ne rendent que plus jolie un vêtement, qui le sublime, que ce soit par leur incarnation de peau, leur sourire ou le trait de leur visage. Mais c’est un monde dur, strict, où les dictats de la beauté sont trop nombreux pour que l’on puisse tous les suivre sans risquer sa peau. « ce n’est pas une raison pour ne pas être un minimum bien traité. » dis-je avec un clin d’œil à son intention. Sauf avec les divas qui ont trois mille exigences pour juste une heure de shooting photo. « C’est juste un boulot comme ça, ou c’était ton rêve, de devenir mannequin ? » demandai-je en tournant mon regard vers lui. Au final, je ne connais pas vraiment Émilio, ce que je trouve dommage, étant donné que c’est la seule personne qui a accepté de travailler avec moi à titre gracieux. « Oui je pense que ça peut être cool. La diversité c’est bien une des valeurs que j’aimerais transmettre dans ma marque. » Oui des vêtements peuvent transmettre des messages, comme le fait de lutter contre la maltraitance animale en ne mettant pas de fourrure sur les vêtements que je crée. Je le laisse regarder les vêtements que je lui propose. S’il a des critiques à faire, qu’il ne se gêne pas, c’est ainsi que l’on s’améliore. « tu peux te changer ici, mais si tu es pudique, je peux te montrer la salle de bain. » dis-je avec un sourire aux coins des lèvres.

emilio & mira
| Il en avait rien à faire du lieu tant que les photos étaient bien prises et qu’elles le mettaient en valeur. « Fait de bonne photo et on verra par la suite » dit-il avec un sourire au coin. Au final, peut-être qu’ils n’avaient jamais vraiment discuter tous les deux de leur vie. « Disons juste qu’on m’a repéré dans la rue mais ce n’est pas mon but principal, c’est un petit boulot comme ça. Je veux ouvrir ma boîte de publicité » dit-il en haussant les épaules. Un rêve qu’il a depuis quelques années maintenant, mais pourquoi pas continuer dans le mannequinat par la suite… On ne sait jamais. Enfin, ils étaient temps qu’ils commencent à avancer dans le photoshoot. Il ne pouvait pas y passer la journée non plus. Il trouva les vêtements et demanda où il pouvait se changer. Le fait de se changer devant elle ne le genait pas tant que ça au final. « Eh bien, je peux me changer là » Il retire son haut et son jeans rapidement avant d’enfiler la première tenue qu’elle lui avait préparé. Il la regarde comme il pouvait de sa hauteur et hausse les épaules. « Elle est pas mal celle-là » Ca changeait de son style habituel mais ça peut le faire par moment.