PETER AUSTEN ► Logan Lerman

Ce sont les paysages sauvages d’Ecosse qui ont vu naitre Peter, tout comme le reste de sa famille au demeurant. Cadet d’un grand frère et de deux sœurs, il n’a jamais réellement senti le poids des responsabilités. Il faut reconnaitre qu’à sa naissance, son aîné avait déjà presque atteint l’âge adulte et c’était sur lui que reposaient les principales espérances de leurs parents. Alors pourquoi se prendre la tête ? Peter est très vite devenue allergique au sérieux, préférant profiter de la seule vie dont il dispose. Enfant il courait partout, inventait des tas de nouvelles bêtises, essayait tout le temps de nouveaux jeux. Même s’il ne se conçoit pas comme intelligent, il est loin d’être bête pour autant et son principal souci c’est sa concentration sporadique. Un problème que ses professeurs ont assez vite identifié, invitant les Austen à canaliser leur dernier fils en l’inscrivant à diverses activités. Il a pratiqué plusieurs sports, sauf ceux qui touchaient à l’eau de près ou de loin, ce qui est étonnant vu qu’il vient d’un archipel écossais sauf si on considère qu’il y a peur de l’eau depuis qu’il a failli se noyer un jour. Toutefois ce ne sont pas les activités sportives qu’il appréciait le plus mais tout ce qui lui permettait d’exprimer sa créativité. Peinture, sculpture, un peu moins la musique même s’il s’y est essayé. Il adorait construire des choses et s’est mis à s’intéresser à la façon dont les choses étaient faites. Comme la fois où il a démonté une vieille horloge familiale pour voir comment elle fonctionnait – sans jamais réussir à la remonter derrière. Autant dire qu’il a été sacrément puni cette fois-là. Malgré son côté artiste, il n’a jamais été du genre renfermé, toujours au milieu d’une bande d’amis, capable de faire connaissance avec des inconnus rapidement, c’est un papillon social, qui ne tient pas en place et se lie à tout le monde, et ce depuis toujours le jardin d’enfant. Contrairement à certains qui peuvent se montrer cruel, faisant de la discrimination et mettant délibérément des enfants à l’écart pour mieux prouver sa popularité, Peter s’est toujours montré ouvert d’esprit et accueillant avec tout le monde, mettant à l’aise même les plus timides, une attitude qui lui valut la bienveillance de tout le monde, malgré ses débordements et ses bêtises. C’était autant le cas dans sa vie de famille qu’à l’école ou les clubs auxquels il appartenait. La seule personne qui semble lui en vouloir pour son attitude frivole est sa sœur Elizabeth, qui lui reproche depuis longtemps de toujours agir comme un enfant. C’est devenu d’autant plus vrai après la tragédie qui toucha leur frère.

Même si Peter était jeune, il s’est très vite rapproché de sa nièce, s’amusant avec elle, encourageant sa créativité et sa vivacité. A partir de ses quinze ans il a même commencé même à la baby-sitter, même s’il cela finissait généralement avec la maison dérangée à l’arrivée de sa belle-sœur parce qu’il n’avait rien rangé, pris dans ses jeux avec la petite. La mort de la petite Jane l’a anéanti. Pendant plusieurs semaines, il est resté morose, sans aucune joie de vivre, ne sortant plus et abandonnant ses activités extra-scolaires. Finalement, il ne sait pas trop ce qui a fait le déclic, peut-être l’idée que le voir aussi vide aurait attristé sa nièce adorée, ou peut-être que la réalisation qu’il gâchait sa vie à ne pas rien en faire, mais le fait qu’il s’est repris. Il est redevenu le jeune homme amusant incapable de rester en place qu’il avait été auparavant, mais qui vivait sa vie encore plus intense et surtout de manière plus inconséquente. Ce qui bien sûr lui a attiré les foudres de sa si sérieuse sœur, qui ne cesse depuis de faire preuve de froideur envers lui – et même s’il essaie de répondre de la même façon, la vérité c’est qu’il n’a pas le moindre fond cruel et donc n’est pas vraiment de taille face à elle. Etrangement, leur antagonisme ne l’a pas dissuadé d’aller étudier l’architecture – qui couple bien sa créativité et son envie de construire des choses - et l’histoire de l’art – qui va de pair avec l’architecture pour lui – à Harvard également. Un peu pour montrer à miss parfaite qu’il peut le faire lui aussi. Un peu parce qu’il avait besoin de s’éloigner de l’Ecosse et du fantôme de Jane. Un peu pour faire de nouvelles rencontres aussi. Que Lawrence vienne les rejoindre aux Etats-Unis est une bonne nouvelle pour Peter qui est bien content de pouvoir compter sur son frère, surtout avec tout ce qui s’est passé avec les agression et la prise d’otage, ou plus récemment avec le tremblement de terre. Bizarrement, si le dernier Austen peut se montrer sensible et à l’écoute des autres, il ne l’est pas avec les membres de sa famille. Il ne s’est jamais fait la réflexion que son frère, une de ses sœurs ou ses parents pourrait avoir besoin de lui. Trop habitué à les voir se débrouiller tous seuls – et même à veiller sur lui – il ne réalise pas qu’il pourrait être celui qui veillerait sur eux.

C’est sans doute ce qui explique que malgré son côté ouvert aux autres, il loupe totalement les anomalies dans la vie de ses frère et sœurs, ça et ses propres déboires personnels. Parce qu’il est trop gentil, parce qu’il ne planifie pas assez les choses, parce qu’il ne pense pas aux conséquences, il se retrouve toujours dans les ennuis. Financièrement. Parfois scolairement. Souvent amoureusement. Du genre à aimer son prochain sans considération, Peter ne s’est jamais vraiment trouvé célibataire, du moins pas plus de quelques semaines. Déjà adolescent il a eu pas mal de petites-amies mais surtout des petits-amis, prétendant être amoureux presqu’à chaque fois – au grand dam de sa famille qui ne le prend plus au sérieux à ce sujet. Sauf que les ennuis ont suivi assez souvent. Son dernier ennui amoureux en date : Dragomir Astankov. Fils de riche, beau gosse, et scandale sur patte. Même Peter aurait pu deviner que ça allait mal se finir. Ce qui ne l’a pas empêché de se lancer dans une relation avec lui. Certes, ils n’étaient censés être que sex-friends, mais Peter est Peter et bien sûr il est tombé amoureux – encore une fois. Alors quand Drago a juste disparu purement et simplement, Peter l’a mal pris. Du point de vue du cadet Austen, le russe aurait pu au moins prendre la peine de s’expliquer, mais non. Et même si ce n’est pas son genre, même si chercher le conflit avec un mec avec un tel passif, avec une telle réputation n’est clairement pas une bonne idée, Peter n’arrive pas à décrocher. Il veut comprendre, savoir pourquoi cette coupure soudaine. Alors il ne lâchera pas le morceau même si ce n’est pas recommandé. Surtout que Dragomir est un mystère à décortiquer, et que chercher à comprendre comment il marche était une des raisons qui l’ont initialement poussé à coucher avec le futur vétérinaire. Tant pis si ça lui retombe en pleine tête.