not rest for the wicked | asra

Le Black Dog était un des endroits préférés d’Elijah sur le campus, pour ne pas dire son préféré tout court. Déjà parce qu’il adorait le rhum, alcool qu’il pouvait boire à flot car ça avait bon goût même si c’était super traitre et que la cuite n’était que plus violente mais en plus parce que l’ambiance était généralement plutôt cool, il n’avait jamais passé une soirée de merde au Black Dog contrairement à la boite de nuit de la ville où il s’était battu plusieurs fois déjà à tel point que les videurs hésitaient avant de le laisser entrer. Au moins ici à la rhumerie il n’y avait pas de problème, le proprio était un bon vivant qui pouvait comprendre que parfois l’alcool échauffe les esprits sans pour autant monter dans ses grands chevaux. Néanmoins, ce n’est pas parce que le Black Dog était un bar sympa où les bagarres finissaient toujours en fou rire que les gros lourds n’étaient pas systématiquement de la partie au grand désespoir des belles étudiantes d’Harvard qui en avait sans doute marre d’être sur sollicité sous prétexte que d’autres étudiants avaient une libido déchaînée. C’est du moins ce que constatait Elijah en regardant une nana se faire emmerder par un type qui visiblement ne prenait pas non pour une réponse. Tout le langage corporel de la nana traduisait son envie de lui coller une beigne, ses traits étaient figés, ses bras étaient fermement croisés dans sa poitrine. Elijah se demandait quel genre de mec ne pouvait pas comprendre les signaux évidents que la fille lui envoyait. Y’avait pas plus clair. Faut dire que… Il comprenait un peu ce mec. La nana en question était ce qu’on appelle plus communément un “avion de chasse”. Une expression qu’Elijah détestait en soit mais qu’il ressortait parfois parce que putain : des fois des nanas sont trop belles pour qu’on réussisse à formuler un compliment qui ait du sens. Il se demandait s'il ne l’avait pas déjà croisé sur le campus, quoiqu’il s’en serait souvenu, non ? Elijah reprit une gorgée de son verre de rhum arrangé lorsqu’il réalisa que le type n’allait pas lâcher de l’affaire si tôt. Bon ok. Il était peut-être temps de réagir en fait. Mais putain la dernière fois la meuf l’avait envoyé chier.. Ca se trouve il se faisait des films en plus, c’était peut-être un cousin chiant ou un pote qui lui prenait la tête pour une connerie. Son côté bon samaritain lui avait joué des tours plus d’une fois.
Quelques minutes plus tard, prise d’une envie de pisser Elijah du passer devant la nana et le mec lorsqu’il senti quelqu’un lui attraper fermement le bras. C’était la meuf en question.

Le Black Dog. Rhumerie près du campus à laquelle tu te pointes rarement, puisque disons que de te retrouver bourrée devant seulement des étudiants d'Harvard, ça t'emballe pas trop. Ce soir exceptionnellement tu y as montré ta tête parce que tu as la flemme de faire du trajet jusqu'au cœur de Boston pour en dénicher une pas mal. Tu as besoin de nouvelles expériences et étant donné que tu vas au Black Dog extrêmement rarement, c'est considéré comme une sortie en quelque sorte nouvelle pour toi. Tu veux voir ce que ça va donner. Assise sur un des hauts tabourets qui jonchent le comptoir tu commandes auprès du serveur un de leur cocktail au menu du soir, la mine boudeuse. Tu es bien fatiguée ces dernières semaines, tant les examens te prennent la tête et toutes les embuches que regorgent la vie d'étudiant à Harvard. Le serveur te sert, tandis qu'un mec dont tu n'as jamais vu la tronche vient s'installer à côté de toi. Il te salue d'une façon assez familière, alors tu fronces tes sourcils en signe d'indignation. Putain mais y'a pas une soirée où tu peux être au calme sans te faire emmerder par ce genre de puceau. Il commence à essayer à te draguer avec de vieilles disquettes, ça se voit, t'en as connu des milliers dans ce genre et tu sais déjà qu'il va être très compliqué de t'en débarasser. Tu lui réponds le sourire aux lèvres, avachie sur le comptoir cependant l'air carrément soulée de sa présence. Ainsi que de son charme assez particulier laissant à désirer. Malgré que tu lui as fait bien comprendre que tu souhaitais qu'il dégage sur le champ d'une façon des plus explicites, ce dernier continue de te complimenter de façon maladroite. Tu croises tes bras, ces derniers sous ta poitrine et les traits de ton visage se fige. Il te regarde d'une façon si dérangeante que tu lui fouterais volontiers une claque. Ton désarroi et ta colère appelle carrément au secours, tu n'as qu'une envie c'est que ce mec dégage et tu réfléchis en vain afin de trouver une solution pour le faire dégager. Sans vraiment réfléchir, un mec que tu reconnais rapidos de visage passe à côté de vous deux, tu ne sais pas quelles sont ses attentions mais ni une ni deux tu l'attrapes fermement par le bras pour ainsi le forcer à se placer à côté de toi. Les sourcils froncés, tu redresses ton regard vers le mec en question et t'exclames « Mon amour, je t'en supplie. Ce mec me colle depuis des heures, fais-lui comprendre que je suis prise et certainement pas attirée par lui. ». Afin de faire comprendre à « ton amour » qu'il doit vraiment t'aider et se prêter au jeu, tu mêles ton bras au sien avant de serrer ce dernier à plusieurs reprises, avant d'hausser les sourcils de façon excessive afin qu'il réagisse. Pitié mec, là faut vraiment que tu comprennes ce qu'elle veut te dire. Question de vie ou de mort.