Félix E. Chevalier ►alex pettyfer

Cela devait être une belle journée, celle qui annonçait la continuité de l’empire Chevalier. Et pourtant, le destin en avait décidé autrement. Cette journée annonçait la naissance d’un petit garçon, celui d’Antoine Chevalier, fils d’Alain Chevalier fondateur du grand groupe LVMH. Pourtant, ce dernier ne devait pas naître en avril mais en juin. Ces deux mois d’avance n’étaient pas une bonne chose. Dès qu’il fut sorti par le médecin en urgence, ce petit fut pesé et mesuré. Tout petit, et plus mince que la moyenne, il fut placé automatiquement en couveuse. Ses jours étaient à partir de là comptés. Trop petit, et trop fragile, les médecins avaient prévenu les parents que ce dernier ne risquait pas de survivre. Pourtant, ces derniers eurent foi en leur enfant. Ils savaient qu’il y avait quand même une chance de survivre et d’avoir une vie parfaite. Afin de marquer cela, ils ne s’empêchèrent pas de lui donner son prénom. Ils décidèrent de l’appeler : Félix Ezekiel Chevalier.
Les mois passèrent, et le petit bout se remettait comme il pouvait de sa naissance. Selon les médecins, ces jours n’étaient plus comptés, mais il devait tout de même rester encore quelques jours, ses parents avaient décidé de rester à son chevet pendant les quelques semaines qui restaient. Ce ne fut qu’à ce moment-là que son grand-père fit son apparition. Ce dernier n’avait décidé de venir que si les jours de l’enfant n’étaient plus réellement en danger. Il avait toujours été contre l’union de son fils à ce mannequin Italien qu’il jugeait saute, et qui ne méritait pas sa place au sein de leur famille. Mais cet enfant allait marquer la succession de l’entreprise qu’il avait fondée. Son fils n’était pas à la hauteur de ses espérances. Il passait son temps à faire du zèle et ne comprenait pratiquement rien aux affaires. Ne voulant pas que cette entreprise tombe dans les mains de n’importe qui, il plaçait de nombreuses espérances en cet enfant. De plus, c’était un garçon, il était fait pour reprendre la relève. Mais les rencontres ne se passèrent pas si bien qu’il se l’était imaginé. Il put à peine jeter un coup d’œil à cet enfant, que sa belle-fille voulut le jeter de la chambre. C’était elle qui menait par le bout du nez son fils, ce dernier sans geindre s’exécuta. C’était un pas de trop. Le vieil Alain Chevalier se jura ce jour-là qu’il ferait tout pour les séparer.
Ce n’est que le 13 juin 1993, que le petit Félix put quitter l’hôpital entouré de ses parents pour rejoindre le domicile familial.
 
Six ans après sa naissance, le petit Félix Chevalier fréquentait une grande école dans le centre de Paris. Une école bien réputée, pour ses résultats scolaires, mais aussi pour ses fréquentations. Il suivait la voie des jeunes Chevalier qui avaient tous étudié dans cette grande école Parisienne. Le petit garçon vivait avec ses parents dans un grand immeuble du Vème arrondissement de Paris qui appartenait à sa famille. Il n’avait jamais manqué de rien, c’était le parfait petit garçon, bien habillé, bien éduqué et très intelligent pour son âge. Celui que son grand-père attendait depuis longtemps. Mais ce dernier n’avait pu que très rarement l’approcher. Sa mère partait pourtant très souvent faire le tour du monde pour des défilés, et son père s’efforçait d’être un maximum présent, mais ils avaient payé suffisamment cher leur personnel pour qu’il ne s’approche pas de cet enfant. Et pourtant, à partir des six années d’existence de cet enfant tout allait changer.
N’arrivant plus à rien, son père n’arrivait pas à faire autre chose que broyer du noir toute la journée. Il n’était pas à la hauteur de son épouse, et encore moins de son entreprise familiale. Son épouse était tout pour lui, mais elle passait son temps à l’autre bout du monde, et dès qu’elle rentrait, elle oubliait son mari. Ce dernier s’était donc consolé dans la bouteille, il ne cessait de traîner tard le soir dans les bars et rentrait au petit matin juste avant le travail complètement saoul. Cela faisait un moment qu’il ne prêtait plus vraiment attention à son fils qui était seul avec sa nourrice. Mais cette fois-ci, ce fut le verre de trop, celui qui causa sa destruction, celui qui causa son overdose. Il n’était pas loin de cinq heures du matin, quand Antoine Chevalier s’écroula sur le sol. A cette heure-ci, les passants se faisaient rares.  Personne ne put se rendre à temps pour le sauver. Il était bien trop tard quand il fut retrouvé au matin vers sept heures. Il était déjà parti, froid et raide, sans vie. C’est aux environs de dix heures du matin que la nourrice fut appelée par la mère de Félix complètement affolée après le coup de fil des gendarmes. Elle avait prévu de rentrer dans la journée. Le petit garçon ne savait rien. Sa mère avait tenté de le préserver au mieux de cet incident. Quant à son grand-père, ce dernier ne fut au courant qu’à l’arrivée foudroyante de sa belle-fille en pleine réunion, un peu plus tard dans la journée, l’accusant et le déclarant coupable de la mort de son mari. Après tout, c’était de sa faute, s’il n’avait pas réussi, s’il n’était pas capable de reprendre le grand groupe qu’il avait fondé. C’est ainsi qu’à cette alerte, ce dernier tenta de reprendre contact avec son petit-fils, mais sans résultat. Ce ne fut qu’au jour de l’enterrement qu’il put voir son petit-fils. Ce dernier était encore tout petit, trop jeune pour vivre cette épreuve. Ce dernier se tenait sagement à côté de sa mère. Elle lui avait défendu de pleurer en public. Le petit garçon se mordait la lèvre inférieure, si fort, que des traces étaient présentes sur ses lèvres. Il n’arrivait pas à croire que son père était décédé. Quand il découvrit le cercueil de son père, avec ce dernier les yeux paisibles et fermés, il ne put s’empêcher de courir vers lui et de le regarder en ne pouvant s’empêcher plus longtemps de retenir ses larmes. Ce fut sa mère qui le tira par le bras pour que ce dernier reprenne sa place à côté d’elle sans broncher. De nombreuses personnes firent choquer de ce geste, mais ne surent quoi dire à cette jeune veuve de vingt-cinq ans.
Un peu plus tard dans la journée, le petit Français se retrouva dans sa demeure à la campagne, là où se trouvait le banquet donné en l’honneur de son père. Assis dans l’herbe, il regardait le grand étang qui se trouvait face à lui, il regardait les canards, et la brise légère qui dessinait de nombreux mouvements sur l’eau. Félix était perdu dans ses pensées, seul comme à sa plus grande habitude, il regardait le paysage et les éléments tout autour sans vraiment donner d’importance autour. C’est à ce moment que son grand-père le retrouva seul. Il en profita pour se rapprocher de lui, cela faisait des mois qu’il n’avait pas pu lui parler, c’était la bonne occasion pour lui adresser un mot et être là pour lui alors que sa mère ne se préoccupait pas de lui. Il se baissa pour s’assoir à côté de lui, lui mettant une main sur l’épaule il lui adressa : « Félix… Mon petit, comment vas-tu ? ». Le petit garçon tourna son visage vers lui, puis il se releva aussitôt, se considérant coupable d’avoir quitté le buffet organisé en l’honneur de son père.   « Euh… Bien… Je suis désolé d’être sorti grand-père, c’est maman qui veut que je rentre ? Son grand-père voyait très bien que ce petit était complètement perturbé par la perte de son père. Il se redressa à son tour avant de lui caresser les cheveux. « Non… Je t’ai vu seul et j’ai eu envie de venir te voir après ce qu’il s’est passé avec ton père. Que dirais-tu d’aller manger une glace ? ». Le petit garçon lui fit un petit sourire en coin, comme tout enfant de son âge, sa plus grande gourmandise c’était les glaces, surtout celles à l’Italienne. Il acquiesça en faisant un grand sourire à son grand-père. Ce dernier prit la main de son petit-fils mais ne prie pas la peine de prévenir sa mère qui était occupée à s’occuper de sa petite personne.
 
Les années passèrent, rien ne changea réellement dans la vie du petit garçon. Il venait d’atteindre ses dix ans, cela faisait quatre ans que son père était décédé, mais il ne s’était pas réellement remis de sa disparition. Sa mère lui adressait à peine la parole. Il ressemblait tellement à la famille Chevalier qu’elle ne pouvait le regarder sans voir son père dans ses yeux. Elle n’était jamais à la maison, même pour les fêtes de Noël, ou pour son anniversaire ou même la fête des mères. Elle enchaînait les défilés, les conquêtes masculines et ne prêtait plus une seule attention envers son fils. Son grand-père avait eu donc l’occasion de se rapprocher de son petit-fils. Maintenant que cette dernière ne s’occupait plus de lui, il avait enfin l’opportunité de le voir et de le préparer à son futur parcours professionnel. Mais aujourd’hui, rien n’allait être normal. Comme à son habitude, Félix rentrait de son école. Le chauffeur était venu en voiture le chercher en plein centre de Paris pour le ramener dans l’appartement familial. Ce dernier lui annonça la présence de sa mère. Elle venait de rentrer de voyage. Le petit garçon était ravi de pouvoir enfin voir sa mère. Le chauffeur n’eut pas le temps de se garer devant la grande résidence, que le petit Français se détacha rapidement et couru dans les escaliers dans l’espoir de pouvoir serrer sa mère dans ses bras. Il n’eut pas le temps d’ouvrir la porte qu’il vit sa mère préparer ses affaires. Elle lui annonça son départ pour l’Australie en compagnie de son nouvel amant. C’était la première fois, qu’elle décida de quitter le domicile familial. Mais elle ne pouvait pas amener son fils. Premièrement, elle ne pouvait pas l’amener avec elle, elle n’avait pas dit à son nouvel ami qu’elle était maman. Deuxièmement, elle ne pouvait pas s’encombrer d’un enfant. Enfin, elle ne pouvait l’amener avec elle au risque de subir les représailles de son beau-père qui avait déjà tout prévu pour son petit-fils : reprendre le flambeau de la maison familiale, être l’emblème de la famille Chevalier et le futur maître du groupe LVMH. Sa mère ne pouvait s’y opposer. Elle avait conclu un marché avec lui. Elle ne s’opposerait pas à ce qu’il s’occupe de son fils uniquement si elle ne revenait pas dans sa vie, mais Félix n’en avait aucune idée. C’était donc impuissant qu’il assista à la scène. Ce dernier courut appeler son grand-père pour que ce dernier vienne l’arrêter. Ce dernier ne mit pas de temps à arriver à l’appartement familial. Croyant qu’il allait tout faire pour la retenir, il ne fit rien. Le petit garçon tapa du pied sur le sol, cria et pleura pour attirer l’attention de sa mère, mais surtout qu’elle ne parte pas. Cette dernière le regarda une dernière fois. Elle se mit à nouveau à sa hauteur, et lui adressa un dernier baiser et un dernier adieu avant de partir sans rien laisser derrière elle. Ce n’était qu’à travers les magazines et les journaux que son fils allait pouvoir avoir des nouvelles e sa mère indirectement. Son grand-père décida de s’installer dans la demeure familiale pour être davantage proche de son petit-fils et s’occuper de son avenir.
 
L’année de ses seize ans, le jeune homme était devenu un très bel homme qui avait déjà fait tourner de nombreuses têtes. Son grand-père avait tout fait pour faciliter sa progression dans l’échelle sociale. Il avait un potentiel que n’avait pas son père, et il avait tout misé là-dessus. Il lui avait fait suivre de nombreux cours de langues. Si bien que le jeune homme savait parler couramment l’anglais et l’espagnol. Mais il avait quelques notions en Russe et en Italien. Il lui avait fait prendre des cours de bonne conduite afin qu’il sache bien se comporter en société, qu’il ait de l’élocution, de la discussion, et qu’il ne passe pas inaperçu. Aujourd’hui, les cours qui allaient lui servir étaient ceux de danse. Il avait suivi dès la première année du départ de sa mère, des cours de danse de salon afin qu’il sache exécuter aussi bien un tango qu’une valse. Sans parler des nombreux sports qu’il avait dû exécuter. Mais ce soir, c’était le bal des débutantes à Paris. Ce bal rassemblait tout le grand public de Paris, des milliardaires, des enfants de grande famille, de la noblesse, de grandes firmes, de diplomates… Félix devait s’y rendre, c’était son devoir, c’était le plus jeune de la famille Chevalier et il devait obligatoirement accompagner une jeune femme pour qu’elle fasse son entrée dans la grande société. De plus, son grand-père était attaché aux anciennes traditions, Félix ne pouvait y échapper et ne devait pas décevoir son grand-père qui avait tout fait pour lui. Habillé d’un beau costume trois pièces d’un grand couturier Parisien, il devait accompagner la fille de l’héritier d’une grande maison de couture. Cette étape était essentielle pour la jeune femme. C’était par cette entrée, que son avenir en France allait être assuré. Le jeune homme était venu la chercher chez elle dans une voiture de luxe. Les deux jeunes se dirigèrent dans un restaurant branché de la capitale Française. C’était là qu’allait se dérouler la réception. Les jeunes gens avaient tous répétés pendant des mois pour cet évènement. Certaines jeunes filles avaient même pris des cours de danse depuis des années. Le jeune homme confiant, attendit patiemment que le nom de la jeune fille fut prononcé pour faire son entrée avec elle. Ce fut le moment clé, ce dernier s’avança d’un pas décidé vers sa cavalière qu’il prit par le bras. Ces derniers allèrent rejoindre les autres participants en attendant que la réception commence. Les premières notes de musique sonnèrent, tous les couples commencèrent à danser. Félix tenait sa cavalière comme il lui avait été enseigné, et s’exécuta à merveille. A la fin de la soirée, il fallut désigner le roi et la reine de la soirée. Les jeunes gens attendirent patiemment que leur nom soit désigné. Ce fut le nom de Félix qui fut désigné et celui de sa cavalière. Ils avaient été désignés roi et reine de la soirée. Le jeune homme monta sur scène avec sa cavalière pour recevoir leur couronne. Son grand-père faisait partie des invités de la soirée. Il regarda son petit-fils avec grande fierté, il était en train d’accomplir tout ce qu’il avait envisagé pour son fils. C’est avec grande fierté que son grand-père applaudissait son petit-fils qui était maintenant le prochain emblème de la famille Chevalier.
 
Après ses dix-huit ans, le jeune homme devait rentrer de son école privée en Angleterre. Ce dernier avait passé un diplôme à Londres qui était l’équivalent du bac. Son grand-père l’avait envoyé pendant deux ans pour finaliser son éducation de parfait gentleman. Il rentrait en France pour passer le diplôme en France du Bac afin de poursuivre son éducation à l’étranger. C’était le parcours que toute la famille Chevalier avait réalisé. Rien n’avait véritablement changé, son grand-père était présent uniquement pour s’assurer que ce dernier était prêt à réaliser son destin. Il voulait s’assurer qu’il était capable de réaliser son diplôme. Le jeune homme était fin prêt à commencer son parcours.
Quelques semaines après les épreuves, les jeunes gens allaient connaître leurs résultats. C’était devant le grand tableau que le jeune homme attendit ses résultats. Il était confiant comme à son habitude. 10 heures, les résultats étaient enfin inscrits. Le jeune homme chercha son prénom, il regarda à côté de ce dernier, il avait reçu la mention très bien. Ce qui était plutôt excellent. Il venait de réaliser une étape de son parcours : il avait fait mieux que son père. Dès qu’il sut ses résultats, il appela son grand-père. Ce dernier s’exclama de joie à l’entente de cette bonne nouvelle. En raccrochant, son grand-père eut un grand sourire rempli de fierté. Ce petit avait réellement tout le potentiel nécessaire pour réaliser son parcours professionnel qui était mieux que celui de son père. Le jeune homme avait dû postuler pour son entrée dans une des meilleures universités du monde. Il avait choisi Oxford. C’est cette dernière qui accepta de le recevoir. Il allait donc intégrer à l’automne prochain sa rentrée dans l’une des meilleures universités du monde.
 
Vers ses vingt-deux ans, le jeune homme apprit qu’il avait été choisi par son grand-père pour assurer la relève de l’empire qu’il avait créé. Son grand-père l’avait façonné, et modelé pour être le parfait successeur de la famille Chevalier. Félix n’avait jamais vraiment eu vent de cette manipulation pour faire de lui l’être parfait pour compenser l’échec de son père. En réfléchissant un peu, à cette machination, il se rendit bien vite compte que son grand-père n’y était pas pour rien. Le seul problème c’est que son grand-père avait beaucoup de pouvoir sur Paris, il ne pouvait pratiquement rien faire sans être observé par ce dernier. Son comportement pouvait être rectifié. Il avait appris que la position de son grand-père était fragilisé dans le groupe LVMH, mais il était assez solide pour barrer les actionnaires ou tout autre personne dont son oncle qui ne voulait qu’une chose : la place du futur héritier. Le jeune homme en voulait à son grand-père qui lui avait tout donné alors que tout le monde lui avait tourné le dos, il ne pouvait pas abandonner sa position. Il se devait de reprendre le groupe sans que son oncle ne le reprenne. C’était une telle opportunité pour lui. Il ne pouvait pas la laisser passer. Aussi curieux que cela puisse paraître, il accepta sa position, celle d’être un être enchaîné à une certaine position, mais ce qu’il n’acceptait pas c’était d’être un pantin. C’est pour cela qu’il demanda à l’automne 2016 sa mutation à l’université d’Harvard. Cette dernière fut acceptée, mais il n’en parla pas à son grand-père et prit ses affaires sans avertir personne pour décoller vers la ville de Cambridge.