Absolution - Read & Annalynne.

C’est Sarah, qui m’a traînée ici ce soir. « Mets ta plus belle robe. » qu’elle m’avait dit. Le Nirvana en travaux pour quelques jours, le fait est qu’elle s’ennuyait. Ma première réponse a été de lui dire que pour une fois, c’était une soirée tranquille chez moi dont j’avais envie. Avec mon fils, à ne rien faire si ce n’est profiter d’un instant avec lui. Mais la jeunette a insisté, et à force de ses jérémiades, j’ai cédé. Troquer mon rôle de maman pour lui faire plaisir, en lui démontrant une fois sur place toute l’animosité que j’ai envers cette soirée.
Une fois sur place, elle me secoue un peu en me chantonnant presque « Allez amuses-toi. » Comme si elle va m’apprendre comment le faire, c’est presque dix ans qui nous séparent, et je le promets, c’est cuisant là, maintenant. J’en lève les yeux au ciel, lorsque d’une paume j’en attrape une bouteille. « Tais-toi. » que je lui balance finalement avant de lui tourner le dos. Entre le professionnalisme et l’amitié, il n’y a qu’un pas apparemment, et j’ai cette impression que nous l’avons franchis. Presque malgré moi, à la vérité, parce que de ma serveuse, finalement, je m’en serait bien passée. Et de ses caprices aussi, elle est celle qui me rappelle pourquoi j’aime tant avoir été fille unique.

Alors mes talons me ramènent vers ce que je perçois comme le meilleur échappatoire du moment. L’ascenseur qui va me mener vers la porte de sortie. Pour l’atteindre, presque, je cours, histoire d’être persuadée de ne pas être, par elle, forcément, rattrapée. Je suis bien consciente que ça ne se fait pas, qu’après tout je me devrai de faire acte de présence pour ne pas la vexer, alors qu’elle fait tout ce qu’elle peut pour … m’aider. A sa manière, puisqu’elle est persuadée que je suis totalement incapable de me reconstruire après ce qui a pu m’arriver. Finalement les quatre murs sont rejoints. Et rapidement mon index va s’écraser sur le bouton zéro afin de m’échapper. Le problème ? C’est que lorsque les portes commencent à se refermer, une main se faufile entre elles pour empêcher mon évasion.


@Read A. Priest