(FF) hello, i'm your sister (nathanael)

Cette nouvelle, avait eu l’effet d’une bombe pour Nathanaël, surtout quand elle est comptée par moi. Nous sommes loin d’être dans un conte de fées, sérieusement c’est un gros foutoir. Savoir que mon père avait trompé notre mère par une vulgaire inconnue. Plus que le temps avançait et plus que je me disais qu’il était loin d’être aussi clair qu’il n’y paraît. L’information semblait passé comme une tornade, le brun se trouvant en face de moi était déboussolé. « Bien sûr que je comprends… Je ne suis pas conne non plus. » J’avais une certaine difficulté à garder mon calme, mon vulgaire langage venait à sortir comme une balle. Rapide et sans aucune délicatesse. Ça me rappelait lorsque je suis entrée dans ce centre de désintoxication, les conversations que je pouvais avoir en la compagnie de mon frère, les emmerdes que j’ai dues lui causer. Bref, c’était vilain de ma part, j’en suis consciente sauf que je dois me ressaisir un peu. Les jumeaux n’étaient pas encore au courant puisqu’ils ne voulaient pas m’accompagner pendant ce long voyage en Italie. Voilà pourquoi je me suis décidée à inviter Marin, afin de ne pas être seule dans cet énorme châtiment. Maintenant, il pouvait faire ce qu’il voulait, je ne le retenais plus. Me mordillant la lèvre, je glissais ma main dans mes cheveux, l’air complètement ailleurs. « Ils ne sont pas encore au courant. Je vais devoir leur dire cette nouvelle. » L’annonce de jumeaux, c’était vraiment la goutte qui faisait déborder le vase. Disons-le, j’aurais été dans la même position que lui à cet instant. Non, c’est impossible. J’avais donc passé le cap avec mon demi-frère ? Un léger crispement de tout mon corps entier venait à se créer, ce n’est vraiment pas possible. Sauf que nous étions tous les deux dans l’ignorance face à la nouvelle que mon père m’avait fait sur son lit de mort. Me mordillant la lèvre, je laisse échapper un petit soupir. « Bon, alors je pense que nous devrions repartir sur de nouvelles bases, tu ne crois pas. » Histoire de voir ce que nous avions fait de bien depuis notre dernière rencontre tous les deux. Notre amourette de vacance était quand même assez loin, disons-le. « Sinon, tu racontes quoi de bon depuis notre dernière fois. »

Les jumeaux n’étaient pas au courant de cette nouvelle. La seule personne qui allait ne pas être contente, c’est bien ma sœur aînée. Connaissant son tempérament, il est sûr que la jeune femme allait piquer une crise de colère. Qu’importe, j’allais être prête à riposter et de démontrer à Nathanaël qu’il ne faut pas lui faire confiance. Elle peut très bien le faire chanter pour avoir ce qu’elle veut et ce n’est pas une chose que je voulais. La famille au complet allait être bouleversée et c’est très loin de mon raisonnement. Mon père avait laissé un montant à Nathanaël, donc il pouvait dire qu’il était millionnaire. Je gardais ces papiers précieusement dans mon sac à main puisque c’est plus une surprise qu’autre chose. L’atmosphère devenait de moins en moins tendue, je voulais lui faire un sourire sauf qu’il ne m’en fallu pas grand temps avant que cela puisse arriver. L’entendre raconter son récit, j’avais presque les étoiles dans les yeux. Faire le tour du monde, c’est l’un de mes rêves sauf qu’avec la mort de mon père et le Summer Camp, je ne pouvais pas vraiment me le permettre. « Tu es chanceux, j’ai toujours rêver de faire le tour du monde sauf que j’ai un horaire beaucoup trop chargé pour le faire. Le seul endroit que j’ai fait, c’est avec Leevy, une de mes amies et nous sommes allées en Asie pour le Spring Break. » Les tours d’éléphants, la nourriture et les coutumes c’est très différent des nôtres. Depuis que je suis arrivée aux États-Unis, j’avais dût me familiariser avec ce que les Américains mangeaient ou faisaient et ça avait été difficile pour moi. Je décidais de reprendre les choses en étant légale cette fois. Je m’en voulais d’avoir approché Nathanaël sans aucun sourire, étant toujours la garce que je suis… « Je suis rentrée d’Italie il y a quelques semaines déjà. Je devais être au chevet de papa jusqu’à ce qu’il ne décède… » Ça restait un sujet tabou, posant mes doigts contre ma bouche, je tentais de garder mes larmes. Même ma pire ennemie, ne m’avait jamais vue aussi perdue et triste surtout. Avalant difficilement ma salive, je laissais échapper un long soupir. « Excuse-moi… » Me redressant vite, je marchais vers la sortie en tentant de reprendre une bonne respiration, sauf qu’elle devenait saccadée. Revoir mon père dans cette position, c’est quelque chose qui avait été très difficile pour moi.