it's hurt (noora)

Rien n'allait plus. Je sors difficilement en dehors du bâtiment, cherchant en vain un coin pour m’asseoir. Je fini par marcher, faire quelques pas et poser mon fessier sur l'herbe en grimaçant. Mon visage me faisait un mal de chien, après le bras dans un piteux état, je me faisais casser la gueule -enfin si on peut vraiment appeler ça ainsi- en amochant mon si jolie nez. Je saigne et je n'ai rien pour arrêter ce liquide rouge gluant. Je ne pouvais mettre ma veste puisque je l'avais égaré dans la salle ainsi que ma cravate. Mon poignet appuyé sur mon nez, je plissais les yeux, tordant la bouche, sentant d'une brutalité saisissante tout à coup le vent frais se faufiler en moi. Je frisonne, encore bourré, complètement dans les nuages à cause du joint. A plat. Peu à peu, je me laisse aller, glissant mon dos contre l'herbe fraîche, même légèrement mouillée. Je souris, parce que c'est bon. La chaleur que je ressentais, qui m'étouffais même depuis le début de la soirée se dissipait petit à petit. Pour la première fois depuis mon entrée dans cette fichue salle, je me sentais à mon aise et ce même complètement désarticulé. Mais ça valait le coup, toutes ses magouilles, le rire, l'award aussi que j'avais gagné. Tout avait eu un goût plus qu'appréciable. Je regretterai presque de ne pas m'y être rendu les années précédentes, mais à présent, je pouvais mourir tranquille. Ou alors me réveiller demain avec la gueule de bois, me noyant dans mon propre sang. Je soupire, regardant de quelques mètres les gens sortirent à leur tour. Certains précipitamment, d'autre accompagné et enfin les gens seuls qui comme moi, cherchent à se remettre de tous les événements.

@NOORA MOHN

Chaussures en main, tu te fiches bien pas mal du regard que les gens posent sur toi. T'en pouvais plus de ces talons et ton taux d'alcoolémie n'assurait en aucun cas ton équilibre sur ses fichus talons. T'as gagné un award et tu le tiens fièrement sous ton bras... T'hésitais entre pleurer et rire, être associé à une personne que tu ne portais pas dans ton coeur n'avait rien de positif. Tu sors de la salle pour aller fumer le temps de retrouver Anja que tu avais perdu de vu entre temps. Ta robe frôle le sol et tu n'y fais même pas attention ... Tant pis tu l'amèneras au pressing demain avant de la ramener chez ton père. Les armoires étaient bien plus grandes et bien plus vides aussi, alors toutes les robes que tu utilisais pour les grandes occasions se retrouvaient là-bas.  Tu souris en pensant à ton père, tu ne l'avais pas vu depuis un moment comme ton frère il fallait que tu remédies à ça rapidement. Tes pieds te guident sans avoir une destination précise, juste un endroit tranquille pour fumer et laisser à ton cerveau quelques minutes de répits. Ton regard se laisse distraire par l'environnement qui t'entoure avant d'être intrigue par cette silhouette familière allongée dans l'herbe. Tu dévies de cette ligne droite imaginaire que tu suivais depuis le début pour rejoindre Marin. Tes pieds rentrent en contact avec l'herbe humide et la fraîcheur du sol contraste avec la chaleur de ton corps. Un frisson parcourt ton corps avant de te retrouver au côté de ton ami. Étendu dans le sol, tu poses ton regard sur lui en souriant avant de froncer les sourcils. « Qu'est ce qui t'es arrivé ? » demandes-tu inquiète. Tu t'accroupis, observant son visage ensanglanté ... T'étais certaine de l'avoir vu dans la salle, frais et sans égratignure sur le visage .. « Tu t'es battu avec qui ? » demandes-tu sans rajouter le "encore" qui te brûle les lèvres. Ton regard se plonge dans le sien avant que t'examines l'étendu des dégâts. Tes doigts effleurent sa mâchoire, sa joie et finalement son nez qui a du prendre le coup en premier. Tu t'empresses de sortir un mouchoir de ta pochette venant l'appuyer délicatement contre son nez. « T'es pas un peu vieux pour jouer les caïds. » dis-tu en rigolant. Il avait cette facilité déconcertante de se retrouver dans les problèmes.

Je fini par me lasser de regarder les personnes qui à cet instant précis ne ressemblait qu'à une tripoté d'ombre noir se mouvant au gré de leurs envies. La tête se renversant, les yeux dans les étoiles j'y trouvais un petit coin de paradis. Un coin reposant, de quoi me donner le coup de barre et peut être m'endormir ici ? J'attrape mon téléphone portable dans une de mes poches en étant tout de même surpris de ne pas l'avoir perdu quelque part et appelle mon chauffeur. Le peu de fois qu'il me sert, pour une fois j'espérai qu'il réponde et vienne me chercher. Malheureusement rien. Et la certitude de payer un incapable. Je rumine, insulte ce type et ne démords pas de cette place rafraîchissante. Je pensais être seul quand doucement, une voix féminine retentit emportant avec elle une surprise et un sursaut. Mon coeur bat à un rythme infinie et j'étouffe un cri pour me tourner vers elle. Noora. Dans la pénombre, les chaussures à ses mains. « Putain t'es con, j'ai eu peur. » répondis-je en fronçant les sourcils ce qui me coûta une fois de plus une grimace de douleur. Merde, je suis vraiment dans un sale état. « Un con de mather qui m'a sauté dessus. » répliquais-je soudainement avec amertume en pensant sincèrement que sa petite copine allait très rapidement avoir de mes nouvelles. Cette connasse. Elle allait prendre en même temps que cet Hayden à la con. Mes veines, mon sang ne criait plus que ça. La vengeance. Et elle sera terrible bande de pecnot. Je sens soudainement son touché délicat, sa retenue dans son mouvement et enfin le brutal tissu près de la source de douleur. « Putain va doucement No. » dis-je en tordant ma bouche, encerclant son bras de ma main pour l'éloigner dans le sens contraire. Elle est folle, elle. Je vais mourir si elle me touche encore une fois. Quand elle a ses règles, j'appuie pas sur son ventre que je sache. Je me redresse doucement sur mes fesses, complètement sonné. « Qu'est-ce que tu fou là ? Il est où ton cavalier ? » demandais-je par curiosité en me tournant pour la première fois vers elle. Que fait-elle seule ? Elle est où Anja ? Et les autres ? Je commencais progressivement à avoir un méchant blackout. Fait chier.

Tu te laissas tomber à côté de lui en levant les yeux au ciel. Comment tu pouvais lui faire peur sérieux ? Bon certes t’arrivais près de lui sans prévenir, mais t’allais pas crier son nom en arrivant en courant vers lui .. On est pas dans un film à l’eau de rose. Tu remarquas immédiatement l’état de son visage et tu ne pus t’empêcher de demander comment il avait fait ça. Sa réponse ne tarda pas et t’haussas une sourcil en l’entendant parler d’un Mather. Lui qui pourtant s’entendait bien avec votre confrérie, tu ne compris pas tout de suite pourquoi quelqu’un aurait voulu lui en coller une. « Qu’est ce que t’as fait encore ? » demandas-tu en soupirant. Oui tu l’accablais lui en premier parce que tu connaissais le côté volage de ton ami .. Après tout, il est arrivé plus d’une fois que vous partagiez une nuit ensemble. « T’as encore couché avec la mauvaise nana ? » lances-tu de but en blanc sans tourner autour du pot. Tu ne voyais que cette solution que le Winthrop en vienne à se battre avec un autre gars. Tu pris le temps d’observer sa plaie qui continuait à saigner depuis tout ce temps. Le sang séché s’accumulait sur son visage et tu voyais déjà apparaître les premiers signes d’un bleu près de son oeil. Tes doigts se font léger sur sa peau meurtrie jusqu’à ce que tu viennes stopper le saignement à l’aide d’un mouchoir que tu avais dans ton sac. Une initiative qui ne fit pas vraiment plaisir au jeune homme. Tu l’écoutas se plaindre tout en reculant ta main de son visage. « Soit un homme merde. » dis-tu avant de revenir poser le tissus plus doucement que tout à l’heure. Il fallait stopper ce saignement et tu ne comptais pas lui laisser avoir le dernier mot sur cette affaire. Il se redressa légèrement et te demanda où était ton cavalier .. Bonne question. Tu l’avais perdu de vu depuis un petit moment maintenant. T’étais pas ce genre de fille à coller son cavalier toute la soirée, d’un commun accord vous vous êtes séparé à un moment et tu n’avais pas cherché à le retrouver. « Déjà, tu me parles meilleur et je sais pas où est Sloan, on c’est séparé à un moment et je l’ai plus retrouvé .. Enfin j’ai pas beaucoup cherché .. Et puis à force de boire, j’ai eu envie de fumer et voilà comment je t’ai retrouvé étendu sur l’herbe entre la vie et la mort. » expliques-tu en montrant d’un signe de la tête le paquet de cigarette traînant dans ta pochette. Tu n’avais pas d’eau pour nettoyer son visage et tu commençais à en avoir marre de tenir ce mouchoir. Tu lâchas l’affaire, mais t’effleuras un peu trop brutalement son nez et tu vis immédiatement la grimace du jeune homme se dessinait sur son visage. « Oh putain, excuse moi. » lâches-tu subitement, t’en voulant d’avoir été si maladroite dans un moment pareil. « Commence pas à ronchonner. » dis-tu immédiatement afin de lui couper l’herbe sous le pied.

L'épaule légèrement déboîtée, le nez en sang, le téléphone envoyé dans les toilettes des filles, un bal bien réussit en soit, malheureusement pas en y sortant indemne. Je ne pensais pas subir toutes ses histoires à la con et pourtant j'y vais mis mon grain de sel avec dévotion. Soufflant doucement, j'appréciais particulièrement ce moment, plongé dans mes pensées à sentir cette souffrance supportable. Noora, ne comprenant absolument pas ce que je pouvais bien faire ici, complètement désarticuler s'inquiétait pour moi. Quelle est mignonne. Délicate attention, c'est ce que je pensais jusqu'à ce qu'elle me demande ce que j'avais encore fais. Bizarrement, un souvenir me revint, celui d'Ashleigh venant me secourir après la droite de ce pauvre con, en me posant exactement la même question. « T'es sérieuse ? Pourquoi tout de suite, c'est moi ? » demandais-je en sentant comme une injustice que je ne méritais pas. Rien n'était de ma faute, Nienke et moi étions un morceau de passé que j'avais, il y a bien longtemps enfouie au plus profond de ma boîte crânienne. Elle n'existait plus. Pourtant, elle avait parlé de moi, à lui. Un pauvre écervelé. Exaspéré, je tente de me souvenir de quelques moments jusqu'à ce que la mather, pose le doigt exactement ou il fallait. « C'est ça. T'es forte tu sais ? Le problème tu vois.. c'est que c'est du passé. Un lointain souvenir. Alors pourquoi ? » La main pointé sur mon nez, le regard cherchant celui de la jolie blonde, la lueur de l'incompréhension naissant dans mes yeux. Pourquoi ? Question existentielle. Question surtout sans réponse. Et une question qui aurait une réponse dans la futur, préparant doucement ma vengeance ultime. Je vais le déglinguer. « J'aimerai bien t'y voir putain. » répliquais-je grimaçant toujours sous l'effet du tissu venant rappé ma peau hypersensible. « Continue comme ça et je te vomis dessus. » repiquais-je légèrement de mauvaise humeur. Déviant la conversation, je lui demandais où était son cavalier, apprenant au même moment que c'était un certain Sloan. Cool, je connais absolument pas. Ah. C'est pas le cousin de l'autre andouille qui venait de me foutre un pain ? Peut être. « Entre la vie et la mort, comment t'abuses. » répliquais-je en laissant échapper un sourire amusé. Toujours dans l'exagération cette fille. Reprenant un semblant d'humeur, je la scrutais dans la pénombre, essayant de capter chaque morceau d'elle du côté de la lumière. Mi-ange, mi-démon. Je souris mais malheureusement l'un de ses gestes m'arrachant une violente douleur me fige sur place. Putain. Je grimace, voulant l'exprimer mais la mather le fait à ma place. « Je vais vraiment te tuer si tu recommences. » Je menaçais réellement et encore plus avec de l'alcool et de la drogue dans le sang. « Tu me passes une clope ? Tu me dois bien ça. » Pas moyen qu'elle ne taxe pas ce soir. Je veux ma clope, de toute manière ma veste était resté dans la salle et je ne pouvais bouger de ma place. « C'est mignon de venir t'occuper de moi. J'aime bien. » Le sourire de retour, le charme se ré-invoquant malgré le bordel sur mon visage. Flirter avec mon plan fesse n'avait rien de dérangeant. Juste terriblement amusant.