(terminé) AUSTIN ▼ you could be a sweet dream or a beautiful nightmare.

C'était un cauchemar. Sincèrement, j'aurais imaginé bien meilleure situation pour être enceinte la première fois. Être en couple, heureuse, peut-être même dans le même appartement, partager des moments d'amour et surtout.. Avoir fini mes études. Comme si l'année scolaire n'avait pas été assez compliqué, voilà que j'avais une petite graine de mouton dans mon ventre. Cette idée me rendait aussi folle de joie que désespérément anéantie. Le pire dans tout cela était notre discussion. D'accord, les miracles n'existent pas mais.. J'étais perdue. J'avais pensé un très court instant que l'annonce entraînerait un rapprochement entre lui et moi, mais j'avais été très conne de croire une telle chose. Depuis le début de nos échanges, pour faire, j'avais l'impression que c'était à moi de faire un choix et que lui.. n'en avait rien à faire. Une grande tristesse me gagnait et je ne savais pas du tout comment la gérer. Je pourrais me défouler sur Austin, mais.. Je crois que je n'en avais ni la force, ni l'envie. Après tout, à quoi cela servirait ? Ce n'était pas comme si en lui mettant une gifle, il comprendrait ce que je souhaite de lui et qu'il me le donne. Autant éviter de me faire mal une seconde fois aussi fortement. Une fois par jour suffit amplement.

« T'enflamme pas ! » Parce que j'étais censée rester calme ? Son humour m'étonnera toujours. Je comprenais bien ce qu'il me disait, mais je ne pouvais pas l'admettre. Pour moi, afin d'élever un enfant, il faut ses deux parents. C'est stupide, peut-être, mais j'ai été élevée par mon père et ma mère, alors.. Il est normal que je souhaite avoir le même schéma pour mon enfant. Je comprenais sa position mais.. On s'aime alors.. Ou est le problème entre nous ? Le peu de fois où je suis allée vers d'autres hommes, il n'a pas accepté mais.. Dois-je continuer à être d'accord sur le fait que lui fait pareil, voire pire ? Ce problème #1 entre nous commençait sérieusement à me peser et encore davantage désormais. Je haussais les épaules en guise de simple réponse. J'étais fatiguée de cette conversation qui n'avait ni début ni fin. Nous parlions les deux ensemble, mais avec un mur entre nous.

Encore une fois, c'était à moi de choisir. Je regardais vaguement dehors, totalement absente. Je n'en savais rien. Passer 9 mois toute seule en sachant que le père du bébé continuerait à être avec d'autres filles, se droguer et faire sa vie sans moi.. Ce n'était pas ce que j'aurais espéré. Je savais que j'avais des amis qui m'aideraient, mais est-ce que cela suffirait ? Je ne comptais pas en parler à mes parents. Ce serait trop compliqué et j'étais déçue de voir qu'Austin se trompait. « Tu crois que mon père te déteste s'il est interposé devant le tien ? Il t'en veux, mais pour ce qu'il s'est passé avant. Il ne pourra pas t'en vouloir sur le fait que je sois enceinte, car il sait que l'on s'aime » soufflais-je sans le regarder. « Si tu penses que chaque parole sera mal interprétée, tu te trompes. Je comprends ce que tu me dis, sauf que je ne suis pas d'accord, c'est tout » ajoutais-je en fixant toujours l'extérieur. J'avais envie de sortir d'ici. Rapidement.

À peine eus-je le temps d'y penser que le médecin revint dans ma chambre. « Je peux sortir ? » Son petit sourire désolé me déprimait déjà. « Au vue du détails de vos analyses, nous allons vous garder ici quelques jours afin de suivre l'évolution de votre grossesse. Il faut que vous preniez un peu de poids et vérifier que votre cicatrise encore assez récente au niveau de votre flanc ne pose pas de problème » Après le mot « fusillade » dans mon dossier de l'hôpital, il y avait marqué « enceinte ». Je suis tellement ravie.. J'en perds mes mots. « Pouvez-vous juste me dire depuis quand vous avez ce bleu au niveau de la cuisse ? » Je me mordais la lèvre en essayant de ne pas trop y penser. « Une ou deux semaines » « Bien. Monsieur, vous avez encore quelques minutes et vous devrez partir. Vous pourrez venir voir votre petite amie dès demain matin. Passez une bonne soirée » dit-il avant de partir. « Petite amie » Après l'infirmière, c'est le médecin qui pense que l'on est ensemble. De mieux en mieux..

J'écoutais ce qu'elle avait à me dire, sentant que cette discussion était en train de prendre une mauvaise tournure, alors qu'on haussait petit à petit le ton. Comme si c'était réellement le bon moment. Je sentais mes nerfs pouvaient me lâcher à tout moment, mais j'essayais quand même de faire face à cette situation avec diplomatie et maturité, car après tout, cela devait être plus dur pour Madisson que pour moi.

Je ne savais pas vraiment quoi répondre et de toute façon, le médecin venait de nous interrompre -car oui, ils aiment bien arriver au mauvais moment- Se serait mentir que de dire que je ne m'inquiétais pas pour Madisson, surtout en apprenant qu'il fallait l'a garder en examen à cause de sa récente blessure. Je n'avais vraiment pas envie de partir et ça me saoulait qu'on m'oblige à le faire. « Vous êtes relou avec vos putain d'horaire vous » Le médecin s'en était en aller sans même me répondre, car de toute façon il devait rester professionnel et je penses que des visiteurs sur les nerfs, il a dû en voir. Je n'avais rien dit quant au fait qu'il me nomme le petit ami de Madi', car tout simplement, cela ne me dérangeait pas. « En temps normal je me serais cacher pour rester, mais vu la tournure de la conversation vaut mieux que je te laisse seule » Je m'approchais d'elle pour lui faire tout de même un baiser sur le front. « Si ça ne va pas, appel moi, je dormirais pas » Je souriais avant de sortir de sa chambre pour à mon tour, rejoindre ma chambre et me retrouver seul aussi. Une chose est sûr, je n'allais vraiment pas dormir.

Plus j'y réfléchissais et plus je me disais que cela ne servait à rien de continuer à en discuter. Cet événement se rajoutait à la longue liste de surprises de cette année et en parler à chaud ne servirait à rien à part se déchirer, se gueuler dessus pour au final que personne n'ait raison. Ce devait être bien la première fois que je me m'énervais pas tant sur Austin et que cela ne finisse pas par une claque ou des mots bien plus tranchants. De toute manière, le médecin venait d'entrer et de me faire bien comprendre que j'allais devoir rester ici pour quelques jours encore. Ô joie. Moi qui avais hâte de sortir de rentrer chez moi, je me retrouvais entre ces quatre murs inconnus et surtout, mon meilleur ami était prié de bien vouloir sortir. Je n'avais vraiment pas envie qu'il me laisse seule ici mais je comprenais bien que nous n'avions pas le choix. C'était pire qu'une prison. La réponse d'Austin au médecin me fit légèrement sourire. Lui n'avait pas non plus l'envie de partir. Ça me rassurait. J'aurais aimé qu'il se cache, qu'il reste avec moi toute la nuit et que l'on puisse discuter plus calmement, mais il valait mieux remettre cela à plus tard, je suppose. Son baiser et son sourire me fendaient le coeur alors que je tentais de ne pas craquer avant qu'il ne ferme la porte. « À tout de suite » soufflais-je avant qu'il ne ferme la porte. Concrètement, même si j'étais épuisée, je n'avais pas le cœur à dormir. J'avais trop de questions qui se bousculaient dans ma tête alors j'avais préféré passer un long moment de ma nuit à converser avec Austin par SMS. Je préférais écrire car parler à haute voix n'était pas une bonne option. Les mots, j'avais le temps de les poser et de réfléchir à la façon de les assembler alors qu'à l'oral, c'était trop rapide. Je devais m'être endormie vers 3h du matin, téléphone en main alors que je succombais complètement à un court sommeil agité.