Adélaide > Et sinon ? Tu sais dire non ?

ET SINON ? TU SAIS DIRE NON ?

Son service avait à peine commencé depuis une heure que déjà, Elizabeth regrettait d'avoir accepté de remplacer sa collègue. De toute façon, ce n'était pas comme si elle aurait pu dire non. Quand Diane l'avait appelé ce matin pour la supplier de la remplacer, Elizabeth avait tout de suite dit oui. Son amie avait l'air d'être vraiment en panique et quelque fut la raison, il était claire que Diane ne pouvait pas venir travailler aujourd'hui. Quel genre de personne était Eli pour lui dire non ? Elle s'était donc empressée de dire oui, et s'était rendu au La Luna Caffe. En plus, ce n'était pas comme si elle n'avait pas besoin de cet argent. Bien au contraire.

Elle était donc de service au La Luna Caffe ce matin depuis une heure et elle avait déjà envie de s'enfermer dans la chambre froide et crier - ce qui en général n'arrivait qu'après au moins trois heures de service. C'était donc un record pour elle. Apparemment la terre entière avait décidé de prendre son petit-déjeuné au La Luna. Les services si tôt le matin comme celui-ci étaient pourtant réputés comme étant plutôt calmes, comparés à ceux du midi. Mais non, aujourd'hui, le monde avait changé d'avis et tout le monde s'était précipité sur ce pauvre petit café familiale. En arrivant ce matin, surprise par ce monde, Elizabeth s'était creusée la cervelle pour essayer de comprendre ce que le 19 mai avait de spécial mais elle ne trouva rien. Le seul événement qui lui vint en tête était le bal de fin d'année, qui avait lieu le lendemain, mais cela n'avait rien à voir avec le petit déjeuné.

Et puisque Elizabeth n'était pas assez malheureuse comme ça, à courir partout dans son uniforme, très jolie mais pas hyper pratique, les clients - nombreux, donc - étaient aussi très remontés. Pour eux, rien allaient ce matin. Elizabeth avait déjà renvoyé trois assiettes en cuisine et avait du régler le problème de deux commandes qu'un nouveau avait échangé. Si ce n'était que ça, Elizabeth s'en serait remise. Elle avait l'habitude de ce genre de chose après presque un an passé ici, le problème c'était que les clients remontés étaient rarement polis et le plus souvent carrément insultant. A plusieurs reprise on lui parla lentement, comme si elle était débile, et un couple tenta même de lui parler en espagnol - alors qu'Eli n'avait jamais mis un seul pied dans un cours de cette langue. Face à tout ça, Eli garda le sourire, se déplaça de tables en tables, essayant de rassurer ses clients et d'assurer le service le mieux qu'elle le pouvait, et, de temps en temps,
jetait des coups d’œil à sa montre.

@Adélaide K. Mitchum

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Et sinon ? Tu sais dire non ?

Ce matin-là, Adélaide c'était levé du bon pied. Pourquoi ? Car le soir même, elle allait passer la soirée avec son frère et son meilleur ami. Que demandez de plus ? Elle était aux anges. Sauf qu'après la bonne humeur vient la flemme. Ne nous mentons pas, on l'a tous un peu au réveil et Adélaide ne fait pas exception à la règle. Lasse, elle se leva doucement puis partis en direction de la douche. L'eau coula tandis qu'elle écoutait de la musique. Elle remerciait les murs d'être bien insonorisés au point que son frère ne dut rien entendre ou ne serait-ce qu'un bourdonnement lointain. Elle dansait en se lavant, la douche étant primordiale le matin. Le bain n'étant destiné que durant la soirée, pour reposer les jambes fatiguées ! Elle mis bon nombre de produits de beauté, de shampoing, après shampoing, etc. Elle en perdit le compte, mais cela était son rituel du matin. Elle sorti, se sécha les cheveux, les lissa puis les accrocha en queue-de-cheval haute. Elle était contente de sa teinture blond platine. Car de base, Adélaide est brune mine de rien.

Satisfaite, elle pris du temps pour choisir ses habits et opta pour le traditionnel haut moulant, jean serré, simple manteau et des baskets. Elle se maquilla légèrement, n'ayant besoin de rien. Un traie d'eye liner à la mode égyptienne et la voila partis sur les routes ! Elle n'avait pas pris de petit-déjeuner, souhaitant s'arrêter en chemin. Arrivé au campus, elle vit un petit café. Elle n'avait jamais prêté attention à celui-ci. Elle haussa les sourcils, regarda son sac et son porte-monnaie et se dis qu'après tout, elle avait bien de quoi s'offrir un chocolat chaud avec un croissant. Elle resserra sa queue de cheval, souris, mis ses lunettes de soleil et entra dans le lieu surnommé "Luna Caffe".

Elle s'assoit un peu en retrait de l'influence du monde, près d'une fenêtre donnant dans la rue. Pour pouvoir un peu critiqué autrui. Ou simplement les juger et mater les fesses des mecs. Chacun ses envies après tout ! Elle haussa les sourcils de ravissement plusieurs fois en attendant la serveuse qui était un peu longue. Enfin, une fille arriva. Elle avait l'air surchargé et s'en fichait un peu que son autre collège ait l'air en difficulté avec une autre personne qui lui criait à la tronche, tandis qu'elle souriait de fatigue. Adé fronça les sourcils. La serveuse lui demanda sa commande. La trouvant assez odieuse de laisser sa collègue d'un tel embarra, elle sourit, releva ses lunettes pour qu'elle vois ses yeux magnifiques et sourit. Elle lui susurra d'un ton mielleux :
"J'adore manger des haricots au nutella !"
L'autre la regardait, comme si elle était folle.

Elle se leva, mit de côté la serveuse et se dirigea vers l'autre. La pauvre ! Le café était complet et la tension régnait tandis que personne ne faisait mine de se lever pour l'aider. Elle pris un verre d'eau sur une table, tandis que quelqu'un protestait dans son dos. Elle fit mine de ne rien entendre. Arrivé à la hauteur du gars, elle sourit, lui tapota l'épaule et lui renversa le verre sur la tête. Éberlué il la regardait tandis que le silence prenait sa place dans la salle. Alors, fermement elle lui dit :
"Ce café est peuplé, je ne connais pas l'histoire et je ne souhaite pas la savoir. Il n'empêche que, la politesse est inculquée par les parents dès la naissance, vous feriez peut-être mieux de commencer à revoir ces politesses. Ils vous ont mal élevés."

Elle tourna les talons, repartis à sa place et attendis qu'on revienne prendre sa commande. Le silence planait dans le café. Plus personne ne pipait mot et tout le monde attendait que l'homme réagisse.

ft. Elizabeth K. Reyes

@Elizabeth K. Reyes (Excuse moi du retard ma belle !)

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ET SINON ? TU SAIS DIRE NON ?

Elizabeth avait appris très tôt dans sa carrière de serveuse que cela ne servait à rien de s'énerver contre un client. Le client est roi et, de ce fait, a toujours raison. Elle avait donc appris à prendre sur elle - ce qui n'était pas si difficile que ça pour elle, puisqu'elle avait l'habitude de s'écraser - et a sourire en toutes circonstances. Si quand elle est rentrée, elle enfonce sa tête dans son oreiller et hurle un bon coup, ça, personne à part elle - et sa colocataire - n'a à le savoir.

Face aux clients pressés, remontés, et parfois misogynes et racistes, Elizabeth est devenue experte dans l'art de paraître désolée mais optimiste, acceptant toutes les critiques qu'ils ont à déverser et toujours prête à trouver une solution avec de polis "Bien sûr, monsieur. Tout de suite monsieur." lancés dans le tas pour faire bien. Les choses se sont toujours passées ainsi et on a toujours fait attention à ce qu'elle se rappelle que les choses resteraient toujours ainsi. C'est pour cela que quand elle voit une des clientes du café - pas très vieille, sûrement son âge - s'avancer vers elle est on clients mécontent, Elizabeth ne comprend pas tout de suite ce qu'il se passe. Et quand elle la voit renverser un verre sur la tête de ce même client, elle comprend encore moins. Elle reste figée, une main plaquée sur sa bouche, les yeux grands ouverts. Le silence tombe sur la salle alors que la jeune femme donne une leçon de morale au client, avant de retourner s'asseoir, mine de rien.

Elizabeth reste immobile pendant encore quelque seconde, complètement prise de court par ce qu'il vient de se passer jusqu'à ce que le client se remette à hurler, cette fois, pas sur elle mais sur l'autre cliente. Elizabeth se met alors en action, assurant le client que le café lui offrait son petit-déjeuné. Elle part en cuisine chercher un nouveau café et revient avec des serviettes en papier pour qu'il puisse s'éponger. Une fois terminée, elle se tourne et cherche du regard la jeune femme, qui lui est venue en aide. Elle la trouve à coté d'une fenêtre, en train d'attendre qu'on vienne la servir.

"Bonjour," Elizabeth lui dit en s'approchant, avec un sourire. "Je suis Elizabeth et je serais votre serveuse aujourd'hui. Qu'est ce qui vous fera plaisir, ce matin ?" Elle demande, retournant une nouvelle page de son carnet, avant d'ajouter, plus bas et plus naturellement, "Merci. Pour... ce que t'as fait. T'étais pas obligée..."

@Adélaide K. Mitchum (T'inquiète je suis pas pressée !)

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