Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilityPuisqu'on se conjugue au passé désormais... (Coky) - Page 2
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Puisqu'on se conjugue au passé désormais... (Coky)

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 Je pensais avoir un avantage, avoir cette carte dans ma manche, mais quedal. L’idée que cette info au sujet de ses ébats filmés soit connue de tous, ça semblait l’indifférer. Y’avait ce prix d’ancien couple qui la mettait en rogne, mais l’idée qu’on la prenne pour une actrice porno amatrice elle s’en fichait ? La logique de mon ex me dépassait… Je levai les yeux au ciel. « Tu sais très bien que je le ferais pas… » Elle me connaissait pourtant. Ou pas. En fait, elle avait cru ce qu’elle voulait croire toujours. C’était moi l'idiot de l’histoire, qui avait pensé qu’elle voyait au delà du masque de connard que je portais H24. Peut être qu’elle y avait vraiment cru, à toutes ces menaces, à tous ces mails qui lui étaient parvenus mystérieusement. Et peut être que c’était mieux ainsi. Qu’elle pense que je l’aurais larguée, blessée, achevée… Qu’elle pense que je n’avais jamais tenu à elle. Laissons la croire ça, puisqu’apparemment, de fin moins amère nous ne connaitrons pas. L’explication et les tentatives d’humour pour détendre l’atmosphère faisant un flop… Alors oui j’aurais pu la contredire, lui souffler le vrai, ce qu’aurait pu être ce bal, ce qu’on aurait pu être, le gros ‘fuck’ qu’on aurait pu faire au campus, au monde entier, si la situation avait été différente… Mais à quoi bon ? A quoi ça servait de me justifier ? A quoi ça servait d’ailleurs une fin moins amère ? Elles partent. Elle partent toutes. Que ce soit elles qui me quittaient, moi qui les quittais, face à face, par sms, via une de mes amies, les fins se suivaient et ne se ressemblaient pas mais l’issue était toujours la même : Cole. Big bad wolf. Le rôle de ma vie. Je la regardais donc déverser sa rage sur moi, sans broncher, sans protester, sans répondre… Ca, c'était plus vrai, plus fort, plus sincère. C'était un ‘je t’aime’ muet. Plus intense encore que sous cette douche du spring break. Je t’aime donc je te laisse partir. Je t’aime donc je te laisse me haïr. Parce que c’était comme ça que je la rendrais la plus heureuse. En la regardant partir. « Ok. » asquiesçai-je donc simplement, plus aucune trace de sourire sur les lèvres, renonçant mentalement à l’issue plus douce que j’avais pu imaginer. Mes yeux plantés dans les siens qui lançaient des éclairs alors que ses doigts frappaient doucement mon torse pour me faire reculer, pour m’interdire d’avancer plus. « On fait ça alors. Au revoir Lucky. » Volte face. La demoiselle talons en main se dirigeait vers les marches. Je regardais son dos qui s’éloignaient, ses fesses qui m’échappaient, cette fille qui s’enfuyait, un peu comme un gosse regarde un ballon s’envoler. Voilà, c'était ça l’image à garder de notre histoire : j’avais été qu’un spectateur immobile d’un carnage programmé, orchestré, par mes meilleurs amis, les siens… Un beau gâchis. La question était : est-ce que cette fois je retiendrais de mes erreurs ? Est-ce que je saurais construire quelque chose avec quelqu’un un jour ? Avec Agathe ?
Mon téléphone sonna dans ma poche et m’arracha à ma réflexion. Mes prunelles se détachèrent de la silhouette de Lucky dans les escaliers pour venir se poser sur l’écran, mon expression passant alors de soucieuse à chamboulée. Mon oncle était décédé. C’était Nina qui me l’apprenait, puisqu’à l’hôpital avec Dimitri. J’abandonnais le gâteau à moitié entamé sur une table et filai alors vers le parking, d’un pas empressé…
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