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SHALL WE DANCE? OR... MORE? |
Tout se passe rarement comme on le prévoit. Aujourd’hui était la preuve flagrante de ce dicton. La journée avait débuté sous les meilleurs hospices avec la remise des diplômes. Pour l’occasion, Lisbeth avait déployé des efforts incroyables pour totalement changer d’apparence. Et ce n’était pas pour changer d’identité, cette fois. Elle avait fait appel à une connaissance qui excellait dans le domaine de la coiffure et du maquillage et notre lauréate avait écouté chacun de ses conseils. Bon, pour sa coiffure, elle l’avait laissé discipliner sa chevelure rebelle et le résultat était incroyable : un magnifique chignon retenait ses cheveux de jais, laissant quelques mèches par-ci, par-là s’échapper de cette presqu’œuvre d’art. Son maquillage était discret et relevait les traits naturels de Lisbeth. Son visage était exempt d’imperfection. Quant à son habillement, il était radicalement différent de tout ce qu’elle avait l’habitude de porter. Ce soir, une magnifique robe rouge soulignait ses courbes féminines à la perfection. Comme lors de la remise des diplômes, ce petit bijou dévoilait à la perfection les secrets intimes de sa peau, à savoir ses tatouages. Cette fois, seule une mèche de cheveux dissimulait à peine son dragon qui fixait ceux qui le déshabillait du regard. Si à la remise de leur précieux diplômes Lisbeth avait été en beauté, ce n’était rien comparé à ce soir. Et au début, elle ne s’était pas apprêtée de la sorte pour se rendre au bal, loin de là ! Elle avait simplement décidé de se fondre dans la foule pour rencontrer Tate, un ami pour qui elle avait effectué un travail. Le hasard avait voulu que ce soit ce soir qu’elle achevât la composition de ce dossier compromettant. Après lui avoir remis son bien et lui avoir expliqué qui était derrière le vandalisme de sa voiture, il l’avait convaincue de faire un petit tour par la salle de bal. Elle avait accepté à contrecœur.
Pourquoi n’était-elle pas accompagnée de Maverick ? Tout simplement parce que ce dernier était déjà pris par une amie de longue date. Lisbeth était à des années-lumière d’être jalouse, bien au contraire. Après leur mésaventure à la patinoire, elle préférait le voir prendre du bon temps plutôt que de se morfondre. Et puis, elle l’avait quand même planté à la remise des diplômes après ses paroles déplacées. Elle n’avait pris aucun de ses appels depuis et son téléphone était sous le mode silencieux. Peut-être était-ce l’occasion de prendre du recul, de peser le pour et le contre de leur relation. Après tout, n’avait-il pas risqué sa vie pour sauver la sienne ? Tout ceci ne serait pas arrivé si elle n’avait pas stupidement ouvert son cœur. Maintenant, il était sa faiblesse et elle ne voulait pas de ça. Ils devaient avoir une conversation, mais pas ce soir.
Une fois convaincue, la jeune suédoise s’était rendue au bar et avait fait une rencontre plus qu’impromptue : Clay. Son flic adoré. Non, elle plaisantait, bien entendu ! Elle détestait ce flic qui avait réquisitionné son ordinateur portable quelques mois plus tôt. Et… Elle préférait ne pas penser à ce qui s’était passé au poste. On peut dire qu’il lui en avait fait baver et avait réussi un tour de magie : la faire parler (mais pas trop, quand même). Alors ce soir, elle avait joué avec lui. Il ne l’avait absolument pas reconnue sous les traits de cette magnifique jeune femme. Wasp était bien loin, avec son accoutrement gothique ! Elle souriait rien qu’en y repensant. Mais à présent, elle était seule, son regard perdu dans le vide.
Etrangement, la piste de danse n’était pas bondée et la plupart des convives étaient partis. Ou peut-être étaient-ils dissimulés ailleurs pour Dieu sait quelle activité… Perdue dans ses pensées, Lisbeth revint doucement à la réalité en sentant une présence dans son dos. Au lieu de se retourner et de faire aller ses réflexes de femme méfiante de ces dernières semaines, elle resta impassible. Elle amorça un mouvement pour coincer une mèche de ses cheveux derrière son oreille mais son poignet portant encore les stigmates de sa chute fut doucement arrêté en chemin. Un frisson remonta le long de son échine : elle s’attendait à un geste un peu brusque malgré lui et à une petite décharge de douleur. Mais rien. Son poignet était simplement maintenu par une main assurée. Une main d’homme. Son regard perçant remonta le long de ce bras et elle devina presque à qui il appartenait. William Bloomberg. Qui d’autre était capable d’être à la fois brusque, violent quand il s’agissait de se battre et délicat quand il le fallait ? Ce soir, Lisbeth connaissait la réponse. Son regard s’arrêta seulement quand il capta les yeux magnifiquement bleus de l’homme se tenant en face d’elle. Ainsi donc, il était là. Un petit sourire vraiment sincère se dessina sur ses lèvres rouges.
« Bonsoir… »
EXORDIUM.
(Invité)