oh non, pas toi (willow)

J'avais besoin de me balader, j'avais besoin de me vider l'esprit, de réfléchir. Je me disais qu'il n'y avait rien de mieux que l'air de la mère pour se sentir mieux, pour prendre du recul. Puis partir d'Harvard, de l'université pendant quelques heures ne pouvait me faire que du bien. J'espérais juste ne croiser personne, j'avais envie d'une après-midi tranquille à profiter du soleil, de la plage, du sable. Je m'arrêtais à un café une fois sur place, commandant un cappuccino en m'installant face à la mer. Il était temps que je fasse les points sur ces derniers jours, sur tout ce qu'il s'était passé, sur Nicholas, sur Kaya. Je devais avouer que je ne pensais pas que ce serait si compliqué de prendre contact avec une personne étant pourtant de ma famille. Mais il fallait croire que j'étais beaucoup trop naïf, ma mère me l'avait toujours dit. Mais alors que j'étais perdu dans mes pensées, une jolie blonde s'arrêtait pas très loin de moi. Je la reconnaissais directement, ne pouvant certainement pas oublier ce visage. « Tu pourrais aller ailleurs, tu me gâches la vue. » lâchais-je assez fort pour qu'elle m'entende. Je détestais cette fille, il était rare que je n'aime pas quelqu'un, mais encore plus rare qu'une envie de vengeance soit encrée au fond de moi. Pourtant, avec elle, c'était exactement ce qu'il se passait.

Le bal ne s'était pas du tout passé comme je l'aurais espérée. Fergus m'avait laissée tombée alors je faisais une croix sur son joli petit minoi. On ne posait pas un lapin à Willow, oh que non. Je dois admettre que si je croisais sa tronche en chemin à Harvard, il risque d'avoir une surprise monumentale si vous voulez tout savoir. Ayant terminer la soirée seule en compagnie de moi-même, je me suis dis que j'allais devoir sortir le lendemain afin de reprendre un peu mes esprits. C'est ce que je fis dans les heures suivant mon réveil à la Eliot House. La plage était un bon endroit pour se faire bronzer, plus particulièrement pour avoir tous les regards braqués sur soi. Comme la température était radieuse, j'en profitais pour enfiler mon bikini et m'approcher du sable. Laissant échapper un long soupir de plaisance, j'entendis une voix qui m'était familière. « Tu pourrais aller ailleurs, tu me gâches la vue. » Depuis cet accident au bal, je ne voulais même pas le remercier puisque c'était beaucoup trop pour moi. Jamais au grand jamais je ne me suis abaissée à un tel niveau. Glissant mes mains dans mes cheveux, je tournais donc ma tête vers l'arrière et de lui jeter un regard. « Ah tient, si ce n'est pas Rocky. Désolée, mais ton petit prénom m'échappe toujours... Comment je suis maladroite. » Dis-je en lui adressant un clin d'oeil. Il n'avait pas à chialer, il avait une très belle vue. Me retournant donc, je croisais mes bras contre ma poitrine afin de le regarder de haut en bas. Je dois admettre qu'il était assez mignon en son genre, sauf que je faisais comme si rien ne s'était passé hier. « Puis, je crois pas t'avoir sonner. Tu sais, la plage est assez grande pour que tu trouves l'endroit idéal. »

Il y avait des jours comme celui-là où j'avais envie d'être seul, d'être tranquille. Ce genre de moment où on ne veut voir personne, que ce soit une personne qu'on aime et encore moins une personne qu'on déteste. Malheureusement, il fallait croire que j'avais un mauvais karma car la première personne que je croisais au bord de la plage, c'était Willow. Autant dire que cette fille, je la détestais. Pourtant, il n'y avait pas grand-monde que j'aimais pas. Mais elle, je ne la comprenais pas. Je lui étais venu en aide pendant le bal, alors qu'elle se faisait agressée. Et aucun merci, rien. Idiot que j'étais, j'avais essayé de la draguer, la trouvant canon quelques jours après, mais elle m'a juste rejeté. Et méchamment. Alors ouais, je devais ressembler à un adolescent en crise qui boude parce qu'une fille lui a mit un râteau. Mais il n'y a pas que ça, il y a aussi le fait qu'elle n'a pas du tout l'air d'avoir été reconnaissante quand je l'ai aidé. Pourtant, il me semble que c'était la moindre des choses. Rocky. Putain, c'était quoi ce surnom de merde. Puis pourquoi est-ce qu'elle me donnait un surnom au juste ? « Je ne t'en veux pas blondie va, c'est normal, tu sais ce qu'on dit sur les blondes. » rétorquais-je avec un sourire en coin. C'était une blague clairement facile sur les blondes et le manque d'intelligence, je ne m'abaissais normalement jamais à ce niveau. Mais avec elle, ça devenait plus fort que moi. « Tu as raison. Du coup tu serais gentille d'aller te trouver un endroit, parce que je suis très bien ici. » disais-je en attrapant ma tasse de café pour en boire une gorgée.

Le moment que je voulais passer seule, voilà que je me retrouvais devant Maxwell. J’étais vraiment maudite ma parole. Laissant échapper un long soupir quand j’étais dos à lui, je me retournais rapidement en arborant un sourire. Il semblait frustré de ne pas avoir été apte de m’avoir dans son lit, le pauvre. J’étais presque prête à lui envoyer des fleurs par un fleuriste. Ne voyez-vous pas cette petite larme qui glissais le long de ma joue ? Non, absolument pas. « Je ne t'en veux pas blondie va, c'est normal, tu sais ce qu'on dit sur les blondes. » Voilà, c’était repartit. Cette stupide théorie qui liait les blondes et les stupides. Il n’avait pas cherché mieux à me répondre ? Faisant mine de rigoler un peu, j’approchais donc de quelques pas, mon corps littéralement collé contre le sien. « Dit ce que tu voudras... » Rien que pour l’emmerder d’avantage, j’approchais mes lèvres de son oreille afin de continuer à lui chuchoter quelques mots. « … Maxwell… » Me reculant rapidement, je fis comme si de rien n’était avant de poser ma serviette de plage sur la chaise longue. Je suis au courant qu’il était sûrement émerveillé par ce qui venait de se passer. « Tu as raison. Du coup tu serais gentille d'aller te trouver un endroit, parce que je suis très bien ici. » Même s’il passait son temps à me dire d’aller voir ailleurs, c’était peine perdue. Je n’allais quand même pas laisser ma place si facilement. Me penchant pour prendre mon chapeau, je fis exprès de mettre en évidence mes fesses afin qu’il ait une jolie vue. « Tu peux toujours courir Rocky. Je ne changerai pas de place, tu vas partit avant moi c’est certain. Puis, toi tu n’as rien à faire ici. T’es parfaitement bronzé alors que moi pas, c’est une bonne explication pourquoi je devrais rester ici. »

J'arrivais pas à croire que je m'abaissais à son niveau. Sérieusement, sortir une blague sur les blondes, qu'est-ce que je foutais ? Mais elle m'énervait tellement et elle continuait en plus. Il fallait croire qu'elle adorait m'emmerder. Sauf que là, elle se rapprochait de moi. Beaucoup. Putain, qu'est-ce qu'elle fait ? Pourquoi elle se colle à moi ? J’étouffais, je venais clairement de couper ma respiration. Il fallait que je reste calme, il ne fallait pas que je montre qu'elle me déstabilise. Mais c'était compliqué tant qu'elle était collé à moi de cette manière-là. Je soufflais un bon coup quand elle s'éloignait enfin, et je ressentais autant de colère que d'envie. Bah ouais, elle était canon quand même et je l'avais dragué, je pouvais pas dire maintenant qu'elle était devenue laide en quelques jours. « Tu peux toujours rêver, je ne bougerais pas d'ici. » disais-je en l'observant s'installer. J'étais arrivé en premier ici, il n'y avait aucune raison que ce soit moi qui parte. Puis, partir, ce serait la laisser gagner, lui donner raison, elle serait bien trop contente et c'était hors de question que ça se passe comme cela. « Cela dit, je suis heureux de voir que tu m'as assez bien regardé pour savoir que j'étais bronzé. » rétorquais-je en affichant un petit sourire fier. Je m'étonnais moi-même, à réussir à garder mon calme aussi bien. Je ne savais pas si ça allait durer, mais pour l'instant, ça marchait plutôt bien.

La blague que Maxwell venait de sortir, ne m’atteignit en aucun cas. Non mais qu’est-ce que ça allait me faire de plus ? Étant blonde de nature, certains s’en étaient servis pour m’attaquer sauf qu’aujourd’hui, je le prenais en rigolant. Pathétique je dois l’admettre. La plage était assez grande pour nous deux, alors pourquoi il ne voulait pas aller ailleurs ? Faut croire que les femmes ne l’attiraient pas vraiment puisqu’au bout de cette plage, il y avait un petit groupe qui s’amusait à jouer au volleyball. Bref, sûrement un homosexuel, c’est moi qui vous le dit. Même le fait de l’approcher comme je venais de le faire, n’avait pas censé lui faire le moindre effet. Tant pis. « Tu peux toujours rêver, je ne bougerais pas d'ici. » Je haussais les épaules. Qu’est-ce que ça allait me faire qu’il reste pour me mater ? J’aimais avoir l’attention alors ce n’est pas gagné d’avance pour Maxwell. « Comme tu veux Rocky, sauf que tu vas devoir me mater encore pour les deux prochaines heures à venir. » Me laissant m’allonger sur la chaise longue, je posais mes lunettes sur le bout de mon nez sans vraiment lui donner le moindre signe d’attention. Il ne le méritait pas. « Cela dit, je suis heureux de voir que tu m'as assez bien regardé pour savoir que j'étais bronzé.. » Tournant mon corps sur le côté avant de baisser mes lunettes afin de mieux le regard. Un petit sourire traversait mes lèvres. « J’ai eue pas mal d’amis gay dans ma vie, alors je sais comment leur donner le sourire en parlant du fait qu’ils soient bronzés. » Je sais que Maxwell aimait les femmes, sauf pourquoi ne pas s’amuser un peu ? Petit sourire vainqueur sur les lèvres, j'allais vraiment attirer les foudres du jeune Dunster mais à quoi bon.