Fire walk with me... (Jarod)

Le bal de fin d'année. Un bal qui allait défrayer la chronique pour moi. J'étais venue au bras de Major alors que tout le campus s'attendait très certainement à me voir au bras de Jay', le président des rouges avec qui j'étais censée former un couple. De couple, il n'y avait que le deal que j'avais accepté pour rendre service à un ami voulant rendre son ex petit copain jaloux. Le pire dans tout cela? C'est que j'allais y croiser Jarod. Il y a quelques temps c'était au bras du beau brun que j'avais passé cette soirée et déjà les choses s'étaient passées un peu de façon inattendue. Je pense qu'en fait depuis le début de la soirée, je me suis évertuée à soigneusement l'éviter. Nos retrouvailles ne s'étaient pas franchement bien passées pourtant ce n'était pas la raison pour laquelle je ne désirais pas le croiser. Non la raison c'était que je n'avais aucune envie de le voir au bras de la jeune femme qu'il avait invitée. J'avais bien trop peur de ma réaction et des paroles acerbes que je pourrais si aisément lui servir ce soir. Une facette bien moins sympathique de celle que le jeune homme avait réussi à faire ressortir de moi. Pour les rumeurs de couple, il était au courant je le lui avais dis lorsque nous nous étions vu dans le parc. Je ne voulais tout simplement rien lui cacher et surtout qu'il n'interprète pas mal les rumeurs qui couraient. Bien qu'il n'avait pas vraiment prit très bien ma révélation non plus. Il ne manquerait plus que de croiser l'Irlandais et ce serait le summum, l'apothéose de la soirée. Au final, n'aurais-je pas tout simplement bien fait de ne pas me pointer et de briller par ma très grande absence? Je venais de quitter mon cavalier prétextant vouloir aller me refaire une beauté mais, c'est au bar que j'avais fini. Oui j'avais besoin d'un verre de scotch, tout du moins plus fort que ce champagne dont je ne raffolais pas vraiment. Le barman m'avait déjà servie quand en me tournant pour aller le boire quelque part à l'écart, je tombais nez à nez avec lui. Stupéfaite par ce manque d'attention dont je faisais preuve, je faillis presque m'en étouffer avec la gorgée de mon verre. Stupidement je me mis à toussoter. Maintenant qu'il était là face à moi sous mes yeux, je ne pouvais tout simplement pas fuir. Salut, tu es... Un blanc bien malgré moi. Venu... finis-je par lâcher feignant la surprise alors que je savais parfaitement qu'il était ici et pas seul.  

Intérieurement j'étais en train de jurer. Je n'aurai vraiment pas du venir ce soir, pourquoi avais-je bêtement cru qu'inviter quelqu'un serait la chose à faire... Mon regard était descendu sur le sol mais, se releva quand il prit la parole à son tour. Pourtant je ne le dévisageais pas vraiment, pas cette fois. Invité? Ou il avait invité allez savoir. De toute manière, je ne voyais pas pourquoi ses paroles me mettaient autant en colère. Pourtant je ne laissais rien transparaitre sur mon visage. Oui je sais que tu n'es pas seul. me contentais-je de répondre en essayant tant bien que mal que cela ne sonne pas trop comme un reproche. Après tout, rien n'était plus comme avant. Il avait changé, selon moi. Il me lâcha alors un compliment qui pourtant ne raisonna pas en moi pour la simple raison que je ne le croyais pas. Il était juste en train de me faire des politesses d'usage que j'abhorrais le plus au monde. J'aurai même été jusqu'à renifler de dédain. Je ne répondis pas sur le moment pourtant j'aurai très certainement dit autant à propos de lui, il avait toujours eu du chien en costard. Je me contentais de le regarder alors prendre lui aussi un verre. Il détourna la tête vers moi quelques secondes. Bon dieu, ce que je n'aimais pas ce moment. J'étais prête à vider les lieux pourtant je me détournais alors vers lui. Tu sais que tu n'es pas obligé de me servir les politesses de base Jarod. Je me mordais déjà la lèvre pourquoi avais-je besoin d'être aussi infecte avec lui ce soir? Peut-être parce qu'il avait parlé de mes sois-disant belles paroles alors qu'il en avait eu autant à mon service non? Après tout j'étais partie oui mais, il ne m'avait pas non plus appelée pour autant non? Quand on aimait on n'était pas censé fuir mais, on est pas non plus censé tout faire pour retenir? Le jeune homme ne semblait pas avoir mit longtemps à m'oublier et à passer à autre chose, quoique ce soit... Pour le coup je vidais mon verre cul sec et le tapait sur le comptoir attirant quelques regards mais, j'en avais rien à foutre. Barman ce verre est vide, un autre. lançais-je alors en glissant un regard en coin au Quincy.  

Oui je sais, je suis de bien méchante humeur et voilà même que je me fais piquante avec la seule personne que je croyais me connaître réellement. Mais, force est à penser que je me suis cruellement trompée. Du moins c'est ce qu'il laisse penser. Soudainement, il reprend la parole pour justement m'accuser de la même chose que je pense à propos de lui. Je détourne alors mon regard qui se fait appuyant voir légèrement insistant. Je n'ai strictement rien oublié, moi... Et j'appuie volontairement bien sur le moi, car il semblerait que lui m'aie bien vite oubliée lui? Même pas une petite année et il est déjà passé à autre chose. Si j'aurai cru ça de lui et bien non justement non. Comme quoi on ne connait jamais vraiment quelqu'un. Si j'étais survoltée, oui oh clairement oui. Pourtant il était censé me connaitre, il savait qu'il ne fallait pas entre en conflit avec moi sous peine d'essuyer une sacré tempête. A l'époque, il était pourtant le seul avec qui je ne pouvais être désagréable. J'aurai pu lui passer n'importe quoi, n'importe laquelle de ses paroles, n'importe lequel de ces actes. Mais, encore une fois là, il n'en pensait pas autant à mon service. Le voilà déjà qui voulait prendre congé? Comme si j'étais une nuisible venue souffler à grand maux sur sa belle petite vie qu'il avait continué. Si ma présence t'es devenue aussi insupportable, ouais peut-être que c'est ce que tu devrais faire. Te sauver. Comme je me suis sauvée quand j'ai pris peur? Après tout c'était bien ce que j'avais fait quand tout commençais à devenir sérieux entre nous. Enfin pas si sérieux que ça on dirait puisque monsieur n'avait aucun mal à me laisser en rade comme si rien n'avait jamais existé. Me prouvant à cette occasion qu'il n'était pas si différent que tout les autres... Il me semblait pourtant que c'était ce qu'il voulait me faire penser par le passé. Oui on avait discuté, on avait mit certaines cartes sur table mais, on avait rien joué encore. Rien n'était dit, le match n'avait même pas encore commencé. Je lui tendais alors le verre que le barman venait de me servir. Ou peut-être que tu devrais pendre ce verre et le boire à ma place avant que je ne fasse un peu plus de dégâts ce soir. Oui avant que ma langue ne distille plus de poison encore.  

Sincèrement, je me demandais comment nous avions fait pour en arriver là. Avant mon départ nous avions une confiance, une complicité en béton et il avait fallu d'une simple absence pour voir tout ça voler complètement en éclat. Et qu'il ne me dise pas que c'était faux ou encore que tout était uniquement ma faute. Il avait bien émit des doutes sur mes sentiments, presque avancé que j'avais joué avec lui... Lorsqu'il avait dit cela, j'étais tombée de haut et surtout j'avais compris que je m'étais trompée. Non, Jarod n'était pas l'homme que je pensais, celui qui voyait au travers de moi. Jamais, sinon il aurait su, il aurait tout compris d'emblée. Il me disait n'avoir rien oublié mais, ce soir j'en doutais fortement. N'était-il pas en train de passer à la suivante, un peu comme tout ces autres mecs qu'il ne disait "ne pas ressembler"? Comment pouvait-on prétendre souffrir d'une situation et à contrario avoir déjà enterré des sentiments? Je ne répondis même pas à son affirmation à quoi bon, tout mon être n'y croyait pas une seule seconde. Voilà pourquoi ces histoires de sentiments n'étaient pas fait pour moi. Je regardais mon verre plutôt que lui du moins jusqu'à ce qu'il ne reprenne la parole. Mes yeux se relevèrent alors sur lui. Mon regard était dur je le savais comme presque toujours d'ailleurs. Un reproche que l'on me faisait bien souvent. Mon comportement? Et comment voulait-il que j'agisse, que je lui saute dans les bras en souriant et en plaisantant comme si rien ne s'était jamais passé entre nous? Il me prenait pour qui, une fille insensible, une super woman de l'amitié? Allons donc... Il finit par me dérober mon verre qu'il avala d'une traite. Mais, lorsqu'il le reposa ce dernier explosa... Il venait de se blesser et la femme que j'étais avant l'aurai de suite aider, ce serait inquiété plus de lui, que des regards qui venaient de se tourner vers nous. Rendant la dispute publique. Bien soit qu'il la rende publique je m'en fichais. Et l'envie de m'enquérir voir s'il n'avait rien de grave était bien là, j'ai même failli m'avancer mais, très vite ce pincement que je ressentais me stoppa dans mon geste. C'est malin... Je fis alors un pas en arrière en lieu et place de le rejoindre. Tu devrais y aller on doit t'attendre. Je te souhaite bonne chance Jarod. dis-je simplement en commandant déjà un nouveau verre et ne sachant plus réellement quoi lui dire. Oui pour la première fois, je ne savais plus quoi dire et encore moins ce qu'il fallait que je fasse. Pourtant je fis un pas en avant jusqu'à me retrouver à coté de lui, je jetais un regard rapide vers sa main avant de détourner le regard. Je ne pouvais tout simplement plus le regarder pas maintenant...   

Je n'avais jamais aimé les non-dits et peut-être que je ne m'étais pas expliquée assez rapidement. Mais, au moins j'avais eu le courage de le faire quand-même. Jarod lui ne m'expliquait rien du tout hormis le fait de vouloir être heureux. D'accord un concept louable mais, qui ne m'expliquait pas comment on sautait du coq à l'âne comme ça. Comment il faisait pour tout effacer et simplement continuer. Mais, de nos deux discussion ce que j'en concluais c'est que c'était ce qu'il voulait. Le message était clair. Alors au lieu de continuer je lui ai juste dit bonne chance. Mais voilà qu'il me dérobe le verre que je venais de recommander. Qu'est-ce qui lui prend? Ce n'est pas ce qu'il voulait entendre. Et s'il n'a jamais eu de chance est-ce uniquement de ma faute à moi? A ce moment j'ai un peu l'impression de tout me prendre en pleine face pour les autres. Et ce regard là qu'il m'envoie en s'en allant tout simplement. Cette façon de fuir la discussion, une chose que je ne supporte plus. Pour le coup c'est moi qui dérobe le verre de quelqu'un d'autre sans même savoir qui ou ce que je vais boire. J'avale le verre cul sec et mes lèvres se tordent d'un rictus. Je me détourne et accélère le pas jusqu'à bousculer le jeune Quincy, oui même ma longue robe rouge qui prend trop d'ampleur ne m'empêche pas de le rattraper. Je lui barre alors tout simplement le passage. La tempête est loin d'avoir peur de la montagne. Je le foudroie alors du regard. Et c'est de ma faute uniquement si tu n'en as jamais eues? En fait je n'attends même pas de réponse à cette question car je sais parfaitement ce qu'il a vécu et jusqu'ici je n'étais pas sa bête noire et même loin de là. Mais, le ton tellement accusateur qu'il prend avec moi. Ok là j'en ai autant à son service. J'ai une folle envie de lui hurler dessus, de lui hurler que... non, puis à quoi ça servirait, il a déjà tout enterré. Puis de toute manière ma gorge vient de se serrer. Le vent vient de tourner pour toi sans perturbations dans ta petite vie trop tranquille, ça devrait fonctionner. Oh oui il devrait s'en tirer, il le fait déjà si bien. Et dès lors je ferais tout pour qu'il pense que je le déteste et que la blonde qu'il a connue n'a jamais existé que dans sa tête. Oui ça lui facilitera encore la tâche. Je me détourne alors mais, au lieu de rejoindre la salle de bal ou encore mon cavalier je prends le chemin de la terrasse donnant sur les jardin extérieurs. Avec pour seule envie en ce moment de prendre ma voiture et de m'en aller...